par energy_isere » 25 févr. 2022, 21:41
PÉTROLE BRENT : PÉTROLE, GAZ, BLÉ, ALUMINIUM, PALLADIUM... LES COURS DES MATIÈRES PREMIÈRES LIÉES À LA RUSSIE S'ENVOLENT
24 février 2022 BFM Bourse
Les matières premières flambent après l'invasion de l'Ukraine par la Russie
Outre le séisme sur les marchés boursiers mondiaux, l'invasion de l'Ukraine par la Russie provoque également de brusques secousses sur les marchés de matières premières, notamment ceux sur lesquels la Russie est un acteur important, soit le pétrole, le gaz et le blé, mais aussi des métaux comme l'aluminium, le cuivre, le palladium ou encore le nickel.
Les craintes énoncées depuis des semaines par l'Occident se sont bel et bien matérialisées: Vladimir Poutine, dans la nuit de mercredi à jeudi, a déclenché une vaste offensive contre l'Ukraine. Au grand dam des marchés financiers mondiaux, qui semblaient circonspects à l'idée que les provocations verbales du maître du Kremlin ne se transforment en véritable conflit armé.
Mises devant le fait accompli ce jeudi matin, les Bourses mondiales décrochent violemment alors que les investisseurs se détournent des actifs risqués.
Les marchés actions ne sont pas les seuls à subir les conséquences de la déclaration de guerre de Poutine, et des ripostes occidentales économiques que cette invasion va engendrer. L'émoi est en effet également palpable sur le front des matières premières, où la Russie jouit d'un poids considérable.
On pense évidemment en premier lieu au pétrole, qui a largement dépassé la barre des 100 dollars le baril dans la matinée pour la première fois depuis 2014, les opérateurs du marché craignant que le conflit en cours ne perturbe l'approvisionnement du deuxième exportateur mondial d'or noir. Peu avant 15h20, le baril de Brent de mer du Nord bondit de 7,1% à 100,7 dollars, quand celui de "light sweet crude" texan, ou WTI, décolle de 7,6% à 99,1 dollars, les deux références mondiales de brut évoluant à un plus haut depuis l'été 2014. Et "en cas d'invasion russe à grande échelle, il devrait atteindre au moins 130 dollars le baril" prévenait Jeffrey Halley, analyste chez Oanda, mercredi. "La flambée du prix du pétrole est une terrible nouvelle pour les entreprises et les consommateurs, et fondamentalement cela clarifie l'un des principaux impacts de la guerre entre la Russie et l'Ukraine" sur l'économie mondiale: "elle servira à alimenter davantage l'inflation", avance pour sa part Russ Mould, analyste chez AJ Bell.
La Russie est par ailleurs le premier producteur mondial de gaz naturel, l'Europe important notamment environ 40% de ses besoins depuis la Russie. Les prix s'envolent donc aussi sur ce marché, le MWh ayant bondi à plus de 130 euros sur le TTF (pour "Title Transfer Facility), un point d'échange virtuel de gaz naturel situé aux Pays-Bas qui sert de référence pour le marché européen. En hausse de plus de 50% par rapport à la veille, le gaz semble en bonne voie pour signer sa plus forte hausse journalière en plus de trois ans.
Si les cours énergétiques flambent, de nombreuses autres matières sont affectées à divers degrés par les événements en cours. Parmi celles-ci, le blé, dont la Russie est le premier exportateur mondial et l'Ukraine le 5e, a grimpé à un niveau jamais atteint, à 344 euros la tonne sur Euronext. Le précédent record remontait à novembre 2021, lorsque la tonne s'avait grimpé à à 313 euros.
