par energy_isere » 21 janv. 2018, 19:50
Brûlage des végétaux à l’air libre, la France laxiste et en infraction !
5 janvier 2018
Chaque année, des millions de feux de végétaux enfument la France. Chaque année, des millions de tonnes de polluants atmosphériques sont ainsi émis pour faire place nette des branchages, tailles de haies, feuilles mortes, pailles et autres biomasses annuelles.
Pourtant cette pratique archaïque présente de graves inconvénients : elle pollue énormément, car la combustion se fait dans des conditions déplorables d’humidité et de température, elle contribue à un colossal gaspillage de biocombustible et de matière organique, et participe à la destruction de la microfaune qui s’est abritée sous les tas en début d’hiver : hérissons, micro-mammifères, reptiles, amphibiens, escargots, insectes et autres arthropodes tous participant à la biodiversité et au bon fonctionnement du milieu. Et pour couronner le tout, ces émissions atmosphériques polluantes sont amalgamées dans les statistiques des émissions du chauffage au bois, au même titre d’ailleurs que celles des feux de forêts, ce qui vient ternir l’image d’une énergie renouvelable qui fait pourtant beaucoup pour être la plus propre possible.
Petits rappels
Une étude de l’Agence Nationale de la Santé Publique, publiée en juin 2016, évalue à 48 000 décès prématurés annuels l’impact sanitaire de la pollution aux particules fines. Car brûler à l’air libre 50 kg de déchets verts émet autant de particules fines que 9 800 km parcourus par une voiture diesel récente en circulation urbaine (source Lig’air). Cela produit également jusqu’à 900 fois plus de particules qu’un trajet de 20 km à la déchetterie et ceci sans parler des nombreux gaz toxiques générés par ces combustions : hydrocarbures aromatiques polycycliques, dioxines et furanes, tous cancérigènes.
Ainsi, pour les citadins, l’apport en déchetterie est immensément préférable à une combustion à l’air libre. Et pour tous ceux qui disposent d’un bout de terrain, ce qui est bien souvent le cas lorsqu’on produit des déchets verts, les broyer pour en faire du paillage ou du compost pour son jardin, est une solution intelligente et écologique.
Un fouillis de réglementations laxistes
En France, un nombre incalculable de textes encadrent les feux de végétaux (Codes forestier, rural, de l’environnement, règlements sanitaires départementaux, arrêtés préfectoraux et municipaux) et tous ont un point commun : la liste des dérogations est toujours plus longue que celle des choses interdites !
Même dans la seule réglementation nationale, la circulaire du 11 novembre 2011, qui ne concerne pourtant que les déchets verts des particuliers et des collectivités, la liste des dérogations supplante celle des interdictions. Ainsi, en zone rurale, on peut à coup sûr, à un moment ou à un autre de l’année, réussir à brûler à l’air libre et en pure perte tous les végétaux que l’on souhaite en toute impunité.
Et en dehors de cette circulaire, les végétaux issus de l’exploitation forestière, des opérations réglementaires de débroussaillement, des résidus agricoles (à l’exception des résidus de cultures et de l’écobuage qui demandent une autorisation), de terrains inaccessibles aux engins de broyage, d’une impossibilité matérielle de rejoindre le réseau de déchetteries et de la saturation des déchetteries sont parfaitement autorisés à être brûlés à l’air libre… waouh !
Un risque sanitaire assorti d’une menace financière
Clientélisme, manque de conscience écologique et de courage politique sont le terreau de cette situation. Même les questions de santé publique ne suffisent pas à faire bouger le personnel politique français. Pourtant, l’Union Européenne a mis en demeure la France depuis 2009 pour non-respect des seuils de particules fixés par la directive n°2008/50. Même cela n’a pas encore eu d’effet. Pourtant la France s’expose avec cela à de lourdes sanctions financières, puisqu’elle ne parvient pas à résoudre ce problème, dont la combustion des végétaux à l’air libre est, avec le secteur automobile, en partie responsable.
Plus récemment, le 25 juin 2015, les Amis de la Terre ont demandé au président de la république, de respecter cette directive, une demande restée sans réponse. L’association a alors saisi le Conseil d’État, qui a finalement fait droit à cette demande le 12 juillet 2017 et a enjoint les autorités françaises à mettre les mesures en œuvre et à en informer la Commission européenne avant le 31 mars 2018… un chantier brûlant de plus sur le bureau déjà bien encombré de Nicolas Hulot !
