par energy_isere » Aujourd’hui, 15:14
L’Inde lance le développement de l’AMCA, un avion de combat de 5e génération
par Laurent Lagneau · 27 mai 2025 opex360
Vingt jours après le bref affrontement armé qui a opposé l’Inde au Pakistan, le brouillard ne s’est toujours pas dissipé… Et bien malin celui qui, de l’extérieur, peut en tirer des conclusions définitives, sauf à prendre pour argent comptant les informations non vérifiées, voire fausses, émanant des deux camps.
Ce qui est à peu près certain, parce que New Delhi l’a admis, c’est que l’Indian Air Force a perdu au moins trois avions de combat durant cette séquence, dont probablement un Rafale. Dans quelles circonstances ? Là encore, on ne peut rien dire pour le moment. Si ce n’est que Martin Baker, le fabricant du siège éjectable dont le chasseur-bombardier de conception française est équipé, reste muet sur une éjection qui aurait pu se produire le 7 mai dernier.
Autre certitude : s’appuyant sur les dires de la force aérienne pakistanaise, la Chine fait une promotion effrénée de son avion de combat J-10 et du missile air-air à longue portée PL-15. On jugera de son efficacité dans le temps… car, pour l’instant, beaucoup de rumeurs sur les intentions de tel ou tel pays sont relayées, sans que l’on sache vraiment si elles ont un fond de vérité.
Quoi qu’il en soit, ce 27 mai, alors que l’achat de 114 chasseurs-bombardiers dans le cadre du programme « Multi Role Fighter Aircraft » [MRFA] mené au profit de l’Indian Air Force reste d’actualité, le ministère indien de la Défense a fait savoir qu’il venait d’approuver le « modèle d’exécution du projet AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft], qui vise à développer un avion de combat de 5e génération.
Ce feu vert « marque une transition cruciale entre la planification conceptuelle et les phases de développement actif », souligne le site spécialisé Indian Defense News. Pour le quotidien Economic Times, il « témoigne de l’engagement de New Delhi à accélérer le développement du prototype AMCA et à approfondir les capacités aérospatiales locales dans le cadre de l’Aatmanirbharta », c’est-à-dire la politique visant à accroître l’autonomie stratégique de l’Inde.
Ce projet sera conduit sous la maîtrise d’ouvrage de l’Agence de développement aéronautique [ADA], laquelle relève de l’Organisation de recherche et développement pour la défense [DRDO] du ministère indien de la Défense.
Selon le directeur de cette dernière, Samir V. Kamat, le projet AMCA n’a véritablement commencé qu’en 2024, quand le Comité de sécurité du Cabinet [CSC] l’a approuvé. « Cela prendra dix ans, et nous nous sommes engagés à livrer la plateforme d’ici 2035 », a-t-il assuré.
Pour rappel, en 2007, l’Inde s’était rapprochée de la Russie pour mener conjointement le programme FGFA [Fifth Generation Fighter Aircraft], basé sur le T-50 PAK FA [connu depuis sous le nom de Su-57 « Felon »]. Seulement, devant la hausse des coûts et l’impossibilité d’obtenir les transferts de technologie qu’elle souhaitait, elle mit un terme à cette coopération en 2018. D’où le projet AMCA.
Le rôle du principal constructeur indien, Hindustan Aeronautic Limited [HAL] dans le développement de l’AMCA n’a pas été précisé. En revanche, a indiqué le ministère indien de la Défense, « des entités des secteurs privé et public » pourront y prendre part, « soit de manière indépendante, soit en coentreprise, soit en consortium ». Et d’ajouter : « Le soumissionnaire devra être une entreprise indienne respectant les lois et les réglementations du pays ».
Dans les grandes lignes, l’AMCA devra être un avion de combat « polyvalent et furtif ». Il intégrera des « technologies de pointe telles que la fusion de capteurs, des baies d’armes internes et une avionique avancée ».
Si elle a accumulé de l’expérience avec le développement du Tejas, il reste à voir si l’industrie aéronautique indienne maîtrisera tous les savoir-faire nécessaires pour mener à bien un tel programme. Et notamment s’agissant de la motorisation. Il est possible qu’une coopération avec la France soit nouée à cette fin. En tout cas, cette éventualité figure dans la « feuille de route vers le centenaire des relations franco-indiennes », publiée en 2023 par l’Élysée. Selon ce document, il est question d’un « développement conjoint d’un système de combat aérien ».
https://www.opex360.com/2025/05/27/lind ... eneration/
[quote][b][size=110] L’Inde lance le développement de l’AMCA, un avion de combat de 5e génération[/size][/b]
par Laurent Lagneau · 27 mai 2025 opex360
Vingt jours après le bref affrontement armé qui a opposé l’Inde au Pakistan, le brouillard ne s’est toujours pas dissipé… Et bien malin celui qui, de l’extérieur, peut en tirer des conclusions définitives, sauf à prendre pour argent comptant les informations non vérifiées, voire fausses, émanant des deux camps.
