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Ghana : la fin du torchage du gaz favorisera l’accès universel à l’électricité

Agence Ecofin 22 sept 2025

En 2023, le Ghana affichait un taux d’accès à l’électricité de 89,5 % de la population, selon la Banque mondiale. Bien que ce chiffre reflète des progrès significatifs depuis les années 1990, il reste en deçà de l’objectif d’accès universel fixé pour fin 2025.

Au Ghana, les autorités se sont engagées à mettre fin au torchage routinier du gaz naturel d’ici 2026. La décision relayée jeudi 18 septembre par la presse locale, est présentée comme une accélération par rapport aux échéances internationales.

Elle intervient alors que le pays continue de brûler une part importante de sa production. Selon le rapport annuel 2024 du Public Interest and Accountability Committee (PIAC), environ 28,5 milliards de pieds cubes standards de gaz naturel ont été torchés, soit 10,4 % des volumes extraits des champs Jubilee, TEN et Sankofa-Gye Nyame.

Cette situation découle de la difficulté de traiter et transporter tout le gaz produit. En effet, l’unité de traitement d’Atuabo affiche une capacité de 150 millions de pieds cubes par jour, alors que la production nationale dépasse en moyenne 760 millions de pieds cubes quotidiens.

Les opérateurs Tullow, Eni et Kosmos ont torché ainsi près de 33 millions de pieds cubes par jour en moyenne entre janvier et juillet 2024, alors que le gaz constitue un pilier de l’approvisionnement électrique du pays. La capacité électrique installée atteignait 5 260 MW en novembre 2024, selon l’Energy Commission, dont près des deux tiers issus de centrales thermiques au gaz.

L’objectif de mettre fin au torchage, combiné à la construction d’une seconde usine de traitement du gaz, vise à résoudre cette situation. Les chiffres de 2024 montrent que la fin du torchage passera par des investissements dans les infrastructures gazières et par une meilleure intégration du gaz associé dans le système énergétique national.

Ghana : la Tema Oil Refinery vise un redémarrage en octobre après 4 ans d’arrêt

Agence Ecofin24 sept 2025

La raffinerie de Tema, l’unique raffinerie du Ghana, est à l’arrêt depuis 2021 en raison de problèmes techniques et financiers. En mars 2023, son directeur général, Yussif Sulemana, avait indiqué qu’un investissement initial de 25 millions de dollars était nécessaire pour relancer ses opérations.

La Tema Oil Refinery (TOR) devrait reprendre ses activités en octobre 2025, après plusieurs années d’inactivité. L’information a été relayée mardi 23 septembre par la presse locale, citant l’intervention de Jerry Kwofie, le directeur général par intérim de la TOR, lors d’un point de presse.

Selon le responsable, les installations sont préparées pour un redémarrage complet, conditionné par la disponibilité du brut et l’achèvement des travaux techniques. La capacité de l’installation est estimée à environ 45 000 barils par jour.

Sa remise en marche vise à permettre au Ghana de réduire sa dépendance aux importations de carburants, qui pèsent fortement sur les réserves de change. En effet l’inactivité prolongée de la raffinerie force le pays à importer quasi la totalité de ses produits pétroliers. D’après la Bank Of Ghana, ce poste de dépense a représenté environ 10,2 milliards de dollars en 2024.

Le gouvernement a plusieurs fois annoncé une relance de la raffinerie au cours des dernières années, sans succès. Selon la presse locale, la direction de la raffinerie indique avoir cette fois engagé les discussions nécessaires à travers la signature fin juillet d’un protocole d’accord avec la Bulk Oil Storage and Transportation Company (BOST).

L’entente prévoit un soutien technique, une expertise commerciale, l’utilisation des infrastructures de BOST et le remboursement des dettes accumulées depuis plus de 20 ans dans le cadre d’une stratégie de restructuration financière.

Ghana : après 5 ans de disette, l’amont pétrolier en passe d'accueillir un investissement de 3,5 milliards $

Agence Ecofin 18 sept 2025

Accra accueille pour la première fois l'Africa Oil Week, marquée par l’annonce de 3,5 milliards $ d’investissements dans l’amont pétrolier national. Après cinq ans sans capitaux entrants et une production en repli, le pays tente de relancer l’intérêt des investisseurs.