Le maïs, dont l'Ukraine est également l'un des plus importants exportateurs mondiaux, a aussi vu son cours s'apprécier nettement ce jeudi matin, jusqu'à 304 euros la tonne, proche de son niveau record d'août dernier. Les conséquences de l'attaque lancée dans la nuit par la Russie sont encore difficiles à jauger pour les marchés agricoles. "C'est totalement inédit", a souligné Sébastien Poncelet, du cabinet Agritel. "Quand on voit qu'il y a des explosions à Odessa, qui est le premier port ukrainien, on présume qu'il n'y aura pas beaucoup de grains à charger aujourd'hui", estime-t-il néanmoins, fataliste. Après l'invasion russe de la Crimée en 2014, "les prix avaient augmenté de 15 à 20% sur les marchés, avant de dégonfler au bout de 4 à 5 mois" rappelle-t-il. Mais "les combats s'étaient essentiellement cantonnés au Donbass, qui n'est pas une grosse région agricole et la crise était restée centrée sur la Crimée. Ce que l'on voit aujourd'hui est d'une tout autre ampleur", prévient l'expert.
Outre l'énergie et les céréales, la Russie est également l'un des acteurs qui compte sur le marché des métaux. Premier producteur mondial de palladium (plus de 40% du marché), la Russie est par ailleurs le deuxième producteur d'aluminium (loin derrière la Chine et pratiquement au niveau de l'Inde) et de nickel (derrière l'Afrique du Sud), le troisième plus important producteur de nickel (derrière les Philippines et l'Indonésie) ou encore le 7e producteur de cuivre.
Les cours de l'ensemble de ces métaux décollent donc ce jeudi sur fond de craintes quant à leur approvisionnement. Sur le London Metal Exchange, l'aluminium a notamment inscrit un nouveau record à plus de 3.440 dollars la tonne. Le nickel a de son côté touché un pic depuis plus de 10 ans, à 25.600 dollars la tonne. Le palladium -notamment utilisé dans la fabrication de pots catalytiques pour les véhicules à essence- flambe enfin de plus de 6% à plus de 2.640 dollars l'once, au plus haut depuis août dernier.
https://www.tradingsat.com/petrole-bren ... 07827.html
[quote][b] PÉTROLE BRENT : PÉTROLE, GAZ, BLÉ, ALUMINIUM, PALLADIUM... LES COURS DES MATIÈRES PREMIÈRES LIÉES À LA RUSSIE S'ENVOLENT[/b]
24 février 2022 BFM Bourse
Les matières premières flambent après l'invasion de l'Ukraine par la Russie
Outre le séisme sur les marchés boursiers mondiaux, l'invasion de l'Ukraine par la Russie provoque également de brusques secousses sur les marchés de matières premières, notamment ceux sur lesquels la Russie est un acteur important, soit le pétrole, le gaz et le blé, mais aussi des métaux comme l'aluminium, le cuivre, le palladium ou encore le nickel.
Les craintes énoncées depuis des semaines par l'Occident se sont bel et bien matérialisées: Vladimir Poutine, dans la nuit de mercredi à jeudi, a déclenché une vaste offensive contre l'Ukraine. Au grand dam des marchés financiers mondiaux, qui semblaient circonspects à l'idée que les provocations verbales du maître du Kremlin ne se transforment en véritable conflit armé.
Mises devant le fait accompli ce jeudi matin, les Bourses mondiales décrochent violemment alors que les investisseurs se détournent des actifs risqués.
Les marchés actions ne sont pas les seuls à subir les conséquences de la déclaration de guerre de Poutine, et des ripostes occidentales économiques que cette invasion va engendrer. L'émoi est en effet également palpable sur le front des matières premières, où la Russie jouit d'un poids considérable.
