par stef56 » 15 déc. 2006, 16:05
avec l'indfo croustillante "La Banque mondiale estime que le pays atteindra son pic de production en 2011."
L'Opep intègre le 2e producteur africain, en quête de reconnaissance internationale. L'Angola, nouvelle force dans le club des bruts
L'Angola va rejoindre l'Opep en 2007, ont annoncé les onze pays membres de l'Opep, Organisation des pays exportateurs de pétrole, à l'issue d'une réunion du cartel hier à Abuja, au Nigeria. Une première depuis trente-cinq ans ! Et qui pourrait préfigurer d'autres ralliements comme celui du Soudan, et, plus sûrement, le retour au bercail de l'Equateur au sein d'un groupe qui pèse près de 40 % de la production mondiale de brut et 75 % des réserves prouvées.
L'arrivée du deuxième producteur d'Afrique subsaharienne montre que l'Opep entend reprendre la main sur le pactole-pétrole. «Après avoir vu son influence réduite lorsque le baril flambait et après avoir été contrainte de surpomper dans ses réserves, l'Opep a de nouveau des marges de manoeuvre et peut reconstituer ses stocks», analyse Pierre Terzian de la revue Pétrostratégies. Après avoir abaissé en octobre sa production de 1,2 million de barils par jour afin d'enrayer une baisse de 25 % du prix du pétrole depuis les pics historiques de juillet, le cartel a annoncé hier une nouvelle baisse de 500 000 barils par jour. Histoire de maintenir les prix à un bon niveau (1)... pour les pays producteurs.
Nain géopolitique. Mauvaise nouvelle pour les pays consommateurs, qui, par la voix de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), jugeaient hier «malvenue» cette nouvelle baisse. L'Angola douzième membre de l'Opep, voilà qui ne risque pas de les rassurer. «On espère que cela ne va pas enrayer les investissements étrangers dans ce pays» qui sera soumis aux quotas de l'Opep, confie David Fyfe, analyste à l'AIE. Il y a peu de chances, relativise Francis Perrin de Pétrole et gaz arabes : «Malgré des contrats de plus en plus drastiques, les multinationales se bousculent pour bosser dans un des pays les plus "chauds", les plus prolifiques du globe.» Ce mouvement est une gifle pour les Etats-Unis, qui multiplient les contrats avec les pays d'Afrique de l'Ouest. Et ont tenté, jusqu'au bout, de dissuader Luanda de sauter le pas. Mauvais point aussi pour la Chine, qui fait pleuvoir les dollars en Afrique en échange de matières premières. Pas moins de 3 milliards de dollars de cash depuis 2005 sont ainsi arrivés dans les caisses angolaises.
L'Opep tente de séduire l'Angola depuis des années. Arguments : le prix de l'or noir s'effondrera si les producteurs n'unissent pas leurs forces. Mais ce n'est pas forcément ce qui a poussé l'Angola à rejoindre le club, au moment où le pays compte doper sa production actuelle de 1,4 million de barils par jour à 2 millions en 2007. Le Fonds monétaire international évalue déjà à 31,4 % la croissance de l'Angola l'an prochain. «L'Angola ne va pas bénéficier économiquement de son entrée dans l'Opep, explique Mohammad Ali Zainy du Center for Global Energy Studies, basé à Londres. Rester en dehors du cartel lui permettrait de produire comme il l'entend et d'engranger encore plus de cash.» Les motivations, donc ? Un bon de reconnaissance sur la scène internationale pour un pays en quête de respectabilité, après vingt-sept ans d'une guerre civile qui s'est achevée en 2002. «Entrer dans le gotha et jouer de la caisse de résonance et d'influence de l'Opep», résume Francis Perrin. «Pour un Etat nain géopolitique comme l'Angola, c'est important», ajoute Mohammad Ali Zainy. C'est troquer des revenus économiques à court terme contre des retombées stratégiques à moyen terme.
Le Dubaï africain. L'Angola caresse les rêves un peu délirants de se voir en nouveau Dubaï africain. Mais se retrouve assis sur un fabuleux derrick (80 % des recettes de l'Etat) qui pourrait se tarir.
La Banque mondiale estime que le pays atteindra son pic de production en 2011. La malédiction de la manne pétrolière risque de se poursuivre, comme partout en Afrique où la population n'a jamais bénéficié de la pluie des pétrodollars. Selon le département d'Etat américain, l'Angola a ainsi engrangé 21 milliards de revenus net d'exportation en 2005. Dont 1 dollar sur 4 est détourné par le gouvernement, selon l'ONG Global Witness. Les Nations unies rappelaient en septembre que 70 % des Angolais vivaient sous le seuil de pauvreté.
(1) A 62 dollars le baril, les prix restent trois fois plus élevés qu'au début 2002, quand le boom asiatique s'est déclenché.
http://www.liberation.fr/actualite/econ ... 368.FR.php
avec l'indfo croustillante "La Banque mondiale estime que le pays atteindra son pic de production en 2011."
