par energy_isere » 05 juin 2024, 21:56
suite de ce post de ce matin :
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Aramco, la « vache à lait » de l'Arabie saoudite à un moment charnière...
AFP le 05 juin 2024
La nouvelle offre publique du géant pétrolier Aramco arrive à un moment charnière pour l'Arabie saoudite, qui peine à attirer les investissements nécessaires pour transformer une économie dépendante du pétrole.
Jusqu'à 12 milliards de dollars
La vente de quelque 1,5 milliard d'actions, dont la cotation à la bourse de Ryad devrait débuter la semaine prochaine, pourrait rapporter jusqu'à 12 milliards de dollars.
L'opération reflète la stratégie du prince héritier, Mohammed ben Salmane, le dirigeant de facto du royaume qui veut tirer profit des immenses richesses pétrolières du pays pour financer son vaste programme de réformes, Vision 2030.
Mais elle n'efface pas les doutes sur la faisabilité de certains projets pharaoniques comme Neom, une mégapole futuriste de 500 milliards de dollars en cours de construction dans le désert, soulignent les analystes.
« Un coup de pouce budgétaire »
L'argent qui sera levé "est plus un coup de pouce budgétaire qu'un remède à long terme aux besoins de financement", estime Robert Mogielnicki, du Arab Gulf States Institute à Washington.
Ryad avait annoncé l'année dernière que le calendrier de certains projets serait repoussé au-delà de 2030, et que d'autres projets seraient accélérés.
Le ministre des Finances, Mohammed al-Jadaan, a déclaré en mai que le programme de réforme avait été revu à la lumière des "chocs" subis ces dernières années par l'économie mondiale.
Mais selon Torbjorn Soltvedt, du cabinet de conseil en évaluation des risques Verisk Maplecroft, le problème fondamental est que les investisseurs étrangers sont réticents à "s'engager dans des projets majeurs à long terme en Arabie saoudite". "Bien que les flux vers la bourse saoudienne aient augmenté, les efforts visant à stimuler l'investissement direct étranger n'ont pas eu beaucoup de succès".
Subventions gouvernementales
En 2016, le prince Mohammed avait d'abord évoqué la possibilité d'introduire en bourse 5% des actions d'Aramco, plus d'un an avant qu'il ne devienne premier dans l'ordre de succession au trône.
Mais des inquiétudes sur la transparence et la réticence à vendre des ressources nationales à des étrangers ont poussé Ryad à n'introduire en fin de compte que 1,5% d'Aramco à la bourse saoudienne en 2019.
Cela lui a permis de lever 25,6 milliards de dollars, mais "n'a pas eu l'impact transformateur qu'aurait eu une cotation internationale", souligne M. Soltvedt.
Les efforts pour attirer les investissements directs étrangers n'ont pas porté leurs fruits, leur valeur restant bien en deçà de l'objectif de 5,7% du PIB prévu dans la Vision 2030.
"Ce qui motive les investissements étrangers dans des projets non liés à l'énergie en Arabie saoudite, ce sont uniquement les subventions gouvernementales: terrains et énergie gratuits, main d'oeuvre à bas coût, etc.", affirme Ellen Wald, auteure d'un ouvrage sur Aramco.
Quant à l'offre publique du géant pétrolier, elle s'explique par le fait que le fonds souverain du royaume "veut plus d'argent à investir et qu'Aramco est sa vache à lait". "Aramco est une entreprise tellement rentable qu'elle peut le supporter".
« Pas du jour au lendemain »
L'analyste saoudien Mohammed ben Saleh a lui une lecture plus optimiste: Vision 2030 est "sur la bonne voie", affirme-t-il, en soulignant la croissance du PIB non pétrolier de 4,6% en 2023.
"L'Arabie saoudite est engagée dans un énorme projet de transformation nationale, et cela ne se produira pas du jour au lendemain", ajoute-t-il.
C'est particulièrement vrai pour les projets les plus médiatisés, notamment Neom, avec sa station de ski et ses grattes-ciel en miroirs s'étendant sur plus de 170 kilomètres dans le désert.
Des médias ont affirmé récemment que les objectifs de Neom, en termes de taille et de population - avaient été largement revus à la baisse. Les autorités n'ont pas démenti.
D'autres projets progressent, comme celui du Red Sea Global sur la mer Rouge, avec l'ouverture de deux complexes balnéaires l'année dernière et l'inauguration annoncée de 14 autres hôtels d'ici fin 2025.
Les "giga-projets" de Vision 2030 ont " certainement pris du retard", affirme Jim Krane de l'université américaine de Houston, mais "la plupart des observateurs ne sont pas surpris, car les projets sont tellement énormes qu'en terminer 14 simultanément a toujours paru assez improbable".
Alors que les dépenses s'accumulent avec l'organisation d'événements comme l'exposition universelle de 2030 et la Coupe du monde 2034, de nouvelles ventes d'actions d'Aramco pourraient être envisagées, et susciter toujours autant d'intérêt, estiment les analystes.
