par energy_isere » 26 juil. 2025, 11:54
Tunisie : une dépendance au gaz importé qui freine l’essor du solaire
Agence Ecofin 23 juillet 2025
Avec une indépendance énergétique en net recul, la Tunisie compense le déclin de sa production d’hydrocarbures par des importations accrues de gaz et pétrole qui dominent ainsi le mix énergétique du pays.
Bien que la production d’électricité en Tunisie ait affiché une relative stabilité à 7065 GWh à fin mai 2025, selon des données relayées le dimanche 20 juillet par la presse tunisienne, elle reste à plus de 90 % tributaire du gaz naturel, dont une part croissante est importée.
Cette composition déséquilibrée du mix énergétique freine l’essor du solaire à grande échelle, malgré un potentiel estimé à 320 GW, soit 64 fois la demande de pointe nationale, selon la Banque mondiale.
Selon un rapport publié en avril 2024 par le Département américain du Commerce (Trade.Gov), environ 97 % de l’électricité produite en Tunisie provient de combustibles fossiles, principalement du gaz naturel. La part de ce combustible dans la production électrique est restée quasi inchangée par rapport à 2022.
Le pays ne couvre qu’une part limitée de ses besoins par sa propre production. En 2023, 62 % du gaz utilisé pour produire de l’électricité était importé, principalement via le gazoduc TransMed qui traverse le territoire tunisien depuis l’Algérie. Le taux d’autosuffisance énergétique est passé de 47 % en 2023 à 45 % en 2024, puis à 39 % cette année.
D’après la Banque mondiale, les importations d’énergie ont représenté plus de 53 % du déficit commercial en 2023. À elle seule, la facture liée aux approvisionnements énergétiques représente environ 7 % du PIB en 2025.
Malgré cette situation, l’État maintient un dispositif budgétaire de soutien à la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG). D’après un rapport publié en 2023 par la Banque mondiale, les transferts publics alloués à la compensation du différentiel entre le coût du gaz et les tarifs réglementés ont représenté 2,3 % du PIB tunisien en 2022.
Dans ce contexte, le développement des énergies renouvelables reste limité. Au terme du mois d’avril 2025, la capacité installée atteignait 777 MW, répartis entre le solaire photovoltaïque, principalement à usage résidentiel, l’éolien et l’hydroélectricité, selon les données officielles. À titre de comparaison, la demande de pointe nationale est estimée à environ 5 000 MW, d’après les chiffres de la STEG.
L’année dernière, un programme de 500 MW en production indépendante d’électricité à partir de sources renouvelables a été lancé par le ministère de l’Industrie et de l’Énergie, dans le cadre d’un appel d’offres national. Selon le Transnational Institute, un centre de recherche basé à Amsterdam, le Plan Solaire Tunisien nécessite environ 8 milliards d’euros (9,5 milliards de dollars) d’investissements pour produire 30 % de l’électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2030.
https://www.agenceecofin.com/actualites ... du-solaire
[quote] [b][size=120]Tunisie : une dépendance au gaz importé qui freine l’essor du solaire[/size][/b]
Agence Ecofin 23 juillet 2025
Avec une indépendance énergétique en net recul, la Tunisie compense le déclin de sa production d’hydrocarbures par des importations accrues de gaz et pétrole qui dominent ainsi le mix énergétique du pays.
Bien que la production d’électricité en Tunisie ait affiché une relative stabilité à 7065 GWh à fin mai 2025, selon des données relayées le dimanche 20 juillet par la presse tunisienne, elle reste à plus de 90 % tributaire du gaz naturel, dont une part croissante est importée.
Cette composition déséquilibrée du mix énergétique freine l’essor du solaire à grande échelle, malgré un potentiel estimé à 320 GW, soit 64 fois la demande de pointe nationale, selon la Banque mondiale.
Selon un rapport publié en avril 2024 par le Département américain du Commerce (Trade.Gov), environ 97 % de l’électricité produite en Tunisie provient de combustibles fossiles, principalement du gaz naturel. La part de ce combustible dans la production électrique est restée quasi inchangée par rapport à 2022.
Le pays ne couvre qu’une part limitée de ses besoins par sa propre production. En 2023, 62 % du gaz utilisé pour produire de l’électricité était importé, principalement via le gazoduc TransMed qui traverse le territoire tunisien depuis l’Algérie. Le taux d’autosuffisance énergétique est passé de 47 % en 2023 à 45 % en 2024, puis à 39 % cette année.
D’après la Banque mondiale, les importations d’énergie ont représenté plus de 53 % du déficit commercial en 2023. À elle seule, la facture liée aux approvisionnements énergétiques représente environ 7 % du PIB en 2025.
Malgré cette situation, l’État maintient un dispositif budgétaire de soutien à la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG). D’après un rapport publié en 2023 par la Banque mondiale, les transferts publics alloués à la compensation du différentiel entre le coût du gaz et les tarifs réglementés ont représenté 2,3 % du PIB tunisien en 2022.
Dans ce contexte, le développement des énergies renouvelables reste limité. Au terme du mois d’avril 2025, la capacité installée atteignait 777 MW, répartis entre le solaire photovoltaïque, principalement à usage résidentiel, l’éolien et l’hydroélectricité, selon les données officielles. À titre de comparaison, la demande de pointe nationale est estimée à environ 5 000 MW, d’après les chiffres de la STEG.
L’année dernière, un programme de 500 MW en production indépendante d’électricité à partir de sources renouvelables a été lancé par le ministère de l’Industrie et de l’Énergie, dans le cadre d’un appel d’offres national. Selon le Transnational Institute, un centre de recherche basé à Amsterdam, le Plan Solaire Tunisien nécessite environ 8 milliards d’euros (9,5 milliards de dollars) d’investissements pour produire 30 % de l’électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2030.[/quote]
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