par energy_isere » 20 janv. 2025, 21:39
Trump annonce une marche arrière toute sur l'action climatique
AFP le 20 janvier 2025
Sortie de l'accord de Paris, état d'"urgence énergétique" pour doper la production d'hydrocarbures: Donald Trump a amorcé lundi une marche arrière toute en termes de politique climatique, mettant en péril les efforts mondiaux pour freiner le réchauffement.
La nouvelle administration américaine a annoncé que les Etats-Unis se retireraient une nouvelle fois de l'accord de Paris sur le climat, un départ qui devrait compromettre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre du pays, deuxième pollueur mondial derrière la Chine et premier pollueur historique.
"Nous allons forer à tout-va", a lancé le président américain lors de son discours d'investiture, réitérant sa promesse de campagne de doper la production de pétrole et de gaz des Etats-Unis, déjà premier producteur mondial, pour faire baisser les coûts de l'énergie.
Pour ce faire, le républicain a annoncé qu'il décréterait un état d'"urgence énergétique" national et reviendrait sur nombre de mesures climatiques prises par son prédécesseur Joe Biden pour favoriser la transition énergétique. Parmi celles-ci, les financements alloués aux énergies renouvelables ou à l'achat de véhicules électriques.
Les Etats-Unis avaient déjà quitté l'accord de Paris sous son premier mandat, avant que Joe Biden n'acte leur retour. Le nouveau retrait entrera en vigueur un an après l'annonce officielle.
Ces annonces ont immédiatement suscité l'indignation des défenseurs de l'environnement, voyant dans ces mesures un déni cinglant des défis pressants posés par le changement climatique, alors que les deux années passées ont été les plus chaudes jamais enregistrées à l'échelle mondiale.
"Il n'y a pas d'urgence énergétique aux États-Unis en ce qui concerne les combustibles fossiles, mais il y en a une en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique", assène Athan Manuel, de l'organisation Sierra Club, interrogé par l'AFP.
"Nous sommes à un moment où, dans le monde entier, nous devons accélérer nos efforts, redoubler nos engagements et cela va à l'encontre de cet objectif", abonde Julie McNamara de l'ONG américaine Union of Concerned Scientists.
- Objectifs mis à mal -
Adopté il y a dix ans, l'accord de Paris rassemble la quasi-totalité des Etats et vise à maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale "bien en dessous de 2°C" par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5°C.
C'est dans ce cadre que les Etats-Unis se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 61 à 66% d'ici 2035 par rapport à 2005, et à atteindre la neutralité carbone en 2050.
Si ces objectifs étaient déjà menacés par le retard pris par le pays, selon des experts, ils pourraient être totalement enterrés sous Donald Trump, plombant par ricochet les objectifs mondiaux.
Selon le centre de recherche américain Rhodium Group, le retour en arrière promis par Trump ralentirait considérablement la trajectoire du pays et se traduirait en une baisse des émissions de seulement -24 à -40% en 2035.
Le média spécialisé Carbon Brief a quant à lui estimé que les Etats-Unis pourraient émettre 4 milliards de tonnes d'équivalent CO2 supplémentaires d'ici à 2030 en raison de ses politiques, soit les émissions annuelles de l'Europe et du Japon.
- Désengagement -
A l'échelle mondiale, cette sortie de l'accord de Paris devrait marquer un désengagement de la diplomatie climatique de la part de la première puissance économique mondiale.
Avec le risque de voir d'autres grands pollueurs, comme la Chine et l'Inde, réduire leurs ambitions environnementales ou encore quitter l'accord.
Si aucun pays n'a jusqu'ici suivi Washington en ce sens, le gouvernement argentin du président ultralibéral Javier Milei - allié de Donald Trump - a récemment dit "réévaluer" sa position en la matière.
Plusieurs experts se veulent toutefois confiants. "Le retrait des États-Unis de l'accord de Paris est regrettable, mais l'action multilatérale pour le climat s'est avérée résiliente", assure Laurence Tubiana, architecte de l'accord de Paris dans un communiqué.
Et "le contexte actuel est très différent de celui de 2017. La transition mondiale bénéficie d'un élan économique imparable", souligne-t-elle.
Cette impulsion pourrait se poursuivre à l'échelle infranationale, pointent d'autres observateurs. "Nos États, nos villes, nos entreprises et nos institutions locales sont prêts à reprendre le flambeau du leadership climatique américain et à faire tout ce qui est en leur pouvoir", a ainsi assuré Gina McCarthy, ancienne conseillère de Joe Biden, dans un communiqué.
