par islki » 30 déc. 2010, 16:29
Je viens de lire ce livre et je le déconseille vivement!
Si l'on combine ce qu'écrit Weisman à propos du nucléaire au pic du pétrole, voici ce que ça peut donner:
pic / déplétion du pétrole
=> fin des approvisionnements pétroliers
=> tarissement des carburants à la pompe
=> cessation de tous les transports
=> impossibilité des ouvriers et employés de se déplacer (en plus, préoccupés par l'impossibilité de
s'approvisionner en nourriture une fois les grandes surfaces prises d'assaut et
vidées)
=> centrales nucléaires sans personnel
Privées de leur personnel, 441 centrales disséminées dans le monde (de même que les raffineries et usines chimiques concentrées en
Amérique du Nord et en Europe) seront la proie d'incendies gigantesques qui rejetteront des substances et particules polluantes aux
quatre coins du monde, capables de créer un mini hiver nucléaire chimique.
Pour les courageux, voici les passages complets:
Les centrales (p271-272)
Imaginons qu'on les prévienne suffisamment à l'avance pour qu'ils aient le temps de fermer la centrale en bloquant toutes les tiges
dans le coeur du réacteur afin de stopper la réaction et d'interrompre la production d'électricité. La centrale désertée, sa connexion
au réseau sera automatiquement coupée. Des génératrices de secours d'une autonomie de sept jours prendront le relais pour assurer
la circulation du liquide de refroidissement, car même si la fission est interrompue dans le coeur du réacteur, l'uranium continue de se
décomposer, générant environ 7% de la chaleur d'un réacteur actif. Chaleur qui suffirait à mettre sous pression l'eau qui circule dans
le coeur. De temps à autre, une soupape de sûreté rejettera l'eau surchauffée avant de se refermer une fois la pression diminuée.
Cependant, chaleur et pression augmenteront à nouveau, et la soupape devra encore jouer son rôle.
Puis, à un moment donné, surviendra un problème: épuisement de la réserve d'eau, dysfonctionnement d'une soupape ou extinction
des pompes de secours. Et alors le liquide de refroidissement ne circulera plus. Dans le même temps, le combustible restera quant à
lui très chaud. Il fera bouillir l'eau dans laquelle il baigne. En tout au plus quelques semaines, le sommet du réacteur se retrouvera à
l'air libre et entrera en fusion.
Si tout le monde disparaît ou s'enfuit, 441 centrales nucléaires, nombre d'entre elles dotées de plusieurs réacteurs, continueraient
brièvement de fonctionner en mode automatique, le temps pour chacune de surchauffer. Comme les programmes de
réapprovisionnement en combustible sont généralement conçus de sorte que certains réacteurs se régénèrent pendant que d'autres
sont éteints, il y a de grandes chances pour que la moitié d'entre eux brûlent pendant que l'autre moitié fondra. Dans un cas comme
dans l'autre, l'émission de radioactivité dans l'air sera proprement gigantesque et perdurera, pour ce qui est de l'uranium enrichi, dans
les temps géologiques.
Après l'explosion de Tchernobyl, la quantité de radionucléides était si élevée en Scandinavie qu'on préféra sacrifier les rennes plutôt
que de les manger. En Turquie, les plantations de thé reçurent de telles doses que les Ukrainiens utilisèrent des sachets de thé turcs
pour calibrer leurs dosimètres. Si après notre départ nous laissons les bassins de refroidissement de nos 441 centrales nucléaires
s'assécher, et le coeur de leurs réacteurs fondre et brûler, alors les nuages qui couvriront la Terre seront nettement plus insidieux.
Les déchets (p268-270)
La masse totale de déchet nucléaire à haute activité produite par les 441 centrales de la planète avoisine les 13000 tonnes. Le
combustible nucléaire usagé est jusqu'à un million de fois plus radioactif qu'avant son utilisation. Au cours de son passage dans le
réacteur, il s'est mis à se transformer en éléments plus lourds que l'uranium enrichi: par exemple des isotopes du plutonium et de
l'américanium. Or ce processus se poursuit dans les décharges, où les tiges usagées échangent des neutrons tout en rejetant des
particules alpha et beta, des rayons gamma et de la chaleur.
Si les humains venaient à disparaître subitement, l'eau des bassins de refroidissement aurait tôt fait de bouillir et de s'évaporer. Une
fois le combustible usagé en contact avec l'air, sa chaleur enflammera le revêtement des tiges de combustible, déclenchant un
incendie radioactif qui dégagera des nuages de cendres radioactives à travers le continent.
Les ogives (p258-259)
Si nous quittions cette planète du jour au lendemain — autrement qu'en nous réduisant nous-même en poudre, cela va sans dire —
nous laisserions derrière nous quelques trente mille ogives nucléaires intactes. En notre absence, elles n'ont pas la moindre chance
d'exploser.
En revanche, ce qui ne manquera pas de se produire, c'est la corrosion des entrepôts dans lesquels sont stockés ces bombes, qui se
retrouveront dès lors exposées aux éléments. Le plutonium 239 de ces armes a une demi-vie de 24110 ans. Donc, quand le cône d'un
missile balistique intercontinental se sera désintégré au bout de 5000 ans, la plupart des 4,5 à 9kg de plutonium qu'il contient ne se
seront pas dégradés. Ce plutonium rejettera des particules alpha — des groupes de protons et de neutrons suffisamment lours pour
être bloqués par la fourrure ou la peau, mais dont les effets sont dévastateurs pour la créature qui les inhale (chez l'homme, une
dose d'un millionième de gramme peut provoquer un cancer des poumons).
