Soudan (Nord et Sud)

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Re: Soudan (Nord et Sud)

par energy_isere » 20 mars 2025, 23:03

La bataille de Khartoum a dévasté la plus grande raffinerie du Soudan

AFP le 20 mars 2025

Les réservoirs de pétrole de la grande raffinerie du Soudan naguère d'un blanc immaculé sont aujourd'hui noirs comme du charbon, dévastés par les incendies et destructions de la guerre depuis près de deux ans entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Construite dans les années 2000 par le gouvernement soudanais et une compagnie chinoise pour un montant de 2,7 milliards de dollars, la raffinerie d'Al-Jaili, située à 70 km au nord de Khartoum, est aujourd'hui un immense corps inanimé.

A l'intérieur, les carcasses d'imposants réservoirs de stockage sont couvertes de suie, le sol est jonché de tuyaux tordus et des flaques de pétrole et d'eau sombre maculent le sol, tandis que les arbres qui bordaient l'installation se sont recroquevillés sous la chaleur.

Les salles de contrôle, où les ingénieurs supervisaient alors les opérations, sont hors d'usage.

Ce complexe était devenu un enjeu stratégique dès le début du conflit sans merci qui oppose depuis le 15 avril 2023 le commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhane, à son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des FSR.

D'abord tombé aux mains des paramilitaires, il a été repris par l'armée en janvier dernier à l'issue d'une violente bataille.

"Des unités ont été complètement détruites et d'autres sections doivent être entièrement remplacées", se lamente devant l'AFP Sirajuddin Muhammad, directeur adjoint de la raffinerie et responsable de la maintenance, en montrant des équipements hors service.

Le complexe pouvait raffiner 100.000 barils jour du pétrole extrait au Soudan du Sud, selon le responsable. Sa fermeture a aggravé la crise économique des deux pays.

"La raffinerie était cruciale pour le Soudan, car elle couvrait 50% des besoins en essence du pays, 40% de ses besoins en diesel et 50% de ses besoins en gaz à usage domestique", a déclaré à l'AFP l'économiste Khalid el-Tigani.

"Avec sa fermeture, le Soudan a été contraint de compter sur les importations pour combler le déficit, le carburant étant désormais acheté par le secteur privé à l'aide de devises étrangères", ajoute-t-il.

- En ruines -

La raffinerie d'Al-Jaili a été l'enjeu d'une féroce bataille, et en janvier, elle a été incendiée. Chacun des deux camps se rejette la responsabilité.

L'armée a accusé les FSR de l'avoir délibérément incendiée dans "une tentative désespérée de destruction des infrastructures du pays". Pour sa part, les paramilitaires affirment que les installations ont été touchéés par des "barils d'explosifs", largués depuis des avions militaires.

Des images satellite, vues par l'AFP, montraient d'épais panaches de fumée s'élevant de la raffinerie lors de l'attaque du 23 janvier.

Une équipe de l'AFP s'est rendue mardi sur place sous escorte militaire, traversant des kilomètres de quartiers abandonnés et de véhicules détruits. L'atmosphère y est saturée par l'odeur âcre du pétrole brûlé.

Les destructions sont estimées à 1,3 milliard de dollars, selon son directeur adjoint. Pékin conserve toujours une participation de 10%, tandis que le gouvernement soudanais contrôle le reste.

La reprise des activités est un défi de taille. "Certaines pièces doivent être fabriquées dans leur pays d'origine et c'est donc la Chine qui détermine le calendrier des réparations auquel il faut ajouter les délais de livraison", explique M. Muhammad.

Un ingénieur de la raffinerie, s'exprimant sous couvert d'anonymat car il n'était pas autorisé à commenter, a déclaré à l'AFP que si "le Soudan recevait les financements nécessaires, il faudrait encore au moins trois ans pour que l'usine reprenne ses activités".

Or le pays connaît une sévère crise économique. Les combats ont décimé les infrastructures et le dollar s'échange à 2.400 livres contre 600 avant la guerre.

- Industrie pétrolière en faillite -

Après la sécession du pays en 2011, les trois quarts des réserves se sont retrouvée au Soudan du Sud, mais en raison de l'enclavement de ce nouveau pays créé en 2011, le pétrole est transporté par des oléoducs traversant le Soudan, avant d'être expédié via Port-Soudan.

