[Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

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Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par energy_isere » 17 oct. 2024, 23:56

Assoiffés d'électricité, les géants de la tech parient des milliards sur le nucléaire

AFP le 17 oct. 2024

Les mastodontes de l'informatique à distance (cloud) et de l'intelligence artificielle (IA) se tournent de plus en plus ostensiblement vers le nucléaire pour assurer une partie de leurs immenses besoins en électricité.

En moins d'un mois, Microsoft, Google et Amazon ont passé coup sur coup des contrats d'approvisionnement qui portent sur une capacité totale de 2,7 gigawatts, de quoi alimenter plus de deux millions de foyers.

Mais cette énergie sera entièrement dédiée à répondre à la consommation croissante de ces géants technologiques, principalement celle de leurs centres de stockage de données ("data centers").

L'émergence du "cloud" nécessite des millions de serveurs informatiques pour conserver les données de leurs clients.

Déjà gourmands en énergie, ils ont gagné en appétit avec le développement de l'IA dite générative, qui nécessite des capacités de calcul colossales pour traiter les informations accumulées dans des bases de données gigantesques.

Selon l'Institut de recherche sur le courant électrique (EPRI), les "data centers" absorbent déjà 4% de l'électricité produite aux Etats-Unis, et devraient passer à 9% d'ici 2030.

En outre, les trois grands acteurs du "cloud", qui contrôlent les deux tiers environ du marché selon le site spécialisé Dgtl Infra, se sont fixés des objectifs environnementaux.

Amazon a promis d'arriver à la neutralité carbone en 2040, Google en 2030, échéance à laquelle Microsoft ambitionne un bilan carbone négatif.

Jusqu'ici, le trio s'appuyait sur les énergies renouvelables. Amazon était déjà le premier acheteur mondial d'électricité provenant du solaire et de l'éolien.

Mais "l'énergie renouvelable seule n'est pas suffisante parce qu'elle est intermittente", a rappelé récemment Bill Gates, qui a investi dans le nucléaire.

"Je ne pense pas que les entreprises technologiques soient tombées amoureuses du nucléaire, mais elles veulent de l'énergie fiable, prévisible, 24 heures sur 24", explique Jacopo Buongiorno, professeur d'ingénierie nucléaire au Massachusetts Institute of Technology (MIT).

- "Point de départ" -

De son côté, Microsoft a choisi la voie du nucléaire conventionnel en s'entendant avec l'énergéticien Constellation pour redémarrer un réacteur de la centrale de Three Mile Island (Pennsylvanie), site d'un accident nucléaire sur un autre réacteur en 1979 et fermée en 2019.

Google et Amazon, eux, ont opté pour les petits réacteurs de nouvelle génération, les SMR ("small modular reactors").

Amazon va même prendre une participation dans la start-up X-energy.

Plusieurs de ces jeunes sociétés travaillent à leur prototype, mais aucun n'est encore opérationnel.

Si les plus optimistes tablent sur des SMR opérationnels en 2027, beaucoup préfèrent évoquer une utilisation commerciale d'ici 2030.

Les contrats de fourniture passés avec les grands noms du "cloud" sont "un point de départ très important, parce que ces prototypes ne seront sans doute pas compétitifs au niveau des coûts", analyse Jacopo Buongiorno.

"Ils ont besoin d'un client qui soit prêt à payer plus cher pour avoir de l'électricité bas carbone en continu", poursuit l'universitaire.

Le coût de développement d'un premier SMR se chiffre en milliards de dollars, même si, à terme, ils devraient être moins onéreux que le nucléaire conventionnel car ils pourront être produits en série, contrairement aux centrales traditionnelles.

Selon une estimation du ministère américain de l'Energie, à horizon 2028, la facture d'un mégawattheure produit par un réacteur de nouvelle génération sera plus du double de celle provenant du solaire ou de l'éolien terrestre.

Pour Jiacopo Buongiorno, les SMR sont surtout destinés, au moins dans un premier temps, à servir les entreprises -- les centres de données ou l'industrie lourde -- plus que les ménages américains.

"Faire de l'argent grâce au réseau électrique (traditionnel) est difficile, en particulier sur les marchés dérégulés", qui ne garantissent pas de prix minimum aux producteurs, souligne-t-il.

C'est le cas de nombreux Etats américains comme la Californie, New York, la Floride ou le Texas, qui figurent parmi les plus gros consommateurs aux Etats-Unis.