Je viens de lire ce livre et je le déconseille vivement!
Si l'on combine ce qu'écrit Weisman à propos du nucléaire au pic du pétrole, voici ce que ça peut donner:
pic / déplétion du pétrole
=> fin des approvisionnements pétroliers
=> tarissement des carburants à la pompe
=> cessation de tous les transports
=> impossibilité des ouvriers et employés de se déplacer (en plus, préoccupés par l'impossibilité de
s'approvisionner en nourriture une fois les grandes surfaces prises d'assaut et
vidées)
=> centrales nucléaires sans personnel
Privées de leur personnel, 441 centrales disséminées dans le monde (de même que les raffineries et usines chimiques concentrées en
Amérique du Nord et en Europe) seront la proie d'incendies gigantesques qui rejetteront des substances et particules polluantes aux
quatre coins du monde, capables de créer un mini hiver nucléaire chimique.
Pour les courageux, voici les passages complets:
Les centrales (p271-272)
[i]Imaginons qu'on les prévienne suffisamment à l'avance pour qu'ils aient le temps de fermer la centrale en bloquant toutes les tiges
dans le coeur du réacteur afin de stopper la réaction et d'interrompre la production d'électricité. La centrale désertée, sa connexion
au réseau sera automatiquement coupée. Des génératrices de secours d'une autonomie de sept jours prendront le relais pour assurer
la circulation du liquide de refroidissement, car même si la fission est interrompue dans le coeur du réacteur, l'uranium continue de se
décomposer, générant environ 7% de la chaleur d'un réacteur actif. Chaleur qui suffirait à mettre sous pression l'eau qui circule dans
le coeur. De temps à autre, une soupape de sûreté rejettera l'eau surchauffée avant de se refermer une fois la pression diminuée.
Cependant, chaleur et pression augmenteront à nouveau, et la soupape devra encore jouer son rôle.
Puis, à un moment donné, surviendra un problème: épuisement de la réserve d'eau, dysfonctionnement d'une soupape ou extinction
des pompes de secours. Et alors le liquide de refroidissement ne circulera plus. Dans le même temps, le combustible restera quant à
lui très chaud. Il fera bouillir l'eau dans laquelle il baigne. En tout au plus quelques semaines, le sommet du réacteur se retrouvera à
l'air libre et entrera en fusion.
Si tout le monde disparaît ou s'enfuit, 441 centrales nucléaires, nombre d'entre elles dotées de plusieurs réacteurs, continueraient
brièvement de fonctionner en mode automatique, le temps pour chacune de surchauffer. Comme les programmes de
réapprovisionnement en combustible sont généralement conçus de sorte que certains réacteurs se régénèrent pendant que d'autres
sont éteints, il y a de grandes chances pour que la moitié d'entre eux brûlent pendant que l'autre moitié fondra. Dans un cas comme
dans l'autre, l'émission de radioactivité dans l'air sera proprement gigantesque et perdurera, pour ce qui est de l'uranium enrichi, dans
les temps géologiques.[/i]
[i]Après l'explosion de Tchernobyl, la quantité de radionucléides était si élevée en Scandinavie qu'on préféra sacrifier les rennes plutôt
que de les manger. En Turquie, les plantations de thé reçurent de telles doses que les Ukrainiens utilisèrent des sachets de thé turcs
pour calibrer leurs dosimètres. Si après notre départ nous laissons les bassins de refroidissement de nos 441 centrales nucléaires
s'assécher, et le coeur de leurs réacteurs fondre et brûler, alors les nuages qui couvriront la Terre seront nettement plus insidieux.[/i]
Les déchets (p268-270)
[i]La masse totale de déchet nucléaire à haute activité produite par les 441 centrales de la planète avoisine les 13000 tonnes. Le
combustible nucléaire usagé est jusqu'à un million de fois plus radioactif qu'avant son utilisation. Au cours de son passage dans le
réacteur, il s'est mis à se transformer en éléments plus lourds que l'uranium enrichi: par exemple des isotopes du plutonium et de
l'américanium. Or ce processus se poursuit dans les décharges, où les tiges usagées échangent des neutrons tout en rejetant des
particules alpha et beta, des rayons gamma et de la chaleur.
Si les humains venaient à disparaître subitement, l'eau des bassins de refroidissement aurait tôt fait de bouillir et de s'évaporer. Une
fois le combustible usagé en contact avec l'air, sa chaleur enflammera le revêtement des tiges de combustible, déclenchant un
incendie radioactif qui dégagera des nuages de cendres radioactives à travers le continent.[/i]
Les ogives (p258-259)
[i]Si nous quittions cette planète du jour au lendemain — autrement qu'en nous réduisant nous-même en poudre, cela va sans dire —
nous laisserions derrière nous quelques trente mille ogives nucléaires intactes. En notre absence, elles n'ont pas la moindre chance
d'exploser.
En revanche, ce qui ne manquera pas de se produire, c'est la corrosion des entrepôts dans lesquels sont stockés ces bombes, qui se
retrouveront dès lors exposées aux éléments. Le plutonium 239 de ces armes a une demi-vie de 24110 ans. Donc, quand le cône d'un
missile balistique intercontinental se sera désintégré au bout de 5000 ans, la plupart des 4,5 à 9kg de plutonium qu'il contient ne se
seront pas dégradés. Ce plutonium rejettera des particules alpha — des groupes de protons et de neutrons suffisamment lours pour
être bloqués par la fourrure ou la peau, mais dont les effets sont dévastateurs pour la créature qui les inhale (chez l'homme, une
dose d'un millionième de gramme peut provoquer un cancer des poumons).[/i]