par broturel » 07 juil. 2006, 15:21
La bête noire de la raffinerie
Imaginez que votre voisin décide de laver sa cour à grands coups de nettoyeur haute pression à 3 h du matin. N'importe qui irait voir l'indélicat pour lui demander d'arrêter et, au pire, appellerait la police. Mais pour Florent Billard, le problème est un peu plus délicat : son voisin, c'est la raffinerie de la Shell, implantée là depuis 76 ans. Et dans le rôle du nettoyeur, la torchère de l'entreprise et son boucan assourdissant.
Des solutions ?
« Dernièrement, la torchère a fonctionné le 16 avril à 2 h 45, le 29 avril vers 10 h 30 puis le 19 juin à 6 h et le 28 juin à 8 h, énumère Florent, en désignant la fine cheminée qui, mardi 4 juillet peu après 14 h, se remettait en route. En moyenne, c'est une fois tous les quinze jours ». Rompu à l'exercice, il attrape le téléphone et compose de mémoire, le numéro de la raffinerie pour connaître les raisons d'une telle activité : « Nous avons des relations courtoises, tient à préciser Florent en raccrochant. Ce n'est pas en hurlant que les problèmes vont se résoudre ». Seulement, les nuisances sonores sont difficiles à réguler : la torchère est un élément essentiel du système de sécurité de la raffinerie et son fonctionnement est indispensable. Ce que conçoit parfaitement Florent Billard : « La raffinerie m'a expliqué l'importance de la torche. Mais, je me pose quand même des questions au niveau environnemental. Tous ces gaz balancés dans l'air. » Pour lui, une solution pourrait réduire les incidents. Il suffirait que l'entreprise embauche du personnel. « La raffinerie a augmenté le nombre d'unités mais pas le nombre d'employés, reprend Florent. S'il y avait plus de personnel, il y aurait peut-être moins de problème ».
De père en fils
En attendant une issue, Florent mène son combat seul, personne dans le quartier ne souhaitant s'impliquer à ses côtés : « J'ai 48 ans, je suis né ici et mon père se battait avant moi, seul aussi ». Loin d'être démotivé, il sollicite donc le soutien de personnalités et vient de recevoir un courrier de Corinne Lepage qu'il a contacté. Si sa santé ne semble pas affectée, le bruit de la torchère lui pose tout de même des problèmes dans son quotidien. Ecrivain, le déclenchement intempestif de l'élément de sécurité l'empêche de se concentrer. « Si je pouvais déménager, je le ferais, conclut-il. J'espère juste que je ne serai pas obligé d'écrire un livre sur cette raffinerie au cœur de l'Agglo, un cas unique en France. »
ANTHONY QUINDROIT du journal paris-Normandie, édition du 7 juillet 2006
[b]La bête noire de la raffinerie[/b]
Imaginez que votre voisin décide de laver sa cour à grands coups de nettoyeur haute pression à 3 h du matin. N'importe qui irait voir l'indélicat pour lui demander d'arrêter et, au pire, appellerait la police. Mais pour Florent Billard, le problème est un peu plus délicat : son voisin, c'est la raffinerie de la Shell, implantée là depuis 76 ans. Et dans le rôle du nettoyeur, la torchère de l'entreprise et son boucan assourdissant.
[b]Des solutions ?[/b]
« [i]Dernièrement, la torchère a fonctionné le 16 avril à 2 h 45, le 29 avril vers 10 h 30 puis le 19 juin à 6 h et le 28 juin à 8 h, énumère Florent, en désignant la fine cheminée qui, mardi 4 juillet peu après 14 h, se remettait en route. En moyenne, c'est une fois tous les quinze jours [/i]». Rompu à l'exercice, il attrape le téléphone et compose de mémoire, le numéro de la raffinerie pour connaître les raisons d'une telle activité : « [i]Nous avons des relations courtoises, tient à préciser Florent en raccrochant. Ce n'est pas en hurlant que les problèmes vont se résoudre [/i]». Seulement, les nuisances sonores sont difficiles à réguler : la torchère est un élément essentiel du système de sécurité de la raffinerie et son fonctionnement est indispensable. Ce que conçoit parfaitement Florent Billard : « [i]La raffinerie m'a expliqué l'importance de la torche. Mais, je me pose quand même des questions au niveau environnemental. Tous ces gaz balancés dans l'air.[/i] » Pour lui, une solution pourrait réduire les incidents. Il suffirait que l'entreprise embauche du personnel. « [i]La raffinerie a augmenté le nombre d'unités mais pas le nombre d'employés, reprend Florent. S'il y avait plus de personnel, il y aurait peut-être moins de problème [/i]».
[b]De père en fils[/b]
En attendant une issue, Florent mène son combat seul, personne dans le quartier ne souhaitant s'impliquer à ses côtés : « [i]J'ai 48 ans, je suis né ici et mon père se battait avant moi, seul aussi[/i] ». Loin d'être démotivé, il sollicite donc le soutien de personnalités et vient de recevoir un courrier de Corinne Lepage qu'il a contacté. Si sa santé ne semble pas affectée, le bruit de la torchère lui pose tout de même des problèmes dans son quotidien. Ecrivain, le déclenchement intempestif de l'élément de sécurité l'empêche de se concentrer. « [i]Si je pouvais déménager, je le ferais, conclut-il. J'espère juste que je ne serai pas obligé d'écrire un livre sur cette raffinerie au cœur de l'Agglo, un cas unique en France. [/i]»
ANTHONY QUINDROIT du journal paris-Normandie, édition du 7 juillet 2006