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Charente-Maritime: démolition actée d'un phare menacé par l'érosion côtière

AFP •20/01/2025

Le phare de la Coubre situé à la Tremblade près de Royan en Charente-Maritime, menacé par l'avancée de l'océan, devra être démoli sans être relocalisé, a-t-on appris lundi auprès de la Direction interrégionale de la Mer Sud Atlantique.



"On est dans la projection, dans l'étude d'une possibilité. Sans calendrier de posé", a déclaré à l'AFP Christophe Mérit, directeur adjoint de la sécurité et des contrôles maritimes de cette antenne du ministère de la Mer, confirmant une information du Littoral, un hebdomadaire local.

Ce phare blanc et rouge, haut de 64 mètres, qui signale jusqu'à 52 kilomètres au large l'approche de l'estuaire de la Gironde, avait été érigé à 1,8 kilomètre de l'océan lors de sa construction en 1904.

Aujourd'hui, l'Atlantique n'est plus qu'à 130 mètres et quand cette distance aura encore été réduite de moitié, la déconstruction de l'édifice sera ordonnée car les infiltrations d'eau salée saperont alors ses fondations, expliquent les autorités, rejetant la possibilité "de le faire reculer".

Selon Damien Joussemet, responsable du phare de la Coubre, quatre autres sur la commune ont été emportés par les flots depuis le XVIIe siècle sous l'effet de l'érosion.

Phénomène naturel de perte de sédiments causé par les vents, les vagues et les marées, l'érosion côtière fait reculer les plages et les dunes de plusieurs mètres par endroits, chaque année, sur le littoral.

Dans le secteur de la Tremblade, le trait de côte s'était notamment replié de 18 mètres durant le seul hiver 2020-2021, selon les relevés des l'Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine (Ocna), qui associe des chercheurs du Bureau de Recherches Géologiques et Minières et de l'Office National des forêts.
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En Bretagne, on rase des maisons pour éviter leur submersion

AFP •28/12/2024

"Si ça s'écroule, il y aura des conséquences sur l'environnement" : quand le recul du trait de côte dévoile une décharge
À Grandcamp-Maisy (Calvados), le trait de côte recule de plusieurs mètres chaque année. L’érosion a mis au jour une décharge datant de l’après-guerre qui risque de polluer le rivage.

Kanwaljit Singh Publié le 27/11/2024


Une décharge datant de l'après-guerre est peu à peu mise au jour avec l'érosion de la falaise. À Grandcamp-Maisy, dans le Calvados, c'est la surprise sur laquelle sont tombés les habitants et les élus. Une trouvaille dont tous se seraient bien passés.

Une décharge datant de l'après-guerre

Le maire explique que c'est le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement ) et la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) qui après plusieurs recherches ont confirmé qu'il s'agissait bien d'une décharge : "Ce sont des déchets polluants. Des résidus plastiques ont été dévoilés et nous soupçonnons la présence de détritus datant de l'après-guerre comme du matériel militaire", précise Eric Poissonnière, maire de Grandcamp-Maisy.

Des déchets qui se trouvent au bord de l'eau et forcément le recul du trait de côte dont souffre la commune n'est d'autant pas rassurant : "On a une grande question qui nous taraude : comment empêcher ce largage de déchets polluants vers la mer ? Parce que c'est ce qui risque fortement de se passer", lance Eric Poissonnière.

Des études menées fin 2023 montrent un recul net de la ligne de côte à l'est de la commune. Les vagues frappent la falaise et creusent au pied de celle-ci, provoquant des éboulements à répétition.

Une décharge qui permettra une protection de la zone ?
Dans le secteur, en plus de cette décharge, quatre maisons sont menacées par l'érosion des côtes : "Une étude a été menée par la préfecture du Calvados pour connaître les risques à 30 et 100 ans. Il s'avère que ces habitations vont se retrouver les pieds dans l'eau dans une trentaine d'années et elles risquent bien pire après", précise le maire.

"Au début du XXᵉ siècle, des ingénieurs ont créé un réseau d’épis de bois qui permet la constitution naturelle d'une digue de galets et ralentit l'érosion. Ça a marché et ça protège certaines maisons à l'Est de la plage. Pourquoi ne pas le retenter ?", s'interroge Eric Poissonnière. L'élu déplore que les communes soient de plus en plus en perte de leurs compétences sur le domaine maritime.

