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À l’opposé du Cybertruck, le patron d’Amazon investit dans l’automobile avec une démarche qui pourrait inspirer d’autres constructeurs
Un pickup électrique à moins de 20 000 dollars : la start-up Slate casse les codes avec un véhicule minimaliste et modulable.

www.automobile-magazine.fr 25 avril 2025

Dévoilé après une campagne de teasing sur TikTok et dans les rues américaines, le Slate Truck ambitionne de bousculer le marché automobile avec son concept minimaliste : un pick-up électrique vendu à moins de 20 000 dollars. Soutenu par Jeff Bezos, ce projet mise sur la simplicité, la modularité et une personnalisation poussée pour séduire un public en quête d’alternatives abordables. Mais, derrière l'enthousiasme, des doutes subsistent sur la faisabilité industrielle d'une telle promesse.

La startup Slate vient de présenter un véhicule électrique plutôt inattendu à Los Angeles, simplement baptisé The Truck, après une campagne de teasing à plus de 1,5 million de vues sur TikTok. Son prix d’attaque – 20 000 dollars après crédits d’impôts fédéraux américains – le positionne en rupture avec la tendance premium du marché des voitures électriques, et en particulier le Cybertruck. Derrière ce positionnement tarifaire, on trouve un produit volontairement dépouillé, mais aussi astucieusement modulable, notamment grâce à un kit transformant le pick-up en SUV 5 ou 7 places. La production est prévue à partir de l'année 2026 aux États-Unis, avec une capacité cible de 150 000 véhicules par an. Ambitieux ? On vous dit tout sur ce projet.
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Ford continue de souffrir avec des pertes gigantesques pour ses véhicules électriques
Le constructeur américain Ford a atteint ses objectifs financiers pour 2024, mais s'annonce à une année 2025 encore difficile sur le front de l'électrique. Les pertes sur ce segment sont estimées jusqu'à 5,5 milliards de dollars.

REUTERS 05 février 2025

Gagner de l'argent sur les véhicules électriques peut être un chemin de croix pour les constructeurs automobiles traditionnels. Aux Etats-Unis, Ford Motor a fait état mercredi 5 février d'un bénéfice supérieur aux attentes au quatrième trimestre, avec un chiffre d'affaire de 48,2 milliards de dollars, battant le consensus de 43 milliards, selon des données LSEG. Mais le fabricant du célèbre pick-up F-150 a dit prévoir en 2025 jusqu'à 5,5 milliards de dollars de pertes pour ses opérations dans l'électrique. Un montant similaire à 2024, qui illustre les difficultés du constructeur à réduire les coûts.

Malgré des dizaines de milliards de dollars engloutis pour développer des modèles à batteries, Ford a abandonné son objectif d'assembler 2 millions de véhicules électriques d'ici à 2026. Ces difficultés dans l'électrique viennent compliquer les efforts du directeur général Jim Farley pour stabiliser les résultats de Ford après une année délicate, entre défauts de fabrication et déclin boursier de 18%. Sherry House, nouvelle directrice financière du groupe après un remaniement prévu de son équipe dirigeante, a déclaré aux investisseurs que les pertes de Ford dans sa division électrique incluaient des investissements significatifs dans de futurs modèles.

Virage à 180 degrés sur l'électrique

En août 2024, Jim Farley a opéré un virage à 180 degrés en décidant de revoir à la baisse les ambitions de Ford dans l'électrique, supprimant le projet très attendu d'un SUV à trois rangées de sièges et reportant le lancement de la nouvelle génération de F-150 Lightning. Comme son concurrent General Motors, Ford n'a pas prévu de commercialiser de nouveaux véhicules électriques avant 2027, préférant miser sur les véhicules hybrides sur un marché américain qui s'électrifie à plus faible allure qu'en Europe.

Ces difficultés sur le segment électriques s'ajoutent à un contexte déjà compliqué, avec les incertitudes liées à la politique commerciale de l'administration du président américain Donald Trump. Le locataire de la Maison-Blanche a menacé d'imposer des droits de douane de 25% aux importations venant du Mexique et du Canada, des mesures qui pourraient faire grimper les coûts des matières premières utilisées par le constructeur basé à Dearborn dans le Michigan et nuire à la demande.

