par energy_isere » 15 mars 2025, 11:02
« Sans visibilité, on se tourne vers la valeur refuge » : pourquoi le cours de l’or ne cesse de grimper
L’or atteint un sommet historique en dépassant les 3000 dollars l’once, stimulé par les incertitudes géopolitiques et commerciales. Les récentes tensions entre les États-Unis et l’Union européenne ont accentué la demande.
Par Léo Aguesse avec AFP Le 14 mars 2025 leparisien.fr
L’or continue de briller. Le cours du métal précieux a franchi vendredi le palier des 3000 dollars l’once, une première dans son histoire, galvanisé par son statut de valeur refuge face aux inquiétudes géopolitiques et à la guerre commerciale entamée par les États-Unis de Donald Trump.
L’once d’or a grimpé vendredi jusqu’à 3004,94 dollars. Vers 10h40 GMT (11h40 à Paris), elle prenait 3,36 % à 2990,20 dollars. Elle avait déjà dépassé jeudi son précédent record de février dans la foulée des nouvelles menaces de Donald Trump.
Guerre commerciale
La dernière menace en date du président américain, sur l’alcool européen, a largement contribué ces dernières heures à faire monter le prix du métal jaune : il a annoncé jeudi vouloir taxer à hauteur de 200 % les champagnes, vins et autres alcools de la France et de l’Union européenne (UE) si les tarifs douaniers de 50 % annoncés par Bruxelles sur le whisky américain - elles-mêmes en représailles aux surtaxes américaines de 25 % sur l’acier et l’aluminium - n’étaient pas abandonnés.
En période de volatilité, l’or a depuis toujours été considéré comme une valeur refuge. « On observe une forme de fébrilité sur les marchés financiers, notamment à travers les bourses américaines qui sont en train de vaciller. Sans visibilité, on se tourne vers la valeur refuge phare qu’est l’or », explique au Parisien Stéphanie Villers, conseillère économique chez PwC. « Les investisseurs veulent plus de clarté, donc ils se détournent des monnaies et attendent que ça passe », poursuit-elle.
« L’équation reste simple pour l’or : plus les droits de douane sont élevés, plus l’incertitude est grande et plus la demande est forte », résume Stephen Innes, analyste chez SPI AM. « Les inquiétudes liées à la croissance » mondiale, qui pourrait être pénalisée par ces surtaxes douanières, « renforcent le rôle de l’or comme couverture ultime dans un contexte économique de plus en plus fragile », estime l’analyste.
Baisse du dollar
La volonté de Trump de faire baisser la valeur du dollar, en espérant relancer les exportations, profite également au cours de l’or. Un dollar faible rend l’achat d’or moins coûteux pour les investisseurs utilisant d’autres devises, augmentant ainsi la demande mondiale pour le métal précieux.
« Les investisseurs se disent que détenir du dollar a moins d’intérêt puisque sa valeur est amenée à baisser. Comme il n’y a pas de monnaie de référence au-dessus du dollar, ils se tournent vers l’or », explique Stéphanie Villers. « Ils se détournent des marchés pour plus de clarté », résume-t-elle.
Craintes géopolitiques
« Les doutes sur l’accord de paix entre l’Ukraine et la Russie ont accru l’incertitude » sur les marchés, soutenant là aussi le cours du métal précieux, ajoute Russ Mould, analyste chez AJ Bell.
Vladimir Poutine a souligné jeudi que des « questions importantes » devaient être réglées concernant la proposition des États-Unis d’une trêve en Ukraine, Donald Trump souhaitant de son côté qu’elle soit mise en œuvre sans délai. Le chef de l’État ukrainien Volodymyr Zelensky a pour sa part mis en garde contre « les paroles très prévisibles et très manipulatrices de Poutine en réponse à l’idée » de ce cessez-le-feu que Kiev a accepté.
Demande des banques centrales
Le prix de l’or bénéficie enfin de la demande des banques centrales, qui cherchent à se couvrir des risques grâce à des lingots. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie début 2022, les réserves de change de la banque centrale russe détenues à l’étranger avaient été gelées, sous le coup des sanctions internationales. Cette mesure, couplée aux incertitudes actuelles sur l’économie américaine, pousse les banques centrales à se détacher des actifs américains au profit de l’or.