"Mais il est indéniable qu'un retrait (de l'accord de Paris), compromet la capacité de cet effort à se poursuivre", estime Julie McNamara de l'ONG américaine Union of Concerned Scientists.
https://www.connaissancedesenergies.org ... que-250120
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AFP le 20 janvier 2025
Sortie de l'accord de Paris, état d'"urgence énergétique" pour doper la production d'hydrocarbures: Donald Trump a amorcé lundi une marche arrière toute en termes de politique climatique, mettant en péril les efforts mondiaux pour freiner le réchauffement.
La nouvelle administration américaine a annoncé que les Etats-Unis se retireraient une nouvelle fois de l'accord de Paris sur le climat, un départ qui devrait compromettre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre du pays, deuxième pollueur mondial derrière la Chine et premier pollueur historique.
"Nous allons forer à tout-va", a lancé le président américain lors de son discours d'investiture, réitérant sa promesse de campagne de doper la production de pétrole et de gaz des Etats-Unis, déjà premier producteur mondial, pour faire baisser les coûts de l'énergie.
Pour ce faire, le républicain a annoncé qu'il décréterait un état d'"urgence énergétique" national et reviendrait sur nombre de mesures climatiques prises par son prédécesseur Joe Biden pour favoriser la transition énergétique. Parmi celles-ci, les financements alloués aux énergies renouvelables ou à l'achat de véhicules électriques.
Les Etats-Unis avaient déjà quitté l'accord de Paris sous son premier mandat, avant que Joe Biden n'acte leur retour. Le nouveau retrait entrera en vigueur un an après l'annonce officielle.
Ces annonces ont immédiatement suscité l'indignation des défenseurs de l'environnement, voyant dans ces mesures un déni cinglant des défis pressants posés par le changement climatique, alors que les deux années passées ont été les plus chaudes jamais enregistrées à l'échelle mondiale.
"Il n'y a pas d'urgence énergétique aux États-Unis en ce qui concerne les combustibles fossiles, mais il y en a une en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique", assène Athan Manuel, de l'organisation Sierra Club, interrogé par l'AFP.
"Nous sommes à un moment où, dans le monde entier, nous devons accélérer nos efforts, redoubler nos engagements et cela va à l'encontre de cet objectif", abonde Julie McNamara de l'ONG américaine Union of Concerned Scientists.
- Objectifs mis à mal -
Adopté il y a dix ans, l'accord de Paris rassemble la quasi-totalité des Etats et vise à maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale "bien en dessous de 2°C" par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5°C.
C'est dans ce cadre que les Etats-Unis se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 61 à 66% d'ici 2035 par rapport à 2005, et à atteindre la neutralité carbone en 2050.
Si ces objectifs étaient déjà menacés par le retard pris par le pays, selon des experts, ils pourraient être totalement enterrés sous Donald Trump, plombant par ricochet les objectifs mondiaux.
Selon le centre de recherche américain Rhodium Group, le retour en arrière promis par Trump ralentirait considérablement la trajectoire du pays et se traduirait en une baisse des émissions de seulement -24 à -40% en 2035.
Le média spécialisé Carbon Brief a quant à lui estimé que les Etats-Unis pourraient émettre 4 milliards de tonnes d'équivalent CO2 supplémentaires d'ici à 2030 en raison de ses politiques, soit les émissions annuelles de l'Europe et du Japon.
- Désengagement -
A l'échelle mondiale, cette sortie de l'accord de Paris devrait marquer un désengagement de la diplomatie climatique de la part de la première puissance économique mondiale.
Avec le risque de voir d'autres grands pollueurs, comme la Chine et l'Inde, réduire leurs ambitions environnementales ou encore quitter l'accord.
Si aucun pays n'a jusqu'ici suivi Washington en ce sens, le gouvernement argentin du président ultralibéral Javier Milei - allié de Donald Trump - a récemment dit "réévaluer" sa position en la matière.
Plusieurs experts se veulent toutefois confiants. "Le retrait des États-Unis de l'accord de Paris est regrettable, mais l'action multilatérale pour le climat s'est avérée résiliente", assure Laurence Tubiana, architecte de l'accord de Paris dans un communiqué.
Et "le contexte actuel est très différent de celui de 2017. La transition mondiale bénéficie d'un élan économique imparable", souligne-t-elle.
Cette impulsion pourrait se poursuivre à l'échelle infranationale, pointent d'autres observateurs. "Nos États, nos villes, nos entreprises et nos institutions locales sont prêts à reprendre le flambeau du leadership climatique américain et à faire tout ce qui est en leur pouvoir", a ainsi assuré Gina McCarthy, ancienne conseillère de Joe Biden, dans un communiqué.
"Mais il est indéniable qu'un retrait (de l'accord de Paris), compromet la capacité de cet effort à se poursuivre", estime Julie McNamara de l'ONG américaine Union of Concerned Scientists.
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https://www.connaissancedesenergies.org/afp/trump-annonce-une-marche-arriere-toute-sur-laction-climatique-250120