par energy_isere » 16 mai 2024, 21:56
MARCHÉ : LES COURS DU CUIVRE ATTEIGNENT UN NOUVEAU RECORD HISTORIQUE À NEW YORK
Le cuivre bondit depuis le début de l'année
(BFM Bourse 16 mai 2024) - Les cours du métal ordinaire ont atteint jusqu'à 5.128 dollars la livre sur le Nymex, mercredi, portés par des facteurs techniques.
Si la poussée des cours de l'or et du cacao ont fortement alimenté l'attention ces derniers mois, le cuivre n'est pas en reste.
Les cours du métal de base bondissent de plus de 20% depuis le début de l'année à Londres et de plus de 26% à New York.
Comme l'a signalé John Plassard sur X (ex-Twitter), le contrat sur le "roi des métaux verts" à New York a atteint un plus haut historique mercredi, à 5.128 dollars la livre, ce qui correspond à 11.305,3 dollars la tonne.
A Londres, le cuivre s'échange ce jeudi autour 10.221 dollars la tonne, un plus haut depuis environ deux ans.
Le record atteint à New York, de même que l'écart de prix historique (plus de 1.000 dollars contre une poignée de dollars d'ordinaire) avec le contrat londonien, s'expliquent par des facteurs techniques.
Facteurs techniques
Le marché new-yorkais du cuivre a été propulsé par un "short squeeze", qui survient lorsque des investisseurs pariant à la baisse débouclent leurs positions, ce qui conduit à des rachats de cuivre. Dans le cas présent, il s'agit de traders qui ont misé à tort sur un réalignement des cours entre les marchés de New York et Londres.
"L'explosion du spread (écart de prix entre les contrats du cuivre à Londres et à New York, NDLR) a pris au dépourvu des acteurs majeurs, des négociants chinois aux fonds spéculatifs quantitatifs, dont certains se démènent aujourd'hui pour trouver du métal qu'ils peuvent livrer dans le cadre de contrats à terme arrivant à échéance", explique Bloomberg.
"La différence de prix souligne à quel point ce 'squeeze' est agressif et reflète les préoccupations selon lesquelles il n'y a peut-être pas assez de métal à livrer pour le contrat Comex de juillet", a déclaré Robert Rennie, responsable de la stratégie en matière de matières premières et de carbone chez Westpac, à l'Australian Financial Review.
Reuters a rapporté que deux importantes société de négoces de matières premières, le suisse Trafigura et le chinois IXM, ont été pris au piège, et couraient mercredi après le cuivre pour couvrir leurs positions à la vente.
"Le" métal de la transition verte
Au-delà de cette hausse technique du cuivre des derniers jours, le mouvement de progression sur l'ensemble de 2024 a été porté par les fondamentaux. Le cuivre reste un métal de base aux applications multiples, notamment pour la transition énergétique, avec une importante présence dans les éoliennes, les panneaux solaires et les véhicules électriques.
Plus récemment, avec l'envolée de l'intelligence artificielle, la demande de cuivre est soutenue par les besoins des data centers.
"L'électrification est un facteur clé de la demande de cuivre" mais "l'attention se déplace des véhicules électriques (croissance de la demande plus faible) vers les centres de données", remarque Bank of America.
"La transformation verte en cours et l'utilisation accrue des applications de l'IA augmentent la demande des secteurs traditionnels tels que le logement et la construction", a jugé de son côté Ole S Hansen, chef de la stratégie matières premières chez Saxo Bank, en avril.
UBS estime que la consommation mondiale de cuivre augmentera cette année de 3,3% par rapport à 2023.
Tensions sur l'offre
En parallèle, des tensions apparaissent sur l'offre. "Plusieurs sociétés minières ont annoncé des baisses de production en raison de facteurs tels que l'augmentation des coûts des intrants, la baisse des teneurs en minerai, l'augmentation des dépenses réglementaires et les perturbations liées aux conditions météorologiques", explique Ole S Hansen.
La demande "nécessitera des prix plus élevés afin d'inciter les mineurs à augmenter leur production qui, dans certains cas, doivent faire face à une période d'incertitude de douze ans entre la découverte et la production du premier métal", ajoute-t-il.
Goldman Sachs a relevé début mai ses prévisions de déficit entre l'offre et la demande, la chiffrant à 454.000 tonnes cette année et 467.000 tonnes l'année suivante. Cette inadéquation doit logiquement conduire à une hausse des prix pour détruire de la demande.
15.000 dollars la tonne en 2025?
Les perspectives prometteuses de cuivre ont par ailleurs reçu un coup de projecteur inattendu cette année par le bais d'une opération de consolidation entre deux géants du secteur minier. L'australo-britannique BHP tente depuis plusieurs jours de racheter le britannique Anglo American, qui a jusque-là refusé de céder à ses avances, malgré une dernière offre à 43 milliards de dollars.
"Dans le cadre de sa stratégie d'expansion de ses actifs dans le secteur du cuivre, BHP a l'intention d'acquérir Anglo American, compte tenu de l'important potentiel de croissance du cuivre à l'avenir, à mesure que l'on s'oriente vers le remplacement des combustibles fossiles conventionnels avec l'adoption croissante des véhicules électriques et la demande croissante de son utilisation dans les projets de construction et d'énergie renouvelable", a commenté Sathiya Narayanan Jalapathy, analyste chez GlobalData.