En contrepartie, Khartoum perçoit des droits de transit, une source de revenus essentielle que la guerre a mise en péril.

En février 2024, un oléoduc essentiel reliant le Soudan du Sud au Soudan a été rompu à la suite d'affrontements entre l'armée soudanaise et les RSF.

Les exportations ont été interrompues pendant près d'un an, pour ne reprendre qu'en janvier 2025", dit M. el-Tigani: "Pourtant, c'est le Soudan qui a été le plus durement touché économiquement".
https://www.connaissancedesenergies.org ... dan-250320

Re: Soudan (Nord et Sud)

par GillesH38 » 17 févr. 2025, 06:45

Un reportage du Telegraph dans les montagnes de Nuba au Soudan, ou des millions de personnes sont frappées par la famine dans l'indifférence quasi générale...Pour le coup, les images de la population ressemblent vraiment à une population souffrant de la faim , pas à celles d'enfants souffrants de cancer sur des lits médicalisés.

https://www.telegraph.co.uk/global-heal ... -conflict/

Re: Soudan (Nord et Sud)

par energy_isere » 23 janv. 2025, 23:03

Soudan: l'armée et les paramilitaires s'accusent d'avoir incendié une raffinerie

AFP le 23 janvier 2025

L'armée soudanaise et ses rivaux se sont accusés mutuellement jeudi d'avoir mis le feu à une importante raffinerie de pétrole, à 71 kilomètres au nord de la capitale Khartoum.

Dans un communiqué, l'armée a affirmé que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) "l'avaient fait délibérément dans une "tentative désespérée" de détruire les infrastructures du Soudan après avoir échoué à prendre le contrôle des "ressources et du pays".

Des témoins ont indiqué avoir vu d'épais panaches de fumée recouvrir la zone autour de la raffinerie, considérée comme l'une des plus grandes installations pétrolières du Soudan.

Les FSR ont cependant imputé la responsabilité de ces destructions à l'armée, l'accusant d'avoir ciblé la raffinerie avec des bombes-barils lors de frappes aériennes dans la matinée.

Elles ont qualifié l'attaque de "crime de guerre" qui, s'inscrit, selon elles, dans une série de violations qu'elles accusent l'armée d'avoir commises depuis le début de la guerre.

L'attaque présumée intervient alors que les affrontements entre l'armée et les FSR se sont intensifiés à Khartoum cette semaine.

Une source militaire a déclaré mardi à l'AFP que l'armée avançait vers Khartoum-Nord (Bahri), au nord de la capitale, après des jours d'opérations militaires visant à déloger les FSR des positions fortifiées de la ville.

Cette avancée fait suite à la reprise récente par l'armée de Wad Madani, capitale de l'État d'Al-Jazira et position agricole vitale du centre du Soudan, après plus d'un an de contrôle des FSR.

Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions de personnes et créé la "plus grande crise humanitaire jamais enregistrée", selon l'International Rescue Committee.

Alors que les FSR contrôlent toujours une grande partie de la région occidentale du Darfour et certaines parties du Kordofan au sud, l'armée a consolidé son emprise sur le nord et l'est.

Le Grand Khartoum, la capitale, reste divisé, les deux camps étant engagés dans une lutte prolongée pour la domination.
https://www.connaissancedesenergies.org ... rie-250123

Re: Soudan (Nord et Sud)

par energy_isere » 07 janv. 2025, 18:39

suite du post au dessus.
Le Soudan du Sud devrait relancer sa production de pétrole ce 8 janvier

AFP le 07 janvier 2025

Le Soudan du Sud a annoncé mardi la relance dès demain de sa production de pétrole, près d'un an après la rupture de l'oléoduc permettant son exportation au Soudan en guerre.

Rupture d'un oléoduc stratégique en février 2024

Alors que le pétrole représente environ 90% des exportations de ce pays enclavé, cette avarie a accru la crise qui sévissait déjà, entraînant un bond de l'inflation et l'effondrement de la monnaie locale, la livre soudanaise, face au dollar.

La reprise concerne la production dans les blocs 3 et 7 opérés par la Dar Petroleum Operating County (DPOC), une des entreprises qui gère, au sein d'un consortium, le champs pétrolier du Soudan du Sud.

