économie russe

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Re: économie russe

par energy_isere » il y a 59 minutes

Merci pour cet article !

Re: économie russe

par phyvette » Aujourd’hui, 07:05

energy_isere a écrit :
19 avr. 2025, 12:28
alain2908 a écrit :
19 avr. 2025, 09:52
article passionnant.
j'en cite un extrait
Pas pu lire en entier, il faut être abonné. :-(

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous est exceptionnellement proposé en intégralité gratuitement.

Cet article est issu du numéro 1798 de Courrier international, a été publié pour la première sur notre site le 17 avril 2025, et republié le 2 mai.]



Il y a un peu plus de deux ans, nous avions publié un entretien avec l’analyste économique Natalia Zoubarevitch, dans lequel elle affirmait que Vladimir Poutine disposait de suffisamment d’argent pour faire la guerre pendant deux à trois ans. Approchons-nous, donc, de la fin de la guerre ?

C’est plus compliqué que cela. La Russie possède un Fonds de la richesse nationale, une source importante qui a permis de très bien financer la guerre. Mais rien ne dure éternellement et l’État a commencé à manquer d’argent vers le milieu de l’année dernière. Il fallait faire quelque chose et c’est pourquoi une émission monétaire secrète a été lancée qui, ces derniers mois, est devenue la principale source de financement de la guerre.

Viatcheslav Shiryaev
Ancien étudiant du prestigieux Institut d’État des relations internationales de Moscou, Viatcheslav Shiryaev est un économiste et homme d’affaires né en 1977 à Severodvinsk, ville portuaire du nord-ouest de la Russie, située sur les bords de la mer Blanche. Ancien propriétaire d’une distillerie prospère et d’une société immobilière, il a fondé Vesco, qui est devenu le leader sur le marché russe des maisons familiales. En 2007, il figurait sur une liste de 33 hommes russes de moins de 33 ans à avoir obtenu des résultats remarquables dans leur domaine. Après avoir ouvert une école primaire privée avec des méthodes d’enseignement spéciales, il s’est lancé, en 2019, dans le développement d’un réseau d’éco-hôtels en Russie dans le cadre d’un projet d’agrotourisme. Il parle anglais et indonésien, et vit désormais en Lituanie.Courrier International
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“L’inflation galopante”
Il suffirait donc d’imprimer de l’argent pour acheter de nouveaux chars ?

Et comment ! Mais là encore, ce n’est pas si simple. Pour résumer, disons que tout ce qui se passe depuis un an peut être décrit comme une émission déguisée qui est devenue l’unique source de financement de la guerre. Car Poutine n’a plus de nouvelles recettes fiscales, pas de nouveaux revenus pétroliers. Toutes les recettes de l’État sont en train de diminuer.

La journaliste
Grande reporter tchèque, Petra Prochazkova est une spécialiste de la Russie et des pays ayant appartenu à l’ancienne sphère soviétique. De 1992 à 2001, elle a d’abord été la correspondante à Moscou du quotidien Lidové Noviny. Elle a couvert la plupart des conflits qui ont éclaté dans la région après l’effondrement de l’URSS. Expulsée de Russie par le régime de Vladimir Poutine en 2001 en raison de ses activités humanitaires en Tchétchénie, où elle a fondé un orphelinat, elle a ensuite travaillé en Afghanistan jusqu’en 2006. Depuis son retour en République tchèque, elle continue de se concentrer sur l’ex-URSS, l’Asie centrale et l’Afghanistan. Elle travaille actuellement pour le quotidien libéral indépendant Deník N. En juin 2023, son travail lui a valu d’être décorée de la Légion d’honneur à l’ambassade de France à Prague.Courrier International
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Qu’entendez-vous par “émission déguisée” ?

Il existe deux grands mécanismes qui permettent de continuer à lever des fonds. Le premier, ce sont les opérations avec les actifs du Fonds de la richesse nationale. Cela signifie que, par exemple, l’or ou le yuan chinois sont transférés depuis le ministère des Finances vers la Banque centrale, ce qui permet à cette dernière d’imprimer davantage d’argent qu’elle renvoie au ministère des Finances. D’un point de vue économique, cette opération ne signifie rien, si ce n’est que la banque a imprimé de la sorte 10 000 milliards de roubles, soit environ 100 milliards de dollars.

Le deuxième n’est pas moins transparent. La Banque centrale accorde des prêts aux banques russes, qui s’en servent pour acheter des obligations de crédit fédérales que le ministère des Finances émet à cette fin. Les banques ramènent ensuite ces obligations à la Banque centrale, afin en quelque sorte de placer ou de garantir l’argent imprimé qu’elles ont reçu de la banque. C’est un peu compliqué, mais cela fonctionne pour l’instant. Ne vous laissez surtout pas abuser par les gros titres des journaux qui annoncent une augmentation des revenus tirés des exportations de pétrole ou des recettes grâce à une excellente collecte des impôts… Rien de cela n’est vrai. La seule chose qui le soit, c’est l’inflation galopante.

Est-elle tangible pour le citoyen lambda ?

Hier, il achetait du pain pour 50 roubles (50 centimes d’euros), aujourd’hui cela lui en coûte 80. La TVA, la principale taxe en Russie, a également augmenté de 25 %. Ainsi, alors que vous, les médias occidentaux, écrivez que le volume du budget de la Russie augmente, il ne s’agit en réalité de rien d’autre que de pure inflation et d’émissions massives. Au contraire, les recettes réelles de l’État diminuent.

Mais la Russie continue d’exporter du pétrole. Les revenus des exportations de matières premières ne suffiront-ils pas à la maintenir à flot ?

L’argent du pétrole est la principale source de revenus réels. Mais ses exportations diminuent sans cesse. En janvier dernier, par exemple, la Russie a exporté 300 000 barils de moins qu’en janvier 2024. Cela représente une baisse d’environ 7 %, ce qui n’est pas rien en termes absolus. Et pourtant, je lis dans les médias occidentaux que les ventes de pétrole russe “ont augmenté et se portent à merveille”…

Il n’est donc pas vrai que les sanctions ne fonctionnent pas ?

