******** a écrit:
Les limites du survivalisme ne sont fixées que par la seule capacité des savoirs et des techniques qu’il véhicule, à répondre à une situation donnée (en fait, par les moyens et savoirs qu’il met à la disposition des hommes)..
Alter Egaux a écrit :
Sauf que si le survivalisme ne revient qu'à l'énumération de techniques et de savoirs (ce qui est déjà pas mal), ce mouvement se base sur une réflexion incomplète, d'un point de vue sociétal. Ce serait une boite à outil, mais vide de sens pour l'humanité, sans vue globale.
Le projet peut respecter des règles démocratiques, républicaines, humanistes, mais sans concept le définissant et, contrairement à la décroissance, le capitalisme ou le socialisme, sans caractéristique particulière.
D’accord avec toi, mais sa vocation n’est pas sociétale ; cette tache est dévolue à la population civile. Le survivalisme a une vocation universelle ; il est intemporel et se moque des systèmes dans lesquels il évolue. Le survivalisme est une doctrine, pas une idéologie et en se sens il n’a pas matière à vouloir transformer ou transcender la société ; il est intégré à la culture et en ce sens, n’est qu’une partie d’elle-même, pas un tout.
En résumé, considère le survivalisme comme une fraction de la société, un élément par mis d’autres éléments qui constituent la société ; en bref, un « outil ».
******** a écrit:
On ne peut pas composer avec « l’ogre » capitaliste, c’est un système et une idéologie « extrémiste » et « totalitaire ». Pardonnes moi la comparaison, mais on ne compose pas avec le fascisme ; pas plus que l’on n’essai de le « domestiquer », de le « réformer » ou d’en faire un fascisme « à visage humain ».
Alter Egaux a écrit :
Le fascisme n'est pas le capitalisme et inversement. La tendance actuelle à l'ultracapitalisme (néolibéralisme) a effectivement une tendance à avoir une préférence pour des pays totalitaires, où les "esclaves" sont malléables à merci.
J’ai pourtant bien souligné que c’était une comparaison, non une assimilation
. Ce que je voulais dire, c’est que le capitalisme est clairement totalitaire et cela non par l’usage (comme par l’accoutumé) de la force brute, mais par l’omniprésence et l’omnipotence de son idéologie mercantile et matérialiste (pub, désinformation, médias, croissance sans limite, pouvoir d’achat, développement durable, etc.) ; nous sommes nous-mêmes (pour certains corvéanles) malléables et manipulables à merci.
Le capitalisme est un totalitarisme qui ne dit pas son nom (quel totalitarisme le ferait de toute façon ?) ; pire, c’est un totalitarisme qui s’enrobe du sucre de la vertu. Le capitalisme travail son image et travestit la réalité ; la vérité est qu’il est dangereux. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une civilisation est en passe de se mondialiser, d’imposer son mode de vie et ses croyance (économisme et scientisme) à l’humanité tout entière ; pire, pour la première fois, un empire globalisé est entrain remettre en question notre humanité même, notre survie en tant qu’espèce et la survie même d’une très grande partie de l’écosystème. Si ça s’est pas totalitaire et dangereux, je ne sais pas alors comment ça s’appel.
******** a écrit:
L’une des grandes critiques que je forme à propos d’ATTAC est son manque de démocratie participative ;
Alter Egaux a écrit :
C'est parce que tu n'as jamais fait parti d'un groupe local : totale indépendance par rapport au comité national (qui communique) et au conseil scientifique (qui fait les argumentaires : boites à outils). Les groupes locaux sont très autonomes, et ciblent le local suivant leur environnement et leur centre d'intérêt.
Quel est le véritable pouvoir local des groupes locaux ? Quelles alternatives concrètes bâtissent-elles ? Quel est leur rôle auprès de la société civile ? Comment sont-ils représentés au sein de la direction d’ATTAC ? Qu’ont-elles concrètement fait avancer au sein d’ATTAC et au sein de la société ?
Alter Egaux a écrit :
Petite remarque : l'esclavagisme a existé sans l'occident et sans la colonisation. Il a toujours existé, dès que les hommes ont fait de petits et de grands projets.
Tout à fait d’accord, seulement, l’Occident fut la première à le faire à l’échelle « industrielle » ; question de moyens techniques bien sure.
Alter Egaux a écrit :
L'acte militant peut aussi rejoindre "l'acte de consommer" autrement : une AMAP par exemple.
Geispe a écrit :
euh co-produire, pour moi c'est faire du maraîchage et produire ce dont on a besoin. Et il me semble que ce n'est pas la règle dans les amap, non ? il y en a un qui bosse et les autres achètent et se font livrer grâce à leurs sous, non ? mais peut-être que je me trompe ?
Le but originel de l’AMAP est de soutenir un petit paysan et de l’aider à s’en sortir ; la démarche est donc militante (c’est un peu du parrainage en quelque sorte). Le but premier n’est donc pas de consommer, mais de promouvoir, à travers son acte d’achat (nécessaire=manger) la perpétuation d’une agriculture respectueuse de la terre, de l’acheteur et du producteur (salaire correcte, santé préservée par le non emploi de produits chimiques).
Après, bien sure, il y a un rapport un qui bosse dure et les autres qui avec leur thunes mangent correctement. Il y a bien des bobos friqués qui profitent allègrement du système pour préserver avant toute chose leur petite santé, mais il y a aussi de vrais militants qui se serrent la ceinture pour préserver non seulement leur santé, mais aussi la planète et l’agriculture traditionnelle. Seulement, on en est là, l’agriculture à papa (traditionnelle) coûte cher en temps et en énergie de travail et en se sens, elle est condamnée par le système productiviste (loi de l’évolution des espèces ; les plus faibles disparaissent) à disparaitre.
Produire traditionnellement, de nos jours, ce n’est pas une bonne affaire et c’est dur ; mais c’est aussi un acte de résistance et une manière de préserver le savoir et les techniques de base.