Yémen. Le transfert d’un million de barils d’un pétrolier abandonné est terminé, annonce l’Onu
Le pétrole contenu sur le FSO Safer (à gauche) est transféré sur le navire Nautica, en mer Rouge au Yémen, le 25 juillet 2023.
L’ONU a annoncé vendredi 11 août avoir terminé le transfert de plus d’un million de barils de pétrole contenus dans un vieux navire abandonné au large du Yémen, dans le cadre d’une opération visant à éviter une gigantesque marée noire en mer Rouge.
L’organisation internationale a annoncé, vendredi 11 août 2023, la fin d’une vaste opération de transfert « d’un million de barils de pétrole » depuis le FSO Safer, un pétrolier situé au large du port yéménite de Hodeïda et abandonné depuis le début de la guerre civile yéménite en 2015.
Vieux de 47 ans, le FSO Safer a été qualifié de « bombe à retardement ». Le navire n’avait pas été entretenu en huit ans de guerre entre les rebelles Houthis, proches de l’Iran, et le gouvernement soutenu par l’Arabie saoudite.
L’état dégradé et fragilisé de la coque inquiétait. Le navire contenait une quantité importante de pétrole et aurait pu « créer la cinquième marée noire la plus importante de l’Histoire ».
Une opération risquée
« Le transfert de pétrole du FSO Safer au navire de remplacement s’est achevé aujourd’hui en toute sécurité, évitant ainsi ce qui aurait pu être une catastrophe environnementale et humanitaire monumentale », a déclaré l’Onu dans un communiqué.
L’opération a débutée le 25 juillet 2023. Pour procéder à l’évacuation du pétrole, l’Onu a dépêché un autre navire, le Nautica, acheté par l’Onu en mars 2023. Il s’agit de l’étape « essentielle » de l’opération de sauvetage menée sur le pétrolier FSO Safer, a précisé à l’AFP Achim Steiner, chef du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).
Selon lui, ce succès « élimine la menace imminente et immédiate qui était devenue le centre d’attention du monde entier : un pétrolier qui pourrait se briser ou exploser dans la mer Rouge ».
D’après l’Onu, une marée noire aurait dévasté en plus des côtés d’un pays en guerre, toute une biodiversité marine, les « récifs vierges, les mangroves côtières et d’autres formes de vie marine à travers la mer rouge ». Cette catastrophe aurait eu un impact humanitaire considérable, privant « le Yémen de nourriture, de carburant et d’autres fournitures vitales ». Une telle catastrophe aurait aussi perturbé le trafic maritime international entre le détroit de Bab al-Mandeb et le canal de Suez, qui mène à la Méditerranée.
Au total, l’Onu a chiffré l’opération à 143 millions de dollars, une goutte d’eau comparée aux coûts de nettoyage estimés à 20 milliards de dollars qui auraient dû être déboursés
Le navire constitue encore un risque pour l’environnement
L’ONU avait prévenu toutefois que, même débarrassé de sa cargaison de pétrole, le navire, qui risque toujours de se briser, « constituera une menace […] pour l’environnement », en raison de résidus de pétrole.
La prochaine étape du sauvetage consistera à nettoyer les réservoirs du Safer et à le préparer pour le remorquage et la démolition, opération qui devrait prendre « entre deux et trois semaines », souligne Achim Steiner.
Il manque encore environ 20 millions de dollars à Onu pour terminer cette opération. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a exhorté vendredi la communauté internationale et le secteur privé à intervenir pour « terminer le travail et s’attaquer à toutes les menaces environnementales restantes ».