par energy_isere » 15 juil. 2025, 08:48
Maroc: un pipeline pour alimenter la plus grande mine de phosphate au monde avec de l’eau de mer dessalée
C’est la première entreprise du Maroc, l’Office chérifien des phosphates (OCP) a annoncé hier, lundi 14 juillet, avoir mis en service une infrastructure unique dans le royaume : un pipeline long de 200 kilomètres pour alimenter la plus grande mine de phosphate au monde par de l’eau de mer dessalée. Dans un pays qui vient d’entrer dans sa septième année de sécheresse, le géant industriel sécurise ainsi son approvisionnement en eau et entend participer à la lutte contre l’urgence hydrique.
RFI le : 15/07/2025 -
avec notre correspondant à Casablanca, Matthias Raynal
Le pipeline part de la côte Atlantique, de la station de dessalement de Jorf Lasfar, et serpente à l’intérieur des terres jusqu’à Khouribga, principale zone d’extraction du phosphate au Maroc. Ce pipeline est d’une importance stratégique pour les activités de l’OCP. « L'objectif est d'assurer l'autonomie en eau 'non-conventionnelle' du groupe, pour toutes les activités industrielles », nous explique Ahmed Znibar, le directeur général d’OCP Green Water, la filiale du groupe qui gère ce projet.
L’eau non-conventionnelle désigne toutes les sources d’eau non potables, mais qui peuvent être valorisées grâce à des technologies de traitement. Alors que le Maroc est frappé par une sécheresse structurelle, l’OCP, gros consommateur d’eau, a dû s’adapter. « Avec la crise hydrique exceptionnelle, l'OCP a décidé de recourir à 100% à des eaux non-conventionnelles et de couvrir tous ses besoins par le dessalement, la récupération des eaux usées urbaines, etc ».
Pleinement autonome depuis cette année, l’OCP est également sollicité pour participer aux efforts nationaux de lutte contre l’urgence hydrique. « Étant donné l'étendue de la crise, l'État a sollicité OCP pour prendre en charge également les besoins des communautés et des villes adjacentes en eau potable. »
La Direction générale de la météorologie (DGM) a récemment annoncé que 2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée au Maroc, avec un déficit pluviométrique moyen de 24,7%, le pays subissant un cycle de sécheresse ininterrompu depuis 2018. En avril dernier, OCP Green Water a annoncé avoir levé environ 600 millions d’euros pour accélérer les projets de dessalement de l’eau de mer au Maroc.
Seize stations de dessalement d'eau de mer
À l'échelle nationale, le Maroc dispose de 16 stations de dessalement d'une capacité totale de 270 millions de m3 par an et entend atteindre 1,7 milliard de m3 par an d'ici 2030. Cette eau est notamment utilisée par le secteur agricole pour l'irrigation. L'agriculture, qui représente environ 12% du PIB du pays, a été gravement affectée par un stress hydrique aigu, du fait de six années consécutives de sécheresse. L'eau dessalée est vendue à 0,48 euro le m3 (cinq dirhams hors taxe) contre en moyenne 0,096 euro par m3 (un dirham) pour des eaux conventionnelles, rapporte l'Agence France presse. Pour l'agronome Ali Hatimy, « le coût de l'eau dessalée réduit considérablement le nombre des cultures pouvant être irriguées, car elle n'est amortie que par des cultures à très haute valeur ajoutée ». Au-delà du coût, « la production de l'eau dessalée demande énormément d'énergie électrique et les rejets de saumure ont un impact sur les écosystèmes marins », note encore Ali Hatimy.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250715- ... sal%C3%A9e
[quote][b][size=110] Maroc: un pipeline pour alimenter la plus grande mine de phosphate au monde avec de l’eau de mer dessalée[/size][/b]
C’est la première entreprise du Maroc, l’Office chérifien des phosphates (OCP) a annoncé hier, lundi 14 juillet, avoir mis en service une infrastructure unique dans le royaume : un pipeline long de 200 kilomètres pour alimenter la plus grande mine de phosphate au monde par de l’eau de mer dessalée. Dans un pays qui vient d’entrer dans sa septième année de sécheresse, le géant industriel sécurise ainsi son approvisionnement en eau et entend participer à la lutte contre l’urgence hydrique.
RFI le : 15/07/2025 -
avec notre correspondant à Casablanca, Matthias Raynal
Le pipeline part de la côte Atlantique, de la station de dessalement de Jorf Lasfar, et serpente à l’intérieur des terres jusqu’à Khouribga, principale zone d’extraction du phosphate au Maroc. Ce pipeline est d’une importance stratégique pour les activités de l’OCP. « L'objectif est d'assurer l'autonomie en eau 'non-conventionnelle' du groupe, pour toutes les activités industrielles », nous explique Ahmed Znibar, le directeur général d’OCP Green Water, la filiale du groupe qui gère ce projet.
L’eau non-conventionnelle désigne toutes les sources d’eau non potables, mais qui peuvent être valorisées grâce à des technologies de traitement. Alors que le Maroc est frappé par une sécheresse structurelle, l’OCP, gros consommateur d’eau, a dû s’adapter. « Avec la crise hydrique exceptionnelle, l'OCP a décidé de recourir à 100% à des eaux non-conventionnelles et de couvrir tous ses besoins par le dessalement, la récupération des eaux usées urbaines, etc ».
Pleinement autonome depuis cette année, l’OCP est également sollicité pour participer aux efforts nationaux de lutte contre l’urgence hydrique. « Étant donné l'étendue de la crise, l'État a sollicité OCP pour prendre en charge également les besoins des communautés et des villes adjacentes en eau potable. »
La Direction générale de la météorologie (DGM) a récemment annoncé que 2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée au Maroc, avec un déficit pluviométrique moyen de 24,7%, le pays subissant un cycle de sécheresse ininterrompu depuis 2018. En avril dernier, OCP Green Water a annoncé avoir levé environ 600 millions d’euros pour accélérer les projets de dessalement de l’eau de mer au Maroc.
[b]Seize stations de dessalement d'eau de mer[/b]
À l'échelle nationale, le Maroc dispose de 16 stations de dessalement d'une capacité totale de 270 millions de m3 par an et entend atteindre 1,7 milliard de m3 par an d'ici 2030. Cette eau est notamment utilisée par le secteur agricole pour l'irrigation. L'agriculture, qui représente environ 12% du PIB du pays, a été gravement affectée par un stress hydrique aigu, du fait de six années consécutives de sécheresse. L'eau dessalée est vendue à 0,48 euro le m3 (cinq dirhams hors taxe) contre en moyenne 0,096 euro par m3 (un dirham) pour des eaux conventionnelles, rapporte l'Agence France presse. Pour l'agronome Ali Hatimy, « le coût de l'eau dessalée réduit considérablement le nombre des cultures pouvant être irriguées, car elle n'est amortie que par des cultures à très haute valeur ajoutée ». Au-delà du coût, « la production de l'eau dessalée demande énormément d'énergie électrique et les rejets de saumure ont un impact sur les écosystèmes marins », note encore Ali Hatimy.
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https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250715-maroc-ocp-pipeline-alimenter-grande-mine-de-phosphate-eau-de-mer-dessal%C3%A9e