par energy_isere » 06 juin 2025, 13:01
Blocage russe de la mer Noire: l'épée de Damoclès au-dessus de l'Ukraine
Article de Agathe Perrier 6 juin 2025 latribune.fr
Alors que des délégations russe et ukrainienne se sont récemment retrouvées à Istanbul pour des discussions directes sur l'issue de la guerre, déclenchée par l'invasion russe en février 2022, Moscou chercherait dans l'ombre à avancer ses pions sur le terrain. C'est ce qu'a rapporté ce mercredi le colonel et chef adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne, Pavlo Palissa, lors d'une visite à Washington, aux États-Unis.
Selon ce haut responsable, la Russie aurait pour objectif de s'emparer d'ici fin septembre de l'entièreté des régions orientales de Donetsk et de Louhansk, que les forces russes occupent et dont elles revendiquent l'annexion. D'ici la fin de l'année, la Russie souhaiterait en outre établir une zone tampon frontalière.
« Ils ont même des projets pour 2026. Le projet pour l'an prochain consiste à occuper toute la partie de l'Ukraine qui est située sur la rive gauche du fleuve Dniepr », qui traverse la capitale Kiev et se jette dans la mer Noire, a ajouté Pavlo Palissa.
Moscou chercherait aussi à occuper les régions méridionales d'Odessa et de Mykolaïv. Ce, afin de « couper l'accès de l'Ukraine à la mer Noire », a assuré le haut responsable, sans préciser les sources de ces affirmations.
80 % des exportations ukrainiennes
La mer Noire constitue une zone cruciale pour l'Ukraine, d'un point de vue autant militaire qu'économique. C'est ainsi une voie majeure pour le transport de céréales vers les pays du Sud, ceux d'Afrique et du Moyen-Orient. La dépendance de Kiev à l'égard de la mer Noire est d'autant plus grande que le pays « ne dispose pas d'autres accès à la mer et le transport de céréales par voie terrestre s'avère plus complexe », rappelle un avant-projet de l'Otan publié en avril.
Les céréales font partie des piliers du commerce de l'Ukraine. Le pays, qui possède certaines des terres les plus fertiles de la planète, est l'un des plus grands exportateurs de produits agricoles au monde, selon le Conseil de l'Union européenne. C'est ainsi le plus gros exportateur d'huile de tournesol (50 % des exportations mondiales), le troisième pour l'orge (18 %), le quatrième pour le maïs (16 %) et le cinquième pour le blé (12 %).
Si les exportations ukrainiennes ont été un temps interrompues au début de la guerre en raison de l'assaut russe, elles ont depuis pu reprendre. L'Ukraine « a retrouvé quasiment sa normalité d'avant 2022 », affirmait en mars dernier Sébastien Abis, directeur du Club Déméter et chercheur associé à l'Iris, sur BFM Business. Grâce au maintien d'un itinéraire de navigation qui longe les pays européens de la mer Noire, tels que la Roumanie et la Bulgarie. Le trajet est plus long que celui pris par le passé, mais il a l'avantage de tenir les bateaux de marchandises loin des navires de guerre russes, postés à l'est de ces eaux.
Plus de 80% des exportations ukrainiennes de céréales transitent aujourd'hui par ce corridor, selon l'expert. Quand, avant la guerre, environ 90 % des exportations agricoles de l'Ukraine se faisaient par voie maritime, d'après le Conseil de l'UE.
Une zone convoitée de longue date
Si les velléités russes ont de quoi inquiéter, ce n'est toutefois pas la première fois que la Russie les nourrit. Dès le début de l'offensive en Ukraine, la flotte russe a tenté de paralyser les ports ukrainiens. Depuis, elle bombarde régulièrement infrastructures portuaires et bateaux ukrainiens à quai.
Kiev ne s'est pas laissé abattre. Le pays, qui n'est pourtant pas une puissance navale, a remporté des succès en mer ces trois dernières années. Ses attaques de drones et de missiles ont infligé des pertes importantes aux bâtiments de guerre russes et les ont, jusqu'à présent, forcé à rester dans la partie orientale de la mer Noire.
