par energy_isere » Hier, 20:49
Voiture électrique : «on va vers un crash», alerte un rapport du Sénat
Article de Simon Chodorge 15 oct 2025
Pourrez-vous continuer à acheter des voitures essence ou diesel neuves après 2035 ? Un rapport d’information du Sénat milite pour le report du passage au 100% électrique dans les concessions automobiles.
Qui croit encore à l’interdiction de la vente des voitures thermiques, essence ou diesel, en 2035 ? Visiblement, pas la commission des affaires économiques du Sénat. Ce mercredi 15 octobre, celle-ci a adopté les conclusions d’une mission d’information portant sur l’avenir de la filière automobile française. Le constat est clair : «On va vers un crash si rien n’est fait», résume le rapporteur Alain Cadec, sénateur des Côtes-d’Armor (Les Républicains). Quant aux solutions, une recommandation apparaît en grand dans le rapport : sortir du «tout électrique».
Voilà de quoi pimenter les discussions sur la voiture électrique à Bruxelles. Les auteurs du rapport suggèrent effectivement de repousser l’interdiction des ventes de voitures thermiques neuves dans l’Union européenne. Charge à la Commission européenne de fixer un horizon plus réaliste que 2035. Cela tombe bien : en fin d’année, dans le cadre de la fameuse «clause de revoyure», l’exécutif européen doit se pencher sur la faisabilité du 100% électrique dès 2035. Un report semblait improbable jusqu’à il y a peu. Mais le lobbying des industriels automobiles pourrait porter ses fruits. D’autant plus que la France et l’Allemagne, une fois n’est pas coutume, pourraient tomber d’accord sur un tel décalage. «Je pense que ça va passer. Il y aura une majorité au Conseil européen. Après, il faudra que ça passe au Parlement européen…», pronostique Alain Cadec.
Vers un compromis sur la fin de vente des voitures thermiques ?
S’agit-il d’adopter la mobilité électrique à un train de sénateur ? C’est ce que critiqueront les partisans des voitures à batterie. Chez certains opérateurs de bornes de recharge et chez des fabricants de batteries, on milite plutôt pour le maintien du cap de 2035, car ces derniers bénéficieraient d’une transition rapide. Dans le camp opposé, on pointe du doigt la situation calamiteuse de la filière automobile, qui justifierait bien un peu de flexibilité : faillites d’entreprises, ventes décevantes sur l'électrique, concurrence («déloyale», écrivent les sénateurs) des voitures chinoises, inflation… Les autorités européennes devront donc trouver un compromis entre ces deux camps. Le suspense devrait s’étendre durant plusieurs mois, le temps que les négociations se fassent à Bruxelles.
Le rapport d’information contient une multitude d’autres recommandations. Comme «encourager la production de petits véhicules électriques accessibles sur le modèle des kei cars japonaises». Une idée qui fait du chemin : Dacia vient de présenter un concept de voiture de 3 mètres à seulement 13 000 euros. Les auteurs du rapport suggèrent aussi d’assurer «la stabilité» des aides à l’achat ou à la location de véhicules, comme le leasing social. Une mesure difficile à soutenir alors que le gouvernement recherche activement des économies pour redresser les finances publiques… «Laissons le débat budgétaire, qui se fera sans 49.3, aboutir à quelque chose», réagit le rapporteur Rémi Cardon, sénateur de la Somme (Socialiste, Écologiste et Républicain).
Relever les droits de douane sur les véhicules chinois, un pari risqué
Plusieurs autres propositions sont loin d’être simples à mettre en œuvre. Comme la reconnaissance de la neutralité carbone de certains biocarburants pour sortir du tout-électrique. Cela tombe mal : le gouvernement souhaite réduire les avantages fiscaux accordés à l’agrocarburant E85 (ou superéthanol-85) dans le projet de loi de finances pour 2026. Les auteurs suggèrent aussi de relever les droits de douane sur les véhicules électriques chinois, «le temps que les acteurs européens se “mettent à niveau”», écrivent-ils. Une proposition osée, alors que la Chine menace de restreindre ses exportations de terres rares, des métaux indispensables à la fabrication des voitures, pour entraver nos productions technologiques. «On n’a pas de solution parce qu’on n’a pas d’approvisionnement en terres rares suffisant. (...) Malheureusement, ils nous tiennent», a reconnu Alain Cadec.
A côté de la guerre commerciale, il y a aussi la crise politique française qui ne facilite pas l’avancée des débats budgétaires. Les sénateurs ont multiplié les allusions aux motions de censure qui doivent être votées ce jeudi 16 octobre. Pour l’instant, les socialistes ont annoncé qu’ils ne voteraient pas la censure. «On a juste suspendu notre censure. Elle peut arriver à tout moment», a laissé entendre Rémi Cardon.
https://www.msn.com/fr-fr/finance/autre ... af70&ei=57
[quote] [b][size=110]Voiture électrique : «on va vers un crash», alerte un rapport du Sénat[/size][/b]
Article de Simon Chodorge 15 oct 2025
Pourrez-vous continuer à acheter des voitures essence ou diesel neuves après 2035 ? Un rapport d’information du Sénat milite pour le report du passage au 100% électrique dans les concessions automobiles.
