par energy_isere » 10 mai 2025, 12:12
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La Zambie et le Zimbabwe relancent un projet hydroélectrique de 5 milliards $
Agence Ecofin
Alors que les coupures de courant deviennent quasi quotidiennes en Zambie et au Zimbabwe, les deux pays cherchent à relancer leur coopération énergétique. La baisse du niveau du barrage de Kariba, aggravée par El Niño, menace la stabilité de leurs économies déjà fragilisées.
Les gouvernements zambien et zimbabwéen s’apprêtent à relancer le mégaprojet hydroélectrique de Batoka Gorge, estimé à 5 milliards de dollars. Ils ont autorisé l’Autorité du fleuve Zambèze, entité conjointe chargée de la gestion du barrage de Kariba, à démarcher de nouveaux investisseurs pour cette centrale de 2 400 MW. Le projet vise principalement à apporter une réponse adaptée à la crise énergétique qui touche les deux pays depuis plusieurs mois.
« L’objectif est de mobiliser les ressources nécessaires dans un délai de 12 à 18 mois, sous réserve de la confiance des investisseurs, des conditions de marché et du soutien bilatéral continu des gouvernements zambien et zimbabwéen », a déclaré dimanche le directeur général de l’Autorité, Munyaradzi Munodawafa, cité par Bloomberg.
Selon des données du Département américain du commerce, 83 % de l’électricité produite par la Zambie provient de l’hydroélectricité. Les délestages atteignent jusqu’à 20 heures par jour à Lusaka, causant 1,3 milliard $ de pertes en 2024. Au Zimbabwe, les coupures dépassent 18 heures, et la production de la centrale Kariba South a chuté de plus de 80 % depuis le dernier trimestre de l’année dernière, poussant de nombreux foyers à recourir au bois ou au gaz pour cuisiner.
Lancé dans les années 2010, le projet Batoka Gorge avait été interrompu par la pandémie de Covid-19 et par des controverses sur l’attribution du contrat initial à General Electric et Power Construction Corp. of China. En 2023, la Zambie s’en est officiellement retirée, dénonçant un manque de transparence. Depuis, les deux pays ont engagé une nouvelle procédure, avec un appel d’offres prévu d’ici septembre 2025.
La relance du projet s’inscrit dans une stratégie plus large pour sécuriser l’approvisionnement électrique, alors que le barrage de Kariba, colonne vertébrale du système électrique régional, subit une baisse importante de son niveau d’eau, affecté par les sécheresses liées au phénomène El Niño et au changement climatique. Cela met sous pression des économies déjà fragilisées et dépendantes de l’industrie minière.
Pour tenter de sécuriser durablement l’approvisionnement en eau du barrage, les autorités examinent un projet de transfert d’eau depuis le fleuve Congo, à hauteur de 16 milliards m³ par an. Ce scénario impliquerait des défis techniques et financiers colossaux, notamment liés au dénivelé du terrain et à l’ampleur des infrastructures à déployer.
La concrétisation du projet Batoka Gorge dépendra notamment de la capacité des deux pays à rassurer les bailleurs. Le Zimbabwe, dont la dette extérieure est estimée à 21 milliards de dollars, fait face à des contraintes budgétaires. La Zambie, engagée dans une restructuration après un défaut de paiement en 2020, cherche encore à restaurer la confiance des investisseurs.
https://www.agenceecofin.com/actualites ... -milliards
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[quote] [b][size=110]La Zambie et le Zimbabwe relancent un projet hydroélectrique de 5 milliards $[/size][/b]
Agence Ecofin
Alors que les coupures de courant deviennent quasi quotidiennes en Zambie et au Zimbabwe, les deux pays cherchent à relancer leur coopération énergétique. La baisse du niveau du barrage de Kariba, aggravée par El Niño, menace la stabilité de leurs économies déjà fragilisées.
Les gouvernements zambien et zimbabwéen s’apprêtent à relancer le mégaprojet hydroélectrique de Batoka Gorge, estimé à 5 milliards de dollars. Ils ont autorisé l’Autorité du fleuve Zambèze, entité conjointe chargée de la gestion du barrage de Kariba, à démarcher de nouveaux investisseurs pour cette centrale de 2 400 MW. Le projet vise principalement à apporter une réponse adaptée à la crise énergétique qui touche les deux pays depuis plusieurs mois.
« L’objectif est de mobiliser les ressources nécessaires dans un délai de 12 à 18 mois, sous réserve de la confiance des investisseurs, des conditions de marché et du soutien bilatéral continu des gouvernements zambien et zimbabwéen », a déclaré dimanche le directeur général de l’Autorité, Munyaradzi Munodawafa, cité par Bloomberg.
Selon des données du Département américain du commerce, 83 % de l’électricité produite par la Zambie provient de l’hydroélectricité. Les délestages atteignent jusqu’à 20 heures par jour à Lusaka, causant 1,3 milliard $ de pertes en 2024. Au Zimbabwe, les coupures dépassent 18 heures, et la production de la centrale Kariba South a chuté de plus de 80 % depuis le dernier trimestre de l’année dernière, poussant de nombreux foyers à recourir au bois ou au gaz pour cuisiner.
Lancé dans les années 2010, le projet Batoka Gorge avait été interrompu par la pandémie de Covid-19 et par des controverses sur l’attribution du contrat initial à General Electric et Power Construction Corp. of China. En 2023, la Zambie s’en est officiellement retirée, dénonçant un manque de transparence. Depuis, les deux pays ont engagé une nouvelle procédure, avec un appel d’offres prévu d’ici septembre 2025.
La relance du projet s’inscrit dans une stratégie plus large pour sécuriser l’approvisionnement électrique, alors que le barrage de Kariba, colonne vertébrale du système électrique régional, subit une baisse importante de son niveau d’eau, affecté par les sécheresses liées au phénomène El Niño et au changement climatique. Cela met sous pression des économies déjà fragilisées et dépendantes de l’industrie minière.
Pour tenter de sécuriser durablement l’approvisionnement en eau du barrage, les autorités examinent un projet de transfert d’eau depuis le fleuve Congo, à hauteur de 16 milliards m³ par an. Ce scénario impliquerait des défis techniques et financiers colossaux, notamment liés au dénivelé du terrain et à l’ampleur des infrastructures à déployer.
La concrétisation du projet Batoka Gorge dépendra notamment de la capacité des deux pays à rassurer les bailleurs. Le Zimbabwe, dont la dette extérieure est estimée à 21 milliards de dollars, fait face à des contraintes budgétaires. La Zambie, engagée dans une restructuration après un défaut de paiement en 2020, cherche encore à restaurer la confiance des investisseurs.
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