La Mustang Mach-E fabriquée au Mexique

«D'un point de vue opérationnel, nous pensons que quelques semaines de droits de douane sont gérables compte tenu du rythme et du flux de nos produits», a déclaré Jim Farley, le patron de Ford, lors d'un entretien téléphonique avec des analystes financiers. Mais «il n'y a aucun doute sur le fait que (ces taxes douanières) auraient un impact majeur sur notre industrie», a déclaré à des journalistes Sherry House. Ford construit notamment son modèle électrique global à grand volume Mustang Mach-E au Mexique. «Cela étant dit, nous pensons que l'administration Trump entend soutenir l'industrie automobile américaine», a-t-elle ajouté.

Ford est le premier constructeur automobile majeur aux Etats-Unis à communiquer ses résultats depuis que Donald Trump a signé samedi 1 février des décrets présidentiels sur des droits de douane de 25% sur les importations mexicaines et canadiennes, avant d'accorder à la dernière minute, lundi, un sursis à Mexico et Ottawa. Des dirigeants de Ford ont indiqué que le constructeur n'avait pas tenu compte de ces possibles taxes douanières dans ses prévisions annuelles. Le constructeur anticipe en 2025 un bénéfice avant intérêts et impôts compris entre 7 milliards et 8,5 milliards de dollars. Il a atteint en 2024 son objectif, revu en fin d'année, avec un Ebit de 10,2 milliards de dollars.

GM conserve la tête des ventes de véhicules aux Etats-Unis en 2024

OC avec AFP le 03/01/2025

General Motors est de nouveau arrivé en tête des ventes de véhicules aux Etats-Unis en 2024, devant Toyota, notamment grâce aux voitures électriques, qui ont encore accéléré au quatrième trimestre.

L'an dernier, GM a écoulé 2,7 millions de véhicules, soit 4% de mieux qu'en 2023, selon un communiqué publié vendredi.

Le groupe de Detroit (Michigan) affiche une part de marché de 16,5%, ce qui constitue un léger tassement par rapport à l'an dernier (16,6%).

General Motors a vu progresser les ventes de plusieurs de ses SUV et pick-up, notamment le Trax (SUV compact) et le Colorado (pick-up) de la marque Chevrolet ou le Sierra (pick-up) de GMC.

Mais il a affiché la plus forte croissance sur l'électrique, avec une hausse de 50% du nombre de véhicules vendus sur ce segment.

La tendance s'est même affirmée sur les trois derniers mois de l'année (+125%), un signal possible d'un redressement du marché, que beaucoup disaient essoufflé ces derniers mois.

L'électrique ne pèse cependant encore qu'un peu plus de 4% seulement des ventes de GM aux États-Unis, alors qu'il représente 43% du total annoncé par son concurrent Toyota, chiffre qui intègre les moteurs hybrides.

La firme japonaise arrive en deuxième position sur le marché américain pour l'ensemble des véhicules, avec 2,3 millions de voitures vendues l'an dernier (+3,7%).

Tout comme GM, Toyota a pu compter sur la bonne dynamique de ses "EV" (véhicules électriques), dont plus d'un million ont trouvé acheteur en 2024, une première pour le constructeur nippon (+53%).

S'il a encore fini sur la troisième marche du podium, Ford a affiché, lui un taux de croissance de 6%, supérieur à celui de ses deux rivaux, avec 2,08 millions de voitures placées sur le marché américain.

L'entreprise de Dearborn (Michigan) a, en revanche, fait moins bien que GM et Toyota sur l'électrique (+38% sur un an).

L'équipe de Trump prévoit de revenir sur les politiques de Biden sur les véhicules électriques
L'équipe de transition du président-élu américain Donald Trump préconise des changements radicaux quant aux politiques sur les véhicules électriques et les stations de recharge, envisageant notamment d'abandonner le crédit d'impôt à l'achat d'une voiture à batterie, de hausser les droits de douane ou de réallouer les fonds du plan dédié, initié par son successeur Joe Biden.

