par mobar » 10 juil. 2019, 09:55
Réduire les inégalités sans croissance passe par un changement de monde, l'élimination de PIB comme référence et l'abandon des théories foireuses comme l'équilibre de l'offre etde la demande ou la toute puissance du marché pour réguler les rapports humains ...
"L'économie du réel" par David Cayla
https://mrmondialisation.org/david-cayl ... ertitudes/
Premièrement, il y a la loi de la demande qui dit la chose suivante : lorsque les prix augmentent, la demande baisse et inversement ; lorsque les prix baissent, la demande augmente. Deuxièmement, il y a la loi de l’offre qui montre une relation inverse, à savoir que : lorsque les prix augmentent l’offre augmente et inversement. Autrement dit l’offre est fonction croissante des prix, tandis que la demande est fonction décroissante des prix. Enfin, nous trouvons la loi dite « de l’offre et de la demande » qui énonce que les variations de prix sont les conséquences des déséquilibres entre l’offre et la demande. Elle s’attache donc, non pas à expliquer l’évolution de l’offre ou de la demande, mais les variations de prix de la manière suivante : lorsque la demande est supérieure à l’offre, les prix augmentent ; lorsque la demande est inférieure à l’offre, les prix diminuent.
On a affaire à un triptyque visant à expliquer à la fois les variations de l’offre, les variations de demande et enfin les variations de prix. L’idée derrière tout cela, c’est que, dans un marché de concurrence parfaite, les variations entre l’offre et la demande doivent mener à un prix d’équilibre, lesquels permettent à toute la demande d’être pourvue en offre.
Ce que je reproche à ces lois, c’est d’abord leur côté circulaire. Quand on y regarde de plus près, on se rend compte que les deux premières lois affirment que les quantités sont fonction des prix, tandis que la troisième loi nous explique l’inverse, que les prix varient en fonction des quantités. Le problème avec les lois circulaires, c’est que l’on arrive à des résultats insensés. Si je constate par exemple que le prix et la demande d’abricot ont tous deux augmenté, je vais faire un lien de cause à effet en disant que c’est parce que la demande a augmenté que le prix a augmenté à son tour. Ici, la demande a déterminé le prix. Si je prends une situation radicalement opposée, mettons que la demande d’abricots baisse alors que le prix augmente, je vais conclure que c’est parce que le prix a augmenté que la demande a baissé ; cette fois, c’est le prix qui a déterminé la demande. Vous comprenez où je veux en venir ? Peu importe dans quel contexte et dans quel sens les prix varient, la loi de l’offre et de la demande trouve toujours une solution pour l’expliquer. Une loi qui permet d’expliquer deux phénomènes contraires, c’est une loi qui n’est pas scientifique, car elle n’explique rien. Et pourtant, elle fait autorité dans les études économiques.
David Cayla lors d’une conférence sur la Loi Travailc
Un autre problème que pose cette loi, c’est que l’offre et la demande – en particulier la demande – sont non quantifiables dans la réalité. C’est là ma deuxième critique, l’offre et la demande sont des abstractions. Comment calculer la demande ? Regarder le nombre d’achats n’est pas suffisant, car il y a peut-être une demande qui n’est pas satisfaite. Quelle-est aujourd’hui, en France, la demande en baguettes de pain ? Comment la quantifier ? Je peux regarder le nombre d’achats de baguettes de pain à l’échelle nationale, mais comment être sûr qu’il n’y a pas eu des acheteurs n’ayant trouvé que des étales de boulangeries vides ? En réalité, la demande est non-quantifiable. Concernant l’offre, il devrait suffire de regarder la production précédant les ventes, sauf que dans certains secteurs d’activité l’offre est subordonnée à la demande, cela devient donc impossible. Chez le coiffeur par exemple, l’offre est toujours égale à la demande, il n’y aura pas d’offre de coupe non pourvue. La conclusion de mon raisonnement est la suivante : la loi de l’offre et la demande ne peut être validée empiriquement, car elle s’appuie sur des éléments qui ne sont pas observables. Une telle loi, je le répète, ne peut pas être scientifique. Cela ne signifie pas que les prix n’ont pas d’incidence sur l’offre et la demande et vice versa, il s’agit d’une conjecture pouvant parfois éclairer une situation précise, mais en aucune manière il est pertinent d’en faire une loi scientifique.