En marge de l’Africa Oil Week, qui se tient pour la première fois à Accra du 15 au 18 septembre, le ministre de l’Énergie et de la Transition verte, John Abdulai Jinapor, a annoncé l’arrivée prochaine de plus de 3,5 milliards $ d’investissements dans l’amont pétrolier.

Une première enveloppe de 2 milliards $, déjà signée en juin entre Tullow, Kosmos et la société publique du pétrole du Ghana (GNPC), financera le forage de 20 nouveaux puits et la modernisation des champs offshore Jubilee et TEN, dont les réserves arrivent à maturité. Un second accord de 1,5 milliard $ sera paraphé durant la conférence avec les partenaires du projet Offshore Cape Three Points (OCTP), qui abrite notamment la découverte Sankofa.

Ces apports financiers devraient permettre de prolonger la durée de vie des gisements en production, tout en soutenant de nouveaux développements gaziers.

Ces annonces interviennent dans un contexte de recul durable de la production. Entre 2019 et 2024, la production est passée de 71,4 à 48,2 millions de barils, soit une baisse moyenne de 7,7 % par an. Le champ Jubilee, qui représente plus de la moitié de la production nationale, devrait atteindre cette année son pic, tandis que TEN l’a déjà dépassé depuis 2018.

Cette contraction des revenus a pesé sur les finances publiques, alors que les hydrocarbures contribuaient encore à plus de 10 % de la croissance du PIB en 2023. Pendant cinq ans, le pays n’a attiré aucun investissement majeur dans l’amont, en raison de l’absence de nouveaux cycles de licences, d’un désintérêt des compagnies et de critiques récurrentes sur le manque de transparence du secteur, révèle un rapport du Public Interest and Accountability Committee (PIAC), le régulateur de l’amont, publié en avril dernier.

Mais le président John Mahama a tenu à rassurer les investisseurs : « le secteur est de nouveau ouvert aux affaires », a-t-il déclaré, promettant des partenariats renforcés avec les opérateurs et une révision en cours de la loi sur l’exploration et la production de 2016, afin de l’aligner sur les tendances internationales.

Ghana : les revenus pétroliers chutent de 56 % au premier semestre

Agence Ecofin 05 aout 2025

Sur les six premiers mois de l’année, les revenus pétroliers du Ghana ont chuté de 56 %, affectés par une baisse marquée de la production et un recul des prix, révélant la vulnérabilité persistante du secteur face aux chocs internes et externes.

Au premier semestre 2025, les revenus pétroliers du Ghana ont enregistré une chute de 56 %, s’établissant à seulement 370,6 millions de dollars, contre 840,8 millions sur la même période en 2024. C’est ce qu’indiquent des données fournies par la Banque centrale, Bank of Ghana, et rapportées par Ghana Web.

Cette baisse s’explique principalement par deux facteurs majeurs qui ont simultanément pesé sur les recettes publiques. Il s’agit de la contraction de la production pétrolière et le repli des prix mondiaux du pétrole.

D’une part, la production ghanéenne de pétrole brut est passée de 3,77 millions de barils à 2,81 millions entre janvier et juin 2025, soit une baisse de 25,5 %. Cette tendance s’inscrit dans une dynamique de déclin amorcée depuis plusieurs années, avec un recul moyen annuel de 7,4 % depuis 2019.

Cette situation a été aggravée par des interruptions imprévues des activités d’extraction, totalisant 14 jours de production suspendue au cours du premier semestre, ce qui a réduit davantage les volumes disponibles à l’exportation.

D’autre part, les prix moyens obtenus pour le baril ghanéen ont reculé, passant de 84,08 dollars en 2024 à 75,69 dollars en 2025. Cette baisse des cours mondiaux du pétrole a accentué la contraction des recettes pétrolières.