Le cuivre peut-il encore monter plus haut? UBS anticipe un cours, à Londres, de 10.500 dollars la tonne en décembre. De son côté, Goldman Sachs a relevé ses prévisions début mai, tablant sur un cours de 12.000 dollars la tonne à la fin de l'année, avant 15.000 dollars la tonne, en moyenne, sur l'ensemble de 2025.
https://www.tradingsat.com/actualites/m ... 15282.html
[quote] MARCHÉ : LES COURS DU CUIVRE ATTEIGNENT UN NOUVEAU RECORD HISTORIQUE À NEW YORK
Le cuivre bondit depuis le début de l'année
(BFM Bourse 16 mai 2024) - Les cours du métal ordinaire ont atteint jusqu'à 5.128 dollars la livre sur le Nymex, mercredi, portés par des facteurs techniques.
Si la poussée des cours de l'or et du cacao ont fortement alimenté l'attention ces derniers mois, le cuivre n'est pas en reste.
Les cours du métal de base bondissent de plus de 20% depuis le début de l'année à Londres et de plus de 26% à New York.
Comme l'a signalé John Plassard sur X (ex-Twitter), le contrat sur le "roi des métaux verts" à New York a atteint un plus haut historique mercredi, à 5.128 dollars la livre, ce qui correspond à [color=#FF0000]11.305,3 dollars la tonne.[/color]
A Londres, le cuivre s'échange ce jeudi autour 10.221 dollars la tonne, un plus haut depuis environ deux ans.
Le record atteint à New York, de même que l'écart de prix historique (plus de 1.000 dollars contre une poignée de dollars d'ordinaire) avec le contrat londonien, s'expliquent par des facteurs techniques.
Facteurs techniques
Le marché new-yorkais du cuivre a été propulsé par un "short squeeze", qui survient lorsque des investisseurs pariant à la baisse débouclent leurs positions, ce qui conduit à des rachats de cuivre. Dans le cas présent, il s'agit de traders qui ont misé à tort sur un réalignement des cours entre les marchés de New York et Londres.
"L'explosion du spread (écart de prix entre les contrats du cuivre à Londres et à New York, NDLR) a pris au dépourvu des acteurs majeurs, des négociants chinois aux fonds spéculatifs quantitatifs, dont certains se démènent aujourd'hui pour trouver du métal qu'ils peuvent livrer dans le cadre de contrats à terme arrivant à échéance", explique Bloomberg.
"La différence de prix souligne à quel point ce 'squeeze' est agressif et reflète les préoccupations selon lesquelles il n'y a peut-être pas assez de métal à livrer pour le contrat Comex de juillet", a déclaré Robert Rennie, responsable de la stratégie en matière de matières premières et de carbone chez Westpac, à l'Australian Financial Review.
Reuters a rapporté que deux importantes société de négoces de matières premières, le suisse Trafigura et le chinois IXM, ont été pris au piège, et couraient mercredi après le cuivre pour couvrir leurs positions à la vente.
"Le" métal de la transition verte
Au-delà de cette hausse technique du cuivre des derniers jours, le mouvement de progression sur l'ensemble de 2024 a été porté par les fondamentaux. Le cuivre reste un métal de base aux applications multiples, notamment pour la transition énergétique, avec une importante présence dans les éoliennes, les panneaux solaires et les véhicules électriques.
Plus récemment, avec l'envolée de l'intelligence artificielle, la demande de cuivre est soutenue par les besoins des data centers.
"L'électrification est un facteur clé de la demande de cuivre" mais "l'attention se déplace des véhicules électriques (croissance de la demande plus faible) vers les centres de données", remarque Bank of America.
"La transformation verte en cours et l'utilisation accrue des applications de l'IA augmentent la demande des secteurs traditionnels tels que le logement et la construction", a jugé de son côté Ole S Hansen, chef de la stratégie matières premières chez Saxo Bank, en avril.
UBS estime que la consommation mondiale de cuivre augmentera cette année de 3,3% par rapport à 2023.
Tensions sur l'offre
En parallèle, des tensions apparaissent sur l'offre. "Plusieurs sociétés minières ont annoncé des baisses de production en raison de facteurs tels que l'augmentation des coûts des intrants, la baisse des teneurs en minerai, l'augmentation des dépenses réglementaires et les perturbations liées aux conditions météorologiques", explique Ole S Hansen.
La demande "nécessitera des prix plus élevés afin d'inciter les mineurs à augmenter leur production qui, dans certains cas, doivent faire face à une période d'incertitude de douze ans entre la découverte et la production du premier métal", ajoute-t-il.
Goldman Sachs a relevé début mai ses prévisions de déficit entre l'offre et la demande, la chiffrant à 454.000 tonnes cette année et 467.000 tonnes l'année suivante. Cette inadéquation doit logiquement conduire à une hausse des prix pour détruire de la demande.
15.000 dollars la tonne en 2025?
Les perspectives prometteuses de cuivre ont par ailleurs reçu un coup de projecteur inattendu cette année par le bais d'une opération de consolidation entre deux géants du secteur minier. L'australo-britannique BHP tente depuis plusieurs jours de racheter le britannique Anglo American, qui a jusque-là refusé de céder à ses avances, malgré une dernière offre à 43 milliards de dollars.
"Dans le cadre de sa stratégie d'expansion de ses actifs dans le secteur du cuivre, BHP a l'intention d'acquérir Anglo American, compte tenu de l'important potentiel de croissance du cuivre à l'avenir, à mesure que l'on s'oriente vers le remplacement des combustibles fossiles conventionnels avec l'adoption croissante des véhicules électriques et la demande croissante de son utilisation dans les projets de construction et d'énergie renouvelable", a commenté Sathiya Narayanan Jalapathy, analyste chez GlobalData.
Le cuivre peut-il encore monter plus haut? UBS anticipe un cours, à Londres, de 10.500 dollars la tonne en décembre. De son côté, Goldman Sachs a relevé ses prévisions début mai, tablant sur un cours de 12.000 dollars la tonne à la fin de l'année, avant 15.000 dollars la tonne, en moyenne, sur l'ensemble de 2025.
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