par energy_isere » Hier, 23:43
La COP30 au Brésil, ou la gageure d'un front uni face au changement climatique
Connaissance des Énergies avec AFP le 13 octobre 2025
La COP30 s'ouvre dans moins d'un mois au Brésil avec le défi colossal d'unir les pays du monde pour ne pas relâcher l'action contre le changement climatique malgré les vents contraires, à commencer par le retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a insisté pour organiser cette 30e conférence des Nations unies sur le climat (10-21 novembre), événement de l'année dans les négociations climatiques, à Belem, ville portuaire d'Amazonie.
Il ambitionne d'y rassembler des dizaines de chefs d'Etats et de gouvernements, mais quelques jours auparavant (6-7 novembre), afin de soulager la ville face au défi logistique posé par l'afflux de 50.000 négociateurs, militants, experts et autres participants.
Peu de dirigeants (Colombie, Afrique du Sud...) ont confirmé leur participation à ce jour, beaucoup tardant à se décider, dans cette période de turbulences géopolitiques et économiques. Le roi Charles du Royaume-Uni se fera représenter par le prince William.
Invité par Lula qui lui a rendu visite lundi, le pape Léon XIV ne pourra pas participer en raison d'"engagements" déjà prévus, a indiqué le président brésilien à Rome.
Quant au président autrichien, il a renoncé à cause du prix des hôtels.
Cette flambée des prix menace d'ailleurs la participation des ONG et des pays pauvres, au point d'avoir occulté le fond des négociations. Des pays dont la Gambie, le Cap-Vert et même le Japon ont indiqué à l'AFP qu'ils réduiraient sans doute leurs délégations.
Mais les Brésiliens ont tenu bon face aux appels à délocaliser l'événement... et affrété des bateaux de croisière.
"Je sais quels sont les problèmes de Belem" mais "il faut montrer au monde ce qu'est l'Amazonie", a déclaré Lula sur place début octobre. En bras de chemise, il a constaté l'avancée des chantiers dans cette ville de 1,4 million d'habitants aux infrastructures limitées.
- "Point de non-retour" -
Pour un ultime point d'étape s'est ouverte lundi à Brasilia la traditionnelle "pré-COP", réunion ministérielle rassemblant sur deux jours 67 pays.
C'est dans la dernière ligne droite que "les vrais progrès arrivent", a plaidé le secrétaire exécutif chargé du changement climatique à l'ONU, Simon Stiell. "Au cours des prochains jours, je vous encourage à aller un peu plus loin", a-t-il ajouté.
Les attentes sont élevées après les deux années les plus chaudes jamais enregistrées et la multiplication de canicules et de tempêtes tueuses.
Mais contrairement aux deux dernières éditions, qui ont abouti à des accords emblématiques sur les énergies fossiles et la finance, "il ne faut pas s'attendre à des gros titres ou à des accords sur des gros sujets clinquants", juge Marta Torres-Gunfaus, du groupe de réflexion Iddri.
Les Brésiliens préfèrent donner la priorité à la mise en oeuvre des solutions déjà actées, dans un monde où le multilatéralisme est défié de toutes parts: retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris, guerres douanières et commerciales, montée des partis climatosceptiques...
La question financière reste épineuse.
Interrogé sur la mise à disposition de ressources des pays riches pour les pays pauvres, le président de la COP30, André Correa do Lago, a répondu laconiquement qu'il y a "de multiples demandes, des promesses plus limitées".
De son côté, Victor Menotti, porte-parole de l'ONG Demand Climate Justice, a jugé qu'"il existe une profonde méfiance entre les pays riches et les pays pauvres" et que "la dernière COP n'a fait qu'approfondir cette méfiance".
L'an dernier, la COP29 a fixé dans la douleur un nouvel objectif d'aide des pays développés à destination des pays en développement de 300 milliards de dollars par an d'ici 2035, très en-deçà des attentes.
- Trump invité -
Lula, qui a ralenti la déforestation dans son pays mais prône l'exploration pétrolière au large de l'Amazonie, a promis une "COP de la vérité".
Mais l'Union européenne, divisée, n'a pas finalisé à temps son nouvel engagement climatique 2035, et la Chine s'est contentée d'objectifs minimalistes. Les Etats-Unis ne devraient pas envoyer de délégation.
