par franck1968 » 20 sept. 2006, 21:22
La sécurisation des routes maritimes des matières premières :
Une nouvelle guerre froide se profile sur la maîtrise des ressources pétrolières et leur acheminement. Les Chinois parlent ouvertement du risque d'un blocus pétrolier américain en cas de conflit sur le « retour de Taiwan à la mère-patrie ». (SLOC : «Sea Lines of Communication»-, doctrine US et chinoise de «SLOC-security» en Asie)Dans cette perspective les efforts chinois tendent vers la constitution de points d'appuis terrestres chargés de protéger ses routes d'approvisionnement.
Le gros morceau est la construction du port de GWADAR, à l'Ouest du Pakistan, par les Chinois. Il est idéalement situé, à seulement 400 kilomètres du détroit d'Ormuz ! Ils ont financé 80 % des 248 millions de dollars de ce nouveau port en eau profonde « strictement commercial » et, malgré l'opposition de groupes de rebelles balouchis opposés au gouvernement de Karachi, malgré les enlèvements et les assassinats d'ingénieurs chinois, près de 500 Chinois ont été employés sur le chantier. Personne n'est dupe, ni à Washington ni à New Delhi et personne ne doute que le Président Pervez Musharraf a bien donné à Pékin l'autorisation d'escale de la marine de guerre chinoise.
Même sans présence évidente de bâtiments militaires, le port servira à observer le trafic pétrolier qui passe par cette région, et tous les mouvements militaires.Le Pentagone parle d'un collier de perles que la Chine assemble peu à peu dans l'Océan Indien, du Golfe Persique au Détroit de Malacca.
A Chittagong (Bengladesh), les Chinois ont obtenu des facilités pour leurs marines marchandes et militaires.
Pékin mène des négociations avec Phnom Penh pour la fourniture de patrouilleurs et la formation commune des équipages.
Mais c'est au Myanmar que la politique chinoise heurte le plus les intérêts américains : ils ont apporté une aide de plusieurs milliards de dollars à la junte birmane, créant de facto une alliance militaire. Dans cet Etat, que les Chinois ont de tout temps considéré comme vassal (comme toute l'Indochine, d'ailleurs), ils ont construit plusieurs ports. Une station d'écoute électronique a été construite sur l'île birmane de Great Coco Island et une petite base navale y est projetée, la jetée est déjà construite. De là, c'est tout le trafic maritime du détroit de Singapour, les activités maritimes indiennes, y compris leur zone d'essai de missiles de Chandipore, qui peuvent être efficacement surveillés.
De plus, une liaison routière et ferroviaire, doublée d'un pipeline de 1.200 km, reliera le littoral birman à la province chinoise du Yunan, donnant accès aux Chinois au Golfe du Bengale. Les travaux sont déjà en cours du coté chinois avec la construction d'une route entre Kunming, capitale du Yunan, et Shewli sur la frontière sino-birmane. Plus tard, cette route ira jusqu'à Sinkiang, au Myanmar, où un port fluvial permettra le transbordement sur des péniches sur le fleuve navigable Irrawady jusqu'au port de Yangon, au Sud de Sittwe. Une véritable révolution : l'accès direct de la Chine à l'Océan Indien, avec une menace de déstabilisation, les provinces agricoles de l'intérieur, jalouses de la prospérité des provinces littorales, pouvant se passer d'elles !
Le choix est judicieux car le Myanmar est placé à proximité du détroit de Malacca (détroit de Singapour), où transite 80 % du pétrole chinois (et aussi japonais !) et 56 % du total mondial des marchandises en vrac (charbon, minerais, pétrole ). Long de 1000 km et large, à sa partie la plus étroite de seulement 20 milles nautiques, le détroit est infesté de pirates, dont l'activité est en forte progression (400 marins tués en 2004). La Chine y a mené plusieurs exercices sous couvert de lutte antiterroriste.
En parallèle des projets birmans, la Chine s'intéresse activement, plus au Sud, à l'isthme de Kra, qui sépare la Thaïlande du Nord et du Sud. La construction du «canal de Panama asiatique» (48 km) permettrait de s'affranchir du détroit de Malacca. Il s'agit d'une idée ancienne (les premiers plans remontent au 16ème siècle), mais que la congestion et l'insécurité du détroit de Malacca remettent à l'ordre du jour. Le coût du projet est estimé entre 20 et 28 milliards de USD. Une mince affaire en regard de l'excédent commercial chinois de 100 milliards de USD en 2005, le triple de 2004 ! Dans l'attente de la réalisation de ce projet pharaonique, que les Américains, très liés à la Thaïlande, surveillent avec attention, des pipelines et des raffineries vont être construits (un appel d'offres pour une raffinerie de 700 millions USD est ouvert actuellement par la Thaïlande).
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Le canal est certainement envisagé les chinois mettent un systéme de transport temporaire en attendant le canal.