[b] L'Opep intègre le 2e producteur africain, en quête de reconnaissance internationale. L'Angola, nouvelle force dans le club des bruts [/b]
L'Angola va rejoindre l'Opep en 2007, ont annoncé les onze pays membres de l'Opep, Organisation des pays exportateurs de pétrole, à l'issue d'une réunion du cartel hier à Abuja, au Nigeria. Une première depuis trente-cinq ans ! Et qui pourrait préfigurer d'autres ralliements comme celui du Soudan, et, plus sûrement, le retour au bercail de l'Equateur au sein d'un groupe qui pèse près de 40 % de la production mondiale de brut et 75 % des réserves prouvées.
L'arrivée du deuxième producteur d'Afrique subsaharienne montre que l'Opep entend reprendre la main sur le pactole-pétrole. «Après avoir vu son influence réduite lorsque le baril flambait et après avoir été contrainte de surpomper dans ses réserves, l'Opep a de nouveau des marges de manoeuvre et peut reconstituer ses stocks», analyse Pierre Terzian de la revue Pétrostratégies. Après avoir abaissé en octobre sa production de 1,2 million de barils par jour afin d'enrayer une baisse de 25 % du prix du pétrole depuis les pics historiques de juillet, le cartel a annoncé hier une nouvelle baisse de 500 000 barils par jour. Histoire de maintenir les prix à un bon niveau (1)... pour les pays producteurs.
Nain géopolitique. Mauvaise nouvelle pour les pays consommateurs, qui, par la voix de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), jugeaient hier «malvenue» cette nouvelle baisse. L'Angola douzième membre de l'Opep, voilà qui ne risque pas de les rassurer. «On espère que cela ne va pas enrayer les investissements étrangers dans ce pays» qui sera soumis aux quotas de l'Opep, confie David Fyfe, analyste à l'AIE. Il y a peu de chances, relativise Francis Perrin de Pétrole et gaz arabes : «Malgré des contrats de plus en plus drastiques, les multinationales se bousculent pour bosser dans un des pays les plus "chauds", les plus prolifiques du globe.» Ce mouvement est une gifle pour les Etats-Unis, qui multiplient les contrats avec les pays d'Afrique de l'Ouest. Et ont tenté, jusqu'au bout, de dissuader Luanda de sauter le pas. Mauvais point aussi pour la Chine, qui fait pleuvoir les dollars en Afrique en échange de matières premières. Pas moins de 3 milliards de dollars de cash depuis 2005 sont ainsi arrivés dans les caisses angolaises.
L'Opep tente de séduire l'Angola depuis des années. Arguments : le prix de l'or noir s'effondrera si les producteurs n'unissent pas leurs forces. Mais ce n'est pas forcément ce qui a poussé l'Angola à rejoindre le club, au moment où le pays compte doper sa production actuelle de 1,4 million de barils par jour à 2 millions en 2007. Le Fonds monétaire international évalue déjà à 31,4 % la croissance de l'Angola l'an prochain. «L'Angola ne va pas bénéficier économiquement de son entrée dans l'Opep, explique Mohammad Ali Zainy du Center for Global Energy Studies, basé à Londres. Rester en dehors du cartel lui permettrait de produire comme il l'entend et d'engranger encore plus de cash.» Les motivations, donc ? Un bon de reconnaissance sur la scène internationale pour un pays en quête de respectabilité, après vingt-sept ans d'une guerre civile qui s'est achevée en 2002. «Entrer dans le gotha et jouer de la caisse de résonance et d'influence de l'Opep», résume Francis Perrin. «Pour un Etat nain géopolitique comme l'Angola, c'est important», ajoute Mohammad Ali Zainy. C'est troquer des revenus économiques à court terme contre des retombées stratégiques à moyen terme.
Le Dubaï africain. L'Angola caresse les rêves un peu délirants de se voir en nouveau Dubaï africain. Mais se retrouve assis sur un fabuleux derrick (80 % des recettes de l'Etat) qui pourrait se tarir. [b]La Banque mondiale estime que le pays atteindra son pic de production en 2011.[/b] La malédiction de la manne pétrolière risque de se poursuivre, comme partout en Afrique où la population n'a jamais bénéficié de la pluie des pétrodollars. Selon le département d'Etat américain, l'Angola a ainsi engrangé 21 milliards de revenus net d'exportation en 2005. Dont 1 dollar sur 4 est détourné par le gouvernement, selon l'ONG Global Witness. Les Nations unies rappelaient en septembre que 70 % des Angolais vivaient sous le seuil de pauvreté.
(1) A 62 dollars le baril, les prix restent trois fois plus élevés qu'au début 2002, quand le boom asiatique s'est déclenché.
http://www.liberation.fr/actualite/economie/223368.FR.php