par energy_isere » 01 août 2025, 23:35
Maurice mise sur le fossile face aux difficultés d’approvisionnement électrique
Agence Ecofin 29 juillet 2025
Maurice est tiraillée entre ambitions vertes et vulnérabilités systémiques. Alors que l’île vise 60 % de renouvelable dans son mix énergétique d’ici 2030, contre environ 24 % actuellement, elle est confrontée à une saturation du réseau et à des tensions croissantes sur la fourniture électrique.
Face à un risque de déficit imminent de capacité électrique estimé à 100 MW, les autorités mauriciennes ont lancé en juin un appel à projets pour l’installation d’une centrale flottante fonctionnant au fioul lourd ou au gazole.
Selon les informations relayées par la presse mercredi 23 juillet, l’installation, prévue pour être connectée au réseau électrique public pendant cinq ans, devra produire entre 90 et 110 MW et être opérationnelle d’ici janvier 2026.
Le projet intervient alors que la demande en électricité sur l’île est en augmentation soutenue. Selon des données d’Africa Energy Portal (AEP), plateforme de suivi de l’évolution du secteur énergétique en Afrique, un pic de 567,9 MW a été enregistré en février 2025.
Une solution d’urgence en décalage avec la trajectoire annoncée
Si le recours à une centrale flottante fonctionnant à l’énergie fossile répond à un impératif opérationnel, il apparaît en décalage avec les engagements énergétiques nationaux. Selon le Renewable Energy Roadmap 2030, document stratégique du gouvernement mauricien pour piloter la transformation du secteur électrique national, le pays vise 35 % pour 2025 et 60 % pour 2030 d’énergies renouvelables dans le mix énergétique.
Malgré ces objectifs affichés et l’annonce, il y a quelques semaines, d’un investissement de 1,5 milliard de roupies mauriciennes (environ 33 millions de dollars) pour une centrale solaire de 40 MW, les énergies renouvelables restent minoritaires au sein du mix énergétique.
Dans le contexte d’une dette qui, selon la Banque africaine de développement (BAD), a atteint 90 % du PIB, au-dessus du plafond légal de 80 %, et d’une forte dépendance du mix énergétique au fossile (plus de 80 %), le recours au fioul lourd expose davantage Maurice à des risques économiques.
Le recours au fioul lourd s’avère particulièrement onéreux. Selon l’Agence internationale de l’énergie renouvelable (IRENA), le coût actualisé de l’électricité (LCOE) pour le solaire photovoltaïque était en moyenne d’environ 0,043 USD/kWh en 2024.
Ce chiffre est environ 40 % inférieur aux technologies fossiles les plus compétitives, selon la même source. Cet écart souligne la fragilité économique d’une solution provisoire reposant sur des combustibles importés, dans un contexte budgétaire sous contrainte.
https://www.agenceecofin.com/actualites ... electrique
[quote][b] Maurice mise sur le fossile face aux difficultés d’approvisionnement électrique [/b]
Agence Ecofin 29 juillet 2025
[b]Maurice est tiraillée entre ambitions vertes et vulnérabilités systémiques. Alors que l’île vise 60 % de renouvelable dans son mix énergétique d’ici 2030, contre environ 24 % actuellement, elle est confrontée à une saturation du réseau et à des tensions croissantes sur la fourniture électrique.[/b]
Face à un risque de déficit imminent de capacité électrique estimé à 100 MW, les autorités mauriciennes ont lancé en juin un appel à projets pour l’installation d’une centrale flottante fonctionnant au fioul lourd ou au gazole.
Selon les informations relayées par la presse mercredi 23 juillet, l’installation, prévue pour être connectée au réseau électrique public pendant cinq ans, devra produire entre 90 et 110 MW et être opérationnelle d’ici janvier 2026.
Le projet intervient alors que la demande en électricité sur l’île est en augmentation soutenue. Selon des données d’Africa Energy Portal (AEP), plateforme de suivi de l’évolution du secteur énergétique en Afrique, un pic de 567,9 MW a été enregistré en février 2025.
[b]Une solution d’urgence en décalage avec la trajectoire annoncée[/b]
Si le recours à une centrale flottante fonctionnant à l’énergie fossile répond à un impératif opérationnel, il apparaît en décalage avec les engagements énergétiques nationaux. Selon le Renewable Energy Roadmap 2030, document stratégique du gouvernement mauricien pour piloter la transformation du secteur électrique national, le pays vise 35 % pour 2025 et 60 % pour 2030 d’énergies renouvelables dans le mix énergétique.
Malgré ces objectifs affichés et l’annonce, il y a quelques semaines, d’un investissement de 1,5 milliard de roupies mauriciennes (environ 33 millions de dollars) pour une centrale solaire de 40 MW, les énergies renouvelables restent minoritaires au sein du mix énergétique.
Dans le contexte d’une dette qui, selon la Banque africaine de développement (BAD), a atteint 90 % du PIB, au-dessus du plafond légal de 80 %, et d’une forte dépendance du mix énergétique au fossile (plus de 80 %), le recours au fioul lourd expose davantage Maurice à des risques économiques.
Le recours au fioul lourd s’avère particulièrement onéreux. Selon l’Agence internationale de l’énergie renouvelable (IRENA), le coût actualisé de l’électricité (LCOE) pour le solaire photovoltaïque était en moyenne d’environ 0,043 USD/kWh en 2024.
Ce chiffre est environ 40 % inférieur aux technologies fossiles les plus compétitives, selon la même source. Cet écart souligne la fragilité économique d’une solution provisoire reposant sur des combustibles importés, dans un contexte budgétaire sous contrainte.
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