par kercoz » Hier, 18:16
supert a écrit : ↑Hier, 14:54
Ca fait plusieurs fois que tu évoques Custine et j'ai voulu le lire. Introuvable d'occaz (sauf en Gironde), introuvable en bibliothèque, je me suis résolu à acheter un bouquin neuf. Embobiné par le libraire, je suis ressorti avec un Gogol (
les nuits du hameau) que je n'ai pas réussi à terminer...
Si j'en achète un neuf, j'aimerais ne pas me planter une deuxième fois. As-tu un titre particulier à proposer ? Y'a-t-il quelque part sur le ouèb des pages que l'on pourraient consulter ?
Supertomate dont l'âme n'est pas morte.
Le titre doit etre voyage en russie ou qq chose du genre ...Le bonhomme est curieux, anachronique bien sur, un peu PD , mais assez attachant ..famille guillotinée je crois bien que républicaine pour des nobles ..etc..Il m'a fait comprendre que seul un état peut etre dictatorial, ..pas un empire, ..obligé de déléguer ..donc aux autres bouts de l'empire tu as des tas de systèmes plus ou moins auto organisés ...
https://www.philomag.com/articles/custi ... -la-russie
attachant je dis :
""""Custine : celui qui avait tout deviné de la Russie
Michel Eltchaninoff publié le 26 avril 2023 19 min
Au XIXe siècle, l’écrivain Astolphe de Custine visite la Russie, qu’il admire pour son conservatisme. Il publie à son retour un ouvrage qui fait sensation, La Russie en 1839. Alors que Vladimir Poutine entend perpétuer la tradition impériale de son pays, notre rédacteur en chef Michel Eltchaninoff, auteur de Dans la tête de Vladimir Poutine, invite à redécouvrir ce récit prophétique et son singulier auteur.
Imaginons un sympathisant français de la Russie de Poutine. Scandalisé par les désordres qui secouent son propre pays, irrité par les errances de ses dirigeants et les polémiques incessantes, favorable à un rapprochement entre la France et la Russie, ce conservateur modéré voit d’un bon œil cette nation rassemblée derrière son président, la fierté de son histoire et de ses valeurs. Pour conforter cet a priori favorable, il décide de passer quelques mois sur place. C’est exactement ce qu’a fait Astolphe de Custine (1790-1857) il y a un peu moins de deux cents ans. Mais il ne s’attendait pas à ce qu’il allait découvrir.
L’aristocrate qui aimait les hommes
Lorsqu’il entreprend son périple en 1839, Astolphe de Custine n’est pas un inconnu. Sa mère a longtemps été la maîtresse de Chateaubriand. Il connaît Balzac et Hugo. Ses réceptions sont fastueuses, et ses frasques scandalisent l’opinion. Il revient pourtant de loin. L’enfance du marquis de Custine a été marquée par les violences de la Terreur. Son grand-père et son père ont été guillotinés. Sa famille a perdu une grande partie de ses biens.
Astolphe, enfant mélancolique, solitaire et nerveux, est un traumatisé de l’Histoire, qui dissimule, des années durant, un secret : les jeunes filles ne l’attirent guère. Durant la restauration de la monarchie, convaincu qu’il ne sera « jamais heureux à la manière des autres », le jeune homme renonce à toute charge publique. Après s’être fiancé une première fois, il rompt brutalement, avant de trouver enfin une jeune fille à épouser. Mais le ménage se fait à trois, avec le compagnon britannique d’Astolphe, Édouard de Sainte-Barbe – avec qui il restera toute sa vie. La jeune mariée meurt. Custine est enfin libre de mener la vie qui lui plaît. Et elle n’est pas de tout repos. En 1824, le jeune aristocrate est retrouvé à moitié nu et couvert de blessures sur une route de la banlieue parisienne. On découvre bientôt la raison de l’agression. Astolphe avait un rendez-vous clandestin avec un soldat mais a été surpris par ses camarades de caserne qui décident d’infliger une correction au séducteur. Le scandale est immense dans le Paris mondain. Le faubourg Saint-Germain bannit le marquis, qui décide, en réaction, d’assumer son homosexualité.