"C'est un marché", insiste-t-il, "donc le prix le plus bas l'emporte."

En revanche, avançait récemment Rob Bittencourt, de la société d'investissement Apollo Global Management, "les Amazon, Meta, Microsoft ou Google" ne raisonnent pas en fonction du coût de départ de l'électricité SMR, mais selon une stratégie de long terme et "peuvent se permettre d'être patients".
https://www.connaissancedesenergies.org ... ire-241017

Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par energy_isere » 16 oct. 2024, 23:44

ADP n'est pas vraiment novice :

Accelerated Decommissioning Partners is a joint venture formed in 2017 between NorthStar Group Services and Orano USA (formerly AREVA Inc.) that has decommissioned more than 10 Nuclear Regulatory Commission-licensed nuclear reactor and laboratory sites in the U.S.

Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par LeLama » 16 oct. 2024, 23:32

Encore un montage aux US pour transferer le risque. Ici, c'est Duke Energy qui refile la patate chaude a ADP, et ADP est lui-même une filiale de Orano sans etre Orano.
The contract structure provides Duke Energy customers financial protection and transfers project execution risks to Accelerated Decommissioning Partners, including potential cost overruns and unknown conditions.
https://news.duke-energy.com/releases/d ... -scheduled

Bref, on le voit, c'est la creativité financiere a gogo. Il me parait clair qu'a la fin, ce sera le public qui paiera les frais. Tout ce jeu d'ecriture n'est pas fait juste pour faire joli.

Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par phyvette » 16 oct. 2024, 23:31

Oui mais, en France RTE et EDF sont des entreprises publiques à 100%, et non privées = S.A.nonyme.

Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par LeLama » 16 oct. 2024, 23:28

energy_isere a écrit :
16 oct. 2024, 23:19
Et en France il y bien eu la même chose quand RTE s'est séparé de EDF.
Certes, mais dans ce cas, c'est benefices public et risque public. Le pb est benefices privés et risque public, systeme qui est a la fois injuste et incitatif a la prise de risque maximale.

Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par energy_isere » 16 oct. 2024, 23:19

Et en France il y bien eu la même chose quand RTE s'est séparé de EDF.

Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par LeLama » 16 oct. 2024, 23:10

Un autre exemple de fractionnement financier. Ce montage isole les composants nucleaires et induit une faillite "contenue" sans toucher a tous les avoirs des actionnaires en cas de pb. Ici c'est Exelon, qui joue a ce petit jeu de reduction des risques par montage financier.
https://www.exeloncorp.com/newsroom/nuc ... ation-plan

Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par energy_isere » 16 oct. 2024, 23:00

et puis aussi :
Les Etats-Unis renouent avec le nucléaire. Le groupe d’énergie américain Constellation a annoncé, ce vendredi 20 septembre, la relance d’une unité nucléaire à Three Mile Island (TMI) en Pennsylvanie, où avait eu lieu le plus grave accident nucléaire de l’histoire des Etats-Unis en 1979. Objectif : fournir en électricité des centres de données de Microsoft. Selon un communiqué, l’accord signé avec le géant informatique américain porte sur 20 ans et permettra de relancer l’unité 1, voisine de celle qui avait été le théâtre de l’accident il y a 45 ans.

20 sept 2024
voir ce post du 20 sept 2024 : http://www.oleocene.org/phpBB3/viewtopi ... 8#p2399088

Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par LeLama » 16 oct. 2024, 22:53

energy_isere a écrit :
16 oct. 2024, 22:31
phyvette a écrit :
16 oct. 2024, 22:20
Tout de même, du nucléaire exploité par des intérêts privés, ça craint...
?
C'est le cas de toutes les centrales en service aux USA.

C'est soumis à la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis, la NRC United States Nuclear Regulatory Commission .

voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Commissio ... 9tats-Unis
Typiquement aux US, ya du remembrement pour refiler la merde a d'autres structures par ingenieurie financiere. Je lis par exemple ca sur le site d'Orano
Le projet de démantèlement de la centrale de Crystal River 3 s’inscrit dans le cadre d’un schéma financier et industriel innovant, qui a conduit au transfert de propriété du combustible usé et de la licence d’exploitation de l’électricien nord-américain Duke Energy vers ADP (Accelerated Decommissioning Partners), co-entreprise détenue par NorthStar et Orano.
Source : https://www.orano.group/fr/actus/actual ... stal-river

Je ne vois pas ce qui empeche un autre remembrement, puis un troisieme, ... puis tout un jeu d'ecritures qui aboutit finalement a une structure qui fait faillite comme metaleurop.

