sceptique a écrit :Une petite erreur me semble-t-il
Je me suis basé sur le pétrole restant à extraire :
- il reste 1000 Gb à extraire à 35 %
- si nous passons de 35 à 36 nous gagnons 3 %
- appliqués à 1000 Gb ça nous fait bien 30 Gb.
Le fait que ça tombe pile sur le chiffre magique de 30 Gb n'est évidemment pas étranger à l'exercice

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Si tu veux appliquer le même principe à la totalité des gisements, y compris ceux que nous avons déjà exploités et fermés, dont certains en dépit du bon sens, il va falloir démontrer que c'est possible, à quel prix, etc : j'ai reculé devant cet exercice-là, puisque l'objet de la phrase est surtout de fixer les idées en matière d'ordre de grandeur.
Toutes ces techniques (avec, par exemple, celle consistant à transformer le pétrole inaccessible en méthane par des bactéries) ne compenseront jamais à mon avis le déclin des puits géants sortant des Mb/j sans effort.
"sans effort" ne décrit pas tout-à-fait la réalité. Les gisements comme Ghawar ont fait l'objet de travaux considérables (à la fois sur le plan intellectuel et sur le plan de l'appareillage), et pour sortir 5 Mbbl/d il ne suffit absolument pas d'ouvrir un robinet le matin : des milliers de puits ont été forés les uns après les autres dans le bon ordre, et injecter 8 Mbbl/d d'eau de mer aux bons endroits demande des efforts, intellectuels, financiers, technologiques. Toujours pour fixer les idées 8 Mbbl/d d'eau de mer ça fait 1 300 000 m3/jour, ou 55 000 m3/heure, ou encore 55 pompes de 1000 m3/heure, qui sont déjà de très grosses pompes ; et comme l'eau vient de loin, il faut multiplier ces chiffres par 20 pour commencer à envisager la réalité.
Ils faut aussi bien distinguer les techniques permettant d'extraire plus vite la même quantité (plutot moins d'ailleurs ...) de celles permettant d'extraire plus mais lentement.
Le terme "technologie" est peu approprié : un puits est exploité avec la technologie et les investissements dont on dispose ; ça fait un siècle qu'on sait qu'ouvrir les robinets en grand est la connerie à ne pas faire.
Par exemple, un puits débite 100 kb/j grace à la pression ambiante élevée du gaz.
Non : les projets dont on parle qui sortent 100 kbbl/d sont généralement appareillés dès le départ, avec une réinjection de gaz ou d'eau prévue à l'origine. Tu le sais bien, le pétrole facile est fini depuis longtemps

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Une fois cette pression tombée et les techniques classiques de pompage épuisées je doute fort que l'on puisse faire sortir le pétrole résiduel au même débit.
Et pourtant oui, voir ma remarque ci-dessus. Ghawar fournit aujourd'hui autant d'eau que de pétrole, ça ne l'empêche pas de nous alimenter de ses 5 Mbbl/d comme il le fait depuis 40 ans, alors qu'il n'est plus très loin de sa mort.
Le pourcentage de récupération reste le chiffre essentiel : à une époque où l'on peine à rajouter des découvertes, passer de 35 à 36 % de taux de récupération est tout simplement essentiel.
L'augmentation fulgurante du nombre de rigs en activité, que nous vivons en ce moment grâce au prix du baril élevé, se double d'une recherche tout aussi richement dotée pour augmenter ce taux de récupération. Bien évidemment, personne n'en parle parce que c'est compliqué. Pourtant,
l'augmentation des réserves récupérables dans l'avenir viendra plus d'une majoration du taux de récupération que de la découverte de nouveaux gisements. On n'en voit évidemment pas trace dans les travaux des Peakistes, qui à part quelques spécialistes (toujours Lahérrère) sont loin de maîtriser ces sujets.