Mais ce dernier espère que la découverte de cette décharge va accélérer la protection de la zone concernée : "On a alerté l'État, le dossier est sur le bureau du ministère. Là, on parle de déchets qui peuvent avoir une réelle conséquence sur l'environnement. Pour éviter l'écroulement de la décharge et les conséquences sur les maisons concernées, il faudrait créer un édifice qui ralentirait le phénomène. Ce serait une solution temporaire. On souhaite que la DDTM nous donne son feu vert", précise Eric Poissonnière.

Le Cerema a fait un inventaire des décharges présentes à moins d’1,5 km du littoral. Trente-neuf ont été répertoriés dans le Calvados. Fin mars 2023, à Grandcamp-Maisy, une casemate datant de la Seconde Guerre mondiale a été emportée par un éboulement dû à l'érosion. À l'endroit où le bunker s'est écroulé, la falaise a reculé de quatre à cinq mètres depuis 2018.

En Normandie, un camping déménagé pour échapper à la montée des eaux

AFP •21/09/2024

La mâchoire d'une pelleteuse s'enfonce dans le toit des sanitaires: la destruction du camping municipal de Quiberville-sur-mer, en Seine-Maritime, a démarré vendredi pour échapper à l'inexorable montée des eaux.

"Ici, suite à la crue de 1999, cent caravanes flottaient derrière la digue", déclare Stéphane Costa, enseignant-chercheur en géographie à l'Université de Caen Normandie.

"C'est l'un des rares territoires en France qui a osé passer à l'action, chaque euro investi en anticipation sur le changement climatique c'est 10 à 15 euros d'économisés dans la réparation", ajoute-t-il en saluant l'action des élus locaux.

Le projet baptisé "Basse Saane 2050" a plusieurs objectifs: le déménagement du camping municipal, la reconnexion du fleuve Saane à la mer et la remise en état naturel du site de l'ancien camping, une première en France selon le Conservatoire du littoral.

Cet organisme a piloté ce projet financé notamment par des fonds européens, qui s'étend sur trois communes de la vallée de la Saane: Quiberville-sur-mer, Sainte-Marguerite-sur-mer, et Longueil.

La digue édifiée au XIXe siècle pour assécher les marais et les rendre cultivables, était jusqu'à présent traversée par une "buse", un conduit en béton qui ne permettait pas d'écouler tout le débit de la Saane en cas de crue, et qui empêchait les poissons migrateurs de remonter le fleuve.

Derrière cette route-digue qui longe la mer, le camping municipal de près de 200 emplacements, trop souvent inondé, était menacé de fermeture administrative.

"Le niveau de la Manche a monté de 20 cm en cent ans et 10 cm depuis 30 ans, ça s'accélère" observe M. Costa, co-président du "GIEC normand", un groupe de scientifiques chargés d'étudier l'impact du changement climatique sur la région.

Les falaises et la plage, quant à elles, souffrent d'une érosion "majeure".

Devant ce constat alarmant, la protection des activités humaines est longtemps passée par du béton, des enrochements, ou l'ajout de galets... Des solutions à court-terme qui n'empêchaient plus les inondations.

- "Anticiper" -

Jean-François Bloc, maire de Quiberville depuis 36 ans, a dû se rendre à l'évidence: "Pendant la première décennie, je disais +On va montrer à la nature ce qu'on sait faire+, la deuxième on a subi, et la troisième j'ai dit +On va plutôt anticiper+".

Un premier projet s'est heurté à une levée de boucliers: il aurait donné lieu à des expropriations et coupé la circulation sur la route-digue, essentielle au tourisme et à la vie quotidienne des habitants du secteur.

La délégation donnée au Conservatoire du littoral de Normandie par l'agence de l'eau va tout changer.

Délégué adjoint au Conservatoire, Régis Leymarie et ses équipes ont dû trouver une réponse au risque d'érosion et de submersion tout en préservant l'économie et la biodiversité, le nouveau projet est présenté en 2016 après une phase de diagnostic et de discussions avec tous les acteurs.

"C'est un changement de modèle d'aménagement du littoral", estime-t-il.

"Un pont de 12 mètres va être construit pour laisser entrer la mer dans la vallée à chaque marée, on arrête de lutter contre la nature et de fixer le trait de côte", enchaîne-t-il, "mais 2025 n'est pas la fin du projet, l'adaptation sera permanente".

Un nouveau camping municipal flambant neuf de 160 emplacements a ouvert 700 mètres en amont à l'été 2023 pour remplacer l'ancien.