Vous, les journalistes, aimez jouer avec les titres. Sans sourciller, vous écrivez que les sanctions ne servent à rien, qu’il vaudrait mieux y renoncer, que de toute façon nous n’arrêterons pas Poutine, que nous nous tirons une balle dans le pied… Et c’est exactement ce que les propagandistes et la télévision d’État reprennent à leur compte. Le principal discours russe est que les sanctions occidentales ne nous touchent pas.

Récemment, je n’ai pas pu m’empêcher de rire en lisant le titre “La Russie se classe au troisième rang pour la croissance de la production automobile”. On pourrait penser que la Russie est devenue le troisième constructeur automobile du monde. Sauf que, en lisant plus attentivement, on s’aperçoit qu’elle a produit 200 000 voitures de plus en l’espace d’un an. Et, effectivement, cette croissance est au troisième rang dans la production mondiale de ce secteur. Mais, en ce qui concerne le volume, la grande Russie ne figure même pas dans le top 10 des constructeurs mondiaux. Aujourd’hui, nous produisons environ 700 000 voitures par an. Avant la guerre, nous en produisions 1,5 million. Quelle croissance !

“La Russie est en récession”
Quel aurait donc dû être le titre ?

Qu’en Russie la production de voitures a chuté de 50 % ! Les médias de propagande façonnent chaque information de manière qu’elle serve les intérêts de Poutine. D’informations négatives, ils font des informations positives. Ils doivent suer sang et eau parfois pour cela, et on peut au moins leur reconnaître ce mérite, car il n’existe objectivement pas une seule nouvelle économique qui puisse être qualifiée de positive du point de vue du Kremlin.

À lire aussi : Économie. Droits de douane américains : et la Russie dans tout ça ?
Une véritable crise se profile à l’horizon. Même Rosstat (l’agence publique de statistiques) s’est mise à mentir sur l’inflation réelle. Mais un jour, il sera révélé que tout n’était que mensonge.

Comment pouvez-vous en être si sûr ?

Dans aucun pays du monde on n’a encore vu une inflation qui, comme le prétendent les sources officielles, serait de 9 % et où le taux d’intérêt directeur fixé par la Banque centrale est de 21 %. N’importe quel économiste vous dira que c’est un non-sens.

À combien estimez-vous cette inflation ? Vous disposez de données exclusives provenant de toute la Russie. Votre chaîne Telegram rassemble des informations provenant de localités situées dans les régions les plus à l’est comme de la partie européenne du pays, c’est-à-dire de gens qui font leurs courses. Quels enseignements en tirez-vous ?

J’ai imaginé le projet “Inflation réelle”. Des gens de toute la Russie m’envoient quotidiennement des listes de prix de leur région, parfois en prenant des photos des prix dans les magasins, parfois des menus, des devis, etc. Je m’intéresse principalement aux prix à la consommation des biens courants – produits alimentaires, services, appareils ménagers.

Au cours du premier mois de cette année, l’augmentation nette de ces prix a été de 6 %. Cela signifie que, dans un an, elle sera de 60 à 80 %. Selon mes calculs, l’inflation réelle l’année dernière s’est située entre 30 et 40 %. En novembre et décembre, Rosstat a admis une hausse de l’inflation de 2 % par mois. Il est donc clair qu’ils mentent. Le calcul de la croissance du PIB est fondé sur de fausses données. Si nous prenons comme source les chiffres de Rosstat, la croissance du PIB a été de l’ordre de 4 % en 2024. Mais si nous prenons l’inflation réelle comme point de départ, la Russie est en récession.

Retour en Russie ? Les entreprises occidentales devront s’aligner sur les règles du Kremlin
Dans un contexte de dégel des relations entre Moscou et Washington, la presse russe commente le possible retour des entreprises occidentales parties après l’invasion de l’Ukraine. Si elle salue celles qui sont restées, pour les autres, ce sera plus compliqué.“Les entreprises gagnantes” : c’est ainsi que Gazeta.ru, site d’information pro-Kremlin, qualifie les multinationales ayant maintenu leur présence en Russie malgré la guerre. Ritter Sport, Auchan ou Leroy Merlin y sont présentées comme des exemples de lucidité économique et de loyauté. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, plus de 1 600 entreprises étrangères ont plié bagage, tandis qu’environ 2 100 entreprises étrangères sont restées. Ces dernières “n’ont pas cédé à la pression politique et continuent de prospérer”, résume Gazeta.ru.Quant aux autres entrepreneurs ? “Ils sont partis en fanfare, mais ils reviendront en catimini”, commente le magazine d’affaires russe Kompaniya. Pour Vladimir Poutine, cité par RTVI, chaîne proche du Kremlin, certaines entreprises “ont laissé des options pour racheter leurs actifs une fois que le vent aura tourné”. Mais “elles ne rachèteront pas à prix cassé ce qu’elles ont abandonné”. Vedomosti indique ainsi qu’une liste d’exigences est en préparation pour garantir que les intérêts russes restent prioritaires.La société russe, elle, ne semble pas pressée de voir ces entreprises revenir. D’après une étude relayée par le média indépendant Agentstvo, 54 % des personnes interrogées veulent trier les candidats au retour et “examiner chaque entreprise au cas par cas”, tandis que 25 % y sont franchement opposées. “La consommation des produits de ces marques était surtout concentrée dans les grandes villes et chez les classes moyennes, analyse un sociologue interrogé par Agentstvo. Leur disparition est passée inaperçue pour la majorité des gens.” Des signaux faibles apparaissent néanmoins : LG a relancé partiellement son usine près de Moscou, et Ariston a annoncé officiellement son retour, note Expert. Et, selon le chef du Fonds souverain russe, Kirill Dmitriev, des groupes américains du secteur de l’énergie sondent déjà le terrain, rapporte l’agence de presse russe Interfax.Courrier International
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Qu’en est-il en dehors des prix pratiqués dans les magasins ?