Ces eaux sont en tout cas au centre des négociations entre l'Ukraine et la Russie. Les deux pays avaient d'ailleurs accepté le 25 mars d'y cesser les hostilités. Reste qu'un accord de trêve tarde à être trouvé, les exigences de chaque camp, sur le fond, semblant toujours aussi inconciliables.
https://www.msn.com/fr-fr/finance/econo ... 5e40&ei=56
[quote][b][size=120] Blocage russe de la mer Noire: l'épée de Damoclès au-dessus de l'Ukraine[/size][/b]
Article de Agathe Perrier 6 juin 2025 latribune.fr
Alors que des délégations russe et ukrainienne se sont récemment retrouvées à Istanbul pour des discussions directes sur l'issue de la guerre, déclenchée par l'invasion russe en février 2022, Moscou chercherait dans l'ombre à avancer ses pions sur le terrain. C'est ce qu'a rapporté ce mercredi le colonel et chef adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne, Pavlo Palissa, lors d'une visite à Washington, aux États-Unis.
Selon ce haut responsable, la Russie aurait pour objectif de s'emparer d'ici fin septembre de l'entièreté des régions orientales de Donetsk et de Louhansk, que les forces russes occupent et dont elles revendiquent l'annexion. D'ici la fin de l'année, la Russie souhaiterait en outre établir une zone tampon frontalière.
« Ils ont même des projets pour 2026. Le projet pour l'an prochain consiste à occuper toute la partie de l'Ukraine qui est située sur la rive gauche du fleuve Dniepr », qui traverse la capitale Kiev et se jette dans la mer Noire, a ajouté Pavlo Palissa.
Moscou chercherait aussi à occuper les régions méridionales d'Odessa et de Mykolaïv. Ce, afin de « couper l'accès de l'Ukraine à la mer Noire », a assuré le haut responsable, sans préciser les sources de ces affirmations.
80 % des exportations ukrainiennes
La mer Noire constitue une zone cruciale pour l'Ukraine, d'un point de vue autant militaire qu'économique. C'est ainsi une voie majeure pour le transport de céréales vers les pays du Sud, ceux d'Afrique et du Moyen-Orient. La dépendance de Kiev à l'égard de la mer Noire est d'autant plus grande que le pays « ne dispose pas d'autres accès à la mer et le transport de céréales par voie terrestre s'avère plus complexe », rappelle un avant-projet de l'Otan publié en avril.
Les céréales font partie des piliers du commerce de l'Ukraine. Le pays, qui possède certaines des terres les plus fertiles de la planète, est l'un des plus grands exportateurs de produits agricoles au monde, selon le Conseil de l'Union européenne. C'est ainsi le plus gros exportateur d'huile de tournesol (50 % des exportations mondiales), le troisième pour l'orge (18 %), le quatrième pour le maïs (16 %) et le cinquième pour le blé (12 %).
Si les exportations ukrainiennes ont été un temps interrompues au début de la guerre en raison de l'assaut russe, elles ont depuis pu reprendre. L'Ukraine « a retrouvé quasiment sa normalité d'avant 2022 », affirmait en mars dernier Sébastien Abis, directeur du Club Déméter et chercheur associé à l'Iris, sur BFM Business. Grâce au maintien d'un itinéraire de navigation qui longe les pays européens de la mer Noire, tels que la Roumanie et la Bulgarie. Le trajet est plus long que celui pris par le passé, mais il a l'avantage de tenir les bateaux de marchandises loin des navires de guerre russes, postés à l'est de ces eaux.
Plus de 80% des exportations ukrainiennes de céréales transitent aujourd'hui par ce corridor, selon l'expert. Quand, avant la guerre, environ 90 % des exportations agricoles de l'Ukraine se faisaient par voie maritime, d'après le Conseil de l'UE.
[b]Une zone convoitée de longue date[/b]
Si les velléités russes ont de quoi inquiéter, ce n'est toutefois pas la première fois que la Russie les nourrit. Dès le début de l'offensive en Ukraine, la flotte russe a tenté de paralyser les ports ukrainiens. Depuis, elle bombarde régulièrement infrastructures portuaires et bateaux ukrainiens à quai.
Kiev ne s'est pas laissé abattre. Le pays, qui n'est pourtant pas une puissance navale, a remporté des succès en mer ces trois dernières années. Ses attaques de drones et de missiles ont infligé des pertes importantes aux bâtiments de guerre russes et les ont, jusqu'à présent, forcé à rester dans la partie orientale de la mer Noire.
Ces eaux sont en tout cas au centre des négociations entre l'Ukraine et la Russie. Les deux pays avaient d'ailleurs accepté le 25 mars d'y cesser les hostilités. Reste qu'un accord de trêve tarde à être trouvé, les exigences de chaque camp, sur le fond, semblant toujours aussi inconciliables.
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