[quote][size=150][b]La sécurisation des routes maritimes des matières premières [/b][/size]:
Une nouvelle guerre froide se profile sur la maîtrise des ressources pétrolières et leur acheminement. [b]Les Chinois parlent ouvertement du risque d'un blocus pétrolier américain en cas de conflit sur le « retour de Taiwan à la mère-patrie ». (SLOC : «Sea Lines of Communication»-, doctrine US et chinoise de «SLOC-security» en Asie)[/b]Dans cette perspective les efforts chinois tendent vers la constitution de points d'appuis terrestres chargés de protéger ses routes d'approvisionnement.
[b]Le gros morceau est la construction du port de GWADAR, à l'Ouest du Pakistan, par les Chinois. Il est idéalement situé, à seulement 400 kilomètres du détroit d'Ormuz ! Ils ont financé 80 % des 248 millions de dollars de ce nouveau port en eau profonde « strictement commercial » et, malgré l'opposition de groupes de rebelles balouchis opposés au gouvernement de Karachi, malgré les enlèvements et les assassinats d'ingénieurs chinois, près de 500 Chinois ont été employés sur le chantier. [/b]Personne n'est dupe, ni à Washington ni à New Delhi et personne ne doute que le Président Pervez Musharraf a bien donné à Pékin l'autorisation d'escale de la marine de guerre chinoise.
Même sans présence évidente de bâtiments militaires, [b]le port servira à observer le trafic pétrolier qui passe par cette région, et tous les mouvements militaires.[/b]Le Pentagone parle d'un collier de perles que la Chine assemble peu à peu dans l'Océan Indien, du Golfe Persique au Détroit de Malacca.
[b]A Chittagong (Bengladesh), les Chinois ont obtenu des facilités pour leurs marines marchandes et militaires.[/b]
Pékin mène des négociations avec Phnom Penh pour la fourniture de patrouilleurs et la formation commune des équipages.
[b]Mais c'est au Myanmar que la politique chinoise heurte le plus les intérêts américains : ils ont apporté une aide de plusieurs milliards de dollars à la junte birmane, créant de facto une alliance militaire. Dans cet Etat, que les Chinois ont de tout temps considéré comme vassal (comme toute l'Indochine, d'ailleurs), ils ont construit plusieurs ports. Une station d'écoute électronique a été construite sur l'île birmane de Great Coco Island et une petite base navale y est projetée, la jetée est déjà construite. De là, c'est tout le trafic maritime du détroit de Singapour, les activités maritimes indiennes, y compris leur zone d'essai de missiles de Chandipore, qui peuvent être efficacement surveillés.
De plus, une liaison routière et ferroviaire, doublée d'un pipeline de 1.200 km, reliera le littoral birman à la province chinoise du Yunan, donnant accès aux Chinois au Golfe du Bengale. Les travaux sont déjà en cours du coté chinois avec la construction d'une route entre Kunming, capitale du Yunan, et Shewli sur la frontière sino-birmane. Plus tard, cette route ira jusqu'à Sinkiang, au Myanmar, où un port fluvial permettra le transbordement sur des péniches sur le fleuve navigable Irrawady jusqu'au port de Yangon, au Sud de Sittwe. Une véritable révolution : l'accès direct de la Chine à l'Océan Indien, avec une menace de déstabilisation, les provinces agricoles de l'intérieur, jalouses de la prospérité des provinces littorales, pouvant se passer d'elles !
[color=red]Le choix est judicieux car le Myanmar est placé à proximité du détroit de Malacca (détroit de Singapour), où transite 80 % du pétrole chinois (et aussi japonais !) et 56 % du total mondial des marchandises en vrac (charbon, minerais, pétrole ).[/color] Long de 1000 km et large, à sa partie la plus étroite de seulement 20 milles nautiques, le détroit est infesté de pirates, dont l'activité est en forte progression (400 marins tués en 2004). La Chine y a mené plusieurs exercices sous couvert de lutte antiterroriste.
[color=red]En parallèle des projets birmans, la Chine s'intéresse activement, plus au Sud, à l'isthme de Kra, qui sépare la Thaïlande du Nord et du Sud. La construction du «canal de Panama asiatique» (48 km) permettrait de s'affranchir du détroit de Malacca. Il s'agit d'une idée ancienne (les premiers plans remontent au 16ème siècle), mais que la congestion et l'insécurité du détroit de Malacca remettent à l'ordre du jour. Le coût du projet est estimé entre 20 et 28 milliards de USD. Une mince affaire en regard de l'excédent commercial chinois de 100 milliards de USD en 2005, le triple de 2004 ! [/color]Dans l'attente de la réalisation de ce projet pharaonique, que les Américains, très liés à la Thaïlande, surveillent avec attention, des pipelines et des raffineries vont être construits (un appel d'offres pour une raffinerie de 700 millions USD est ouvert actuellement par la Thaïlande).[/b][/quote]
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Le canal est certainement envisagé les chinois mettent un systéme de transport temporaire en attendant le canal.