Par exemple, on peut surveiller les marchandises transportées par le rail. Les volumes des productions agricole et alimentaire, de l’industrie chimique ; tout est en baisse. Y compris la production d’essence et l’extraction de pétrole, de cuivre et de nickel. Nornickel, qui est le plus grand transformateur de métaux non ferreux de Russie, est en faillite selon tous les paramètres existants. Les livraisons de nouvelles moissonneuses-batteuses ont diminué de 30 % et celles de matériel agricole pour l’ensemble de la Russie de 17 %. Je suis de nombreux secteurs et je n’en connais pas un seul – j’insiste, pas un seul – qui affiche une croissance. Pas même de 1 %.

À la place des moissonneuses-batteuses, on fabrique quand même des chars d’assaut…

Je ne connais pas les chiffres exacts de l’industrie de l’armement, c’est vrai. Ces statistiques sont confidentielles.

Donc au moins une production se porte bien, si l’on s’en tient à ce que l’on voit sur le front.

Non. Nous n’en savons rien. Certains signes indiquent que, par exemple, la production de dispositifs optiques à des fins militaires augmente effectivement, et il en va de même pour l’électronique, les drones, les télescopes ou divers systèmes de haute technologie nécessaires pour la guerre.

À lire aussi : Géopolitique. La Russie se cherche une “nouvelle forme d’existence impériale”
Pour les chars, c’est plus compliqué. On ressort les vieux tanks soviétiques pour les dépoussiérer. On fait les quelques soudures nécessaires, on débosselle la carrosserie, on donne un coup de pinceau, et on a des chars prêts pour le front. Les considère-t-on comme neufs ? Ce n’est pas impossible.

Mais je parle de l’économie civile. Et si je m’en tiens aux données pour 2024, elle est en récession.

“Poutine s’est fait une fausse idée de la situation”
Comment les banques se comportent-elles dans cette situation ?

Le secteur bancaire est en guerre lui aussi. Quelque 40 000 milliards de roubles ont été injectés sous forme de prêts dans l’industrie de la défense et dans les entreprises liées à la production d’armes. Leurs fabricants ont donc reçu non seulement de l’argent de l’État, mais aussi des prêts de la part des banques. Mais celles-ci voudront récupérer leur argent.

De “nouveaux Russes” mettent la main sur les actifs
“La guerre en Ukraine va rendre le monde russe des affaires méconnaissable”, souligne le média russe d’investigation The Bell, qui attire l’attention sur l’émergence d’une nouvelle élite économique à la faveur du départ de Russie des entreprises occidentales. Celles-ci avaient été incitées, en 2022, à se retirer du marché russe afin de porter un coup à son économie, en réaction à la guerre de Moscou en Ukraine. Dans cette enquête publiée en mars 2024, The Bell rapporte que le Kremlin a permis à des entrepreneurs proches du gouvernement d’acquérir ces actifs abandonnés à des conditions très favorables, en deçà de leur valeur marchande. “La grande braderie n’a pas donné des possibilités d’enrichissement uniquement aux oligarques fidèles à Vladimir Poutine et à ses amis, écrit le média en exil. Ce sont des hommes d’affaires de rang intermédiaire qui sont ces véritables ‘nouveaux Russes’.” Parmi ces nouveaux profils qui “espèrent bien se propulser en première division” figure Alexandre Varchavski, qui détient désormais les actifs russes de Volkswagen et de Hyundai.Étienne Bouche
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Et le récupéreront-elles ?

Les dettes des usines d’armement devront être remboursées par l’État. Vous savez, on peut doubler les dépenses de guerre mais, en même temps, il faut regarder les indicateurs économiques de base : l’endettement des sociétés auprès des banques, la capacité du budget à financer l’effort de guerre et, troisièmement, l’évolution de l’économie en général. Une fois ces trois paramètres mis en parallèle, on peut voir si on a encore de l’argent pour la guerre.

Poutine peut-il ainsi se dire qu’il en a encore les moyens ?

Il voit bien que la situation économique est mauvaise, que le budget est financé par l’émission, qu’il n’y a pas d’argent réel et que ce qu’il reste n’est que de la poudre aux yeux pour alimenter l’hyperinflation. Il sait que ce sont les banques qui sont derrière tout ça. Mais elles lui ont prêté de l’argent pour des projets qui ne seront jamais remboursés, et les emprunteurs eux-mêmes ne rembourseront jamais leurs dettes. Pour combler le déficit budgétaire, on imprime de l’argent. Bien sûr, les banques peuvent exploser à tout moment. Il faudra donc imprimer de l’argent encore plus vite pour qu’elles ne fassent pas faillite.

Poutine sait-il tout cela ?

Le gouvernement et Poutine le comprennent très bien. Mais il y a un camarade au Kremlin, Maxime Orechkine (économiste, chef adjoint du bureau du président russe), qui conseille Poutine. C’est la seule personne de la section économique qu’il écoute. Et quand Orechkine vient le voir, il lui glisse : “Vladimir Vladimirovitch, vous avez une croissance économique de 4 %, tout va bien…”

Cela fait longtemps qu’il lui murmure que l’économie russe est florissante. Certes, cette version des choses lui convient, mais Poutine s’est fait une fausse idée de la situation, et il s’y est tenu pendant longtemps.

À lire aussi : Société. Pour l’après-guerre, le Kremlin songe à un “retour à la Russie de 2021”
Quand tout cela a-t-il basculé ?

En 2022, les premières sanctions ont été prises contre la Russie. Ce n’est qu’à ce moment-là, devant la crise qui se profilait, que même au Kremlin ils ont compris que l’économie russe ne résisterait pas longtemps. Mais une chose très importante s’est alors produite et les a aidés. Le monde a craint une pénurie des ressources énergétiques russes, et les prix ont grimpé en flèche. D’un seul coup, 1 000 m3 de gaz ont coûté jusqu’à 3 000 dollars, le pétrole est devenu dix fois plus cher, et cela a permis à la Russie d’économiser des sommes colossales à la dernière minute. Cet argent a cependant été englouti depuis, même s’il en restait encore un peu pour une partie de l’année 2024.