REUTERS 17 décembre 2024

Fin des aides à l'achat, baisse des normes, réallocation des fonds, hausse des droits de douanes... L'équipe de transition du président-élu américain Donald Trump préconise des changements radicaux quant aux politiques concernant les véhicules électriques et les stations de recharge, selon un document consulté par Reuters. Le document recommande également de renforcer les mesures de blocage des véhicules, composants et matériaux de batterie importés de Chine. Ces recommandations interviennent alors que la transition vers les véhicules électriques aux États-Unis est au point mort et que l'industrie chinoise des véhicules électriques, fortement subventionnée, continue de progresser.

Lors de sa campagne électorale, Donald Trump s'était engagé à assouplir les réglementations sur les véhicules à moteur thermique, critiquant le président Joe Biden pour ses politiques en faveur des véhicules électriques. L'équipe de transition du président-élu recommande également d'imposer des droits de douane sur tous les matériaux de batteries au niveau mondial, afin de stimuler la production américaine, selon le document, précisant que des exemptions individuelles avec les alliés des Etats-Unis seraient négociées.

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Effet Trump : General Motors abandonne à LG sa méga-usine de batteries dans le Michigan
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L'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier 2025, inquiète l'industrie automobile américaine. Prudent, General Motors laisse ainsi les reines de son projet de méga-usine de batteries dans le Michigan à son partenaire sud-coréen LG Energy.

Philippe Coste 06 décembre 2024


General Motors s'inquiète de la politique que mènera Donald Trump au sujet des véhicules électriques.

Donald Trump prêtera serment le 20 janvier 2025, mais l’entrée imminente à la Maison Blanche d’un président ouvertement hostile aux énergies renouvelables, à la voiture électrique et aux politiques industrielles de son prédécesseur Joe Biden, perturbe déjà le secteur automobile américain.

Signe de son incertitude, General Motors a annoncé le 2 décembre céder à son partenaire sud-coréen LG Energy ses parts dans leur méga-usine de batteries en cours d’achèvement à Lansing, dans le Michigan. Mary Barra, présidente de GM, avait annoncé en 2022 la construction au sein du partenariat Ultium Cells, pour 2,6 milliards de dollars, de cette gigantesque unité de 30000 m², prévue pour 1700 salariés.

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GillesH38 a écrit : ↑

10 nov. 2024, 12:29

si le VE et l'électricité renouvelable sont globalement moins chers, ça devrait être privilégié par les businessman et a priori Trump en est un, ou en tout cas est proche d'eux non ? et en plus Musk est un fervent soutien !

d'où vient cette inquiétude ?

La voiture électrique se réveille en gueule de bois après la victoire de Trump

Raphaëlle Baut 10 nov 2024 numerama

Les voitures électriques entrainent toujours des pertes colossales chez Ford
Ford a annoncé ses résultats financiers pour le troisième trimestre de l’année en cours. Et la situation du constructeur américain ne s’arrange pas, avec des pertes énormes.

Par Emmanuel Touzot le 30 octobre 2024

La situation financière de la division électrique de Ford, nommée Model e, est malheureusement sur une trajectoire régulière depuis le début de l’année. Lors des deux premiers trimestres de 2024, elle avait perdu 2,46 milliards de dollars.

Le troisième trimestre n’a donc pas été meilleur, avec des pertes s’élevant à 1,2 milliard de dollars. Cela fait totaliser à Ford Model e des pertes à hauteur de 3,66 milliards de dollars depuis le début de l’année. Si le rythme n’évolue pas, la marque aura perdu près de 5 milliards en 2024.

Les raisons à cela sont multiples, à commencer par des dépenses colossales pour la transition électrique. De plus, les ventes ne sont pas à la hauteur des espérances pour le constructeur.

La division électrique n’a vendu que 32 000 véhicules au troisième trimestre. La division des véhicules thermiques en a écoulé 721 000. Du côté des utilitaires, ce sont 342 000 modèles que Ford a vendus.

Ford se félicite néanmoins d’avoir « amélioré ses coûts », et d’être « sur une trajectoire de profit ». Celle-ci va aussi s’atteindre en mettant l’accent sur l’hybride plus que sur les voitures électriques.

