J'ai récupéré un diaporama résumé du colloque... Ca pèse près de 13 mégas ! Voici un résumé du résumé.
1. la problématique du carburant :- un tableau comparant pétrole/charbon/gaz naturel sur deux points seulement : pollution et raréfaction. Pic pétrolier vers 2020-2030, 2 siècles de réserves de charbon mais déclaré "le plus grand pollueur", gaz naturel aux "coûts de plus en plus élevés"
- prix du jet fuel : structurellement lié à celui du gazole + perspectives de taxes "internalisant" l'émission de CO2 = le jet fuel restera (de + en +) cher
- propulsion nucléaire : à oublier vu les risques, même si techniquement réalisable
- piles à combustible : envisageable en hybride (durant la croisière)
- biocarburants 1G : à oublier (éthanol à trop faible densité énergétique, esters gelant à trop haute température)
- xTL: OK mais encore trop cher
- hydrogène : schéma amusant de PR Bauquis déclarant que l'hydrogène (liquide) est un "challenger" pour le transport aérien, mais ne peut s'appliquer à l'automobile. Densité énergétique OK (énergie libérée par unité de masse) mais... problème quand on parle d'énergie libérée par unité de volume
- Conclusion : il faut engager la R&D sur xTL et hydrogène, les choix se faisant lors du passage du pic
2. Le motoriste
(transparents plein de belles images de moteurs, mais pas grand-chose de vraiment remarquable dedans - je saute)
3. L'avionneur
Je recopie texto l'une des premières planches :
Problématique
-
Assurer la pérennité du transport aérien
2 approches complémentaires:
- Court terme
. Diminuer la consommation et NOx
- Long terme
. Nouveau carburant
L'hydrogène liquide ne devrait pas voir le jour avant 2045, mais le xTL serait utilisé dès 2015... à condition d'une "coopération sans précédent nécessaire". Quelques jolis dessins mais les plus beaux arrivent au dernier chapitre !
4. Le transporteur
Une autre "copier/coller de planche" qui résume le problème :
Si hausse de 100 % du prix du carburant
=> Baisse de 40 % des autres coûts pour les longs courriers
=>Baisse de 20 % des autres coûts pour les courts/moyens courrier
Impossible à réaliser
Quelques éléments d'élasticité prix/demande :
Prix du carburant x 2 entraîne une diminution du nombre de passagers de
20 % pour les courts/moyens courriers
50 % pour les longs courriers
Ce qui donne pour le futur des compagnies aériennes :
- majors : des hubs et des gros navions (modèle A380 validé - mais nous sommes à Toulouse !), et un maximum de bi-moteurs (A350, B777, B787)
- low costs : pas très clair, mais y en a qui vont se crasher
5. L'exploitation
Graphe intéressant : l'optimum de consommation spécifique (kg/km/siège) est à 4000 km pour un avion de rayon d'action de 15 000 km, et seulement à 2000 km pour un avion "optimisé" pour cette variable
On peut aussi réduire la vitesse et le confort... mais restera-t-il des passagers ?

Des trucs assez techniques sur le contrôle aérien... Pour aficionados.
Des enjeux forts dans les phases de "taxi" : à CDG, un avion fait 30 minutes de taxi en moyenne

=> tractage ?
6. Les avions du futur
Avion à décollage court, optimisation bruit/consommation, carburant actuel ou xTL
Le nec plus ultra : optimisation aérodynamique + hydrogène liquide (LH2)
L'A380 à hydrogène liquide
On note que le passage au LH2 est une révolution architecturale : le carburant quitte les ailes (qui deviennent minces) pour intégrer le fuselage. Structurellement, ça m'a l'air plus simple.
En terme de coûts, une courbe aux hypothèses mystérieuses indique que l'avion à hydrogène devrait être compétitif en 2040.
*** Fin du résumé
On peut trouver ce discours terraplatiste et technoptimiste. Si je me base sur les planches, je vois quand même assez peu de calembredaines, les données de base sont correctes (pic pétrolier avéré, nécessité d'investissements gigantesques en carburants alternatifs) et des points essentiels (survie du secteur du transport aérien) sont clairement exposés. La présentation évite en fait l'alarmisme, et je doute qu'il y ait grand-chose dont on se gaussera dans 20 ans quand on relira ce document. Les avions du futur sont technologiquement accessibles - le problème sera plus dans le "business case" : y aura-t-il assez de passagers aisés pour en financer le développement par l'industrie civile ? La génération actuelle d'avions de ligne a été développée en grande partie sur budgets militaires (le 747 était un projet de transport stratégique)...
J'ai récupéré un diaporama résumé du colloque... Ca pèse près de 13 mégas ! Voici un résumé du résumé.