Personne n’ose dire à Poutine que la Russie fonce droit dans le mur ?

Je pense qu’il en est conscient. Des signes montrent que Poutine sait dans quel pétrin il se trouve. Sinon, il ne proposerait pas aux Américains de négocier la réduction de leurs armées ou de produire ensemble de l’aluminium. Si le Kremlin avait suffisamment d’argent, si la forteresse ne devait pas résister à une crise économique, Poutine ne discuterait jamais avec Trump de cette manière.

Les patriotes russes considèrent ces discussions comme une trahison. Pourquoi l’ennemi numéro un deviendrait-il un partenaire commercial ? Poutine doit donc avoir une raison très sérieuse de jouer ce jeu avec les États-Unis.

Selon vos collègues économistes, la situation de quelque 30 millions de personnes en Russie s’est améliorée grâce à la guerre, et l’augmentation du coût de la vie ne les préoccupe vraisemblablement que très peu. Au contraire, elles sont reconnaissantes à Poutine d’avoir déclenché la guerre, elles ont pris l’ascenseur socio-économique et sont passées du statut de pauvres villageois à celui de citoyens nantis…

Cela concerne quelques millions de personnes. Il s’agit avant tout des familles de soldats qui ont signé un contrat avec l’armée, ont reçu d’énormes primes et des salaires mirobolants. Les employés des sociétés d’armement entrent aussi dans cette catégorie.

Mais les plus grands bénéficiaires comme toujours en temps de guerre sont les banques. Le bénéfice du secteur bancaire russe en 2024 a été de 4 000 milliards de roubles. Cela équivaut au déficit public total de la Russie. À elle seule, Sberbank (banque détenue majoritairement par l’État russe) a gagné 1 600 milliards de roubles, soit environ 16 milliards de dollars.

Ceux qui en Russie profitent de la guerre ne sont pas plus de 20 millions. Tous les autres s’appauvrissent considérablement. Les retraités, certains fonctionnaires, les médecins, les enseignants, bref, des dizaines de millions de personnes.

“Il y a des signaux que Moscou sous-estime”
Cela les inquiète-t-il ? Un climat de protestation se développe-t-il ?

Le plus gros problème, ce ne sont pas les prix de l’alimentation, mais tout ce qu’il vous faut payer pour avoir un toit, du chauffage et de l’eau. Vous ne pouvez pas faire autrement que de régler les factures. Pour le salami, vous pouvez toujours en acheter du moins cher. Ou vous en passer. J’ai bien vu quelques manifestations, mais elles sont rares. À Irkoutsk, par exemple, les gens sont descendus dans la rue en raison des prix trop élevés de l’énergie.

Les “héros” sont plus nombreux sur les réseaux sociaux. Les gens protestent anonymement, décrivent leurs souffrances. Mais je peux vous dire sans aucun risque de me tromper qu’il n’y aura pas de soulèvement national en Russie à cause de l’inflation.

À Moscou, ils n’ont donc pas à se soucier de l’humeur des Russes ?

Ce sont des signaux auxquels ils sont très sensibles. Mais ils savent aussi que le peuple n’a pas de leader. Ils ont tous été tués, emprisonnés ou sont exilés.

Par le passé, certaines régions russes ont quand même su défier Moscou…

Des troubles sont possibles dans le Caucase ou dans les régions minières. Les exportations de charbon ont baissé de 15 % depuis le début de l’“opération militaire spéciale”. De plus, la Chine a intensifié l’extraction sur son territoire.

À lire aussi : Économie. La Russie va-t-elle rejoindre la liste des parias du système financier international ?
À cela s’ajoutent les sanctions internationales, les complications liées aux transferts de paiements internationaux et les problèmes logistiques. En conséquence, le prix du charbon russe a chuté de façon considérable. Comme il est désavantageux de l’exporter, personne n’en veut. Et en Russie ? Les chemins de fer sont complètement surchargés à cause de la guerre. Les tarifs ont augmenté, les transports ont ralenti. Des dizaines, je dis bien des dizaines de puits ont déjà été fermés ! La crise du bassin du Kouznetsk et des autres régions minières ainsi que l’explosion sociale qui en découlera constituent le plus grand danger que le Kremlin puisse imaginer. Dès lors que les puits du Kouzbass auront fait faillite, il y aura un effet domino. On y ferme déjà des hôpitaux. Il n’en va pas seulement du Kouzbass mais de toute la Sibérie. Il y a des signaux que Moscou sous-estime.

Le chiffre
28 595sanctions visent la Russie.“C’est plus que toutes les sanctions prises contre tous les autres pays”, a affirmé Vladimir Poutine à la fin de mars, lors du congrès de l’Union des industriels et des entrepreneurs de Russie, la principale organisation patronale du pays. À partir de l’annexion, en 2014, de la Crimée, les sanctions se sont multipliées, et elles ont été amplifiées depuis 2022, après le début de l’invasion de l’Ukraine et l’annexion des régions de Donetsk, de Louhansk, de Zaporijjia et de Kherson, rappelle le média d’affaires russe Expert. Banques, énergie, transport : “De nombreux secteurs ont été visés.” Pourtant, selon Poutine, ces restrictions “sont devenues un catalyseur de changements structurels positifs”, notamment dans la finance et la technologie. Quant aux entreprises, elles ont su mettre en place des “mécanismes alternatifs de coopération” avec leurs partenaires étrangers.Courrier International
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La proposition de Poutine de coopérer avec les États-Unis pour extraire des terres rares dans l’Arctique vise-t-elle à concurrencer l’Ukraine, ou est-elle sérieuse ?