"Le jour J que nous attendons est demain, le 8 janvier 2025", a déclaré le ministre du Pétrole Puot Kang Chol, ajoutant que son ministère "ordonnait au DPOC (...) de se lancer immédiatement dans la reprise sans aucun délai". Le groupe n'a pas confirmé l'information.

Le Soudan avait déclaré un cas de "force majeure" après la rupture de l'oléoduc stratégique en février dernier dans une "zone d'opération militaire" l'empêchant de remplir ses obligations "de livrer du pétrole brut dans et via" l'oléoduc.

Un objectif de production de 90 000 barils par jour au 1er semestre

Le "cas de force majeure" a été officiellement levé par le gouvernement soudanais par une lettre datée du 4 janvier 2025, a précisé M. Chol, lors d'une conférence de presse à Juba qui suit des mois de négociations impliquant le Soudan du Sud, le Soudan et les entreprises partenaires.

Le responsable a souligné que la reprise sera un processus progressif avec un objectif de 90 000 barils par jour pour les six premiers mois. Avant l'interruption, la production dépassait les 150 000 barils de brut par jour, selon la revue statistique BP de l'énergie mondiale (BP Statistical Review of World Energy).

"Nous pensons qu'avec la reprise de demain, les ressources seront de nouveau disponibles", a déclaré M. Chol, soulignant l'impact significatif de la fermeture sur l'économie du Soudan du Sud, notant que la DPOC contribue à plus de 70% de la production pétrolière du pays.

Dans ce pays d'environ 12 millions d'habitants dont la majorité vit sous le seuil de pauvreté, la manne pétrolière est très largement détournée à des fins politiques et d'enrichissement dans ce pays classé parmi les plus touchés par la corruption par l'ONG Transparency International (177e sur 180).

En proclamant son indépendance le 9 juillet 2011, après des décennies de conflit avec Khartoum, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession. Mais, enclavé, il continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ier-250107

Re: Soudan (Nord et Sud)

par energy_isere » 31 déc. 2024, 21:57

Le Soudan du Sud prévoit de relancer sa production de pétrole

AFP le 31 décembre 2024

Le Soudan du Sud prévoit de relancer sa production pétrole interrompue après la rupture de l'oléoduc permettant son exportation au Soudan en guerre, selon des documents consultés par l'AFP mardi.

"Le ministère du Pétrole déclare par la présente que le 30 décembre 2024 marquera la relance officielle des opérations de production dans les blocs 3 et 7", affirme le directeur général de l'Autorité pétrolière, Kon John Akot, dans une lettre datée du 19 décembre que l'AFP a pu consulter.

La lettre est adressée au président de Dar Petroleum Operating County (DPOC), une des entreprises qui gère, au sein d'un consortium, le champs pétrolier du Soudan du Sud. Elle demande au groupe de faire connaître "rapidement ses plans de reprise de la production".

Cet oléoduc, crucial pour le transport du pétrole brut vers l'étranger, a été endommagé en février dernier.

Alors que le pétrole représente environ 90% des exportations de ce pays enclavé, cette avarie a accru la crise qui sévissait déjà, entraînant un bond de l'inflation et l'effondrement de la monnaie locale, la livre soudanaise, face au dollar.

Dans ce pays d'environ 12 millions d'habitants dont la majorité vit sous le seuil de pauvreté, la manne pétrolière est très largement détournée à des fins politiques et d'enrichissement dans ce pays classé parmi les plus touchés par la corruption par l'ONG Transparency International (177e sur 180).

L'AFP n'a pas été en mesure de vérifier de façon indépendante si la production avait redémarré.

Dans une lettre datée du 23 décembre, adressée à d'autres membres du consortium, DPOC affirme toutefois qu'il reste un certain nombre de questions en suspens avant que la production puisse reprendre. "Des discussions supplémentaires" sont nécessaires, ajoute le document.

"Une fois ces problèmes résolus de manière satisfaisante, une décision finale concernant la date de lancement de la reprise pourra être déterminée et approuvée", poursuit la lettre.

En proclamant son indépendance le 9 juillet 2011, après des décennies de conflit avec Khartoum, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession. Mais, enclavé, il continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Avant l'interruption, la production dépassait les 150.000 barils de brut par jour, selon la revue statistique BP de l'énergie mondiale (BP Statistical Review of World Energy).
https://www.connaissancedesenergies.org ... ole-241231

Re: Soudan (Nord et Sud)

par energy_isere » 21 déc. 2024, 12:13

Soudan du Sud: plan annoncé pour une 2ème raffinerie pétrolière dans l’État d’Unity

Agence Ecofin 16 dec 2024

Le Soudan du Sud ne dispose que d’une seule raffinerie de pétrole brut à savoir celle de Bentiu dans l’Etat d’Unity, pour laquelle le gouvernement a annoncé fin avril 6 mois de travaux de réhabilitation.