La combinaison de ces deux facteurs a ainsi pesé sur les finances publiques du Ghana, limitant la capacité du gouvernement à mobiliser des ressources pour financer des programmes prioritaires, notamment le programme national d’infrastructures baptisé « Big Push ». Ce recul met en lumière la vulnérabilité persistante de l’économie ghanéenne, très dépendante de la performance de son secteur pétrolier, lui-même soumis à des aléas tant internes qu’externes.

Ghana : 2 milliards $ d’investissement pour soutenir la production de brut

Agence Ecofin 05 juin 2025

Le Ghana voit ses principaux gisements arriver à maturité, ce qui affecte la production d’hydrocarbures. Le gouvernement cherche à prolonger leur rentabilité.

Les compagnies Tullow Oil et Kosmos Energy devraient réaliser un investissement direct de l’ordre de 2 milliards de dollars pour forer jusqu’à 20 nouveaux puits avec pour objectif de maintenir puis accroître la production de brut du Ghana.

Selon des informations publiées mercredi 4 juin par la presse locale, cet investissement devrait être réalisé dans le cadre d’un accord signé avec la GNPC pour prolonger jusqu’en 2040 les licences des champs offshores Jubilee et TEN.

La décision arrive dans un contexte de déclin naturel des réserves de brut du pays. Selon les données publiées par le Public Interest and Accountability Committee (PIAC), l’organisme de surveillance du secteur pétrolier et gazier au Ghana, le pays a produit 48,2 millions de barils de pétrole en 2023, contre 51,7 millions de barils en 2022.

Les opérateurs ciblent, à travers l’extension de la durée des permis, une augmentation des réserves prouvées et probables de brut du pays, actuellement évaluées à 0,66 milliard de barils, selon les chiffres de Statista. Ces ressources ont une viabilité économique estimée à une vingtaine d’années, en l’absence de nouvelles découvertes.

« Cette prolongation et la stabilité fiscale de nos contrats soulignent l’opportunité que représente le Ghana pour créer de la valeur ajoutée grâce à l’augmentation de la production et des réserves, offrant ainsi une plus grande flexibilité et une plus grande importance à long terme à ces actifs essentiels », a déclaré Richard Miller, directeur général par intérim de Tullow.

L’entreprise et ses partenaires dont PetroSA et Explorco, visent également une montée en puissance de la production de gaz naturel, avec un objectif de 130 millions de pieds cubes par jour. Le mémorandum d’accord inclut d’ailleurs un mécanisme de remboursement destiné à compenser les ventes de gaz aux producteurs, et une réduction du prix du gaz associé afin de limiter les charges pesant sur les consommateurs domestiques.

Si ce développement vise, dans l’ensemble, à renforcer la viabilité économique des actifs concernés, essentiels dans la consommation énergétique du Ghana et qui ont généré 1,3 milliard de dollars de recette en 2024, en légère hausse en glissement annuel, il marque un redémarrage attendu, dans un pays qui n’avait plus attiré d’investissements significatifs dans le secteur pétrolier depuis 2018.

Les opérateurs devront désormais soumettre un plan de développement mis à jour, dont l’approbation par le Parlement est requise.

Ghana : Tullow démarre une campagne de forage de deux ans sur le champ Jubilee

Agence Ecofin 22 mai 2025

Jubilee est l’un des plus importants gisements producteurs de pétrole du Ghana. Depuis quelques années, la production d’huile de cette réserve d’hydrocarbures en mer montre des signes de ralentissement, liés à son arrivée à maturité.

Selon des informations relayées mercredi 21 mai par la presse locale du Ghana, la compagnie pétrolière britannique Tullow Oil a lancé une nouvelle campagne de forage sur le champ pétrolier Jubilee situé au large des côtes du pays. Les travaux sur le site devraient durer 2 ans.

« Le redémarrage du forage [sur Jubilee, Ndlr] constitue une nouvelle étape dans notre parcours au Ghana et témoigne de notre confiance dans la base de ressources du pays », a déclaré Jean-Médard Madama, directeur de Tullow Ghana.