Qui croit encore à l’interdiction de la vente des voitures thermiques, essence ou diesel, en 2035 ? Visiblement, pas la commission des affaires économiques du Sénat. Ce mercredi 15 octobre, celle-ci a adopté les conclusions d’une mission d’information portant sur l’avenir de la filière automobile française. Le constat est clair : «On va vers un crash si rien n’est fait», résume le rapporteur Alain Cadec, sénateur des Côtes-d’Armor (Les Républicains). Quant aux solutions, une recommandation apparaît en grand dans le rapport : sortir du «tout électrique».
Voilà de quoi pimenter les discussions sur la voiture électrique à Bruxelles. Les auteurs du rapport suggèrent effectivement de repousser l’interdiction des ventes de voitures thermiques neuves dans l’Union européenne. Charge à la Commission européenne de fixer un horizon plus réaliste que 2035. Cela tombe bien : en fin d’année, dans le cadre de la fameuse «clause de revoyure», l’exécutif européen doit se pencher sur la faisabilité du 100% électrique dès 2035. Un report semblait improbable jusqu’à il y a peu. Mais le lobbying des industriels automobiles pourrait porter ses fruits. D’autant plus que la France et l’Allemagne, une fois n’est pas coutume, pourraient tomber d’accord sur un tel décalage. «Je pense que ça va passer. Il y aura une majorité au Conseil européen. Après, il faudra que ça passe au Parlement européen…», pronostique Alain Cadec.
[b]Vers un compromis sur la fin de vente des voitures thermiques ?[/b]
S’agit-il d’adopter la mobilité électrique à un train de sénateur ? C’est ce que critiqueront les partisans des voitures à batterie. Chez certains opérateurs de bornes de recharge et chez des fabricants de batteries, on milite plutôt pour le maintien du cap de 2035, car ces derniers bénéficieraient d’une transition rapide. Dans le camp opposé, on pointe du doigt la situation calamiteuse de la filière automobile, qui justifierait bien un peu de flexibilité : faillites d’entreprises, ventes décevantes sur l'électrique, concurrence («déloyale», écrivent les sénateurs) des voitures chinoises, inflation… Les autorités européennes devront donc trouver un compromis entre ces deux camps. Le suspense devrait s’étendre durant plusieurs mois, le temps que les négociations se fassent à Bruxelles.
Le rapport d’information contient une multitude d’autres recommandations. Comme «encourager la production de petits véhicules électriques accessibles sur le modèle des kei cars japonaises». Une idée qui fait du chemin : Dacia vient de présenter un concept de voiture de 3 mètres à seulement 13 000 euros. Les auteurs du rapport suggèrent aussi d’assurer «la stabilité» des aides à l’achat ou à la location de véhicules, comme le leasing social. Une mesure difficile à soutenir alors que le gouvernement recherche activement des économies pour redresser les finances publiques… «Laissons le débat budgétaire, qui se fera sans 49.3, aboutir à quelque chose», réagit le rapporteur Rémi Cardon, sénateur de la Somme (Socialiste, Écologiste et Républicain).
[b]Relever les droits de douane sur les véhicules chinois, un pari risqué[/b]
Plusieurs autres propositions sont loin d’être simples à mettre en œuvre. Comme la reconnaissance de la neutralité carbone de certains biocarburants pour sortir du tout-électrique. Cela tombe mal : le gouvernement souhaite réduire les avantages fiscaux accordés à l’agrocarburant E85 (ou superéthanol-85) dans le projet de loi de finances pour 2026. Les auteurs suggèrent aussi de relever les droits de douane sur les véhicules électriques chinois, «le temps que les acteurs européens se “mettent à niveau”», écrivent-ils. Une proposition osée, alors que la Chine menace de restreindre ses exportations de terres rares, des métaux indispensables à la fabrication des voitures, pour entraver nos productions technologiques. «On n’a pas de solution parce qu’on n’a pas d’approvisionnement en terres rares suffisant. (...) Malheureusement, ils nous tiennent», a reconnu Alain Cadec.
A côté de la guerre commerciale, il y a aussi la crise politique française qui ne facilite pas l’avancée des débats budgétaires. Les sénateurs ont multiplié les allusions aux motions de censure qui doivent être votées ce jeudi 16 octobre. Pour l’instant, les socialistes ont annoncé qu’ils ne voteraient pas la censure. «On a juste suspendu notre censure. Elle peut arriver à tout moment», a laissé entendre Rémi Cardon.
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