par Sandro Minimo » 22 mai 2008, 22:43
Titre initial : Le pic nous prépare-t-il le même monde en plus inégalitaire?
Voilà, ça fait plusieurs mois que je vous lis, et depuis que ça monte sérieusement, je me pose des questions.
Je pense que la faiblesse principale de la théorie "mad maxienne" du "PO qui casse tout", est de penser le monde comme un lieu où tout le monde va en chier, et brutalement (je caricature). C'est faire fi des inégalités monstrueuses qu'il y a sur cette planète!
J'ai au contraire l'impression qu'on va vers une crise progressive, et dont les premiers signes sont déjà apparus (émeutes de la faim), et où surtout ce sont les plus pauvres qui seront la variable d'ajustement du marché, et qui vont réduire leur consommation (déjà faible), bien avant nous... Ce qui nous laissera encore du temps et des marges de manoeuvre. Si tous les pauvres réduisent leur consommation, les prix vont se tasser pendant un temps.
Ce que Jancovici disait ce matin sur RMC, c'est qu'en corrigeant l'inflation ET le pouvoir d'achat, il faudrait un baril à 250$ pour produire les mêmes effets que le choc pétrolier de 1973, et aussi violent qu'il ait pu être, on en est sortis vivants. Alors oui, ce n'était pas aussi durable que le sera le choc de la déplétion, mais tout de même. Ca veut quand même dire que même avec un baril à 250$ ce n'est pas encore Mad Max.
En fait, j'ai la sensation que nous avons beaucoup de marges de manoeuvre dans nos pays (suppression des gaspillages, réductions ou suppression des taxes, augmentation du budget des ménages pour l'essence, etc.), et que les premiers à en chier se sont déjà manifestés, mais que d'ici à provoquer des problèmes sérieux dans les pays riches, il y a encore un grand pas à franchir.
À mon avis, le jour où le baril atteindra 200$, la Chine va commencer à s'orienter vers des énergies renouvelables et sa croissance va ralentir, pareil pour l'Inde (et leur croissance freinera). À mon avis, comme ils subventionnent l'essence, ils seront pris à la gorge par les prix bien plus vite que nous, et ils vont servir de tampon. Tout comme les pêcheurs, les routiers et les compagnies low-cost vont servir de tampon chez nous.
J'ai l'impression de lire ici toute la journée que c'est "la folie qui commence", que tout part en couille, mais j'ai plutôt l'impression que le monde que nous prépare le pétrole cher, c'est un monde presque pareil pour les occidentaux mais en juste plus inégalitaire. Les riches auront les moyens de rouler en bagnole et de bouffer des ananas, et les pauvres iront à vélo et mangeront local.
Tout ceci ne se passera pas d'un coup, mais par vagues successives, à mon avis... On a plein de facteurs d'ajustement qui nous permettront de moins gaspiller de pétrole... non?
[color=#FF0000]Titre initial :[/color] [b]Le pic nous prépare-t-il le même monde en plus inégalitaire?[/b]
Voilà, ça fait plusieurs mois que je vous lis, et depuis que ça monte sérieusement, je me pose des questions.
Je pense que la faiblesse principale de la théorie "mad maxienne" du "PO qui casse tout", est de penser le monde comme un lieu où [i]tout le monde[/i] va en chier, et brutalement (je caricature). C'est faire fi des inégalités monstrueuses qu'il y a sur cette planète!
J'ai au contraire l'impression qu'on va vers une crise progressive, et dont les premiers signes sont déjà apparus (émeutes de la faim), et où surtout ce sont les plus pauvres qui seront la variable d'ajustement du marché, et qui vont réduire leur consommation (déjà faible), bien avant nous... Ce qui nous laissera encore du temps et des marges de manoeuvre. Si tous les pauvres réduisent leur consommation, les prix vont se tasser pendant un temps.
Ce que Jancovici disait ce matin sur RMC, c'est qu'en corrigeant l'inflation ET le pouvoir d'achat, il faudrait un baril à 250$ pour produire les mêmes effets que le choc pétrolier de 1973, et aussi violent qu'il ait pu être, on en est sortis vivants. Alors oui, ce n'était pas aussi durable que le sera le choc de la déplétion, mais tout de même. Ca veut quand même dire que même avec un baril à 250$ ce n'est pas encore Mad Max.
En fait, j'ai la sensation que nous avons beaucoup de marges de manoeuvre dans nos pays (suppression des gaspillages, réductions ou suppression des taxes, augmentation du budget des ménages pour l'essence, etc.), et que les premiers à en chier se sont déjà manifestés, mais que d'ici à provoquer des problèmes sérieux dans les pays riches, il y a encore un grand pas à franchir.
À mon avis, le jour où le baril atteindra 200$, la Chine va commencer à s'orienter vers des énergies renouvelables et sa croissance va ralentir, pareil pour l'Inde (et leur croissance freinera). À mon avis, comme ils subventionnent l'essence, ils seront pris à la gorge par les prix bien plus vite que nous, et ils vont servir de tampon. Tout comme les pêcheurs, les routiers et les compagnies low-cost vont servir de tampon chez nous.
J'ai l'impression de lire ici toute la journée que c'est "la folie qui commence", que tout part en couille, mais j'ai plutôt l'impression que le monde que nous prépare le pétrole cher, c'est un monde presque pareil pour les occidentaux mais en juste plus inégalitaire. Les riches auront les moyens de rouler en bagnole et de bouffer des ananas, et les pauvres iront à vélo et mangeront local.
Tout ceci ne se passera pas d'un coup, mais par vagues successives, à mon avis... On a plein de facteurs d'ajustement qui nous permettront de moins gaspiller de pétrole... non?