Devenu riche après la mort de sa mère, il se met en ménage avec Sainte-Barbe. Ils reçoivent ensemble dans leur somptueux hôtel particulier de la Nouvelle Athènes, à Paris, ou dans leur maison de campagne. Ils ne sortent dîner chez les célébrités de l’époque que s’ils sont reçus tous les deux. C’est l’un des seuls couples ouvertement homosexuels de son temps. Custine décide sur le tard de devenir écrivain. Il n’a pas le succès escompté. Il se lance alors dans un genre qu’il veut réinventer, le récit de voyage individuel, dans lequel il révèle sa subjectivité, observe les hommes, tire les leçons politiques des pays qu’il visite. Après avoir publié L’Espagne sous Ferdinand VII en 1838, il rêve d’une expédition plus audacieuse. Il veut explorer la Russie.
Le Tocqueville de la Russie"""""""""""""""
Le livre de Custine :
https://www.editions-hermann.fr/livre/l ... ouatchidze
"""" La Russie en 1839 fait scandale de Paris à Saint-Pétersbourg. La censure impériale puis communiste interdit ou fragmente le texte. L'année 1996 verra enfin paraître la première traduction intégrale russe. Astolphe de Custine n'a pas trois ans et demi quand son grand-père, général, est guillotiné, en 1793. Quatre mois après, c'est le tour de son père. D'autres épreuves le guettent : arrestation de sa mère, mort de sa femme et de son fils, agression diffamante... En 1839, que va-t-il chercher en Russie ? Un empire équitable, un peuple serein. Nicolas I accorde au marquis des audiences, les aristocrates russes le courtisent. Des esprits éclairés lui montrent les ombres de la réalité. Vulnérable, le voyageur touche le nerf sensible du pays. Son approche se discute. L'énigme du livre ? Parti pris, phobie, échec sexuel, tricherie ou sympathie ? Aux lecteurs attentifs, Astolphe découvre sa carte... Avec Alexandre Dumas et André Gide l'enjeu est triple. Dans les pas de trois voyageurs, distance et retrait temporel aidant, on y voit plus clair. """"
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Ca fait plusieurs fois que tu évoques Custine et j'ai voulu le lire. Introuvable d'occaz (sauf en Gironde), introuvable en bibliothèque, je me suis résolu à acheter un bouquin neuf. Embobiné par le libraire, je suis ressorti avec un Gogol ([i]les nuits du hameau)[/i] que je n'ai pas réussi à terminer...
Si j'en achète un neuf, j'aimerais ne pas me planter une deuxième fois. As-tu un titre particulier à proposer ? Y'a-t-il quelque part sur le ouèb des pages que l'on pourraient consulter ?
Supertomate dont l'âme n'est pas morte.
[/quote]
Le titre doit etre voyage en russie ou qq chose du genre ...Le bonhomme est curieux, anachronique bien sur, un peu PD , mais assez attachant ..famille guillotinée je crois bien que républicaine pour des nobles ..etc..Il m'a fait comprendre que seul un état peut etre dictatorial, ..pas un empire, ..obligé de déléguer ..donc aux autres bouts de l'empire tu as des tas de systèmes plus ou moins auto organisés ...
https://www.philomag.com/articles/custine-celui-qui-avait-tout-devine-de-la-russie
attachant je dis :
""""Custine : celui qui avait tout deviné de la Russie
Michel Eltchaninoff publié le 26 avril 2023 19 min
Au XIXe siècle, l’écrivain Astolphe de Custine visite la Russie, qu’il admire pour son conservatisme. Il publie à son retour un ouvrage qui fait sensation, La Russie en 1839. Alors que Vladimir Poutine entend perpétuer la tradition impériale de son pays, notre rédacteur en chef Michel Eltchaninoff, auteur de Dans la tête de Vladimir Poutine, invite à redécouvrir ce récit prophétique et son singulier auteur.
Imaginons un sympathisant français de la Russie de Poutine. Scandalisé par les désordres qui secouent son propre pays, irrité par les errances de ses dirigeants et les polémiques incessantes, favorable à un rapprochement entre la France et la Russie, ce conservateur modéré voit d’un bon œil cette nation rassemblée derrière son président, la fierté de son histoire et de ses valeurs. Pour conforter cet a priori favorable, il décide de passer quelques mois sur place. C’est exactement ce qu’a fait Astolphe de Custine (1790-1857) il y a un peu moins de deux cents ans. Mais il ne s’attendait pas à ce qu’il allait découvrir.