Lula a toutefois raconté qu'il avait tenté de convaincre au téléphone Donald Trump: "Il est important que vous veniez au Brésil car vous serez au coeur de l'Amazonie, pour voir à quoi ressemble cette Amazonie tellement aimée dans le monde".
https://www.connaissancedesenergies.org ... e-251013-1
[quote] [b][size=120]La COP30 au Brésil, ou la gageure d'un front uni face au changement climatique[/size][/b]
Connaissance des Énergies avec AFP le 13 octobre 2025
[b]La COP30 s'ouvre dans moins d'un mois au Brésil avec le défi colossal d'unir les pays du monde pour ne pas relâcher l'action contre le changement climatique malgré les vents contraires, à commencer par le retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris.[/b]
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a insisté pour organiser cette 30e conférence des Nations unies sur le climat (10-21 novembre), événement de l'année dans les négociations climatiques, à Belem, ville portuaire d'Amazonie.
Il ambitionne d'y rassembler des dizaines de chefs d'Etats et de gouvernements, mais quelques jours auparavant (6-7 novembre), afin de soulager la ville face au défi logistique posé par l'afflux de 50.000 négociateurs, militants, experts et autres participants.
Peu de dirigeants (Colombie, Afrique du Sud...) ont confirmé leur participation à ce jour, beaucoup tardant à se décider, dans cette période de turbulences géopolitiques et économiques. Le roi Charles du Royaume-Uni se fera représenter par le prince William.
Invité par Lula qui lui a rendu visite lundi, le pape Léon XIV ne pourra pas participer en raison d'"engagements" déjà prévus, a indiqué le président brésilien à Rome.
Quant au président autrichien, il a renoncé à cause du prix des hôtels.
Cette flambée des prix menace d'ailleurs la participation des ONG et des pays pauvres, au point d'avoir occulté le fond des négociations. Des pays dont la Gambie, le Cap-Vert et même le Japon ont indiqué à l'AFP qu'ils réduiraient sans doute leurs délégations.
Mais les Brésiliens ont tenu bon face aux appels à délocaliser l'événement... et affrété des bateaux de croisière.
"Je sais quels sont les problèmes de Belem" mais "il faut montrer au monde ce qu'est l'Amazonie", a déclaré Lula sur place début octobre. En bras de chemise, il a constaté l'avancée des chantiers dans cette ville de 1,4 million d'habitants aux infrastructures limitées.
- "Point de non-retour" -
Pour un ultime point d'étape s'est ouverte lundi à Brasilia la traditionnelle "pré-COP", réunion ministérielle rassemblant sur deux jours 67 pays.
C'est dans la dernière ligne droite que "les vrais progrès arrivent", a plaidé le secrétaire exécutif chargé du changement climatique à l'ONU, Simon Stiell. "Au cours des prochains jours, je vous encourage à aller un peu plus loin", a-t-il ajouté.
Les attentes sont élevées après les deux années les plus chaudes jamais enregistrées et la multiplication de canicules et de tempêtes tueuses.
Mais contrairement aux deux dernières éditions, qui ont abouti à des accords emblématiques sur les énergies fossiles et la finance, "il ne faut pas s'attendre à des gros titres ou à des accords sur des gros sujets clinquants", juge Marta Torres-Gunfaus, du groupe de réflexion Iddri.
Les Brésiliens préfèrent donner la priorité à la mise en oeuvre des solutions déjà actées, dans un monde où le multilatéralisme est défié de toutes parts: retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris, guerres douanières et commerciales, montée des partis climatosceptiques...
La question financière reste épineuse.
Interrogé sur la mise à disposition de ressources des pays riches pour les pays pauvres, le président de la COP30, André Correa do Lago, a répondu laconiquement qu'il y a "de multiples demandes, des promesses plus limitées".
De son côté, Victor Menotti, porte-parole de l'ONG Demand Climate Justice, a jugé qu'"il existe une profonde méfiance entre les pays riches et les pays pauvres" et que "la dernière COP n'a fait qu'approfondir cette méfiance".
L'an dernier, la COP29 a fixé dans la douleur un nouvel objectif d'aide des pays développés à destination des pays en développement de 300 milliards de dollars par an d'ici 2035, très en-deçà des attentes.
- Trump invité -
Lula, qui a ralenti la déforestation dans son pays mais prône l'exploration pétrolière au large de l'Amazonie, a promis une "COP de la vérité".
Mais l'Union européenne, divisée, n'a pas finalisé à temps son nouvel engagement climatique 2035, et la Chine s'est contentée d'objectifs minimalistes. [color=#FF0000]Les Etats-Unis ne devraient pas envoyer de délégation.[/color]
Lula a toutefois raconté qu'il avait tenté de convaincre au téléphone Donald Trump: "Il est important que vous veniez au Brésil car vous serez au coeur de l'Amazonie, pour voir à quoi ressemble cette Amazonie tellement aimée dans le monde".
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https://www.connaissancedesenergies.org/afp/la-cop30-au-bresil-ou-la-gageure-dun-front-uni-face-au-changement-climatique-251013-1