par energy_isere » 01 nov. 2022, 10:16
Transition écologique : ce "mur" d'investissements qui attend les entreprises
Gaëlle Macke 1er nov 2022
Face à l'urgence climatique et aux règlementations européennes, les entreprises n'ont d'autre choix que de s'engager vers la décarbonation. Certains secteurs, comme celui de l'agriculture, peinent toutefois à accélérer leur transition verte.
Flambée des coûts de l'énergie d'un côté, rafale de règlements environnementaux imposés par l'Europe et l'Etat de l'autre: les entreprises n'ont d'autre choix que d'avancer à marche forcée vers la décarbonation. Le temps du greenwashing est dépassé. Les grands groupes ont tous leur plan d'action pour s'aligner sur l'objectif "zéro émission" en 2050.
Mais il faut encore accélérer. Selon l'institut Rexecode, les entreprises, qui ont investi au total de l'ordre de 350 milliards d'euros en 2021 en France, devront mettre au moins 35 milliards de plus par an d'ici à 2030. "Une marche de 10%, considérable" relève Michel Didier, son président, surtout pour les PME. Avec deux principaux leviers: l'énergie, qu'il faut économiser et qui doit être plus propre, et l'approvisionnement en matériaux et composants, qui doivent être bas-carbone ou recyclés.
Aux avant-postes, les énergéticiens dépensent pour se déployer dans l'éolien, le solaire, la biomasse. EDF devra débourser environ 60 milliards pour construire six réacteurs nucléaires d'ici à 2037. L'industrie manufacturière, particulièrement la métallurgie, la chimie, les matériaux (ciment, papier, verre, plastique), très "sales", s'adaptent au prix de renouveler massivement leurs équipements pour verdir le processus de fabrication. Ces secteurs ont déjà bien avancé. De 1990 à 2019, la France a obtenu 90% de ses réductions d'émissions de carbone grâce aux efforts menés dans l'industrie et l'énergie.
Les constructeurs automobiles et aéronautiques, sommés de revoir leur business, innovent. Alors que plus une voiture thermique ne pourra être vendue en Europe en 2035, la conversion à l'électrique devrait coûter 80 milliards à Stellantis, 40 milliards à Renault. Le BTP, soumis à des normes de performance énergétique et environnementale toujours plus exigeantes, s'y met aussi.
L'agriculture est en retard, qui doit moins utiliser d'engrais et mieux valoriser ses déchets. Maintenant, c'est au tour des services: "L'effort prioritaire à venir doit porter sur les véhicules utilitaires, le transport routier, la rénovation des bâtiments tertiaires", pointe l'institut Rexecode.
Face à ce mur d'investissements, la puissance publique vient en renfort, avec les aides des plans de relance et France 2030, via Bpifrance, en engageant 2 milliards d'euros pour monter une filière d'hydrogène vert. L'enjeu: que la décarbonation ne dégrade pas la compétitivité des entreprises tricolores. Voire la renforce.
https://www.msn.com/fr-fr/finance/entre ... 66d67a6267
[quote][b][size=120] Transition écologique : ce "mur" d'investissements qui attend les entreprises[/size][/b]
Gaëlle Macke 1er nov 2022
[b]Face à l'urgence climatique et aux règlementations européennes, les entreprises n'ont d'autre choix que de s'engager vers la décarbonation. Certains secteurs, comme celui de l'agriculture, peinent toutefois à accélérer leur transition verte. [/b]
Flambée des coûts de l'énergie d'un côté, rafale de règlements environnementaux imposés par l'Europe et l'Etat de l'autre: les entreprises n'ont d'autre choix que d'avancer à marche forcée vers la décarbonation. Le temps du greenwashing est dépassé. Les grands groupes ont tous leur plan d'action pour s'aligner sur l'objectif "zéro émission" en 2050.
Mais il faut encore accélérer. Selon l'institut Rexecode, les entreprises, qui ont investi au total de l'ordre de 350 milliards d'euros en 2021 en France, devront mettre au moins 35 milliards de plus par an d'ici à 2030. "Une marche de 10%, considérable" relève Michel Didier, son président, surtout pour les PME. Avec deux principaux leviers: l'énergie, qu'il faut économiser et qui doit être plus propre, et l'approvisionnement en matériaux et composants, qui doivent être bas-carbone ou recyclés.
Aux avant-postes, les énergéticiens dépensent pour se déployer dans l'éolien, le solaire, la biomasse. EDF devra débourser environ 60 milliards pour construire six réacteurs nucléaires d'ici à 2037. L'industrie manufacturière, particulièrement la métallurgie, la chimie, les matériaux (ciment, papier, verre, plastique), très "sales", s'adaptent au prix de renouveler massivement leurs équipements pour verdir le processus de fabrication. Ces secteurs ont déjà bien avancé. De 1990 à 2019, la France a obtenu 90% de ses réductions d'émissions de carbone grâce aux efforts menés dans l'industrie et l'énergie.
Les constructeurs automobiles et aéronautiques, sommés de revoir leur business, innovent. Alors que plus une voiture thermique ne pourra être vendue en Europe en 2035, la conversion à l'électrique devrait coûter 80 milliards à Stellantis, 40 milliards à Renault. Le BTP, soumis à des normes de performance énergétique et environnementale toujours plus exigeantes, s'y met aussi.
L'agriculture est en retard, qui doit moins utiliser d'engrais et mieux valoriser ses déchets. Maintenant, c'est au tour des services: "L'effort prioritaire à venir doit porter sur les véhicules utilitaires, le transport routier, la rénovation des bâtiments tertiaires", pointe l'institut Rexecode.
Face à ce mur d'investissements, la puissance publique vient en renfort, avec les aides des plans de relance et France 2030, via Bpifrance, en engageant 2 milliards d'euros pour monter une filière d'hydrogène vert. L'enjeu: que la décarbonation ne dégrade pas la compétitivité des entreprises tricolores. Voire la renforce.
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