Au Soudan du Sud, une 2ème raffinerie de pétrole sera construite à Tharjiath dans l’État d’Unity pour suppléer l’unique raffinerie pétrolière du pays installée dans le même État. C’est ce qu’il ressort d’une information relayée vendredi 13 décembre à l’issue de conseil des ministres.

S’exprimant sur le sujet, Michael Makuei Lueth (photo), le ministre sud-soudanais de l’Information a expliqué les raisons qui motivent cette décision du gouvernement alors que ce dernier avait déjà annoncé des plans de réhabilitation de la raffinerie existante de Bentiu.

« Comme vous le savez très bien, il existe déjà une raffinerie sur place, mais elle est petite et ne répond pas à une grande demande. Il est donc proposé de construire une nouvelle raffinerie, dont la valeur sera estimée à 3 milliards de dollars », a déclaré le responsable.

Ce dernier ne précise pas selon quels mécanismes ce financement sera mobilisé. Cependant, il a laissé entendre que l’infrastructure projetée « sera détenue à 30 % par [la société publique du pétrole, Ndlr] Nilepet et à 70 % par une autre société appelée Quad Layer Holdings ».

Le Soudan du Sud table ainsi sur ce partenariat public-privé pour répondre aux besoins en carburant du pays, surmonter les limites de sa raffinerie existante et à terme, sortir de la dépendance à l’égard des importations de produits pétroliers.

Selon l’Observatoire de la complexité économique, le pays a en effet importé pour 14 millions de dollars de produits pétroliers en 2022 essentiellement du Kenya (7,19 millions de dollars) et des Émirats arabes unis (6,51 millions de dollars). Pour le moment, les questions concernant le calendrier de son installation, la faisabilité du projet et la capacité opérationnelle de l’infrastructure doivent encore être clarifiées.
https://www.agenceecofin.com/actualites ... at-d-unity

Re: Soudan (Nord et Sud)

par energy_isere » 09 nov. 2024, 19:17

L'Ethiopie va prêter 738 millions $ au Soudan du Sud pour une route transnationale

Agence Ecofin 07 nov 2024

Le projet de transnationale Ethiopie - Soudan du Sud vise à améliorer l’interconnexion entre les 2 pays, de quoi sécuriser l’approvisionnement en pétrole de l’Ethiopie et ouvrir un accès au port de Djibouti à un Soudan du Sud qui cherche à diversifier ses canaux d’approvisionnement et d’exportation.

Le Parlement éthiopien a récemment approuvé un accord de prêt de 738,2 millions USD en faveur du Soudan du Sud pour la construction d’une route transfrontalière de 220 km reliant les 2 pays. Le projet vise à améliorer la connexion et intensifier le commerce entre les 2 pays, offrant au Soudan du Sud un accès aisé au port de Djibouti via le territoire éthiopien.

L’infrastructure devrait aussi simplifier l’approvisionnement en pétrole de l’Ethiopie et diversifier les canaux d’exportation de pétrole, de gaz et de productions agricoles du Soudan du Sud, dans un contexte où la République du Soudan qui lui sert traditionnellement de relais logistique, est confrontée à des défis sécuritaires qui perturbent les flux de fret.

Avant l’accord signé en octobre 2024 pour la reprise des expéditions, les exportations du pétrole sud-soudanais via les ports de son voisin du nord avaient été interrompues, ce qui a beaucoup affecté l’économie nationale fortement dépendante des revenus du brut.

Selon la presse locale, le remboursement de ce prêt doit se faire en espèces ou en pétrole brut.
https://www.agenceecofin.com/actualites ... snationale

Re: Soudan (Nord et Sud)

par GillesH38 » 29 oct. 2024, 17:51

évidemment que les gens n'étaient pas toujours en guerre au Moyen Age. Mais ils étaient toujours pauvres. Et je ne parlais pas de la guerre mais de la façon dont on peut se protéger des inondations. C'est évident qu'elles étaient et sont encore bien plus meurtrières dans les pays pauvres sans fossiles (au Moyen Age ou dans les pays les plus pauvres) que dans les pays industrialisés, pour des raisons évidentes à comprendre.