Sa proposition n’a aucun sens sur le plan économique. L’exploitation des métaux rares en Russie est extrêmement peu rentable. Dans l’état actuel des choses, elle est même impossible. Avant de commencer à exploiter normalement un minerai et à en tirer quelque chose, il y a énormément de choses à préparer. Il ne suffit pas de creuser en pensant qu’on sera milliardaire dans deux ans. L’extraction minière nécessite des technologies complexes. Des infrastructures gigantesques. Pour quels profits ? Pendant longtemps, ils resteront négligeables par rapport aux coûts. Donc, oublions la proposition de Poutine.

Et pour ce qui est de l’Arctique ?

Je vais vous raconter une histoire et vous comprendrez. C’est un projet qui a vu le jour à Severodvinsk, la ville où je suis né. Pendant plus de quinze ans, on y a construit une plateforme pétrolière, la première du monde résistante à la glace arctique. Elle s’appelle Prirazlomnaïa. On a construit, construit et encore construit tout au long des années 1990. Vers l’an 2000, après l’achèvement des travaux, elle a été mise à l’eau et… personne n’en a plus entendu parler depuis. Contrairement à ce qui était prévu, plus aucune plateforme de ce type n’a été construite. Pourquoi ? Parce que cela coûte beaucoup trop cher !

À lire aussi : Émigration. En Russie, le secteur technologique subit un exode sans précédent
Les Russes ne disposent pas de la technologie nécessaire pour réaliser de telles choses eux-mêmes. Ils ont besoin de nombreux composants provenant de l’Occident. Et puis vous ne pouvez pas crier “hourra” et partir sur un coup de tête à l’aventure pour exploiter un gisement. Il vous faut des infrastructures, des installations terrestres extrêmement coûteuses, des moyens de navigation, du personnel qualifié… Tout ce que la Russie n’a pas.

Il n’existe qu’un seul moyen d’attirer les étrangers dans de tels projets : le contrat de partage de production. C’est comme ça que le gaz et le pétrole à Sakhaline ont pu être exploités avec les Japonais. Mais là non plus, on ne peut pas parler de coopération. Les Russes ont dit : explorez vous-mêmes, faites ce que vous voulez ici, et quand vous commencerez à extraire, partagez un peu avec nous. Bien sûr, la guerre a mis fin à cela aussi. Les Japonais sont repartis et les Russes ont repris tout ce qui leur appartenait. Voilà comment les choses se passent chez nous.

Propos recueillis par Petra Prochazkova
https://www.courrierinternational.com/l ... r_229301_1



Lire l’article original
https://denikn.cz/1668911/rusko-potrebu ... /?ref=list

Re: économie russe

par energy_isere » 21 avr. 2025, 15:48

Plus personne n'achète de voitures neuves en Russie
La situation est tellement grave que l'industrie automobile russe pourrait avoir besoin du soutien du gouvernement pour survivre.


Article de Anthony Alaniz 21 avril 2025

Les ventes de voitures neuves en Russie sont en chute libre. Les données de l'Association des entreprises européennes (AEB) montrent que les ventes de mars 2025 ont chuté de 45 % par rapport au même mois l'année dernière, les constructeurs automobiles n'ayant vendu que 83 000 véhicules le mois dernier dans le pays. Les ventes pour le trimestre sont en baisse de 26 %, à 254 000 unités.

Selon l'AEB, un groupe de lobbying représentant les investisseurs étrangers en Russie, il s'agit de la troisième pire contraction des ventes enregistrée dans le pays au cours des dix dernières années. Les ventes avaient chuté de 59 % en mars 2022, un mois après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et de 36 % au début de l'année 2015, pendant la crise financière qui a frappé le pays.

La situation semble toutefois plus grave cette fois-ci. Alexey Kalitsev, président du comité des constructeurs automobiles de l'association, a déclaré que « la poursuite de la tendance actuelle pourrait entraîner une crise dans le secteur, qui nécessitera un soutien urgent de l'État ».

Selon M. Kalitsev, les acheteurs pensaient que « certaines entreprises qui avaient quitté le marché russe reviendraient », ce qui ne s'est pas produit, ce qui n'a fait qu'« augmenter le volume de la demande différée, qui pourrait entraîner une croissance à l'avenir ». Toutefois, si cette tendance se poursuit, l'industrie ne pourra pas survivre.

De nombreux constructeurs automobiles mondiaux ont quitté le marché russe ou cessé leurs activités dans ce pays après l'invasion de l'Ukraine. Ford, BMW, Lamborghini, Toyota, Mercedes-Benz et d'autres ont pris diverses mesures pour se distancier du pays, notamment en payant leurs employés pour qu'ils démissionnent, en vendant des actifs et en arrêtant la production. Les sanctions contre la Russie ont également nui à son industrie automobile nationale, ce qui a accentué les difficultés financières de ces entreprises.
https://www.msn.com/fr-fr/auto/actualit ... d20d&ei=38

Re: économie russe

par energy_isere » 19 avr. 2025, 12:28

alain2908 a écrit :
19 avr. 2025, 09:52
article passionnant.
j'en cite un extrait
Pas pu lire en entier, il faut être abonné. :-(

Re: économie russe

par alain2908 » 19 avr. 2025, 09:52

article passionnant.
j'en cite un extrait
Une véritable crise se profile à l’horizon. Même Rosstat (l’agence publique de statistiques) s’est mise à mentir sur l’inflation réelle. Mais un jour, il sera révélé que tout n’était que mensonge.

Comment pouvez-vous en être si sûr ?

Dans aucun pays du monde on n’a encore vu une inflation qui, comme le prétendent les sources officielles, serait de 9 % et où le taux d’intérêt directeur fixé par la Banque centrale est de 21 %. N’importe quel économiste vous dira que c’est un non-sens.

À combien estimez-vous cette inflation ? Vous disposez de données exclusives provenant de toute la Russie. Votre chaîne Telegram rassemble des informations provenant de localités situées dans les régions les plus à l’est comme de la partie européenne du pays, c’est-à-dire de gens qui font leurs courses. Quels enseignements en tirez-vous ?