Ce qui est à peu près certain, parce que New Delhi l’a admis, c’est que l’Indian Air Force a perdu au moins trois avions de combat durant cette séquence, dont probablement un Rafale. Dans quelles circonstances ? Là encore, on ne peut rien dire pour le moment. Si ce n’est que Martin Baker, le fabricant du siège éjectable dont le chasseur-bombardier de conception française est équipé, reste muet sur une éjection qui aurait pu se produire le 7 mai dernier.
Autre certitude : s’appuyant sur les dires de la force aérienne pakistanaise, la Chine fait une promotion effrénée de son avion de combat J-10 et du missile air-air à longue portée PL-15. On jugera de son efficacité dans le temps… car, pour l’instant, beaucoup de rumeurs sur les intentions de tel ou tel pays sont relayées, sans que l’on sache vraiment si elles ont un fond de vérité.
Quoi qu’il en soit, ce 27 mai, alors que l’achat de 114 chasseurs-bombardiers dans le cadre du programme « Multi Role Fighter Aircraft » [MRFA] mené au profit de l’Indian Air Force reste d’actualité, le ministère indien de la Défense a fait savoir qu’il venait d’approuver le « modèle d’exécution du projet AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft], qui vise à développer un avion de combat de 5e génération.
Ce feu vert « marque une transition cruciale entre la planification conceptuelle et les phases de développement actif », souligne le site spécialisé Indian Defense News. Pour le quotidien Economic Times, il « témoigne de l’engagement de New Delhi à accélérer le développement du prototype AMCA et à approfondir les capacités aérospatiales locales dans le cadre de l’Aatmanirbharta », c’est-à-dire la politique visant à accroître l’autonomie stratégique de l’Inde.
Ce projet sera conduit sous la maîtrise d’ouvrage de l’Agence de développement aéronautique [ADA], laquelle relève de l’Organisation de recherche et développement pour la défense [DRDO] du ministère indien de la Défense.
Selon le directeur de cette dernière, Samir V. Kamat, le projet AMCA n’a véritablement commencé qu’en 2024, quand le Comité de sécurité du Cabinet [CSC] l’a approuvé. « Cela prendra dix ans, et nous nous sommes engagés à livrer la plateforme d’ici 2035 », a-t-il assuré.
Pour rappel, en 2007, l’Inde s’était rapprochée de la Russie pour mener conjointement le programme FGFA [Fifth Generation Fighter Aircraft], basé sur le T-50 PAK FA [connu depuis sous le nom de Su-57 « Felon »]. Seulement, devant la hausse des coûts et l’impossibilité d’obtenir les transferts de technologie qu’elle souhaitait, elle mit un terme à cette coopération en 2018. D’où le projet AMCA.
Le rôle du principal constructeur indien, Hindustan Aeronautic Limited [HAL] dans le développement de l’AMCA n’a pas été précisé. En revanche, a indiqué le ministère indien de la Défense, « des entités des secteurs privé et public » pourront y prendre part, « soit de manière indépendante, soit en coentreprise, soit en consortium ». Et d’ajouter : « Le soumissionnaire devra être une entreprise indienne respectant les lois et les réglementations du pays ».
Dans les grandes lignes, l’AMCA devra être un avion de combat « polyvalent et furtif ». Il intégrera des « technologies de pointe telles que la fusion de capteurs, des baies d’armes internes et une avionique avancée ».
Si elle a accumulé de l’expérience avec le développement du Tejas, il reste à voir si l’industrie aéronautique indienne maîtrisera tous les savoir-faire nécessaires pour mener à bien un tel programme. Et notamment s’agissant de la motorisation. Il est possible qu’une coopération avec la France soit nouée à cette fin. En tout cas, cette éventualité figure dans la « feuille de route vers le centenaire des relations franco-indiennes », publiée en 2023 par l’Élysée. Selon ce document, il est question d’un « développement conjoint d’un système de combat aérien ».
[/quote]
https://www.opex360.com/2025/05/27/linde-lance-le-developpement-de-lamca-un-avion-de-combat-de-5e-generation/