par energy_isere » 03 nov. 2019, 16:58
Le déclin des insectes est plus important que prévu
par Brice Louvet, rédacteur sciencesBrice Louvet, rédacteur sciences 1 novembre 2019
Une étude récente constate que les populations d’insectes ont diminué d’un tiers en dix ans en Allemagne. Selon les chercheurs, l’intensification de l’utilisation des sols serait en cause.
Des recherches publiées il y a deux ans avaient suggéré que la biomasse des insectes volants avait fortement diminué au cours des trente dernières années dans les zones protégées allemandes. Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université technique de Munich suggère que le constat est encore plus alarmant que prévu.
“Les études précédentes portaient exclusivement sur la biomasse, c’est-à-dire le poids total de tous les insectes ou sur des espèces en particulier“, explique Sebastian Seibold, principal auteur de l’étude. “Le fait qu’une grande partie de tous les groupes d’insectes soit effectivement affectée n’était pas clair jusqu’à présent“.
Deux tiers des insectes en moins en dix ans
Pour ces travaux, les chercheurs ont évalué les populations d’insectes dans 150 prairies et 140 sites forestiers. Ils étaient répartis sur trois zones différentes entre 2008 et 2017 : le Brandebourg, la Thuringe et le Bade-Wurtemberg. Plus d’un million d’insectes appartenant à 2 700 espèces ont été étudiés.
Les résultats publiés dans la revue Nature nous montrent que toutes ces espèces, sans exception, sont en déclin. Certaines ont même déjà disparu de certaines régions et ce constat concerne toutes les zones étudiées. Les pâturages pour moutons, les prairies et même les forêts de conifères sont également les théâtres de l’extinction silencieuse des insectes.
“Avant notre enquête, il n’était pas clair si et dans quelle mesure les forêts étaient également affectées“, poursuit le chercheur. “C’est désormais le cas. Depuis 2008, nous avons mesuré une diminution d’environ 40% de la biomasse d’insectes dans ces zones. Dans les prairies, les résultats étaient encore plus alarmants : à la fin de la période d’étude, la biomasse d’insectes avait diminué pour ne représenter qu’un tiers de son niveau précédent“.
Pour les chercheurs, l’intensification de l’utilisation des sols est aujourd’hui le moteur principal de ce déclin. La transformation des environnements sauvages en terres agricoles a mené les exploitants à utiliser toujours plus de pesticides pour protéger les récoltes. Il n’est donc pas étonnant donc que la biodiversité connaisse une telle érosion.
Les insectes tropicaux aussi touchés
Notez que ces analyses n’ont été faites que dans les zones allemandes, mais ces résultats peuvent être lissés à toute l’Europe. Ailleurs dans le monde, les insectes ne se portent néanmoins pas mieux. Un rapport publié il y a quelques mois dans les Actes de l’Académie nationale des sciences suggérait par exemple que ces organismes étaient également durement touchés dans les forêts de Porto Rico.
Si en Europe les insecticides sont visiblement à blâmer, les chercheurs avaient ici accusé le réchauffement climatique. En quarante ans, les températures moyennes auraient en effet évolué de 2,2°C dans la région. Or, c’est beaucoup trop de pression pour les insectes tropicaux qui n’arrivent tout simplement pas à suivre le rythme.
https://sciencepost.fr/le-declin-des-in ... que-prevu/
[quote][b]Le déclin des insectes est plus important que prévu[/b]
par Brice Louvet, rédacteur sciencesBrice Louvet, rédacteur sciences 1 novembre 2019
[b]Une étude récente constate que les populations d’insectes ont diminué d’un tiers en dix ans en Allemagne. Selon les chercheurs, l’intensification de l’utilisation des sols serait en cause.[/b]
Des recherches publiées il y a deux ans avaient suggéré que la biomasse des insectes volants avait fortement diminué au cours des trente dernières années dans les zones protégées allemandes. Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université technique de Munich suggère que le constat est encore plus alarmant que prévu.
“Les études précédentes portaient exclusivement sur la biomasse, c’est-à-dire le poids total de tous les insectes ou sur des espèces en particulier“, explique Sebastian Seibold, principal auteur de l’étude. “Le fait qu’une grande partie de tous les groupes d’insectes soit effectivement affectée n’était pas clair jusqu’à présent“.
Deux tiers des insectes en moins en dix ans
Pour ces travaux, les chercheurs ont évalué les populations d’insectes dans 150 prairies et 140 sites forestiers. Ils étaient répartis sur trois zones différentes entre 2008 et 2017 : le Brandebourg, la Thuringe et le Bade-Wurtemberg. Plus d’un million d’insectes appartenant à 2 700 espèces ont été étudiés.
Les résultats publiés dans la revue Nature nous montrent que toutes ces espèces, sans exception, sont en déclin. Certaines ont même déjà disparu de certaines régions et ce constat concerne toutes les zones étudiées. Les pâturages pour moutons, les prairies et même les forêts de conifères sont également les théâtres de l’extinction silencieuse des insectes.
“Avant notre enquête, il n’était pas clair si et dans quelle mesure les forêts étaient également affectées“, poursuit le chercheur. “C’est désormais le cas. Depuis 2008, nous avons mesuré une diminution d’environ 40% de la biomasse d’insectes dans ces zones. Dans les prairies, les résultats étaient encore plus alarmants : à la fin de la période d’étude, la biomasse d’insectes avait diminué pour ne représenter qu’un tiers de son niveau précédent“.
Pour les chercheurs, l’intensification de l’utilisation des sols est aujourd’hui le moteur principal de ce déclin. La transformation des environnements sauvages en terres agricoles a mené les exploitants à utiliser toujours plus de pesticides pour protéger les récoltes. Il n’est donc pas étonnant donc que la biodiversité connaisse une telle érosion.
Les insectes tropicaux aussi touchés
Notez que ces analyses n’ont été faites que dans les zones allemandes, mais ces résultats peuvent être lissés à toute l’Europe. Ailleurs dans le monde, les insectes ne se portent néanmoins pas mieux. Un rapport publié il y a quelques mois dans les Actes de l’Académie nationale des sciences suggérait par exemple que ces organismes étaient également durement touchés dans les forêts de Porto Rico.
Si en Europe les insecticides sont visiblement à blâmer, les chercheurs avaient ici accusé le réchauffement climatique. En quarante ans, les températures moyennes auraient en effet évolué de 2,2°C dans la région. Or, c’est beaucoup trop de pression pour les insectes tropicaux qui n’arrivent tout simplement pas à suivre le rythme.
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https://sciencepost.fr/le-declin-des-insectes-est-plus-important-que-prevu/