D’après le responsable, il s’agit d’« un moment passionnant », en lien avec la stratégie de consolidation de la production ghanéenne de brut, dans un contexte d’arrivée à maturité du champ, un actif majeur de l’industrie pétrolière du pays, en exploitation depuis plus de 20 ans.

Selon les données de Globale Data, le champ pétrolier Jubilee a produit environ 40 % de ses réserves récupérables totales. Ce gisement qui représente actuellement environ 55 % de la production journalière du pays, devrait atteindre sa limite commerciale à l’horizon 2061.

Le nouveau programme de forage a été planifié en plusieurs phases jusqu’en 2026 et s’appuie notamment sur les acquis de la précédente campagne, qui avait permis le forage de 18 puits, livrés en avance sur le planning et sans dépassement du budget.

Avec une dette supérieure à 3 milliards de dollars pesant sur le secteur énergétique ghanéen, les opérateurs cherchent à maintenir des flux de production stables, susceptibles de soutenir les recettes publiques.

Le Ghana veut profiter de la fenêtre d’opportunité qu’offre l’exploitation du brut

Agence Ecofin 16 mai 2025

Depuis quelques années, l’exploitation de pétrole brut fait face à plusieurs défis, parmi lesquels une baisse des investissements dans un contexte d’arrivée à maturité de plusieurs puits producteurs.

Le Ghana compte lever les freins administratifs pour restaurer la confiance des opérateurs pétroliers afin de capter rapidement les revenus encore possibles. C’est la stratégie annoncée par le président John Mahama (photo) lors de l’Africa CEO Forum qui s’est tenu à Abidjan du 12 au 13 mai 2025.

Lors de l’évènement, le dirigeant a affirmé qu’il fallait « pomper comme s’il n’y avait pas de lendemain », pour souligner l’urgence qu’il associe à la baisse attendue de la demande. Il a ainsi exhorté les compagnies pétrolières à accélérer l’extraction du brut dans l’offshore du Ghana. La région héberge l’essentiel des gisements producteurs du pays, notamment Jubilee, Tweneboa Enyenra Ntomme (TEN), et Sankofa Gye Nyame (SGN).

Cet appel survient alors que la production pétrolière du Ghana a chuté de plus de 30 % en quatre ans, passant de 71,4 à 48,2 millions de barils entre 2019 et 2023. La situation s’est accompagnée d’un certain désintérêt des investisseurs pour le pétrole ghanéen qui n’a attiré aucun investissement depuis 5 ans, selon le Public Interest and Accountability Committee (PIAC).

Il arrive à un moment où des voix de la société civile demandent depuis plusieurs années une réforme du secteur pétrolier. Une industrie qui peine encore à progresser en raison des blocages réglementaires et des différends prolongés avec des investisseurs majeurs.

Ghana: l'État accentue sa mainmise sur l'exploitation de l'or dans le pays
Au Ghana, le gouvernement continue d’étendre son emprise sur le commerce de l’or au sein du pays. Après être devenu le seul acheteur, vendeur et exportateur du minerai extrait des mines artisanales et de petites tailles, le premier exportateur d’or du continent s’attaque désormais à celui produit par les grosses exploitations. Un accord de principe allant dans ce sens a été rendu public ce 30 avril. Il prévoit l’acquisition de 20% de tout l’or produit par neuf des grandes mines qui opèrent sur le sol ghanéen. Une stratégie qui n'est cependant pas si nouvelle.

RFI le : 01/05/2025
Avec notre correspondant à Accra, Victor Cariou

Augmenter les réserves d’or et accumuler les devises étrangères au Ghana. C'est la stratégie présentée par Goldbod, le régulateur de l’or ghanéen, derrière ce nouvel accord de principe. Pour ce faire, le gouvernement pourra, dès le 1ᵉʳ juin 2025, acheter un cinquième de la production totale des neuf exploitations participantes. Cela par le biais du cedi, la monnaie nationale, et à un prix juste en dessous de celui du marché.