L’aristocrate qui aimait les hommes
Lorsqu’il entreprend son périple en 1839, Astolphe de Custine n’est pas un inconnu. Sa mère a longtemps été la maîtresse de Chateaubriand. Il connaît Balzac et Hugo. Ses réceptions sont fastueuses, et ses frasques scandalisent l’opinion. Il revient pourtant de loin. L’enfance du marquis de Custine a été marquée par les violences de la Terreur. Son grand-père et son père ont été guillotinés. Sa famille a perdu une grande partie de ses biens.
Astolphe, enfant mélancolique, solitaire et nerveux, est un traumatisé de l’Histoire, qui dissimule, des années durant, un secret : les jeunes filles ne l’attirent guère. Durant la restauration de la monarchie, convaincu qu’il ne sera « jamais heureux à la manière des autres », le jeune homme renonce à toute charge publique. Après s’être fiancé une première fois, il rompt brutalement, avant de trouver enfin une jeune fille à épouser. Mais le ménage se fait à trois, avec le compagnon britannique d’Astolphe, Édouard de Sainte-Barbe – avec qui il restera toute sa vie. La jeune mariée meurt. Custine est enfin libre de mener la vie qui lui plaît. Et elle n’est pas de tout repos. En 1824, le jeune aristocrate est retrouvé à moitié nu et couvert de blessures sur une route de la banlieue parisienne. On découvre bientôt la raison de l’agression. Astolphe avait un rendez-vous clandestin avec un soldat mais a été surpris par ses camarades de caserne qui décident d’infliger une correction au séducteur. Le scandale est immense dans le Paris mondain. Le faubourg Saint-Germain bannit le marquis, qui décide, en réaction, d’assumer son homosexualité.
Devenu riche après la mort de sa mère, il se met en ménage avec Sainte-Barbe. Ils reçoivent ensemble dans leur somptueux hôtel particulier de la Nouvelle Athènes, à Paris, ou dans leur maison de campagne. Ils ne sortent dîner chez les célébrités de l’époque que s’ils sont reçus tous les deux. C’est l’un des seuls couples ouvertement homosexuels de son temps. Custine décide sur le tard de devenir écrivain. Il n’a pas le succès escompté. Il se lance alors dans un genre qu’il veut réinventer, le récit de voyage individuel, dans lequel il révèle sa subjectivité, observe les hommes, tire les leçons politiques des pays qu’il visite. Après avoir publié L’Espagne sous Ferdinand VII en 1838, il rêve d’une expédition plus audacieuse. Il veut explorer la Russie.
Le Tocqueville de la Russie"""""""""""""""
Le livre de Custine :
https://www.editions-hermann.fr/livre/le-voyage-en-russie-du-marquis-de-custine-gaston-bouatchidze
"""" La Russie en 1839 fait scandale de Paris à Saint-Pétersbourg. La censure impériale puis communiste interdit ou fragmente le texte. L'année 1996 verra enfin paraître la première traduction intégrale russe. Astolphe de Custine n'a pas trois ans et demi quand son grand-père, général, est guillotiné, en 1793. Quatre mois après, c'est le tour de son père. D'autres épreuves le guettent : arrestation de sa mère, mort de sa femme et de son fils, agression diffamante... En 1839, que va-t-il chercher en Russie ? Un empire équitable, un peuple serein. Nicolas I accorde au marquis des audiences, les aristocrates russes le courtisent. Des esprits éclairés lui montrent les ombres de la réalité. Vulnérable, le voyageur touche le nerf sensible du pays. Son approche se discute. L'énigme du livre ? Parti pris, phobie, échec sexuel, tricherie ou sympathie ? Aux lecteurs attentifs, Astolphe découvre sa carte... Avec Alexandre Dumas et André Gide l'enjeu est triple. Dans les pas de trois voyageurs, distance et retrait temporel aidant, on y voit plus clair. """"