General Motors pense que ses voitures électriques seront rentables d'ici fin 2024

Par Valentin Cimino Publié le 21 octobre 2024

L’année 2024 a été particulièrement compliquée pour le marché de l’électrique. Malgré cela, Mary Barra, la patronne de General Motors, promet que les voitures électriques du groupe seront rentables d’ici la fin de l’année. Elle a également réaffirmé sa volonté de ne plus vendre de thermiques aux États-Unis d’ici 2035.

La patronne de General Motors s’est récemment exprimée sur les ambitions de son groupe. Mary Barra estime que le constructeur sera en capacité de gagner de l’argent sur les voitures électriques d’ici fin 2024. Si cela se confirme, General Motors pourrait devenir le seul fabricant automobile américain, à l’exception de Tesla, à réaliser cette prouesse. Il se trouve que Mary Barra a peut-être de bonnes raisons d’être optimiste.

Les ventes de General Motors décollent enfin sur l’électrique
Si Tesla a largement contribué à la croissance des véhicules électriques au cours des dernières années, les ventes de General Motors commencent enfin à décoller. Mary Barra s’est rendue ce mois-ci à Spring Hill (dans le Tennessee), pour montrer que son entreprise prenait au sérieux la question de l’électrification. Elle a aussi voulu rassurer les investisseurs sur le fait qu’ils pourraient gagner de l’argent avec ces véhicules.

Le constructeur a réaménagé son usine à Spring Hill pour produire des Cadillac électriques. Le géant américain a aussi construit une énorme usine de batteries à proximité. General Motors a vu ses ventes sur l’électrique progresser de 60 % au cours du troisième trimestre 2024, notamment grâce aux Chevrolet Equinox et Blazer. Entre juillet et septembre, 1 Cadillac sur 5 vendue aux États-Unis était 100 % électrique.

Pourtant, la patronne de General Motors avait déclaré en juillet dernier que le groupe ne serait pas en capacité d’atteindre son objectif de production pour 2025. « Nous constatons un léger ralentissement, nous n’atteindrons pas le million, car le marché ne se développe pas. Mais nous y arriverons », avait-elle expliqué. En quelques mois, la donne a changé. L’arrivée de nouveaux modèles semble redonner de l’espoir à GM.

Selon le New York Times, General Motors doit essayer de se placer « derrière Tesla » avec Ford et Hyundai comme concurrents principaux sur l’électrique. « Ils n’ont pas besoin de battre Tesla », estime Tom Narayan, analyste chez RBC Capital Markets qui suit de près l’industrie automobile. La firme d’Elon Musk a trop d’avance. « En revanche, ils doivent battre tous les autres », a-t-il précisé.

Les ventes de General Motors en baisse au 3e trimestre, sauf pour les voitures électriques

AFP le 01 oct. 2024

Le constructeur automobile américain General Motors a subi une baisse de ses ventes au troisième trimestre aux Etats-Unis, à l'exception des véhicules électriques, tandis que les prix sont restés stables.

Entre juillet et septembre, le géant de Detroit (nord) a vendu 659.601 véhicules, soit 2,2% de moins que sur la même période de l'année précédente. Mais ce recul est moins creusé que celui anticipé par les analystes.

Le groupe a vu un regain des ventes de son pick-up Sierra mais sa vedette, le Silverado, a enregistré une contre-performance.

Le constructeur a en revanche constaté que ses ventes de véhicules électriques progressaient "plus rapidement que le marché", avec un bond de 46% pour atteindre 32.000 exemplaires écoulés sur le trimestre.

GM et son compatriote Ford ont levé le pied sur leurs investissements dans l'électrique du fait d'une demande moins dynamique qu'escompté.

Le prix moyen de ses véhicules ressort à 49.349 dollars, un niveau qui correspond à celui du deuxième trimestre dans un contexte de promotions et autres aides financières stables.

A fin septembre, il comptait 627.048 véhicules en stock, ce qui est bien supérieur à l'année précédente lorsque les trois grands constructeurs américains subissaient une grève inédite qui a duré six semaines. Mais cela reste inférieur au stock pré-pandémie.