De quoi, selon le régulateur, garder au Ghana une partie de l'or qui part habituellement vers les raffineries étrangères. Les retombées économiques attendues n’ont, elles, pas encore été communiquées. Mais selon certains analystes, ce nouvel accord ne concernerait qu’une petite partie des mines de grande échelle opérant au Ghana. De plus, le programme ne serait en réalité que le prolongement d’une politique déjà mise en place par la précédente administration. La signature du nouvel accord devrait quant à elle être actée le jeudi 15 mai 2025.

Le Ghana mise sur de nouveaux investissements face au déclin de la production de brut

Agence Ecofin 9 avril 2025

L’exploitation de ses ressources en hydrocarbures fournit au Ghana une part substantielle de ses revenus. Des recettes menacées de baisse alors que plusieurs gisements pétroliers producteurs sont arrivés à maturité.

Pour éviter une baisse durable de ses revenus pétroliers, le Ghana cherche à travers sa Commission du pétrole, de nouveaux investissements destinés essentiellement au segment pétrolier amont. C’est ce que suggère une information relayée lundi 7 avril.

La stratégie de l’État consiste à mettre en avant de nouveaux périmètres à explorer en promettant de simplifier son cadre réglementaire et de renforcer ses liens avec les grands opérateurs actifs dans le pays.

Ce développement arrive dans un contexte où la production pétrolière du Ghana montre des signes d’essoufflement. Selon Global Data, le champ pétrolier offshore Jubilee qui représente environ 55 % de la production journalière du pays, a produit 39,37 % de ses réserves récupérables totales et devrait atteindre cette année le pic de sa production.

La dynamique est similaire pour le champ de pétrole conventionnel TEN qui a produit 76,11 % de ses réserves récupérables totales, avec un pic de production atteint depuis 2018 et une viabilité économique qui devrait se maintenir jusqu’en 2033.

Face à cet essoufflement, le pays mise aussi sur le développement du gaz naturel. Le plan directeur pour le gaz, pilier de cette réorientation, vise à renforcer l’intégration de la chaîne de valeur gazière, avec des projets tels que le terminal de GNL de Tema ou l’usine Atuabo II.

Pour le Ghana, le pari est de réussir une diversification de ses ressources énergétiques tout en créant des débouchés industriels à plus forte valeur ajoutée. Ces sujets seront au cœur de la conférence « Invest in African Energies: Accra Investor Briefing », prévue lundi 14 avril dans la capitale ghanéenne.

Ghana : le gaz de pétrole liquéfié (GPL) pour promouvoir la cuisson propre

Agence Ecofin 01 avril 2025

Bien que le Ghana produise du gaz et du pétrole depuis plus d’une décennie, il peine encore, comme beaucoup de pays du continent, à rendre la cuisson propre accessible au plus grand nombre.

Au Ghana, le gouvernement mise sur le gaz de pétrole liquéfié (GPL) pour accélérer l’adoption de la cuisson propre et réduire la dépendance aux combustibles solides. Dans cette optique, l’État a validé le 24 mars dernier, la construction d’une nouvelle usine de traitement du gaz.

Cette deuxième installation qui succèdera à celle d’Atuabo, dans l’ouest du pays, s’inscrit dans une stratégie visant à porter la consommation nationale de GPL à 80 %, réduisant ainsi l’usage du bois et du charbon de bois, qui contribuent à la déforestation et aux émissions de CO2.

Avec une capacité de 150 millions de pieds cubes standard par jour, cette nouvelle unité témoigne de la volonté d’accélérer la transition énergétique dans le contexte d’une consommation de GPL qui a atteint environ 44,1 % en 2023.

L’installation de cette deuxième usine de traitement du gaz devrait favoriser la modernisation de la Ghana Cylinder Manufacturing Company, spécialisée dans la fabrication locale de bouteilles de gaz. Cette perspective permettra d’augmenter la production et la capacité de remise à neuf des bouteilles de GPL.

« La deuxième usine de traitement du gaz jouera un rôle crucial dans la monétisation du gaz provenant des projets pétroliers offshore, notamment des champs Jubilee et TEN, pour lesquels l’opérateur Tullow Oil prévoit d’augmenter la production », a déclaré la Chambre africaine de l’Énergie (AEC) qui réagissait à ce développement le 31 mars.