Ces trois dernières années, les banques centrales ont acheté plus de 1000 tonnes d’or alors que, pendant la décennie précédente, elles acquéraient en moyenne un peu moins de 500 tonnes par an, relèvent Les Échos. « Partout dans le monde, les banques centrales augmentent leurs réserves d’or en réponse à la structure intenable de la dette américaine et aux inquiétudes croissantes concernant la domination du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale », indique Daniela Sabin Hathorn, analyste chez Capital.com.
https://www.leparisien.fr/economie/votr ... GMSVLE.php[quote] [b]« Sans visibilité, on se tourne vers la valeur refuge » : pourquoi le cours de l’or ne cesse de grimper
L’or atteint un sommet historique en dépassant les 3000 dollars l’once, stimulé par les incertitudes géopolitiques et commerciales. Les récentes tensions entre les États-Unis et l’Union européenne ont accentué la demande.[/b]
Par Léo Aguesse avec AFP Le 14 mars 2025 leparisien.fr
L’or continue de briller. Le cours du métal précieux a franchi vendredi le palier des 3000 dollars l’once, une première dans son histoire, galvanisé par son statut de valeur refuge face aux inquiétudes géopolitiques et à la guerre commerciale entamée par les États-Unis de Donald Trump.
L’once d’or a grimpé vendredi jusqu’à 3004,94 dollars. Vers 10h40 GMT (11h40 à Paris), elle prenait 3,36 % à 2990,20 dollars. Elle avait déjà dépassé jeudi son précédent record de février dans la foulée des nouvelles menaces de Donald Trump.
[b]Guerre commerciale[/b]
La dernière menace en date du président américain, sur l’alcool européen, a largement contribué ces dernières heures à faire monter le prix du métal jaune : il a annoncé jeudi vouloir taxer à hauteur de 200 % les champagnes, vins et autres alcools de la France et de l’Union européenne (UE) si les tarifs douaniers de 50 % annoncés par Bruxelles sur le whisky américain - elles-mêmes en représailles aux surtaxes américaines de 25 % sur l’acier et l’aluminium - n’étaient pas abandonnés.
En période de volatilité, l’or a depuis toujours été considéré comme une valeur refuge. « On observe une forme de fébrilité sur les marchés financiers, notamment à travers les bourses américaines qui sont en train de vaciller. Sans visibilité, on se tourne vers la valeur refuge phare qu’est l’or », explique au Parisien Stéphanie Villers, conseillère économique chez PwC. « Les investisseurs veulent plus de clarté, donc ils se détournent des monnaies et attendent que ça passe », poursuit-elle.
« L’équation reste simple pour l’or : plus les droits de douane sont élevés, plus l’incertitude est grande et plus la demande est forte », résume Stephen Innes, analyste chez SPI AM. « Les inquiétudes liées à la croissance » mondiale, qui pourrait être pénalisée par ces surtaxes douanières, « renforcent le rôle de l’or comme couverture ultime dans un contexte économique de plus en plus fragile », estime l’analyste.
[b]Baisse du dollar[/b]
La volonté de Trump de faire baisser la valeur du dollar, en espérant relancer les exportations, profite également au cours de l’or. Un dollar faible rend l’achat d’or moins coûteux pour les investisseurs utilisant d’autres devises, augmentant ainsi la demande mondiale pour le métal précieux.
« Les investisseurs se disent que détenir du dollar a moins d’intérêt puisque sa valeur est amenée à baisser. Comme il n’y a pas de monnaie de référence au-dessus du dollar, ils se tournent vers l’or », explique Stéphanie Villers. « Ils se détournent des marchés pour plus de clarté », résume-t-elle.
[b]Craintes géopolitiques[/b]
« Les doutes sur l’accord de paix entre l’Ukraine et la Russie ont accru l’incertitude » sur les marchés, soutenant là aussi le cours du métal précieux, ajoute Russ Mould, analyste chez AJ Bell.
Vladimir Poutine a souligné jeudi que des « questions importantes » devaient être réglées concernant la proposition des États-Unis d’une trêve en Ukraine, Donald Trump souhaitant de son côté qu’elle soit mise en œuvre sans délai. Le chef de l’État ukrainien Volodymyr Zelensky a pour sa part mis en garde contre « les paroles très prévisibles et très manipulatrices de Poutine en réponse à l’idée » de ce cessez-le-feu que Kiev a accepté.
[b]Demande des banques centrales[/b]
Le prix de l’or bénéficie enfin de la demande des banques centrales, qui cherchent à se couvrir des risques grâce à des lingots. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie début 2022, les réserves de change de la banque centrale russe détenues à l’étranger avaient été gelées, sous le coup des sanctions internationales. Cette mesure, couplée aux incertitudes actuelles sur l’économie américaine, pousse les banques centrales à se détacher des actifs américains au profit de l’or.
[color=#FF0000]Ces trois dernières années, les banques centrales ont acheté plus de 1000 tonnes d’or [/color]alors que, pendant la décennie précédente, elles acquéraient en moyenne un peu moins de 500 tonnes par an, relèvent Les Échos. « Partout dans le monde, les banques centrales augmentent leurs réserves d’or en réponse à la structure intenable de la dette américaine et aux inquiétudes croissantes concernant la domination du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale », indique Daniela Sabin Hathorn, analyste chez Capital.com.
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