La compagnie dispose d'énormes actifs et produit le pétrole le moins cher au monde, rappelle M. Krane.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ere-240605
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[quote] [b][size=120]Aramco, la « vache à lait » de l'Arabie saoudite à un moment charnière...[/size][/b]
AFP le 05 juin 2024
[b]La nouvelle offre publique du géant pétrolier Aramco arrive à un moment charnière pour l'Arabie saoudite, qui peine à attirer les investissements nécessaires pour transformer une économie dépendante du pétrole. [/b]
[b]Jusqu'à 12 milliards de dollars[/b]
La vente de quelque 1,5 milliard d'actions, dont la cotation à la bourse de Ryad devrait débuter la semaine prochaine, pourrait rapporter jusqu'à 12 milliards de dollars.
L'opération reflète la stratégie du prince héritier, Mohammed ben Salmane, le dirigeant de facto du royaume qui veut tirer profit des immenses richesses pétrolières du pays pour financer son vaste programme de réformes, Vision 2030.
Mais elle n'efface pas les doutes sur la faisabilité de certains projets pharaoniques comme Neom, une mégapole futuriste de 500 milliards de dollars en cours de construction dans le désert, soulignent les analystes.
[b]« Un coup de pouce budgétaire »[/b]
L'argent qui sera levé "est plus un coup de pouce budgétaire qu'un remède à long terme aux besoins de financement", estime Robert Mogielnicki, du Arab Gulf States Institute à Washington.
Ryad avait annoncé l'année dernière que le calendrier de certains projets serait repoussé au-delà de 2030, et que d'autres projets seraient accélérés.
Le ministre des Finances, Mohammed al-Jadaan, a déclaré en mai que le programme de réforme avait été revu à la lumière des "chocs" subis ces dernières années par l'économie mondiale.
Mais selon Torbjorn Soltvedt, du cabinet de conseil en évaluation des risques Verisk Maplecroft, le problème fondamental est que les investisseurs étrangers sont réticents à "s'engager dans des projets majeurs à long terme en Arabie saoudite". "Bien que les flux vers la bourse saoudienne aient augmenté, les efforts visant à stimuler l'investissement direct étranger n'ont pas eu beaucoup de succès".
[b]Subventions gouvernementales[/b]
En 2016, le prince Mohammed avait d'abord évoqué la possibilité d'introduire en bourse 5% des actions d'Aramco, plus d'un an avant qu'il ne devienne premier dans l'ordre de succession au trône.
Mais des inquiétudes sur la transparence et la réticence à vendre des ressources nationales à des étrangers ont poussé Ryad à n'introduire en fin de compte que 1,5% d'Aramco à la bourse saoudienne en 2019.
Cela lui a permis de lever 25,6 milliards de dollars, mais "n'a pas eu l'impact transformateur qu'aurait eu une cotation internationale", souligne M. Soltvedt.
Les efforts pour attirer les investissements directs étrangers n'ont pas porté leurs fruits, leur valeur restant bien en deçà de l'objectif de 5,7% du PIB prévu dans la Vision 2030.
"Ce qui motive les investissements étrangers dans des projets non liés à l'énergie en Arabie saoudite, ce sont uniquement les subventions gouvernementales: terrains et énergie gratuits, main d'oeuvre à bas coût, etc.", affirme Ellen Wald, auteure d'un ouvrage sur Aramco.
Quant à l'offre publique du géant pétrolier, elle s'explique par le fait que le fonds souverain du royaume "veut plus d'argent à investir et qu'Aramco est sa vache à lait". "Aramco est une entreprise tellement rentable qu'elle peut le supporter".
[b]« Pas du jour au lendemain »[/b]
L'analyste saoudien Mohammed ben Saleh a lui une lecture plus optimiste: Vision 2030 est "sur la bonne voie", affirme-t-il, en soulignant la croissance du PIB non pétrolier de 4,6% en 2023.
"L'Arabie saoudite est engagée dans un énorme projet de transformation nationale, et cela ne se produira pas du jour au lendemain", ajoute-t-il.
C'est particulièrement vrai pour les projets les plus médiatisés, notamment Neom, avec sa station de ski et ses grattes-ciel en miroirs s'étendant sur plus de 170 kilomètres dans le désert.
Des médias ont affirmé récemment que les objectifs de Neom, en termes de taille et de population - avaient été largement revus à la baisse. Les autorités n'ont pas démenti.
D'autres projets progressent, comme celui du Red Sea Global sur la mer Rouge, avec l'ouverture de deux complexes balnéaires l'année dernière et l'inauguration annoncée de 14 autres hôtels d'ici fin 2025.
Les "giga-projets" de Vision 2030 ont " certainement pris du retard", affirme Jim Krane de l'université américaine de Houston, mais "la plupart des observateurs ne sont pas surpris, car les projets sont tellement énormes qu'en terminer 14 simultanément a toujours paru assez improbable".
Alors que les dépenses s'accumulent avec l'organisation d'événements comme l'exposition universelle de 2030 et la Coupe du monde 2034, de nouvelles ventes d'actions d'Aramco pourraient être envisagées, et susciter toujours autant d'intérêt, estiment les analystes.
La compagnie dispose d'énormes actifs et produit le pétrole le moins cher au monde, rappelle M. Krane.
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