J’ai imaginé le projet “Inflation réelle”. Des gens de toute la Russie m’envoient quotidiennement des listes de prix de leur région, parfois en prenant des photos des prix dans les magasins, parfois des menus, des devis, etc. Je m’intéresse principalement aux prix à la consommation des biens courants – produits alimentaires, services, appareils ménagers.

Au cours du premier mois de cette année, l’augmentation nette de ces prix a été de 6 %. Cela signifie que, dans un an, elle sera de 60 à 80 %. Selon mes calculs, l’inflation réelle l’année dernière s’est située entre 30 et 40 %. En novembre et décembre, Rosstat a admis une hausse de l’inflation de 2 % par mois. Il est donc clair qu’ils mentent. Le calcul de la croissance du PIB est fondé sur de fausses données. Si nous prenons comme source les chiffres de Rosstat, la croissance du PIB a été de l’ordre de 4 % en 2024. Mais si nous prenons l’inflation réelle comme point de départ, la Russie est en récession.

Re: économie russe

par phyvette » 18 avr. 2025, 19:32

Selon l’économiste russe Viatcheslav Shiryaev, Vladimir Poutine sait qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps pour mener sa guerre en Ukraine avant que la Russie ne soit définitivement rongée par tous ses maux. Un grand entretien paru dans le quotidien tchèque “Denik N”.
https://www.courrierinternational.com/l ... rer_229301

Re: économie russe

par energy_isere » 09 avr. 2025, 01:57

Prix du pétrole et offensive en Ukraine : la Russie s'inquiète "des risques" d'une baisse de ses revenus

Boursorama avec Media Services •08/04/2025

Le brut russe de marque Oural s'échangeait mardi à près de 50 dollars le baril, son plus bas niveau depuis 2023, selon des données du marché, soit une baisse de près de 15% par rapport à sa moyenne de mars.

En marge des remous sur les marchés mondiaux, la Russie s'est inquiétée mardi 8 avril "des risques" d'une baisse de ses revenus, sur fond de chute des prix du pétrole. Cette déclaration du ministère des Finances intervient à la suite de la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis, à laquelle s'ajoute une annonce de l'Opep d'une hausse plus marquée qu'attendu de sa production.

Près d'un tiers du budget fédéral russe en 2025 doit provenir de la vente des hydrocarbures, dont principalement le pétrole, une rentrée financière vitale pour Moscou pour poursuivre l'offensive que son armée mène en Ukraine depuis plus de trois ans. Le baril de pétrole américain est tombé temporairement lundi sous le seuil des 60 dollars, une première depuis avril 2021, avant de se stabiliser mardi vers 12h30 GMT autour de 61 dollars.

Manne financière cruciale pour l'effort de guerre de Poutine

Mardi 8 avril, le ministère russe des Finances a ainsi évoqué "les risques" de ces secousses sur ses rentrées budgétaires. "Il existe des risques que (ces revenus) diminuent en raison de l'affaiblissement de l'environnement des prix", a-t-il indiqué. "Si ces guerres douanières (...) se poursuivent, cela entraînera une baisse du commerce mondial, de l'économie mondiale et, potentiellement, de la demande pour nos ressources énergétiques", a relevé la patronne de la Banque centrale de Russie (BCR), Elvira Nabioullina. "Il existe donc des risques", a-t-elle mis en garde lors d'une réunion avec des députés.

Lundi, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, avait dit que le Kremlin "suivait de près" la situation. Les dirigeants ukrainiens, très critiques envers les clients étrangers du pétrole et gaz russes, ont de leurs côté exprimé lundi l'espoir que les tensions économiques fassent pression sur les finances de Moscou. "Plus les prix du pétrole seront bas, moins les Russes auront d'argent pour financer leur guerre", a écrit lundi Andriï Iermak, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, sur les réseaux sociaux. D'après l'économiste russe Evguéni Kogan, à terme, "il pourrait y avoir une baisse" des dépenses russes de défense et de sécurité" (qui doivent représenter près de 9% du budget cette année), selon Vladimir Poutine, "mais elle sera légère et probablement pas immédiate", a-t-il noté auprès de l'AFP.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 90790cf155

Re: économie russe

par mobar » 26 mars 2025, 11:21

alain2908 a écrit :
26 mars 2025, 10:50
mobar a écrit :
26 mars 2025, 08:51
Seuls les urbains et les blaireaux peuvent y trouver un réel intérêt et ça restera comme ça encore longtemps!
Ca fait déjà un gros marché : https://www.un.org/fr/desa/world-urbanization-prospects
Rien n’a jamais fait perdre plus de pognon que les fantasmes sur les gros marches! :lol:

Les urbains bien equipes en transport en commun ou desargentes ou qui ne disposent pas le place de parking ... n’en ont rien a faire de posseder un VE

Et ils sont tres majoritaires quand aux blaireaux il y en a beaucoup moins que l’on croit

Re: économie russe

par kercoz » 26 mars 2025, 11:16

alain2908 a écrit :
26 mars 2025, 10:50
mobar a écrit :
26 mars 2025, 08:51
Seuls les urbains et les blaireaux peuvent y trouver un réel intérêt et ça restera comme ça encore longtemps!
Ca fait déjà un gros marché : https://www.un.org/fr/desa/world-urbanization-prospects
Ca va faciliter la réduction par moitié de la surpopulation.

Re: économie russe

par alain2908 » 26 mars 2025, 10:50

mobar a écrit :
26 mars 2025, 08:51
Seuls les urbains et les blaireaux peuvent y trouver un réel intérêt et ça restera comme ça encore longtemps!
Ca fait déjà un gros marché : https://www.un.org/fr/desa/world-urbanization-prospects

Re: économie russe

par mobar » 26 mars 2025, 08:51

Les freins à la vente des VE, il sont opérationnels depuis le début des voitures électriques en 1899! :lol:

Seuls les urbains et les blaireaux peuvent y trouver un réel intérêt et ça restera comme ça encore longtemps!

