par mobar » 01 mars 2024, 19:41
Le rayonnement solaire qui parvient à la distance moyenne Terre – Soleil peut être considéré comme constant.
L'énergie reçue par la Terre varie certes entre ses passages au périhélie et à l'aphélie, et cette variation est d'autant plus importante que l'excentricité de l'orbite est grande (jusqu'à 24 %), mais lorsque la Terre parcourt une orbite entière, en une année, l'énergie totale reçue est sensiblement la même quelles que soient les conditions orbitales ou d'inclinaison de l'axe de rotation de la Terre.
En effet, lorsque la Terre est à l'aphélie, son mouvement orbital est plus lent et ceci compense exactement la diminution du rayonnement solaire reçu qui est lui aussi inversement proportionnel au carré de la distance Terre – Soleil. Selon les mêmes principes, les deux hémisphères reçoivent au cours d'une année la même quantité d'énergie. Qu'est-ce donc qui déclenche les périodes glaciaires ?
Notons d'abord que tout le rayonnement solaire qui atteint la Terre ne contribue pas à son climat : une partie est réfléchie et repart immédiatement vers l'espace. Cette fraction du rayonnement qui est réfléchie (l'albédo) est principalement causée par l'enneigement (l'albédo des surfaces enneigées est d'environ 80 %). L'enneigement se produit en hiver et se poursuit jusqu'au dégel au printemps et en été. Dans la période chaude où nous sommes actuellement, toute la neige tombée en hiver fond et ne s'accumule donc pas, ce qui permet à l'année qui suit de se dérouler dans les mêmes conditions. Mais imaginons qu'il y ait eu un enneigement exceptionnellement étendu, et que le printemps et l'été suivants soient anormalement froids : toute la neige en excès ne fond pas et réfléchit vers l'espace plus d'énergie qu'à l'accoutumée. La Terre se refroidit donc, et les surfaces enneigées ont tendance à s’accroître : plus il y a de neige, plus la Terre réfléchit vers l'espace l'énergie reçue du Soleil, et plus il fait froid ; une rétroaction s’amorce alors et s'auto-entretient, car plus il fait froid, plus les surfaces enneigées s'accroissent. Cet accroissement de l'enneigement n'est possible que dans l'hémisphère nord où se trouvent la majorité des terres émergées, car dans l'hémisphère sud, l'Océan Antarctique oppose une barrière à un éventuel accroissement.
Le départ d'une ère glaciaire se situe donc dans l'hémisphère nord. Les conditions propices à l'établissement d'une glaciation sont de fortes précipitations neigeuses suivies par des étés relativement froids au cours desquels une partie croissante de cette neige persiste. Ceci se produit lorsque l'excentricité de l'orbite terrestre est forte, et que le passage à l’aphélie a lieu en été boréal : le rayonnement reçu en hémisphère nord y est alors minimum, l'été est froid, et la neige n'y fond pas en totalité. Ce processus est accentué lorsque l'axe de rotation de la Terre est peu incliné, le contraste entre les saisons étant alors moins marqué : l'hiver est alors relativement doux, ce qui favorise des précipitations neigeuses abondantes, et l'été moins chaud, ce qui empêche en partie la fonte de la neige. Par ailleurs, le système climatique terrestre comporte des interactions entre les océans, l'atmosphère et la cryosphère, qui rendent l' articulation avec les forçages orbitaux très complexes. C'est aux latitudes proches du cercle polaire boréal, où s'étendent surtout des surfaces continentales, que le processus de glaciation s’amorce. Le rayonnement qui parvient à 65°N diminue de 30 W/m2 au solstice d'été lorsqu'on passe d'une situation de forte inclinaison à une faible inclinaison, et lorsque ce solstice se produit à l'aphélie en période d'excentricité maximale, le rayonnement solaire n'y est que de 1 311 W/m2 au lieu de 1 361. De plus, ces conditions propices à l'établissement d'une époque glaciaire ne sont pas éphémères : elles s'exercent pendant plusieurs centaines d'années, car les périodicités à l’œuvre s'expriment, elles, en dizaines de milliers d'années. La rétroaction de l'albédo, ainsi que d'autres rétroactions (vapeur d'eau, gaz carbonique) et l'effet sur la circulation océanique, conduisent alors à une ère glaciaire. Le retour à un interglaciaire a lieu lorsque, contrairement aux conditions précédentes, la Terre est proche du Soleil en été boréal, et que les surfaces enneigées se réduisent, mettant ainsi en marche, mais dans le sens opposé, la rétroaction climatique de l'albédo. Ce retour s'effectue toutefois de manière beaucoup plus chaotique, avec des oscillations dites événements de Dansgaard-Oeschger marquées par de brusques épisodes de froid brusques épisodes de retour du froid
https://argonautes.club/quelle-est-la-c ... nnees.html
[quote]Le rayonnement solaire qui parvient à la distance moyenne Terre – Soleil peut être considéré comme constant.