Et d’ajouter : « En donnant la priorité au développement de projets d’infrastructure liés au gaz, le Ghana ne se contente pas d’augmenter sa capacité de production ; il jette les bases d’une croissance future dans l’ensemble du secteur pétrolier et gazier ».

Ghana : l’IFC décaisse la 1re tranche d’un prêt de 100 millions $ pour un projet solaire de 150 MW

Agence Ecofin 15 fev 2025

Le Ghana fait un nouveau pas dans sa transition énergétique avec ce projet solaire qui permettra de réduire la dépendance au gaz et de stabiliser l’électricité industrielle, renforçant ainsi la compétitivité des entreprises.

La Société financière internationale (IFC) a annoncé un décaissement de 21 millions $, première tranche d’un prêt de 100 millions $, pour financer le projet Solar For Industries (SFI) de 150 MW mené par LMI Holdings au Ghana. Ce projet présenté comme le plus grand parc solaire développé par le secteur privé en Afrique de l’Ouest, vise à fournir une énergie propre et abordable aux entreprises des zones industrielles spéciales de Tema et Dawa.

Solar For Industries se déroulera en deux phases : une première phase de 100 MW à achever d’ici octobre 2026 et une deuxième de 50 MW d’ici juin 2027. L’infrastructure bénéficiera à plus de 100 entreprises opérant dans des secteurs stratégiques comme l’agroalimentaire, le ciment, l’acier, le textile et la fabrication légère. Elle devrait également permettre la suppression de 120 000 tonnes de CO₂ émises par an, renforçant ainsi les efforts climatiques du pays.

« L'élargissement de l'accès à une énergie propre, fiable et abordable est essentiel pour stimuler la croissance industrielle et le développement économique au Ghana » a déclaré Dahlia Khalifa, directrice régionale de l’IFC pour l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest anglophone. « Notre partenariat avec LMI Holdings souligne l'engagement de l’IFC à soutenir les projets d'énergie renouvelable menés par le secteur privé et qui améliorent la compétitivité, attirent les investissements et créent des emplois ».

Le Ghana repose encore largement sur le gaz naturel qui représentait 63% de sa production électrique en 2022 selon l’AIE. Le gouvernement a récemment mis en service une centrale thermique à cycle combiné de 200 MW dans la zone industrielle de Kpone, première phase du Ghana Bridge Power Project (GBPP), un projet de 515 MW financé à hauteur de 1,2 milliard USD.

Toutefois, la dépendance au gaz expose le pays aux fluctuations d’approvisionnement, limitant la disponibilité réelle de l’électricité. Ainsi en 2021, bien que la capacité installée a atteint 5481 MW, seulement 2400 MW étaient réellement disponibles selon l’USAID. L’instabilité énergétique constitue un frein pour les industries, qui doivent composer avec des coûts élevés et des coupures fréquentes.

C’est dans ce contexte que le projet solaire de LMI Holdings prend toute son importance. Il diversifiera le mix énergétique ghanéen et réduira la vulnérabilité aux perturbations du gaz, tout en améliorant la compétitivité des industries grâce à une énergie plus stable et moins coûteuse.

Ghana : le pétrole, l’un des enjeux de l’élection présidentielle à venir

Agence Ecofin 29 novembre 2024

Dans quelques jours, les Ghanéens iront aux urnes pour désigner leur dirigeant. Le secteur de l’énergie, un levier clé de l’économie du pays, est au cœur des promesses de campagne des candidats à la présidentielle.

Dans le cadre de l’élection présidentielle qui aura lieu au Ghana le samedi 7 décembre prochain, le secteur énergétique, en particulier les activités autour de l’exploitation du pétrole, du gaz et de la fourniture d’électricité, s’impose comme un enjeu majeur de la campagne de certains candidats.

Selon des informations relayées le vendredi 29 novembre, John Dramani Mahama, l’un des principaux candidats, prévoit d’offrir une plus grande participation aux populations locales dans les projets énergétiques, notamment pétrogaziers.

