par energy_isere » Aujourd’hui, 08:17
suite de ce post du 13 juillet 025
viewtopic.php?p=2414094#p2414094
L’Amiral Kouznetsov, unique porte-avions russe, pourrait finir à la casse
Par Juliette Jacqmarcq lefigaro.fr
Les réparations du navire, en maintenance depuis 2017, sont désormais suspendues. Huit ans après sa dernière mission, son avenir est plus incertain que jamais.
Les opérations de maintenance du porte-avions Amiral Kouznetsov, seul navire de ce type dans la marine russe, ont été suspendues, a révélé le média russe Izvestia . Ce chantier de rénovation, engagé depuis plusieurs années, s’enlise, plombé par des problèmes techniques, des retards répétés, et surtout un manque de financement dans un contexte de guerre en Ukraine.
Deux raisons principales expliquent cet arrêt. D’une part, les dépenses militaires prioritaires sont désormais concentrées sur le front ukrainien. D’autre part, la pertinence même de maintenir un porte-avions traditionnel dans l’arsenal russe est de plus en plus contestée au sein des cercles militaires, a affirmé Sergueï Avakyants, ancien commandant de la flotte russe auprès d’Izvestia. Ainsi, le navire pourrait même être envoyé à la casse, a affirmé le commandement de la Marine russe Andreï Kostin vendredi dernier dans le média russe Kommersant, a relayé l’agence de presse Reuters.
Huit ans d’inactivité, entre pannes et accidents
Mis en service en 1985, l’Amiral Kouznetsov n’a plus participé à une opération de combat depuis une mission en Syrie entre 2016 et 2017. Le navire avait été déployé au large du pays pour soutenir les troupes russes. Ce déploiement, censé démontrer la puissance navale russe, avait en réalité mis en lumière les failles du navire : problème de propulsion, nécessitant l’aide constante d’un remorqueur, et accidents spectaculaires. Deux avions de chasse, un MiG-29K et un Su-33, s’étaient écrasés en tentant d’atterrir sur le pont. Les pilotes avaient toutefois pu être secourus.
Les images du navire crachant une épaisse fumée noire au cours de cette mission avaient fait le tour des médias. Le secrétaire britannique à la Défense de l’époque, Michael Fallon, l’avait alors qualifié de «navire de la honte», un surnom qui le rattrape encore aujourd’hui.
Un chantier à rallonge et miné par les incidents
Depuis son retour au port en 2017, l’Amiral Kouznetsov est immobilisé à Mourmansk, au nord du cercle polaire arctique, sur la mer de Barents, pour une remise en état complète. Mais les travaux, censés se terminer en 2021, sont toujours en cours, ralentis par les accidents et les soupçons de corruption. En effet, en 2019, un incendie avait endommagé gravement le navire. «Une étincelle est tombée dans une cale où se trouvait du carburant», avait expliqué un responsable à l’époque. Puis, en 2024, un agent des services spéciaux ukrainiens aurait tenté de recruter un soldat russe travaillant sur le porte-avions, lui promettant l’évacuation vers la Finlande en échange d’un acte terroriste. Le soldat a alerté les autorités russes, déjouant le plan.
Les coûts ont explosé, atteignant au moins 60 milliards de roubles (environ 641 millions d’euros), tandis que plusieurs allégations de détournements de fonds ont conduit à des enquêtes.
Un porte-avions devenu obsolète ?
Au-delà des problèmes logistiques, des voix s’élèvent en Russie pour remettre en cause l’utilité même d’un porte-avions traditionnel. L’ancien commandant de marine russe, Sergueï Avakyants, cité par Izvestia, a affirmé que «la marine russe n’a plus besoin de porte-avions classiques. Un porte-avions, c’est du passé. Une structure énorme et coûteuse, qui peut être détruite en quelques minutes par des armes modernes. L’avenir appartient aux porte-avions équipés de systèmes robotisés et aux drones».
Mais cette opinion ne fait pas l’unanimité. Le chercheur Ilya Kramnik, de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales de l’Académie des sciences de Russie, également interrogé par le média russe Izvestia, insiste au contraire sur leur importance stratégique : «Une marine moderne est impossible sans soutien aérien. Les navires ont besoin de leur propre aérodrome, surtout lorsqu’ils opèrent loin des côtes. Lorsque les navires s’enfoncent à des milliers de kilomètres dans l’océan, il est très difficile, voire presque impossible, d’obtenir du soutien depuis la côte».
Un contexte militaire tendu
L’abandon de l’Amiral Kouznetsov laisserait la Russie sans porte-avions opérationnel, une situation inédite pour un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. À titre de comparaison, la France prévoit justement la construction d’un second porte-avions, en complément du «Charles de Gaulle».
Cette suspension des travaux du porte-avions russe intervient alors que l’appareil militaro-industriel russe est sous pression. Le principal défilé naval de la Journée de la marine, à Saint-Pétersbourg, a été annulé cette année pour des raisons de sécurité, en raison des frappes ukrainiennes par drones visant des sites militaires en territoire russe. En effet, 20% des navires russes opérant en mer Noire ont été endommagés ou coulés depuis le début du conflit, dont le croiseur Moskva, autrefois fleuron de la marine, coulé en 2022.
https://www.lefigaro.fr/international/l ... e-20250729
suite de ce post du 13 juillet 025 http://www.oleocene.org/phpBB3/viewtopic.php?p=2414094#p2414094
[quote] [b]L’Amiral Kouznetsov, unique porte-avions russe, pourrait finir à la casse[/b]
Par Juliette Jacqmarcq lefigaro.fr
Les réparations du navire, en maintenance depuis 2017, sont désormais suspendues. Huit ans après sa dernière mission, son avenir est plus incertain que jamais.