L'énergie reçue par la Terre varie certes entre ses passages au périhélie et à l'aphélie, et cette variation est d'autant plus importante que l'excentricité de l'orbite est grande (jusqu'à 24 %), mais lorsque la Terre parcourt une orbite entière, en une année, l'énergie totale reçue est sensiblement la même quelles que soient les conditions orbitales ou d'inclinaison de l'axe de rotation de la Terre.
En effet, lorsque la Terre est à l'aphélie, son mouvement orbital est plus lent et ceci compense exactement la diminution du rayonnement solaire reçu qui est lui aussi inversement proportionnel au carré de la distance Terre – Soleil. Selon les mêmes principes, les deux hémisphères reçoivent au cours d'une année la même quantité d'énergie. Qu'est-ce donc qui déclenche les périodes glaciaires ?
Notons d'abord que tout le rayonnement solaire qui atteint la Terre ne contribue pas à son climat : une partie est réfléchie et repart immédiatement vers l'espace. Cette fraction du rayonnement qui est réfléchie (l'albédo) est principalement causée par l'enneigement (l'albédo des surfaces enneigées est d'environ 80 %). L'enneigement se produit en hiver et se poursuit jusqu'au dégel au printemps et en été. Dans la période chaude où nous sommes actuellement, toute la neige tombée en hiver fond et ne s'accumule donc pas, ce qui permet à l'année qui suit de se dérouler dans les mêmes conditions. Mais imaginons qu'il y ait eu un enneigement exceptionnellement étendu, et que le printemps et l'été suivants soient anormalement froids : toute la neige en excès ne fond pas et réfléchit vers l'espace plus d'énergie qu'à l'accoutumée. La Terre se refroidit donc, et les surfaces enneigées ont tendance à s’accroître : plus il y a de neige, plus la Terre réfléchit vers l'espace l'énergie reçue du Soleil, et plus il fait froid ; une rétroaction s’amorce alors et s'auto-entretient, car plus il fait froid, plus les surfaces enneigées s'accroissent. Cet accroissement de l'enneigement n'est possible que dans l'hémisphère nord où se trouvent la majorité des terres émergées, car dans l'hémisphère sud, l'Océan Antarctique oppose une barrière à un éventuel accroissement.
Le départ d'une ère glaciaire se situe donc dans l'hémisphère nord. Les conditions propices à l'établissement d'une glaciation sont de fortes précipitations neigeuses suivies par des étés relativement froids au cours desquels une partie croissante de cette neige persiste. Ceci se produit lorsque l'excentricité de l'orbite terrestre est forte, et que le passage à l’aphélie a lieu en été boréal : le rayonnement reçu en hémisphère nord y est alors minimum, l'été est froid, et la neige n'y fond pas en totalité. Ce processus est accentué lorsque l'axe de rotation de la Terre est peu incliné, le contraste entre les saisons étant alors moins marqué : l'hiver est alors relativement doux, ce qui favorise des précipitations neigeuses abondantes, et l'été moins chaud, ce qui empêche en partie la fonte de la neige. Par ailleurs, le système climatique terrestre comporte des interactions entre les océans, l'atmosphère et la cryosphère, qui rendent l' articulation avec les forçages orbitaux très complexes. C'est aux latitudes proches du cercle polaire boréal, où s'étendent surtout des surfaces continentales, que le processus de glaciation s’amorce. Le rayonnement qui parvient à 65°N diminue de 30 W/m2 au solstice d'été lorsqu'on passe d'une situation de forte inclinaison à une faible inclinaison, et lorsque ce solstice se produit à l'aphélie en période d'excentricité maximale, le rayonnement solaire n'y est que de 1 311 W/m2 au lieu de 1 361. De plus, ces conditions propices à l'établissement d'une époque glaciaire ne sont pas éphémères : elles s'exercent pendant plusieurs centaines d'années, car les périodicités à l’œuvre s'expriment, elles, en dizaines de milliers d'années. La rétroaction de l'albédo, ainsi que d'autres rétroactions (vapeur d'eau, gaz carbonique) et l'effet sur la circulation océanique, conduisent alors à une ère glaciaire. Le retour à un interglaciaire a lieu lorsque, contrairement aux conditions précédentes, la Terre est proche du Soleil en été boréal, et que les surfaces enneigées se réduisent, mettant ainsi en marche, mais dans le sens opposé, la rétroaction climatique de l'albédo. Ce retour s'effectue toutefois de manière beaucoup plus chaotique, avec des oscillations dites événements de Dansgaard-Oeschger marquées par de brusques épisodes de froid brusques épisodes de retour du froid[/quote]
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