axel584 a écrit :Je ne sais pas si la rubrique "transports" est la plus pertinente, mais je suis toujours surpris qu'aucune décision gouvernementale n'aide les travailleurs à "habiter à proximiter de leur lieu de travail"... C'est même le contraire, on a le droit à déduire de ses impots les "frais de déplacement", certaines sociétés de service donnent à leurs employés des frais de déplacement (j'en ai eu pendant plusieurs années, mais je devais pas dire que j'avais pris un logement à coté de mon boulot...)
..
Qu'en dites vous ?
Axel
Je me taperai pas toutes les pages de commentaires pour savoir si je répète, mais j'ai déjà vu çà en Chine. C'est le système des
wandan ou unités de travail. Je pense qu'il fut généralisé dans tous les pays communistes. Il a ses avantages comme les crèches et les dortoirs sur les lieux de productions. Généralement, les travailleurs trouvaient compagne dans la même unité. Mais citons ses gros inconvénients.
1) Le travailleur ne peut maintenir une vie privée puisque tout est géré par son unité de production. (Excellente façon de lutter contre la syndicalisation). Les cadres de son unités deviennent comme des maîtres auquel il doit une entière loyauté. La philosophie confucianiste, chassée par Mao, est revenu comme ciment du système.
2) Il n'est pas aisé de s'affranchir du
wandan. Le travailleur y perdrait une pléthore d'avantages sociaux. C'est le bol de riz en fer.
Conséquence : l'esprit d'entreprise est tué sous le poids des autorisations exigées.
3) Le progrès économique de la Chine dans sa première phase fut attribuable aux investissements étrangers. Les vieilles usines furent achetées pour être modernisées. Mais si les salaires chinois font saliver les capitalistes, ils doivent composer avec la structure de coûts que représente l'unité de travail.
4) Le licenciement d'employés est pire qu'en France, puisque c'est la fin de tout ce qui accompagne l'emploi. Et oublions le
just in time. Tout doit être prévu longtemps d'avance (plans quinquennaux) et la production se fait sur de grands volumes, ce qui assure la stabilité de l'emploi au dépend de son adaptabilité.
Pourquoi ce régime particulier à la Chine ? Parce que c'était la volonté de Mao d'assurer l'autarcie des régions en cas de guerre. L'essence étant alors une denrée rare, et les infrastructures ne furent point adaptés pour une civilisation automobilisée. Le vélo fut roi des transports des travailleurs.
En Occident, où nous séparons vie familiale et travail, il n'y a que les gouvernements de gauche ou d'extrême droite (corporatisme monopolistique) pour promouvoir des crèches en milieu de travail ou des dortoirs et des écoles de proximité.
Pour satisfaire le système de production, les travailleurs peuvent être facilement engagés et licenciés selon les besoins du marché. Le travailleur doit alors déménager maintes fois de manière imprévisible de son lieu de travail ou faire de longs trajets. D'où la nécessité de l'automobile et la cause des heures de pointes. Il est à blâmer ce gouvernement qui ne sait pas développer un système de transports collectifs rapide et recouvrant toute la région.
Mais la crise du pétrole forcera la fin de la dictature du
just in time et le retour du vélo comme mode de transport des travailleurs.
[quote="axel584"]Je ne sais pas si la rubrique "transports" est la plus pertinente, mais je suis toujours surpris qu'aucune décision gouvernementale n'aide les travailleurs à "habiter à proximiter de leur lieu de travail"... C'est même le contraire, on a le droit à déduire de ses impots les "frais de déplacement", certaines sociétés de service donnent à leurs employés des frais de déplacement (j'en ai eu pendant plusieurs années, mais je devais pas dire que j'avais pris un logement à coté de mon boulot...)
..
Qu'en dites vous ?
Axel[/quote]
Je me taperai pas toutes les pages de commentaires pour savoir si je répète, mais j'ai déjà vu çà en Chine. C'est le système des [i]wandan[/i] ou unités de travail. Je pense qu'il fut généralisé dans tous les pays communistes. Il a ses avantages comme les crèches et les dortoirs sur les lieux de productions. Généralement, les travailleurs trouvaient compagne dans la même unité. Mais citons ses gros inconvénients.
1) Le travailleur ne peut maintenir une vie privée puisque tout est géré par son unité de production. (Excellente façon de lutter contre la syndicalisation). Les cadres de son unités deviennent comme des maîtres auquel il doit une entière loyauté. La philosophie confucianiste, chassée par Mao, est revenu comme ciment du système.
2) Il n'est pas aisé de s'affranchir du [i]wandan[/i]. Le travailleur y perdrait une pléthore d'avantages sociaux. C'est le bol de riz en fer.
Conséquence : l'esprit d'entreprise est tué sous le poids des autorisations exigées.
3) Le progrès économique de la Chine dans sa première phase fut attribuable aux investissements étrangers. Les vieilles usines furent achetées pour être modernisées. Mais si les salaires chinois font saliver les capitalistes, ils doivent composer avec la structure de coûts que représente l'unité de travail.
4) Le licenciement d'employés est pire qu'en France, puisque c'est la fin de tout ce qui accompagne l'emploi. Et oublions le [i]just in time[/i]. Tout doit être prévu longtemps d'avance (plans quinquennaux) et la production se fait sur de grands volumes, ce qui assure la stabilité de l'emploi au dépend de son adaptabilité.
Pourquoi ce régime particulier à la Chine ? Parce que c'était la volonté de Mao d'assurer l'autarcie des régions en cas de guerre. L'essence étant alors une denrée rare, et les infrastructures ne furent point adaptés pour une civilisation automobilisée. Le vélo fut roi des transports des travailleurs.
En Occident, où nous séparons vie familiale et travail, il n'y a que les gouvernements de gauche ou d'extrême droite (corporatisme monopolistique) pour promouvoir des crèches en milieu de travail ou des dortoirs et des écoles de proximité.
Pour satisfaire le système de production, les travailleurs peuvent être facilement engagés et licenciés selon les besoins du marché. Le travailleur doit alors déménager maintes fois de manière imprévisible de son lieu de travail ou faire de longs trajets. D'où la nécessité de l'automobile et la cause des heures de pointes. Il est à blâmer ce gouvernement qui ne sait pas développer un système de transports collectifs rapide et recouvrant toute la région.
Mais la crise du pétrole forcera la fin de la dictature du [i]just in time [/i] et le retour du vélo comme mode de transport des travailleurs.