On pense évidemment en premier lieu au pétrole, qui a largement dépassé la barre des 100 dollars le baril dans la matinée pour la première fois depuis 2014, les opérateurs du marché craignant que le conflit en cours ne perturbe l'approvisionnement du deuxième exportateur mondial d'or noir. Peu avant 15h20, le baril de Brent de mer du Nord bondit de 7,1% à 100,7 dollars, quand celui de "light sweet crude" texan, ou WTI, décolle de 7,6% à 99,1 dollars, les deux références mondiales de brut évoluant à un plus haut depuis l'été 2014. Et "en cas d'invasion russe à grande échelle, il devrait atteindre au moins 130 dollars le baril" prévenait Jeffrey Halley, analyste chez Oanda, mercredi. "La flambée du prix du pétrole est une terrible nouvelle pour les entreprises et les consommateurs, et fondamentalement cela clarifie l'un des principaux impacts de la guerre entre la Russie et l'Ukraine" sur l'économie mondiale: "elle servira à alimenter davantage l'inflation", avance pour sa part Russ Mould, analyste chez AJ Bell.
La Russie est par ailleurs le premier producteur mondial de gaz naturel, l'Europe important notamment environ 40% de ses besoins depuis la Russie. Les prix s'envolent donc aussi sur ce marché, le MWh ayant bondi à plus de 130 euros sur le TTF (pour "Title Transfer Facility), un point d'échange virtuel de gaz naturel situé aux Pays-Bas qui sert de référence pour le marché européen. En hausse de plus de 50% par rapport à la veille, le gaz semble en bonne voie pour signer sa plus forte hausse journalière en plus de trois ans.
Si les cours énergétiques flambent, de nombreuses autres matières sont affectées à divers degrés par les événements en cours. Parmi celles-ci, le blé, dont la Russie est le premier exportateur mondial et l'Ukraine le 5e, a grimpé à un niveau jamais atteint, à 344 euros la tonne sur Euronext. Le précédent record remontait à novembre 2021, lorsque la tonne s'avait grimpé à à 313 euros.
Le maïs, dont l'Ukraine est également l'un des plus importants exportateurs mondiaux, a aussi vu son cours s'apprécier nettement ce jeudi matin, jusqu'à 304 euros la tonne, proche de son niveau record d'août dernier. Les conséquences de l'attaque lancée dans la nuit par la Russie sont encore difficiles à jauger pour les marchés agricoles. "C'est totalement inédit", a souligné Sébastien Poncelet, du cabinet Agritel. "Quand on voit qu'il y a des explosions à Odessa, qui est le premier port ukrainien, on présume qu'il n'y aura pas beaucoup de grains à charger aujourd'hui", estime-t-il néanmoins, fataliste. Après l'invasion russe de la Crimée en 2014, "les prix avaient augmenté de 15 à 20% sur les marchés, avant de dégonfler au bout de 4 à 5 mois" rappelle-t-il. Mais "les combats s'étaient essentiellement cantonnés au Donbass, qui n'est pas une grosse région agricole et la crise était restée centrée sur la Crimée. Ce que l'on voit aujourd'hui est d'une tout autre ampleur", prévient l'expert.
Outre l'énergie et les céréales, la Russie est également l'un des acteurs qui compte sur le marché des métaux. Premier producteur mondial de palladium (plus de 40% du marché), la Russie est par ailleurs le deuxième producteur d'aluminium (loin derrière la Chine et pratiquement au niveau de l'Inde) et de nickel (derrière l'Afrique du Sud), le troisième plus important producteur de nickel (derrière les Philippines et l'Indonésie) ou encore le 7e producteur de cuivre.
Les cours de l'ensemble de ces métaux décollent donc ce jeudi sur fond de craintes quant à leur approvisionnement. Sur le London Metal Exchange, l'aluminium a notamment inscrit un nouveau record à plus de 3.440 dollars la tonne. Le nickel a de son côté touché un pic depuis plus de 10 ans, à 25.600 dollars la tonne. Le palladium -notamment utilisé dans la fabrication de pots catalytiques pour les véhicules à essence- flambe enfin de plus de 6% à plus de 2.640 dollars l'once, au plus haut depuis août dernier.
[/quote]
https://www.tradingsat.com/petrole-brent-MP0000000BRN/actualites/petrole-brent-petrole-gaz-ble-aluminium-palladium-les-cours-des-matieres-premieres-liees-a-la-russie-s-envolent-1007827.html