L'artificialisation nette des sols est "nulle, ce qu'on a pris pour construire le nouveau camping, on le rend à la mer avec le terrain de l'ancien dans la vallée" selon lui.

Sur les quelque 17 millions nécessaires, 35% viennent de l'Union européenne, autant de l'agence de l'eau Seine-Normandie, le reste des collectivités locales (communes, département, région...).

Ce projet ne se serait pas fait "sans portage politique, sans adhésion des habitants, commerçants, chasseurs et agriculteurs, il n'y a eu aucune opposition, l'acceptabilité est centrale", conclut M. Leymarie.

"C'est inéluctable" : en première ligne sur la falaise, cette Normande sait qu'elle devra bientôt quitter sa maison

par V. F Reportage TF1 : 20 sept 2024

Sa maison de Quiberville-sur-Mer est certainement l'une de celles qui a la vue la plus imprenable sur l'océan. Mais Brigitte Bodin a bien compris qu'elle ne pourra plus la garder très longtemps. La falaise s'effrite et 70 mètres de vide affleurent désormais au bout de son jardin. "Ça peut aller très vite. Sur Dieppe, il y a eu dix à quinze mètres d'un coup", affirme-t-elle, dépitée, dans le reportage du JT de TF1 à retrouver ci-dessus. Elle-même a perdu cinq mètres de jardin en quelques années.
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Recul du trait de côte : l'impressionnant projet de Soulac-sur-Mer pour résister à l'érosion
par La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Tristan Vartanian, Christophe Brousseau, Christel Arfel
Publié le 2 septembre 2024

"Il n'y a plus de plage" : le désarroi des communes françaises impactées par l'érosion du littoral

par V. F | Reportage TF1 : Laura Adda, Sehla Bougriou et Julien Roux le 28 août 2024
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Ouragan Ernesto : une maison sur pilotis s’écroule sur une plage de la côte américaine

19 août 2024



Des vidéos impressionnantes d’une maison s’effondrant sur la bande de sable de la Caroline du Nord sur la côte Atlantique font le tour des réseaux sociaux. Des dégâts dus à la houle provoquée par l’ouragan Ernesto, relate le média américain Spectrum News, vendredi 16 août 2024.

C’est dans la commune de Rodanthe, sur l’Outer Banks, la bande de sable de 320 kilomètres qui longe la côte de Caroline du Nord, qu’une maison s’est effondrée vendredi 16 août. La scène, filmée et partagée sur les réseaux sociaux, montre les piliers céder sous le poids de l’habitation de deux étages, puis cette dernière flottant au milieu des vagues.

D’autres maisons autour de Rodanthe auraient également subi des dommages causés par l’ouragan Ernesto ces derniers jours, assure Spectrum News. Des dégâts causés par l’érosion, en raison de l’avancée de la mer sur la plage, laissant à nu les poteaux censés être plantés plus profondément dans le sable pour soutenir les habitations. "Les pompiers ont mis en garde contre l’entrée dans l’eau en raison du danger que représentent les débris", précise le média américain.

L’incident n’a fait aucune victime

Personne ne se trouvait à l’intérieur de la maison, essentiellement utilisée comme location de vacances. En raison de l’ouragan qui sévit sur la côte américaine, l’électricité avait été coupée une semaine plus tôt.

Le phénomène n’est malheureusement pas nouveau : "le National Park Service a signalé que six maisons privées s’étaient effondrées dans l’océan dans le comté de Dare depuis 2020", indique Spectrum News.

L’ouragan, qui se déplace vers le Nord-est, a touché les Bermudes les 17 et 18 août, et est attendu vers Terre-Neuve, à l’ouest du Canada, dans la nuit de lundi 19 à mardi 20 août.

Pour éviter que les vagues ne viennent créer d'importants dégâts à Sainte-Maries-de-la-Mer dans un futur proche, la digue, construite en 1984, a été toute rénovée.

Bérénice Rolland le 06/07/2024

La digue du port Gardian à Saintes-Maries-de-la-Mer, en Camargue, qui protège la côte est menacée de rompre. La ville a entrepris des travaux pendant huit mois pour installer un rempart contre les vagues. Il a été inauguré ce jeudi 27 juin.

Le réchauffement climatique a des conséquences sur l'élévation du niveau de la mer. Il a augmenté de sept centimètres sur le littoral de Saintes-Maries-de-la-Mer ces vingt dernières années. Il favorise aussi la submersion marine, l'érosion du trait de côte et donc les assauts de la houle. Les fortes tempêtes qui ont lieu aujourd'hui tous les cent ans deviendront à l'horizon 2100 plus récurrentes, tous les cinq ou dix ans.