Re: Soudan (Nord et Sud)

par nemo » 29 oct. 2024, 17:25

dysgraphik a écrit :
29 oct. 2024, 16:16
Vu que le net zéro est à 2 tonnes de CO2/terrien et par an, et que le bilan d'un sud-soudanais est à environ 160 kg CO2 par an, il n'y a pas besoin d'arriver à de telles extrémités que de réduire la consommation de tous les terriens au niveau actuel du sud-soudan.

On pourrait se permettre de multiplier la consommation de fossiles du sud-soudan par 10, (et diminuer celle des pays riches par 5) tout en restant dans les limites planétaires.
Encore une fois le problème soudanais n'a rien à voir avec un manque de fossile. Poser la question en ces termes c'est ne pas parler de la guerre, de l'absence d'infrastructure, des inégalités des échanges tout ce qui explique réellement la situation du pays. Dire que le pays aurait bien besoin d'utiliser davantage d'énergie dans divers domaine explique pas pourquoi cela ne se fait pas. Et les raisons pour lesquelles cela ne se fait pas n'ont rien à voir avec une pénurie. Les causes étant ailleurs utiliser la situation de ces pays pour illustrer une situation sans fossile est simplement stupide.

Re: Soudan (Nord et Sud)

par GillesH38 » 29 oct. 2024, 16:29

dysgraphik a écrit :
29 oct. 2024, 16:16
Vu que le net zéro est à 2 tonnes de CO2/terrien et par an,
pas du tout, le net zéro est à zéro.

Re: Soudan (Nord et Sud)

par dysgraphik » 29 oct. 2024, 16:16

Vu que le net zéro est à 2 tonnes de CO2/terrien et par an, et que le bilan d'un sud-soudanais est à environ 160 kg CO2 par an, il n'y a pas besoin d'arriver à de telles extrémités que de réduire la consommation de tous les terriens au niveau actuel du sud-soudan.

On pourrait se permettre de multiplier la consommation de fossiles du sud-soudan par 10, (et diminuer celle des pays riches par 5) tout en restant dans les limites planétaires.

Et tout le monde en profiterais, y compris les sud-soudanais qui verrait leur pays toujours habitable pour leurs petits-enfants. Il faut garder en tête que le sud soudan fait partie des zones qui seront totalement inhabitables à terme à cause de la chaleur humide dans la plupart des scenarios au delà du RCP4.5

Pour ce qui est de l'argument que sans fossiles on ne fait pas d'aide humanitaire internationale, c'est parfaitement entendable, mais avec quelques nuances lorsqu'on fait le calcul: MSF envoie effectivement un peu de personnel international, et le bilan carbone de ces mouvements, bien que correctement monitoré n'est effectivement pas très bon (avion pour la plupart des mouvement d'entrée sortie). Mais celà ne représente moins de 16% des émissions des opérations humanitaires. Heureusement on se repose surtout sur du personnel local et du transport lent (bateau quand c'est possible) pour le cargo. On sait quand même faire beaucoup de chose avec peu de fossile (j'ai équipé par exemple récemment toute une mission de nutrition à Madagascar avec très peu de carburant : un max de solaire, un minimum de mini-groupes élèctrogene, du portage à pied et quelques motos). En tout cas le bilan carbone de MSF est bien suivi et est en diminution (en moyenne -4%/an depuis 2019, à périmètre globalement inchangé).

Le bilan pour les opérations de MSF france (centre operationel Paris) : 92000 T CO2 en 2019 qui se répartissaient essentiellement en :

Les déplacements (20 600 tCO2e, 22% de l’empreinte totale), dont les 2/3 des émissions sont liés aux trajets en avion de notre personnel, le reste étant surtout les véhicules sur le terrain.

Les consommations énergétiques (14 700 tCO2e, 16% du total), 59% des émissions provenant des générateurs (usage en forte diminution), 6% de nos installations de chauffage et 35% de l’achat local d’électricité.

Le transport de fret (11 300 tCO2e, 12% du total), dont les émissions proviennent de manière écrasante du fret aérien (84%), même si sa part dans le tonnage de nos expéditions est bien plus faible que celle du fret maritime et routier. La aussi en forte diminution.