Re: économie russe

par kercoz » 25 mars 2025, 13:39

alain2908 a écrit :
25 mars 2025, 10:30

Je vois pas de bonnes raisons à ce que les pays de l'OPEP ou les US jouent les prix à la baisse. mais un malheur est si vite arrivé...
Actuellement prix du baril 70 $
Peut etre pour freiner le développement des VE.......Ou du fait que les VE etant amorcés des les pays riches , .....le pauvres ont besoin de carburant moins cher pour leur velomoteurs

Re: économie russe

par alain2908 » 25 mars 2025, 10:30

La banque centrale russe estime que le cycle de baisse des prix du pétrole risque de se prolonger
Le 24 mars 2025 à 13:01
La banque centrale russe estime que le cycle de baisse des prix du pétrole risque de se prolonger
La banque centrale de Russie a averti les décideurs politiques du Kremlin que les États-Unis et l'OPEP ont la capacité d'inonder le marché pétrolier et de provoquer une répétition de l'effondrement prolongé des prix des années 1980, qui a contribué à la chute de l'Union soviétique.

Cet avertissement a été lancé quelques semaines avant que les présidents russe et américain, Vladimir Poutine et Donald Trump, n'entament des pourparlers pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

M. Trump a prévenu qu'il pourrait imposer de nouvelles sanctions à la Russie s'il n'y avait pas d'accord de paix. Il s'est également engagé à augmenter la production de pétrole des États-Unis et a appelé l'Arabie saoudite, chef de file de l'OPEP, à pomper davantage de pétrole pour aider l'économie mondiale.

La banque centrale a émis cet avertissement dans une présentation préparée pour une discussion présidée par le premier ministre Mikhail Mishustin en février et consultée par Reuters.

La banque centrale, qui examine les risques économiques dans des rapports classifiés au moins une fois par an, n'a pas précisé dans quel scénario l'OPEP et les États-Unis pourraient inonder le marché et quelle était la probabilité de ces risques.

Dans ses rapports précédents, consultés par Reuters, la banque centrale a cité les prix du pétrole comme l'un des risques pour l'économie russe, mais elle n'a jamais été aussi précise sur la manière dont un cycle prolongé de bas prix du pétrole pourrait se produire.

Le ministère de l'économie, séparément, a également fait une présentation pour la réunion, citant d'autres risques pour l'économie, tels que le ralentissement de l'activité des investisseurs, l'augmentation des coûts et les "mauvaises dettes".

Rien n'indique que l'OPEP envisage de modifier sa politique d'approvisionnement, ce qui entraînerait une forte augmentation de la production.

Si les États-Unis peuvent encore augmenter leur production de pétrole, la majeure partie des augmentations proviendra probablement d'autres producteurs non membres de l'OPEP, tels que la Guyane, le Brésil et le Kazakhstan, où les grandes compagnies pétrolières mondiales augmentent leur production.

"Le prix du pétrole constitue un risque important", indique l'une des diapositives examinées par Reuters, qui cite parmi les risques "une augmentation significative de la production aux États-Unis et en dehors de l'OPEP".

Elle indique également que la capacité de réserve de l'OPEP est proche d'un niveau record et ajoute qu'elle est égale au volume des exportations de pétrole brut de la Russie.

"Après la période de hausse des prix du pétrole de 1974 à 1985, 18 ( !!!) années de baisse des prix du pétrole ont constitué un précédent historique", indique la diapositive de présentation en utilisant trois points d'exclamation.

CHUTE DES SOVIETS ET PRIX DU PÉTROLE

Pour la Russie, deuxième exportateur mondial, le pétrole et le gaz ont été à la fois sa force et sa faiblesse depuis que les Soviétiques ont découvert l'un des plus grands bassins d'hydrocarbures au monde en Sibérie occidentale, dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale.

Pendant des décennies, les prix élevés du pétrole ont permis au Kremlin d'amortir l'économie et de dépenser pour des campagnes politiques à l'étranger, comme le soutien aux gouvernements de Cuba, de l'Angola et du Viêt Nam.

Lorsque les prix ont chuté, l'économie s'est effondrée, avec des conséquences géopolitiques spectaculaires, comme en 1991, lorsque l'Union soviétique s'est effondrée.

L'effondrement des prix du pétrole dans les années 1980 a empêché l'Union soviétique de suivre les États-Unis dans la course aux armements. Les problèmes financiers se sont aggravés et ont conduit à la fin de l'Union soviétique, un événement que le président russe Vladimir Poutine a qualifié à plusieurs reprises de tragédie.

Les prix du pétrole se négocient actuellement autour de 70 dollars le baril - un niveau confortable pour la Russie, dont le budget table sur un prix du pétrole de 69,7 dollars le baril.

Igor Yushkov, professeur à l'Université financière du gouvernement russe, a déclaré que la banque était inquiète en raison de la faiblesse des prix du pétrole et de la force du rouble.

"Le budget ne se porte probablement pas bien, car nous sommes déjà à la fin du mois de mars et nous ne respectons pas les paramètres budgétaires prévus pour 2025", a-t-il déclaré.

Moscou a subi plusieurs chocs financiers dus à la faiblesse des prix du pétrole depuis 1991. En 1998, elle s'est retrouvée en défaut de paiement sur sa dette extérieure après que les prix aient chuté à 10 dollars le baril.

En 2008, Moscou a dû déployer ses réserves fiscales et ses réserves de sécurité pour stabiliser l'économie et contenir le chômage après que les prix du pétrole ont chuté en raison des problèmes liés aux prêts hypothécaires à risque aux États-Unis.

Les prix du pétrole ont également chuté brutalement au cours des 15 dernières années, notamment pendant la pandémie de coronavirus, mais la nature à court terme du déclin n'a pas sérieusement mis à l'épreuve la résilience du Kremlin.