Cette installation est donc une mesure urgente pour la ville. Il y a quatre ans, un diagnostic a été réalisé par Saintes-Maries-de-la-Mer pour savoir quelles étaient les faiblesses face au réchauffement climatique, là où il fallait intervenir. "Sur la digue du port Gardian, on est au centre du village. Si elle lâche, c'est directement le centre-ville de Saintes-Maries-de-la-Mer qui est exposée", nous explique Thibaut Mallet, directeur général Symadrem, syndicat mixte interrégional d'aménagement des digues du delta du Rhône et de la mer.

Une barrière d'Accropod

En 1985, un raz de marée a dévasté la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer et en 2018 un autre épisode de tempêtes a fortement sollicité et endommagé les digues. À port Gardian, une nouvelle couche d'enrochement a été posée pour consolider le front de mer. Sur la pointe, 450 Accropode, des blocs de béton de dix tonnes conçus pour résister à l'action des vagues, ont été installés. Ensemble, ils forment une barrière allant jusqu'à 9 mètres de fond.

Conçus en France depuis 1981 par Sogreah, les Accropod sont installés dans une cinquantaine de pays aujourd'hui. "À la différence des enrochements qui sont des blocs de calcaire naturel qui viennent de carrière, les Accropod sont en béton préfabriqué. On peut choisir leur volume. Leur forme particulière permet une bonne imbrication entre eux. Ça confère une bonne résistance à l'ouvrage", précise Céline De Paris, ingénieure au Symadrem. Leur durée de vie est de 50 ans.



À l'horizon 2100, 400 personnes risquent d'être touchées par l'érosion du trait de côte et 32 000 par la submersion marine dans le delta du Rhône. Pour y faire face et minimiser les conséquences, une stratégie littorale a été instaurée en 2020. L'objectif est d'assurer la robustesse de ses digues pour protéger les 100 kilomètres de côtes de la Camargue, du Grau-du-roi à Port Saint-Louis du Rhône.

Au Royaume-Uni, les habitants du Norfolk seuls face à l’érosion du littoral
Les côtes de ce comté anglais donnant sur la mer du Nord sont particulièrement exposées à un phénomène d’érosion accélérée. Dans plusieurs villages, des habitants ont commencé à perdre leur maison. Mais presque aucune aide publique n’est déployée par les autorités.

Par Cécile Ducourtieux (Hemsby [Royaume-Uni], envoyée spéciale) 1er juin 2024

Ce mercredi 29 mai, en pleine semaine de vacances scolaires au Royaume-Uni, les familles avec serviettes et pique-nique convergent vers la plage, bien décidées à profiter du soleil. Les enfants sont excités, l’air sent les frites et les confiseries à Hemsby, village côtier dans l’est du Norfolk, une station balnéaire modeste mais populaire, réputée pour son sable blond. Pour autant, au Lacon Arms, le pub qui fait face à la plage, l’atmosphère est grave : les membres de l’organisation locale Save Hemsby Coastline (« sauvons la côte de Hemsby ») s’y sont rassemblés pour raconter leur détresse. Kevin Jordan, Simon Measures, Lesley Terriss, Ian et Jackie Brennan, et Lorna Bevan, la patronne du pub, font bonne figure, mais souvent l’angoisse pointe et les larmes ne sont pas loin.

L’érosion accélérée sur cette portion est de l’Angleterre a bouleversé leur existence. Le Royaume-Uni fait partie des pays européens enregistrant la plus forte érosion : 28 % des côtes anglaises et galloises se rétractent de plus de 10 centimètres par an (selon une étude du Marine Climate Change Impacts Partnership publiée en 2020). Dans le Norfolk, le retrait des terres est encore plus accentué, « en partie parce que la côte est constituée de dunes de sable ou de falaises “molles” – de la craie surmontée d’argile mêlée à des couches de cailloux – et qu’elle fait face à la mer du Nord, avec de puissants courants accentuant le déplacement des sédiments », explique Jessica Johnson, professeure de géophysique à l’université d’East Anglia, à Norwich.


Destruction de maisons le long de la route côtière à Hemsby, village dans l’est du Norfolk, en Angleterre, le 9 décembre 2023.