Le traitement des déchets (2 300 tCO2e, 2,5% du total), principalement lors de l’incinération des déchets des activités médicales (on peut le faire à l'arrache, mais le mieux c'est quand même d'incinérer proprement et ce necessite du diesel).

Les émissions dites fugitives (1 400 tCO2e, 1,6% du total), issues des fuites des gaz utilisés dans nos congélateurs, réfrigérateurs et systèmes de climatisation, ainsi que de certains gaz anesthésiants (isoflurane, sévoflurane).

Mais surtout, il y a l’ensemble des émissions indirectes liées à l’achat des produits et des services nécessaires à faire fonctionner l'organisation, des médicaments aux stylos en passant par les ordinateurs. En effet, la production de ces biens ou la réalisation de ces services émet nécessairement du CO2. Cela représente en tout 41 600 tCO2e, soit 45% du total. Surtout des médicaments et des dispositifs médicaux.

Par patient celà ne représente pas grand chose : on a eut 840000 patient hospitalisés et environ 10 millions de consultations cette même année. Donc si on compte bien ça fait 58kg CO2 par hospitalisation et 4,6kg de CO2 par consultations externes. Pas grand chose, même par rapport au bilan CO2 d'un sud-soudanais, finalement.

Re: Soudan (Nord et Sud)

par GillesH38 » 29 oct. 2024, 14:23

Justement cela devrait montrer à quel point l'utilisation de pays comme celui là pour illustrer une situation sans fossiles est stupide. Les causes de la grande pauvreté et de la misère au Soudan n'ont strictement rien à voir avec un manque de fossile.
ah bon?
quels pays en bas de cette liste n'ont pas une grande pauvreté ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des ... r_habitant

Re: Soudan (Nord et Sud)

par nemo » 29 oct. 2024, 14:20

dysgraphik a écrit :
29 oct. 2024, 13:18

les emissions de CO2 par personne au soudan du sud sont restés entre 130 et 160kg/personne et par an depuis le début des années 2000. C'est dire qu'ils ne voient pas grand chose de la couleur du pétrole extrait chez eux...
Justement cela devrait montrer à quel point l'utilisation de pays comme celui là pour illustrer une situation sans fossiles est stupide. Les causes de la grande pauvreté et de la misère au Soudan n'ont strictement rien à voir avec un manque de fossile.

Re: Soudan (Nord et Sud)

par GillesH38 » 29 oct. 2024, 13:30

dysgraphik a écrit :
29 oct. 2024, 13:18
Effectivement je comprend mieux ton raisonnement. Celà supposerait que les soudanais du sud reçoivent une aide décente.
non pas du tout, ce que je dis c'est que supprimer les fossiles ramènerait en gros tout le monde au niveau du Soudan du Sud. Je n'ai pas du tout dit qu'ils avaient une aide décente. Mais bon si personne n'avait de fossiles, il n'y aurait de toutes façons aucune aide. Tu vas comment au Soudan du Sud si tu y vas ? je suppose, pas en traversant la Mediterranée en canot pneumatique ..(qui ont aussi besoin de fossiles pour fonctionner).

j'ai lu récemment le récit du voyage d'une ambassade d'Espagne en Iran pour aller voir Tamerlan, le voyage a duré deux ans aller ...

Re: Soudan (Nord et Sud)

par dysgraphik » 29 oct. 2024, 13:18

Effectivement je comprend mieux ton raisonnement. Celà supposerait que les soudanais du sud reçoivent une aide décente.

De mon point de vue, les financements des ""pays riches" pour l'aide au soudan (du sud) est quasiment insignifiante, (à l'exception de l'armement pour lequel il y a effectivement de l'argent, ce qui ne fait du bien à personne là bas). Les programmes de coopération gouvernementales sont au point mort ou indigents, les institutions internationales comme le PAM ou l'UNICEF ne font franchement pas grand chose. Les interventions de MSF sont sur base de fonds privés, et sont nécessairement limitées (à la fois par le budget mais aussi à cause de la situation sécuritaire), et ne peuvent remplacer un système de santé en faillite.

les emissions de CO2 par personne au soudan du sud sont restés entre 130 et 160kg/personne et par an depuis le début des années 2000. C'est dire qu'ils ne voient pas grand chose de la couleur du pétrole extrait chez eux...

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