[color=#FF0000]Les opérations de maintenance du porte-avions Amiral Kouznetsov, seul navire de ce type dans la marine russe, ont été suspendues, a révélé le média russe Izvestia[/color] . Ce chantier de rénovation, engagé depuis plusieurs années, s’enlise, plombé par des problèmes techniques, des retards répétés, et surtout un manque de financement dans un contexte de guerre en Ukraine.
Deux raisons principales expliquent cet arrêt. D’une part, les dépenses militaires prioritaires sont désormais concentrées sur le front ukrainien. D’autre part, la pertinence même de maintenir un porte-avions traditionnel dans l’arsenal russe est de plus en plus contestée au sein des cercles militaires, a affirmé Sergueï Avakyants, ancien commandant de la flotte russe auprès d’Izvestia. Ainsi, le navire pourrait même être envoyé à la casse, a affirmé le commandement de la Marine russe Andreï Kostin vendredi dernier dans le média russe Kommersant, a relayé l’agence de presse Reuters.
Huit ans d’inactivité, entre pannes et accidents
Mis en service en 1985, l’Amiral Kouznetsov n’a plus participé à une opération de combat depuis une mission en Syrie entre 2016 et 2017. Le navire avait été déployé au large du pays pour soutenir les troupes russes. Ce déploiement, censé démontrer la puissance navale russe, avait en réalité mis en lumière les failles du navire : problème de propulsion, nécessitant l’aide constante d’un remorqueur, et accidents spectaculaires. Deux avions de chasse, un MiG-29K et un Su-33, s’étaient écrasés en tentant d’atterrir sur le pont. Les pilotes avaient toutefois pu être secourus.
Les images du navire crachant une épaisse fumée noire au cours de cette mission avaient fait le tour des médias. Le secrétaire britannique à la Défense de l’époque, Michael Fallon, l’avait alors qualifié de «navire de la honte», un surnom qui le rattrape encore aujourd’hui.
Un chantier à rallonge et miné par les incidents
Depuis son retour au port en 2017, l’Amiral Kouznetsov est immobilisé à Mourmansk, au nord du cercle polaire arctique, sur la mer de Barents, pour une remise en état complète. Mais les travaux, censés se terminer en 2021, sont toujours en cours, ralentis par les accidents et les soupçons de corruption. En effet, en 2019, un incendie avait endommagé gravement le navire. «Une étincelle est tombée dans une cale où se trouvait du carburant», avait expliqué un responsable à l’époque. Puis, en 2024, un agent des services spéciaux ukrainiens aurait tenté de recruter un soldat russe travaillant sur le porte-avions, lui promettant l’évacuation vers la Finlande en échange d’un acte terroriste. Le soldat a alerté les autorités russes, déjouant le plan.
Les coûts ont explosé, atteignant au moins 60 milliards de roubles (environ 641 millions d’euros), tandis que plusieurs allégations de détournements de fonds ont conduit à des enquêtes.
Un porte-avions devenu obsolète ?
Au-delà des problèmes logistiques, des voix s’élèvent en Russie pour remettre en cause l’utilité même d’un porte-avions traditionnel. L’ancien commandant de marine russe, Sergueï Avakyants, cité par Izvestia, a affirmé que «la marine russe n’a plus besoin de porte-avions classiques. Un porte-avions, c’est du passé. Une structure énorme et coûteuse, qui peut être détruite en quelques minutes par des armes modernes. L’avenir appartient aux porte-avions équipés de systèmes robotisés et aux drones».
Mais cette opinion ne fait pas l’unanimité. Le chercheur Ilya Kramnik, de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales de l’Académie des sciences de Russie, également interrogé par le média russe Izvestia, insiste au contraire sur leur importance stratégique : «Une marine moderne est impossible sans soutien aérien. Les navires ont besoin de leur propre aérodrome, surtout lorsqu’ils opèrent loin des côtes. Lorsque les navires s’enfoncent à des milliers de kilomètres dans l’océan, il est très difficile, voire presque impossible, d’obtenir du soutien depuis la côte».
Un contexte militaire tendu
L’abandon de l’Amiral Kouznetsov laisserait la Russie sans porte-avions opérationnel, une situation inédite pour un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. À titre de comparaison, la France prévoit justement la construction d’un second porte-avions, en complément du «Charles de Gaulle».
Cette suspension des travaux du porte-avions russe intervient alors que l’appareil militaro-industriel russe est sous pression. Le principal défilé naval de la Journée de la marine, à Saint-Pétersbourg, a été annulé cette année pour des raisons de sécurité, en raison des frappes ukrainiennes par drones visant des sites militaires en territoire russe. En effet, 20% des navires russes opérant en mer Noire ont été endommagés ou coulés depuis le début du conflit, dont le croiseur Moskva, autrefois fleuron de la marine, coulé en 2022.
[/quote]
https://www.lefigaro.fr/international/l-amiral-kouznetsov-unique-porte-avions-russe-pourrait-finir-a-la-casse-20250729