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Vidéo. Les impressionnantes images de l’érosion du littoral en Gironde

Par Edouard Ampuy Publié le 22/04/2024

Au fil des années, les tempêtes hivernales et les grandes marées n’ont pas épargné le trait de côte. Sur toute l’étendue du littoral néo-aquitain, le paysage se transforme et les stratégies de lutte contre l’érosion se développent

Les images satellites prises au-dessus de la commune de Soulac-sur-Mer en Gironde entre 2009 et 2021 témoignent de la forte érosion du littoral néo-aquitain.

Un recul de la côte provoqué par la succession des tempêtes hivernales et des grandes marées. Selon un rapport de la Cour des comptes publié en mars, 20 % du littoral métropolitain est concerné par l’érosion marine. La Nouvelle-Aquitaine est en première ligne, avec la Gironde qui est le département le plus touché par l’érosion côtière, selon les données du Cerema.

La Corniche basque : vers la fin d’une route mythique ?

Article de Par Lisa Etcheberry 29 mai 2024 lepoint

Le risque d'érosion du littoral est sous-estimé en Loire-Atlantique et en Vendée

De Morgane Guiomard 28 mai 2024 Par France Bleu Loire Océan

Les risques liés à l'érosion côtière sont sous-estimés par les collectivités en Loire-Atlantique et en Vendée. La chambre régionale des comptes Pays-de-la-Loire publie ce mardi 28 mai un rapport sur la gestion du trait de côte. Les efforts des mairies et communautés de communes, comme le fait de végétaliser les dunes à Saint-Michel-Chef-Chef par exemple, ne sont clairement pas suffisants.

On construit là où le risque d'érosion existe

Les collectivités n'anticipent pas assez l'érosion du littoral. La preuve, des permis de construire sont délivrés à des endroits qui seront probablement grignotés par la mer d'ici cent ans. Ces autorisations sont délivrées car les zones concernées par le recul du trait de côte sont minimisées. Et ce, parce qu'il y a une contradiction entre ce qui est prévu sur le papier et ce qui arrivera en réalité. Les plans locaux d'urbanisme s'appuient sur le plan de prévention des risques littoraux de l'Etat. Mais ces prévisions sont "trop optimistes car elles ne prennent pas en compte l'augmentation du niveau de la mer lié au réchauffement climatique", explique Luc Héritier, président de la Chambre régionale des comptes Pays-de-la-Loire.

Les collectivités n'anticipent pas assez

La Chambre régionale des comptes estime que plus de 1.000 bâtiments seront menacés par l'érosion d'ici un siècle en Loire-Atlantique et en Vendée. Pourtant, la plupart des communes et communautés de communes ne sont pas en capacité d'estimer la valeur économique de ces bâtiments menacés.
La Chambre régionale des comptes insiste aussi sur l'importance de mener une stratégie locale pour améliorer la gestion du trait de côte. "Nous pensons que c'est aux intercommunalités de s'en charger" développe Luc Héritier. Aujourd'hui, c'est au bon vouloir des agglomérations et, dans les faits, elles sont très peu à le faire. Parmi les bonnes élèves, il y a Pornic Agglo Pays de Retz, Vendée Grand Littoral et Cap Atlantique avec le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, la mobilité et l'aménagement).
Le président de Cap Atlantique, Nicolas Criaud, explique la démarche : "Sur nos 15 communes, on en a 11 sur le littoral et 98 kilomètres de côte donc c'est un sujet prégnant". La communauté de communes développe donc une stratégie pour anticiper la gestion du trait de côte mais son président alerte : "Clairement, les collectivités n'auront pas les moyens de porter et de financer les actions à mettre en place ensuite." C'est d'ailleurs un point soulevé par de nombreux élus.

Préparer les dépenses de gestion du trait de côte

Quand l'érosion du littoral sera trop problématique, ça va coincer financièrement. Les travaux menés actuellement ne représentent pas encore un budget trop important pour les collectivités. Mais ça sera le cas quand il faudra démolir les bâtiments trop proches de la mer et les reconstruire plus loin. Ce qui est d'ailleurs déjà en train de poser question pour les immeubles des Becs et des Mouettes à Saint-Hilaire-de-Riez en Vendée.
Mais qui va payer ces travaux dans les années à venir ? "On ne sait pas. Les conditions financières de prise en charge du risque d’érosion côtière sont aujourd’hui toujours incertaines" précise Luc Héritier, le président de la Chambre régionale des Comptes. Raison pour laquelle, un Comité national du trait de côte a été lancé en mars 2023 pour y remédier et trouver un modèle de financement.