par dysgraphik » 29 oct. 2024, 16:16
Vu que le net zéro est à 2 tonnes de CO2/terrien et par an, et que le bilan d'un sud-soudanais est à environ 160 kg CO2 par an, il n'y a pas besoin d'arriver à de telles extrémités que de réduire la consommation de tous les terriens au niveau actuel du sud-soudan.
On pourrait se permettre de multiplier la consommation de fossiles du sud-soudan par 10, (et diminuer celle des pays riches par 5) tout en restant dans les limites planétaires.
Et tout le monde en profiterais, y compris les sud-soudanais qui verrait leur pays toujours habitable pour leurs petits-enfants. Il faut garder en tête que le sud soudan fait partie des zones qui seront totalement inhabitables à terme à cause de la chaleur humide dans la plupart des scenarios au delà du RCP4.5
Pour ce qui est de l'argument que sans fossiles on ne fait pas d'aide humanitaire internationale, c'est parfaitement entendable, mais avec quelques nuances lorsqu'on fait le calcul: MSF envoie effectivement un peu de personnel international, et le bilan carbone de ces mouvements, bien que correctement monitoré n'est effectivement pas très bon (avion pour la plupart des mouvement d'entrée sortie). Mais celà ne représente moins de 16% des émissions des opérations humanitaires. Heureusement on se repose surtout sur du personnel local et du transport lent (bateau quand c'est possible) pour le cargo. On sait quand même faire beaucoup de chose avec peu de fossile (j'ai équipé par exemple récemment toute une mission de nutrition à Madagascar avec très peu de carburant : un max de solaire, un minimum de mini-groupes élèctrogene, du portage à pied et quelques motos). En tout cas le bilan carbone de MSF est bien suivi et est en diminution (en moyenne -4%/an depuis 2019, à périmètre globalement inchangé).
Le bilan pour les opérations de MSF france (centre operationel Paris) : 92000 T CO2 en 2019 qui se répartissaient essentiellement en :
Les déplacements (20 600 tCO2e, 22% de l’empreinte totale), dont les 2/3 des émissions sont liés aux trajets en avion de notre personnel, le reste étant surtout les véhicules sur le terrain.
Les consommations énergétiques (14 700 tCO2e, 16% du total), 59% des émissions provenant des générateurs (usage en forte diminution), 6% de nos installations de chauffage et 35% de l’achat local d’électricité.
Le transport de fret (11 300 tCO2e, 12% du total), dont les émissions proviennent de manière écrasante du fret aérien (84%), même si sa part dans le tonnage de nos expéditions est bien plus faible que celle du fret maritime et routier. La aussi en forte diminution.
Le traitement des déchets (2 300 tCO2e, 2,5% du total), principalement lors de l’incinération des déchets des activités médicales (on peut le faire à l'arrache, mais le mieux c'est quand même d'incinérer proprement et ce necessite du diesel).
Les émissions dites fugitives (1 400 tCO2e, 1,6% du total), issues des fuites des gaz utilisés dans nos congélateurs, réfrigérateurs et systèmes de climatisation, ainsi que de certains gaz anesthésiants (isoflurane, sévoflurane).
Mais surtout, il y a l’ensemble des émissions indirectes liées à l’achat des produits et des services nécessaires à faire fonctionner l'organisation, des médicaments aux stylos en passant par les ordinateurs. En effet, la production de ces biens ou la réalisation de ces services émet nécessairement du CO2. Cela représente en tout 41 600 tCO2e, soit 45% du total. Surtout des médicaments et des dispositifs médicaux.
Par patient celà ne représente pas grand chose : on a eut 840000 patient hospitalisés et environ 10 millions de consultations cette même année. Donc si on compte bien ça fait 58kg CO2 par hospitalisation et 4,6kg de CO2 par consultations externes. Pas grand chose, même par rapport au bilan CO2 d'un sud-soudanais, finalement.
Vu que le net zéro est à 2 tonnes de CO2/terrien et par an, et que le bilan d'un sud-soudanais est à environ 160 kg CO2 par an, il n'y a pas besoin d'arriver à de telles extrémités que de réduire la consommation de tous les terriens au niveau actuel du sud-soudan.
On pourrait se permettre de multiplier la consommation de fossiles du sud-soudan par 10, (et diminuer celle des pays riches par 5) tout en restant dans les limites planétaires.
Et tout le monde en profiterais, y compris les sud-soudanais qui verrait leur pays toujours habitable pour leurs petits-enfants. Il faut garder en tête que le sud soudan fait partie des zones qui seront totalement inhabitables à terme à cause de la chaleur humide dans la plupart des scenarios au delà du RCP4.5
Pour ce qui est de l'argument que sans fossiles on ne fait pas d'aide humanitaire internationale, c'est parfaitement entendable, mais avec quelques nuances lorsqu'on fait le calcul: MSF envoie effectivement un peu de personnel international, et le bilan carbone de ces mouvements, bien que correctement monitoré n'est effectivement pas très bon (avion pour la plupart des mouvement d'entrée sortie). Mais celà ne représente moins de 16% des émissions des opérations humanitaires. Heureusement on se repose surtout sur du personnel local et du transport lent (bateau quand c'est possible) pour le cargo. On sait quand même faire beaucoup de chose avec peu de fossile (j'ai équipé par exemple récemment toute une mission de nutrition à Madagascar avec très peu de carburant : un max de solaire, un minimum de mini-groupes élèctrogene, du portage à pied et quelques motos). En tout cas le bilan carbone de MSF est bien suivi et est en diminution (en moyenne -4%/an depuis 2019, à périmètre globalement inchangé).
Le bilan pour les opérations de MSF france (centre operationel Paris) : 92000 T CO2 en 2019 qui se répartissaient essentiellement en :
Les déplacements (20 600 tCO2e, 22% de l’empreinte totale), dont les 2/3 des émissions sont liés aux trajets en avion de notre personnel, le reste étant surtout les véhicules sur le terrain.
Les consommations énergétiques (14 700 tCO2e, 16% du total), 59% des émissions provenant des générateurs (usage en forte diminution), 6% de nos installations de chauffage et 35% de l’achat local d’électricité.
Le transport de fret (11 300 tCO2e, 12% du total), dont les émissions proviennent de manière écrasante du fret aérien (84%), même si sa part dans le tonnage de nos expéditions est bien plus faible que celle du fret maritime et routier. La aussi en forte diminution.
Le traitement des déchets (2 300 tCO2e, 2,5% du total), principalement lors de l’incinération des déchets des activités médicales (on peut le faire à l'arrache, mais le mieux c'est quand même d'incinérer proprement et ce necessite du diesel).
Les émissions dites fugitives (1 400 tCO2e, 1,6% du total), issues des fuites des gaz utilisés dans nos congélateurs, réfrigérateurs et systèmes de climatisation, ainsi que de certains gaz anesthésiants (isoflurane, sévoflurane).
Mais surtout, il y a l’ensemble des émissions indirectes liées à l’achat des produits et des services nécessaires à faire fonctionner l'organisation, des médicaments aux stylos en passant par les ordinateurs. En effet, la production de ces biens ou la réalisation de ces services émet nécessairement du CO2. Cela représente en tout 41 600 tCO2e, soit 45% du total. Surtout des médicaments et des dispositifs médicaux.
Par patient celà ne représente pas grand chose : on a eut 840000 patient hospitalisés et environ 10 millions de consultations cette même année. Donc si on compte bien ça fait 58kg CO2 par hospitalisation et 4,6kg de CO2 par consultations externes. Pas grand chose, même par rapport au bilan CO2 d'un sud-soudanais, finalement.