Frédéric Douard
https://www.bioenergie-promotion.fr/544 ... nfraction/
[quote] [b][size=120]Brûlage des végétaux à l’air libre, la France laxiste et en infraction ![/size][/b]
5 janvier 2018
[b]Chaque année, des millions de feux de végétaux enfument la France. Chaque année, des millions de tonnes de polluants atmosphériques sont ainsi émis pour faire place nette des branchages, tailles de haies, feuilles mortes, pailles et autres biomasses annuelles.[/b]
Pourtant cette pratique archaïque présente de graves inconvénients : elle pollue énormément, car la combustion se fait dans des conditions déplorables d’humidité et de température, elle contribue à un colossal gaspillage de biocombustible et de matière organique, et participe à la destruction de la microfaune qui s’est abritée sous les tas en début d’hiver : hérissons, micro-mammifères, reptiles, amphibiens, escargots, insectes et autres arthropodes tous participant à la biodiversité et au bon fonctionnement du milieu. Et pour couronner le tout, ces émissions atmosphériques polluantes sont amalgamées dans les statistiques des émissions du chauffage au bois, au même titre d’ailleurs que celles des feux de forêts, ce qui vient ternir l’image d’une énergie renouvelable qui fait pourtant beaucoup pour être la plus propre possible.
[b]Petits rappels[/b]
Une étude de l’Agence Nationale de la Santé Publique, publiée en juin 2016, évalue à 48 000 décès prématurés annuels l’impact sanitaire de la pollution aux particules fines. [b]Car brûler à l’air libre 50 kg de déchets verts émet autant de particules fines que 9 800 km parcourus par une voiture diesel récente en circulation urbaine (source Lig’air). [/b]Cela produit également jusqu’à 900 fois plus de particules qu’un trajet de 20 km à la déchetterie et ceci sans parler des nombreux gaz toxiques générés par ces combustions : hydrocarbures aromatiques polycycliques, dioxines et furanes, tous cancérigènes.
Ainsi, pour les citadins, l’apport en déchetterie est immensément préférable à une combustion à l’air libre. Et pour tous ceux qui disposent d’un bout de terrain, ce qui est bien souvent le cas lorsqu’on produit des déchets verts, les broyer pour en faire du paillage ou du compost pour son jardin, est une solution intelligente et écologique.
[b]Un fouillis de réglementations laxistes[/b]
En France, un nombre incalculable de textes encadrent les feux de végétaux (Codes forestier, rural, de l’environnement, règlements sanitaires départementaux, arrêtés préfectoraux et municipaux) et tous ont un point commun : la liste des dérogations est toujours plus longue que celle des choses interdites !
Même dans la seule réglementation nationale, la circulaire du 11 novembre 2011, qui ne concerne pourtant que les déchets verts des particuliers et des collectivités, la liste des dérogations supplante celle des interdictions. Ainsi, en zone rurale, on peut à coup sûr, à un moment ou à un autre de l’année, réussir à brûler à l’air libre et en pure perte tous les végétaux que l’on souhaite en toute impunité.
Et en dehors de cette circulaire, les végétaux issus de l’exploitation forestière, des opérations réglementaires de débroussaillement, des résidus agricoles (à l’exception des résidus de cultures et de l’écobuage qui demandent une autorisation), de terrains inaccessibles aux engins de broyage, d’une impossibilité matérielle de rejoindre le réseau de déchetteries et de la saturation des déchetteries sont parfaitement autorisés à être brûlés à l’air libre… waouh !
[b]Un risque sanitaire assorti d’une menace financière[/b]
Clientélisme, manque de conscience écologique et de courage politique sont le terreau de cette situation. Même les questions de santé publique ne suffisent pas à faire bouger le personnel politique français. Pourtant, l’Union Européenne a mis en demeure la France depuis 2009 pour non-respect des seuils de particules fixés par la directive n°2008/50. Même cela n’a pas encore eu d’effet. Pourtant la France s’expose avec cela à de lourdes sanctions financières, puisqu’elle ne parvient pas à résoudre ce problème, dont la combustion des végétaux à l’air libre est, avec le secteur automobile, en partie responsable.
Plus récemment, le 25 juin 2015, les Amis de la Terre ont demandé au président de la république, de respecter cette directive, une demande restée sans réponse. L’association a alors saisi le Conseil d’État, qui a finalement fait droit à cette demande le 12 juillet 2017 et a enjoint les autorités françaises à mettre les mesures en œuvre et à en informer la Commission européenne avant le 31 mars 2018… un chantier brûlant de plus sur le bureau déjà bien encombré de Nicolas Hulot !
Frédéric Douard
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https://www.bioenergie-promotion.fr/54414/brulage-des-vegetaux-a-lair-libre-la-france-laxiste-et-en-infraction/