Mahamudu Bawumia, l’actuel vice-président et candidat pour le compte du parti au pouvoir, a annoncé des réformes économiques axées sur la modernisation et la discipline fiscale, qui pourraient aider à stabiliser le secteur énergétique et attirer des investissements privés.

Au-delà des promesses de campagne, le gouvernement du nouveau dirigeant élu aura notamment pour responsabilité d’assurer la gestion des processus d’octroi de licences pour de nouveaux projets pétroliers et gaziers.

La production du pays s’inscrit en effet sur une tendance baissière depuis 2019, comme l’a démontré le Public Interest and Accountability Committee (PIAC), un organisme qui évalue la gestion des revenus pétroliers du Ghana, dans un rapport publié en mai.

L’expert Steve Manteaw de l’initiative pour la transparence des industries extractives au Ghana (GHEITI) a alerté en septembre sur la possibilité d’un arrêt de la production pétrolière du pays d’ici les 20 prochaines années si rien n’est fait par l’État.

Alors que le choix du prochain président déterminera la direction que prendra le Ghana sur la question du pétrole et du gaz, entre autres domaines essentiels, les investisseurs suivent de près les engagements des candidats en matière de réformes économiques et de viabilité de la dette.

« La croissance à moyen terme devrait se renforcer et atteindre environ 5 % d’ici 2026, grâce à des améliorations dans les secteurs de l’agriculture, des services et des industries extractives, notamment l’exploitation minière de l’or à petite échelle et les nouvelles réserves de pétrole », a estimé la Banque Mondiale en octobre, alors qu’elle s’exprimait sur l’effet des mesures d’urgence du gouvernement pour limiter les pertes liées à la sécheresse dans le pays.

Le Ghana booste sa production électrique avec une centrale thermique de 200 MW

Agence Ecofin 25 nov 2024

Depuis 2022, le gaz naturel est la principale source de production d'électricité au Ghana, pourvoyant 63% de la production totale. La nouvelle centrale améliorera l’efficacité énergétique de ce segment, grâce aux technologies de récupération de chaleur et de gestion dans le cloud qu’elle embarque.

Le président Nana Akufo-Addo a mis en service mardi 19 novembre une centrale électrique à cycle combiné alimentée par turbines à gaz et dotée d’un générateur de vapeur à récupération de chaleur (HRSG), dans la zone industrielle de Kpone au Ghana. Cette centrale moderne de 200 MW constitue la phase 1 du Ghana Bridge Power Project, un projet de production électrique d'une puissance maximale de 515 MW dont le coût prévisionnel est de 1,2 milliard USD.

En construction depuis décembre 2018, le système de cette phase 1 constitue une nouveauté mondiale selon le technicien GE Vernova, dont les 6 turbines (5 aérodérivées TM2500 au gaz naturel sur remorque et 1 à vapeur) font tourner l’unité. La phase 2, également une centrale CCGT de 315 MW cette fois, est attendue pour septembre 2029.

A terme, le GBPP devrait contribuer à plus de 7% de la capacité de production thermique du Ghana, aidant à répondre aux besoins en électricité du pays, tant pour la consommation ménagère que pour les industries. Ce projet représente donc une étape importante dans l'engagement des autorités à accroître la capacité de production électrique, en particulier la capacité thermique qui domine le mix énergétique.

Mais si les centrales thermiques offrent au Ghana un bonne capacité de production, elles recèlent aussi des problèmes de fiabilité de l’approvisionnement. L'énergie thermique est en effet vulnérable aux perturbations de l'approvisionnement en gaz. Ainsi, bien que la capacité totale installée en 2021 fût de 5481 MW, la disponibilité réelle atteignait rarement 2400 MW, selon l'USAID, en raison entre autres de sources de combustible insuffisantes.

Pour rappel, le Ghana Bridge Power Project est co-détenu par le ghanéen Andaris Energy et l’américain Endeavor Energy. Sa production sera vendue à la compagnie d'électricité du Ghana (ECG) en vertu d’un accord de 25 ans.