Réduire les inégalités sans croissance passe par un changement de monde, l'élimination de PIB comme référence et l'abandon des théories foireuses comme l'équilibre de l'offre etde la demande ou la toute puissance du marché pour réguler les rapports humains ...
"L'économie du réel" par David Cayla
https://mrmondialisation.org/david-cayla-leconomiste-iconoclaste-qui-chamboule-les-certitudes/
[quote]Premièrement, il y a la loi de la demande qui dit la chose suivante : lorsque les prix augmentent, la demande baisse et inversement ; lorsque les prix baissent, la demande augmente. Deuxièmement, il y a la loi de l’offre qui montre une relation inverse, à savoir que : lorsque les prix augmentent l’offre augmente et inversement. Autrement dit l’offre est fonction croissante des prix, tandis que la demande est fonction décroissante des prix. Enfin, nous trouvons la loi dite « de l’offre et de la demande » qui énonce que les variations de prix sont les conséquences des déséquilibres entre l’offre et la demande. Elle s’attache donc, non pas à expliquer l’évolution de l’offre ou de la demande, mais les variations de prix de la manière suivante : lorsque la demande est supérieure à l’offre, les prix augmentent ; lorsque la demande est inférieure à l’offre, les prix diminuent.
On a affaire à un triptyque visant à expliquer à la fois les variations de l’offre, les variations de demande et enfin les variations de prix. L’idée derrière tout cela, c’est que, dans un marché de concurrence parfaite, les variations entre l’offre et la demande doivent mener à un prix d’équilibre, lesquels permettent à toute la demande d’être pourvue en offre.
Ce que je reproche à ces lois, c’est d’abord leur côté circulaire. Quand on y regarde de plus près, on se rend compte que les deux premières lois affirment que les quantités sont fonction des prix, tandis que la troisième loi nous explique l’inverse, que les prix varient en fonction des quantités. Le problème avec les lois circulaires, c’est que l’on arrive à des résultats insensés. Si je constate par exemple que le prix et la demande d’abricot ont tous deux augmenté, je vais faire un lien de cause à effet en disant que c’est parce que la demande a augmenté que le prix a augmenté à son tour. Ici, la demande a déterminé le prix. Si je prends une situation radicalement opposée, mettons que la demande d’abricots baisse alors que le prix augmente, je vais conclure que c’est parce que le prix a augmenté que la demande a baissé ; cette fois, c’est le prix qui a déterminé la demande. Vous comprenez où je veux en venir ? Peu importe dans quel contexte et dans quel sens les prix varient, la loi de l’offre et de la demande trouve toujours une solution pour l’expliquer. Une loi qui permet d’expliquer deux phénomènes contraires, c’est une loi qui n’est pas scientifique, car elle n’explique rien. Et pourtant, elle fait autorité dans les études économiques.
David Cayla lors d’une conférence sur la Loi Travailc
Un autre problème que pose cette loi, c’est que l’offre et la demande – en particulier la demande – sont non quantifiables dans la réalité. C’est là ma deuxième critique, l’offre et la demande sont des abstractions. Comment calculer la demande ? Regarder le nombre d’achats n’est pas suffisant, car il y a peut-être une demande qui n’est pas satisfaite. Quelle-est aujourd’hui, en France, la demande en baguettes de pain ? Comment la quantifier ? Je peux regarder le nombre d’achats de baguettes de pain à l’échelle nationale, mais comment être sûr qu’il n’y a pas eu des acheteurs n’ayant trouvé que des étales de boulangeries vides ? En réalité, la demande est non-quantifiable. Concernant l’offre, il devrait suffire de regarder la production précédant les ventes, sauf que dans certains secteurs d’activité l’offre est subordonnée à la demande, cela devient donc impossible. Chez le coiffeur par exemple, l’offre est toujours égale à la demande, il n’y aura pas d’offre de coupe non pourvue. La conclusion de mon raisonnement est la suivante : la loi de l’offre et la demande ne peut être validée empiriquement, car elle s’appuie sur des éléments qui ne sont pas observables. Une telle loi, je le répète, ne peut pas être scientifique. Cela ne signifie pas que les prix n’ont pas d’incidence sur l’offre et la demande et vice versa, il s’agit d’une conjecture pouvant parfois éclairer une situation précise, mais en aucune manière il est pertinent d’en faire une loi scientifique.
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