par Bidonvide » 10 janv. 2007, 23:01
Mercredi 10 janvier 2007 Biocarburants: l'UFC-Que Choisir critique les choix du gouvernement
© AFP
Une personne s'apprête à se servir d'une pompe à superéthanol dans un centre E. Leclerc le 13 décembre 2006 à Reims.L'association de consommateurs UFC-Que Choisir met en doute la politique gouvernementale de développement des biocarburants, qu'elle juge " aveugle et dispendieuse ", en raison notamment d'avantages fiscaux "démesurés" aux producteurs.
Dans un rapport publié mercredi, l'association critique une politique qui ne s'appuierait pas sur les bons choix scientifiques et coûterait très cher au contribuable.
Le gouvernement a signé le 13 novembre la charte Flex-Fuel avec les organisations agricoles et les constructeurs automobiles, pour développer le superéthanol E85, à 85% d'origine végétale. Cette charte prévoit notamment un régime fiscal très avantageux.
Le biocarburant bénéficie d'une défiscalisation "pour plus de la moitié de la TIPP (taxe flottante sur les produits pétroliers) qui en 2010 devrait représenter un manque à gagner pour l'Etat de 1,2 milliard d'euros", écrit l'UFC-Que Choisir.
Ce régime fiscal, calculé sur la base d'un baril de pétrole à 30 dollars alors que le brut fluctue aujourd'hui au-dessus des 55 dollars, est "désormais bien trop élevé", juge-t-elle.
L'association dénonce "une rente pour le producteur": "celui-ci sait que même s'il augmente son prix de vente et constitue une forte marge son produit sera plus compétitif" que les carburants classiques.
Le rapport cite le cas de la société Diester industrie, bénéficiaire en 2005 de 90% des agréments de fabrication d'ester en France, qui a fixé son prix de l'ester bien au-dessus du prix d'équilibre de fabrication du biocarburant.
L'association demande donc "de diviser par deux l'avantage fiscal des biocarburants" estimé à 225 millions d'euros en 2006 et 550 millions en 2007 par le ministère de l'Agriculture.
D'autant, insiste-t-elle, que les "bénéfices énergétiques et environnementaux" continuent de faire débat.
Fin décembre la Confédération paysanne, opposée à l'agriculture intensive, avait exprimé les mêmes doutes sur le bilan énergétique des agro-carburants, et critiqué les sommes colossales versées aux filières industrielles.
"La filière éthanol présente peu d'intérêt pour le consommateur et pour l'environnement", résume l'UFC, pour qui "le diester, ou biodiesel, fabriqué en France à partir de produits oléagineux, présente un bien meilleur rendement énergétique que l'éthanol fabriqué à partir de céréales ou de betteraves".
Elle encourage en revanche l'importation du Brésil d'éthanol à base de canne à sucre, qui coûte 15 à 20 centimes de moins par litre que l'éthanol à base de céréales.
La FNSEA, le principal syndicat agricole, a vivement réagi à cette idée. "Demander l'importation d'éthanol du Brésil est honteux", estime-t-elle, accusant l'association de consommateurs de "s'allier aux pétroliers".
De 1% des carburants vendus en France en 2005, la part des biocarburants est passée à 1,75% en 2006 et doit atteindre 3,5% en 2007. A l'horizon 2010, la production doit être quadruplée par rapport à 2006 pour atteindre 7% des ventes, puis 10% en 2015, selon les plans du gouvernement.
Mercredi 10 janvier 2007 Biocarburants: l'UFC-Que Choisir critique les choix du gouvernement
© AFP
Une personne s'apprête à se servir d'une pompe à superéthanol dans un centre E. Leclerc le 13 décembre 2006 à Reims.L'association de consommateurs UFC-Que Choisir met en doute la politique gouvernementale de développement des biocarburants, qu'elle juge " aveugle et dispendieuse ", en raison notamment d'avantages fiscaux "démesurés" aux producteurs.
Dans un rapport publié mercredi, l'association critique une politique qui ne s'appuierait pas sur les bons choix scientifiques et coûterait très cher au contribuable.
Le gouvernement a signé le 13 novembre la charte Flex-Fuel avec les organisations agricoles et les constructeurs automobiles, pour développer le superéthanol E85, à 85% d'origine végétale. Cette charte prévoit notamment un régime fiscal très avantageux.
Le biocarburant bénéficie d'une défiscalisation "pour plus de la moitié de la TIPP (taxe flottante sur les produits pétroliers) qui en 2010 devrait représenter un manque à gagner pour l'Etat de 1,2 milliard d'euros", écrit l'UFC-Que Choisir.
Ce régime fiscal, calculé sur la base d'un baril de pétrole à 30 dollars alors que le brut fluctue aujourd'hui au-dessus des 55 dollars, est "désormais bien trop élevé", juge-t-elle.
L'association dénonce "une rente pour le producteur": "celui-ci sait que même s'il augmente son prix de vente et constitue une forte marge son produit sera plus compétitif" que les carburants classiques.
Le rapport cite le cas de la société Diester industrie, bénéficiaire en 2005 de 90% des agréments de fabrication d'ester en France, qui a fixé son prix de l'ester bien au-dessus du prix d'équilibre de fabrication du biocarburant.
L'association demande donc "de diviser par deux l'avantage fiscal des biocarburants" estimé à 225 millions d'euros en 2006 et 550 millions en 2007 par le ministère de l'Agriculture.
D'autant, insiste-t-elle, que les "bénéfices énergétiques et environnementaux" continuent de faire débat.
Fin décembre la Confédération paysanne, opposée à l'agriculture intensive, avait exprimé les mêmes doutes sur le bilan énergétique des agro-carburants, et critiqué les sommes colossales versées aux filières industrielles.
"La filière éthanol présente peu d'intérêt pour le consommateur et pour l'environnement", résume l'UFC, pour qui "le diester, ou biodiesel, fabriqué en France à partir de produits oléagineux, présente un bien meilleur rendement énergétique que l'éthanol fabriqué à partir de céréales ou de betteraves".
Elle encourage en revanche l'importation du Brésil d'éthanol à base de canne à sucre, qui coûte 15 à 20 centimes de moins par litre que l'éthanol à base de céréales.
La FNSEA, le principal syndicat agricole, a vivement réagi à cette idée. "Demander l'importation d'éthanol du Brésil est honteux", estime-t-elle, accusant l'association de consommateurs de "s'allier aux pétroliers".
De 1% des carburants vendus en France en 2005, la part des biocarburants est passée à 1,75% en 2006 et doit atteindre 3,5% en 2007. A l'horizon 2010, la production doit être quadruplée par rapport à 2006 pour atteindre 7% des ventes, puis 10% en 2015, selon les plans du gouvernement.