Pour Garrett Nelson, analyste de CFRA Research, ces chiffres sont "plus ou moins en ligne" avec les résultats des autres groupes du secteur au troisième trimestre.

Cox Automotive s'attend à un recul des ventes de véhicules de 2,1% au total, dans un climat volatile dû à la période électorale et à l'effet bénéfique de la baisse des taux d'intérêts par la banque centrale (Fed).

"Nous restons optimistes sur le fait que les ventes de véhicules neufs pourraient légèrement s'améliorer au dernier trimestre 2024", a relevé Charlie Chesbrough, économiste de Cox Automotive.

Soucieux d'améliorer son bilan comptable, Ford adopte une nouvelle stratégie dans l'électrique
En difficulté dans sa stratégie d'électrification, le constructeur automobile américain change son fusil d'épaule et adapte sa stratégie. Il repousse la commercialisation de certains modèles à batteries pour privilégier les véhicules hybrides.

Reuters 21 août 2024

Réduire les coûts, améliorer la rentabilité. Le constructeur américain Ford Motor a annoncé mercredi 21 août la révision de sa stratégie à l'égard de l'électrification de ses véhicules, pariant plutôt sur les modèles hybrides et ses avantages compétitifs alors que la croissance de la demande de voitures électriques (VE) s'est avérée plus lente que prévu. A Wall Street, le titre Ford prenait 2,06% à 10,90 dollars à 14h38 GMT.

Ces changements, explique Ford, reposent sur le projet "skunkworks" de son équipe basée en Californie et dont le premier modèle, un pick-up électrique de taille moyenne à prix abordable, sera commercialisé en 2027. "Le travail de cette équipe très talentueuse est devenu un élément essentiel de notre stratégie en matière de véhicules électriques. Ces véhicules électriques seront moins coûteux et ne présenteront aucun compromis", a déclaré Jim Farley, le président-directeur général du groupe, dans un communiqué.

Abandon et reports de projets

Le constructeur prévoit d'abandonner son SUV électrique à trois rangées pour développer des versions hybrides (qui doivent lui permettre de respecter les nouvelles normes environnementales aux États-Unis), tout en ajoutant à sa future gamme 100% électrique un nouveau pick-up et une camionnette, plus abordables.

Le constructeur automobile lancera une camionnette électrique dans son usine d'assemblage de l'Ohio à partir de 2026, espérant ainsi capitaliser sur son succès dans le domaine des véhicules commerciaux à moteur thermique. Par ailleurs, le successeur tant attendu du pick-up électrique F-150 Lightning est à nouveau reporté, au deuxième semestre 2027 au lieu du lancement initialement prévu en 2025, ce qui, selon l'entreprise, lui permettra de tirer parti d'une technologie de batterie moins onéreuse.

Dépréciation d'actifs

Pour compenser ce changement, Ford va enregistrer une charge hors trésorerie d'environ 400 millions de dollars (359,58 millions d'euros) pour la dépréciation de certains actifs. Les dépenses supplémentaires, notamment en numéraire, pourront atteindre jusqu'à 1,5 milliard de dollars, que l'entreprise répercutera sur le trimestre au cours duquel elles auront été engagées, en tant qu'élément spécial. Ford a également indiqué que les dépenses d'investissement annuelles associées aux VE purs passeront de 40% à 30%.

Le ralentissement de la demande de VE a poussé des constructeurs automobiles tels que Ford, General Motors et d'autres à retarder ou à annuler leurs projets afin d'éviter de dépenser massivement pour des véhicules que les consommateurs n'achètent pas aussi rapidement que prévu. "Dans l'ensemble, ces changements permettront à Ford de tirer parti de la demande croissante de VE, tout en se concentrant sur les domaines dans lesquels elle dispose d'un avantage concurrentiel déterminant", estiment les analystes de Bank of America dans une note publiée après ces annonces.

Après les voitures, les normes d'émissions des camions durcies aux Etats-Unis

AFP•29/03/2024

Le gouvernement de Joe Biden a poursuivi vendredi son offensive pour limiter les émissions polluantes du secteur des transports routiers, avec l'annonce de nouvelles normes visant cette fois les camions, après les voitures la semaine dernière.