[b]1. la problématique du carburant :[/b][list][*]un tableau comparant pétrole/charbon/gaz naturel sur deux points seulement : pollution et raréfaction. Pic pétrolier vers 2020-2030, 2 siècles de réserves de charbon mais déclaré "le plus grand pollueur", gaz naturel aux "coûts de plus en plus élevés"
[*]prix du jet fuel : structurellement lié à celui du gazole + perspectives de taxes "internalisant" l'émission de CO2 = le jet fuel restera (de + en +) cher
[*]propulsion nucléaire : à oublier vu les risques, même si techniquement réalisable
[*]piles à combustible : envisageable en hybride (durant la croisière)
[*]biocarburants 1G : à oublier (éthanol à trop faible densité énergétique, esters gelant à trop haute température)
[*]xTL: OK mais encore trop cher
[*]hydrogène : schéma amusant de PR Bauquis déclarant que l'hydrogène (liquide) est un "challenger" pour le transport aérien, mais ne peut s'appliquer à l'automobile. Densité énergétique OK (énergie libérée par unité de masse) mais... problème quand on parle d'énergie libérée par unité de [u]volume[/u]
[*]Conclusion : il faut engager la R&D sur xTL et hydrogène, les choix se faisant lors du passage du pic[/list]
[b]2. Le motoriste[/b]
(transparents plein de belles images de moteurs, mais pas grand-chose de vraiment remarquable dedans - je saute)
[b]3. L'avionneur[/b]
Je recopie texto l'une des premières planches :
[quote][b]Problématique[/b]
- [color=red][b]Assurer la pérennité du transport aérien[/b][/color] :twisted:
[b]2 approches complémentaires:[/b]
- Court terme
. Diminuer la consommation et NOx
- Long terme
. Nouveau carburant
[/quote]
L'hydrogène liquide ne devrait pas voir le jour avant 2045, mais le xTL serait utilisé dès 2015... à condition d'une "coopération sans précédent nécessaire". Quelques jolis dessins mais les plus beaux arrivent au dernier chapitre !
[b]4. Le transporteur[/b]
Une autre "copier/coller de planche" qui résume le problème :
[quote]Si hausse de 100 % du prix du carburant
=> Baisse de 40 % des autres coûts pour les longs courriers
=>Baisse de 20 % des autres coûts pour les courts/moyens courrier
[color=red][b]Impossible à réaliser[/b]:cry: [/color][/quote]
Quelques éléments d'élasticité prix/demande :
[quote]Prix du carburant x 2 entraîne une diminution du nombre de passagers de
20 % pour les courts/moyens courriers
50 % pour les longs courriers[/quote]
Ce qui donne pour le futur des compagnies aériennes :
- majors : des hubs et des gros navions (modèle A380 validé - mais nous sommes à Toulouse !), et un maximum de bi-moteurs (A350, B777, B787)
- low costs : pas très clair, mais y en a qui vont se crasher
[b]5. L'exploitation[/b]
Graphe intéressant : l'optimum de consommation spécifique (kg/km/siège) est à 4000 km pour un avion de rayon d'action de 15 000 km, et seulement à 2000 km pour un avion "optimisé" pour cette variable
On peut aussi réduire la vitesse et le confort... mais restera-t-il des passagers ? :evil:
Des trucs assez techniques sur le contrôle aérien... Pour aficionados.
Des enjeux forts dans les phases de "taxi" : à CDG, un avion fait 30 minutes de taxi en moyenne :shock: => tractage ?
[b]6. Les avions du futur[/b]
[img]http://img409.imageshack.us/img409/1386/defiestolna5.jpg[/img]
[size=75]Avion à décollage court, optimisation bruit/consommation, carburant actuel ou xTL[/size]
[img]http://img260.imageshack.us/img260/6693/defigreenek5.jpg[/img]
[size=75]Le nec plus ultra : optimisation aérodynamique + hydrogène liquide (LH2)[/size]
[img]http://img180.imageshack.us/img180/2951/defiuwbpj0.jpg[/img]
[size=75]L'A380 à hydrogène liquide[/size]
On note que le passage au LH2 est une révolution architecturale : le carburant quitte les ailes (qui deviennent minces) pour intégrer le fuselage. Structurellement, ça m'a l'air plus simple.
En terme de coûts, une courbe aux hypothèses mystérieuses indique que l'avion à hydrogène devrait être compétitif en 2040.
*** Fin du résumé
On peut trouver ce discours terraplatiste et technoptimiste. Si je me base sur les planches, je vois quand même assez peu de calembredaines, les données de base sont correctes (pic pétrolier avéré, nécessité d'investissements gigantesques en carburants alternatifs) et des points essentiels (survie du secteur du transport aérien) sont clairement exposés. La présentation évite en fait l'alarmisme, et je doute qu'il y ait grand-chose dont on se gaussera dans 20 ans quand on relira ce document. Les avions du futur sont technologiquement accessibles - le problème sera plus dans le "business case" : y aura-t-il assez de passagers aisés pour en financer le développement par l'industrie civile ? La génération actuelle d'avions de ligne a été développée en grande partie sur budgets militaires (le 747 était un projet de transport stratégique)...