Poutine s'est entretenu avec l'influent prince héritier saoudien Mohammed bin Salman au début du mois et a souligné l'"importance" de l'accord pétrolier OPEP+ pour la stabilité du marché mondial du pétrole.

"L'engagement de la Russie et de l'Arabie saoudite à respecter les obligations assumées dans "OPEP Plus" a été souligné", a déclaré le Kremlin dans le compte-rendu de la conversation téléphonique.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que la capacité de réserve totale de l'OPEP - la production inutilisée qui peut être mise en service - s'élève à environ 5,3 millions de bpj, ce qui est proche des exportations russes de pétrole et de carburant.

L'Arabie saoudite a déclaré qu'elle était en mesure d'augmenter sa production de 9 millions de bpj actuellement à sa capacité maximale de 12 millions de bpj en l'espace de quelques mois. (Reportage de Reuters ; rédaction de Guy Faulconbridge et David Evans)
https://ch.zonebourse.com/cours/indice/ ... -49413902/

Je vois pas de bonnes raisons à ce que les pays de l'OPEP ou les US jouent les prix à la baisse. mais un malheur est si vite arrivé...
Actuellement prix du baril 70 $

Re: économie russe

par energy_isere » 23 mars 2025, 11:26

Le numéro un du diamant Alrosa joue la prudence face à l'incertitude économique

RFI le : 21/03/2025

La société minière russe Alrosa a décidé de suspendre l'exploitation de ses gisements de diamant jugés les moins rentables. Cette mesure illustre la volonté du numéro un mondial – en volume – de diminuer sa production et de réduire ses coûts.

La stratégie a été annoncée en novembre dernier et se matérialise par cette décision qui concerne les gisements dont la production annuelle est inférieure à un million de carats, ceux qui sont jugés les moins rentables. Plusieurs sites en Yakoutie, la région où sont extraits la majorité des diamants de Russie, pourraient être affectés.

Alrosa prévoit cette année une production de 29 millions de carats contre 33 millions l'année dernière, et 34,6 millions en 2023. « Cette baisse notable reste toutefois dans la moyenne de ce que produit le géant minier russe chaque année », relève un industriel du secteur.

Suspendre l'activité pour réduire les coûts

Alrosa va pouvoir tailler dans ses effectifs, aujourd'hui évalués à 35 000 personnes. C'est une façon de réduire les frais, dans un contexte géopolitique difficile. Les pays du G7 et de l'Union européenne ont en effet interdit les importations de diamants russes le 1er janvier 2024, ce qui a obligé Alrosa à réorganiser une partie de son commerce de pierres. L'entreprise a aussi directement pâti d'un secteur en petite forme ces deux dernières années, en raison d'une demande en berne qui a fait baisser les prix.

Alrosa a renforcé ses liens avec Dubaï et l'Inde

Alrosa a connu des jours meilleurs, d'où la vente ces derniers mois d'une partie de sa production à l'État et sa volonté désormais de faire des économies. Le géant minier a vu son chiffre d'affaires baisser de 25% l'année dernière, mais il faut relativiser : l'entreprise a vendu pour plus de deux milliards de dollars de diamants, grâce à une réorientation de ses exportations vers l'Inde et vers Dubaï.

Cette année, Alrosa devrait profiter d'une consommation qui se redresse doucement et de prix qui repartent à la hausse, comme en témoignent les dernières ventes au Botswana, l'autre pays du diamant : plusieurs lots de pierres brutes se sont vendues 10 à 15 % de plus que le mois dernier.
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chroniqu ... 9conomique

Re: économie russe

par energy_isere » 22 mars 2025, 10:42

Russie : face à une inflation qui refuse de refluer, la banque centrale maintient son taux directeur à 21%

Boursorama avec Media Services •21/03/2025

Malgré une croissance à 4,1% en 2024, l'économie russe reste confrontée à une série de problèmes structurels : pénuries de main d'œuvre, inflation, taux d'emprunts exorbitants ou encore dépendance accrue envers les dépenses de défense.

Relevé à 21% depuis octobre 2024, le taux directeur de la banque centrale russe est resté inchangé vendredi 21 mars, l'institution cherchant la parade à la flambée de l'inflation, avec une hausse des prix qui a dépassé 10% en février.

La BCR cherche depuis de long mois à faire baisser la hausse des prix, tirée par l'explosion des commandes militaires pour soutenir l'offensive en Ukraine et les conséquences des sanctions occidentales. "Les pressions inflationnistes actuelles ont diminué mais restent élevées", a déclaré la banque centrale dans un communiqué pour justifier sa décision.

La majorité des analystes s'attendaient à un tel choix, après la colère exprimée publiquement par des entrepreneurs russes, dont des grands patrons, qui ont dit avoir de grandes difficultés à emprunter, les taux bancaires pouvant désormais atteindre 30%.

Jusqu'à 8% d'inflation en 2025 ?

En décembre, Vladimir Poutine avait décrit la hausse des prix comme "un signal préoccupant" , un rare aveu de la part du président russe qui vante pourtant régulièrement "la résistance" de l'économie nationale face aux lourdes sanctions occidentales.

Pour tenter de faire baisser l'inflation, qui a atteint 10,1% sur un an en février (au plus haut depuis février 2023), la BCR avait relevé fin octobre 2024 son taux directeur à 21%, un niveau jamais vu depuis 2003, sans pour autant réussir depuis à infléchir la courbe de la hausse des prix, qui reste largement au-delà de l'objectif officiel de 4%.

Mi-février, la BCR a même dû relever ses prévisions d'inflation pour 2025, s'attendant désormais à une hausse des prix comprise entre 7 et 8%.

Malgré une croissance à 4,1% en 2024, l'économie russe reste confrontée à une série de problèmes structurels, entre pénuries de main d’œuvre persistantes, inflation élevée, taux d'emprunts exorbitants ou encore dépendance accrue envers les dépenses de défense.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 8e4e4b3a76

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