Ces mesures, qui ont pour but d'encourager l'adoption de véhicules électrique, doivent permettre aux habitants vivant notamment près d'autoroutes de respirer un air plus propre, tout en contribuant aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre du pays.

Les nouvelles normes ont été saluées par des associations environnementales, mais vivement critiquées par certaines organisations représentant l'industrie.

Les poids lourds représentent environ 5% des véhicules sur les routes, mais 25% des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports, qui est lui-même la première source d'émissions du pays.

La nouvelle réglementation annoncée vendredi concerne les poids lourds (camions, bus...) construits à partir de 2027 et jusqu'en 2032.

Il s'agit "des normes nationales d'émissions de gaz à effet de serre les plus fortes de l'histoire pour les poids lourds", a affirmé lors d'une conférence de presse Michael Regan, le patron de l'Agence de protection de l'environnement (EPA).

Concrètement, il reviendra aux constructeurs de choisir quelles technologies ils adoptent pour atteindre les objectifs de réduction d'émissions fixés: véhicules hybrides, hybrides rechargeables, électriques ou à hydrogène.

Par rapport à la proposition de norme qui avait été faite, et qui a entre temps été soumise à une consultation publique comme requis, les règles finalisées laissent davantage de temps aux constructeurs pour déployer ces technologies dans les premières années.

Mais la "cible visée pour après 2030 est complètement inatteignable compte tenu de l'état actuel des technologies zéro-émission" et "du manque d'infrastructures de recharge", a taclé dans un communiqué l'American Trucking Associations (ATA).

L'American Petroleum Institute (API), représentant le secteur pétrolier, a elle aussi pointé "les incertitudes importantes concernant les capacités technologiques et d'infrastructures" nécessaires pour se conformer à ces normes. Celles-ci "pourraient menacer la rapidité et le coût du transport des biens", a ajouté l'organisation.

- "Air plus propre" -

Les nouvelles normes doivent permettre d'éviter l'émission d'un milliard de tonnes de gaz à effet de serre, selon l'EPA.

"Les poids lourds sont essentiels pour transporter des biens et services à travers notre pays", a déclaré Michael Regan. Mais "ils sont aussi des contributeurs importants à la pollution du secteur des transports, des émissions qui alimentent le changement climatique et dégradent la qualité de l'air."

Selon l'EPA, environ 72 millions de personnes vivent près d'axes de fret utilisés par des camions aux Etats-Unis, souvent des personnes de couleur ou ayant de bas revenus.

Le résultat de ces nouvelles normes sera "un air plus propre et une meilleure santé", s'est félicité Paul Billings, de l'American Lung Association, qui milite pour la prévention des maladies pulmonaires.

L'EPA avait précédemment annoncé avoir mis en place de nouvelles normes s'attaquant aux émissions d'oxyde d'azote (NOx) des camions, des gaz connus pour causer notamment de l'asthme ou des maladies respiratoires.

Malgré le "lobbying acharné de l'industrie pétrolière et du secteur routier", ces nouvelles normes "aideront à faire avancer les choses pour électrifier nos véhicules les plus gros et polluants", a salué Ben Jealous, de l'organisation environnementale Sierra Club.

Les camions électriques restent rares à l'heure actuelle.

Selon une analyse de l'Environmental Defense Fund, environ 13.000 ont été mis sur les routes depuis 2020 aux Etats-Unis, dont 10.000 seulement l'année dernière, soit une récente et forte augmentation, souligne l'organisation.

Mais cette donnée est à comparer avec le nombre total de camions, qui est d'environ 13 millions, selon l'American Trucking Associations.

Le gouvernement Biden pousse pour accélérer l'électrification des véhicules, notamment des voitures, en encourageant également le développement d'un réseau de bornes de recharge.

Il a promis l'installation d'au moins 500.000 chargeurs d'ici la fin de la décennie, mais la mise en oeuvre reste lente. Selon le ministère de l'Energie américain, il existe actuellement quelque 180.000 chargeurs dans le pays.