Ghana: la production de pétrole rebondit, après une baisse continue

Article de RFI 10 nov 2024

Au Ghana, après une baisse continue pendant cinq ans, la production de pétrole brut a finalement connu un rebond significatif : +10 % pour le premier semestre 2024. Un signal positif pour le pays d’Afrique de l’Ouest qui se rêve en centrale pétrolière de la sous-région.

Avec notre correspondant à Accra, Victor Cariou

Depuis cinq ans, la baisse qu’a connu chaque année la production de pétrole brut au Ghana s’est élevée à -9,2 %. La hausse de 10%, annoncée par le rapport semestriel du Comité de responsabilité d'intérêt public (PIAC), marque donc la fin d’un cycle. Elle a notamment été rendue possible par une nouvelle découverte, en 2023, dans le premier gisement offshore du Ghana, le Jubilee Fields.

Au global, ce sont donc près de 25 millions de barils qui sont sortis des plateformes ghanéennes entre janvier et juin 2024, une aubaine pour le Ghana qui, en août de la même année, annonçait en grande pompe un projet pharaonique : le Petroleum Hub, une méga centrale qui serait capable de raffiner plus de 900 000 barils de pétrole par jour à l’horizon 2036.

Pas sûr cependant que cette hausse récente de la production du brut suffise, à elle seule, à alimenter la future raffinerie ghanéenne, d’autant que cette augmentation n’est pas homogène. Le rapport du comité pointe en effet une baisse de rendements dans deux gisements stratégiques du pays., une dynamique qui menacerait, à terme, la production pétrolière globale du Ghana.

Ghana : Springfield avance vers le développement de la découverte de brut Afina

Agence Ecofin 27 sept 2024

Springfield a découvert le gisement offshore Afina, en novembre 2019. Depuis, elle n’a pas engagé de travaux de développement sur le site, du fait d’un bras de fer sur l’unitisation avec le gisement Sankofa d’Eni et Vitol, qu’elle a perdu, il y a quelques mois.

Au Ghana, la compagnie pétrolière locale Springfield s’active pour lancer les travaux de développement sur son gisement pétrogazier Afina, découvert il y a presque cinq ans, sur le bloc West Cape Three Points 2 (WCTP 2), au large des côtes du pays.

En effet, une information relayée jeudi 26 septembre indique la conclusion, par l’entreprise ghanéenne, « d’un accord d’alliance stratégique » avec le fournisseur de services pétrogaziers Northern Ocean Ltd, pour l’exécution, en 30 à 35 jours, d’« un test du puits Afina 1x ».

L’initiative cruciale pour prendre des décisions éclairées sur les possibilités de développement futur du gisement, suggère la réalisation d’analyses et de mesures impliquant, entre autres, une évaluation de la production du site et sa capacité à maintenir celle-ci sur une période prolongée.

Kevin Okyere, directeur général de Springfield, estime que « l’évaluation d’Afina 1x par le biais d’un test de puits contribue à finaliser l’unitisation entre Springfield, Eni et Vitol et apportera une valeur significative au gouvernement du Ghana et à toutes les parties prenantes impliquées ».

La société semble encore déterminée à obtenir l’unitisation de son gisement de 1,5 milliard de barils de pétrole pour 0,7 milliard de pieds cubes de gaz, selon des estimations, avec la découverte adjacente Sankofa d’Eni et Vitol. L’intérêt d’une telle procédure étant d’en optimiser le développement.

Cependant, Springfield a subi, en juin, un revers dans ses tentatives à cet effet. Un tribunal arbitral a statué contre l’entreprise, estimant que la procédure était biaisée et entachée de nombreuses irrégularités. Notamment en ce qui concerne la preuve que son gisement chevauche les deux concessions.

L’économiste et analyste des risques politiques, Theo Acheampong, avait alors estimé que « le Ghana a perdu sur la question substantielle ». Ceci suggère qu’à moins d’un nouveau rebondissement dans l’affaire, Springfield devra s’employer à développer son gisement seule ou éventuellement en attirant un investisseur intéressé dans le cadre d’un accord d’amodiation.