Notons que c'est aussi une faillite qui a eu lieu avec Tepco au Japon et qui a permis aux actionnaires de ne pas etre responsable. Le benefice etait privé. Mais quand la merde est arrivée, c'est le public qui a payé. Le risque des actionnaires est de voir l'action tomber a zero, et pas davantage.

Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par energy_isere » 16 oct. 2024, 22:31

phyvette a écrit :
16 oct. 2024, 22:20
Tout de même, du nucléaire exploité par des intérêts privés, ça craint...
?
C'est le cas de toutes les centrales en service aux USA.

C'est soumis à la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis, la NRC United States Nuclear Regulatory Commission .

voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Commissio ... 9tats-Unis

Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par phyvette » 16 oct. 2024, 22:20

Tout de même, du nucléaire exploité par des intérêts privés, ça craint...

Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par energy_isere » 16 oct. 2024, 22:17

Tu confonds la startup qui fait le design du réacteur SMR qui peut étre une start up avec l' énergéticien qui exploite ladite centrale est qui n' a rien d'une start up.

Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par LeLama » 16 oct. 2024, 22:03

En tout cas, en ce moment, avantage aux actionnaires je crois. On parle de startups, c'est a dire de petites structures tres faciles a mettre en faillite par qq montages financiers en laissant la merde a la collectivité si ca tourne mal.

Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par LeLama » 16 oct. 2024, 22:01

Je ne sais pas quelle est la reglementation, mais ya quand meme un pb de taille. C'est qu'il est facile de gagner du pognon si tu es sans scrupule : tu vends de l'elec nuc, puis a la fin, tu fais un montage financier pour que l'entreprise fasse faillite. Le demantelement et la gestion de la merde reste a la collectivité : benefices privés, couts publics.

C'est ce qui s'est passé avec Metaleurop dans le nord de la France. Montage financier pour faire faillite, terrains pollués au plomb et impossible à traiter sans une enveloppe financiere gigantesque. Les terrains restent en friche, pollués... et appartiennent aux collectivités locales.

Je sais pas comment aux US ils ont pense' controler ce pb encore plus important en termes de cout quand il s'agit de nuc.

Re: [Nucléaire] Les GAFAM lorgnent sur le nucléaire

par energy_isere » 16 oct. 2024, 21:30

Amazon se met à son tour au nucléaire pour ses approvisionnements en électricité

AFP le 16 oct. 2024

Amazon a annoncé mercredi avoir noué des partenariats avec trois énergéticiens qui vont construire des petits réacteurs nucléaires de nouvelle génération (SMR) pour assurer une partie des immenses besoin en électricité du géant technologique.

Le groupe de Seattle (Etat du Washington) imite ainsi Google, qui a dévoilé lundi un contrat similaire avec la start-up Kairos Power.

Les trois accords portent sur des SMR (small modular reactors), des réacteurs considérés comme plus sûrs et moins onéreux que les centrales conventionnelles.

Ces SMR ont une capacité généralement inférieure à 400 mégawatts, contre environ 1.000 pour les réacteurs standard, mais beaucoup des acteurs de ce secteur émergent proposent d'en installer plusieurs sur un même site.

Amazon va investir directement dans la start-up X-energy, via un tour de table de 500 millions de dollars, qui compte d'autres intervenants, notamment la société d'investissement Citadel, selon un communiqué.

Cette augmentation de capital doit permettre à X-energy d'accélérer le développement de son SMR, le Xe-100, dont la mise en service est prévue d'ici 2030.

Parallèlement, Amazon a passé un accord avec l'énergéticien Energy Northwest, opérateur public qui couvre la presque totalité de l'Etat du Washington, où se trouve le siège du groupe fondé par Jeff Bezos.

Le contrat va permettre à Energy Northwest de financer la construction de quatre SMR de X-energy, d'une capacité totale de 320 mégawatts, ce qui correspond à la consommation en électricité d'environ 250.000 foyers.

Le troisième partenariat concerne Dominion Energy, qui va travailler à la construction de SMR sur le site de North Anna, en Virginie, où se trouve déjà une centrale conventionnelle.

Ce nouveau projet devrait assurer une capacité supplémentaire de 300 mégawatts.

Selon une porte-parole d'Amazon, les deux contrats signés avec Energy Northwest et Dominion Energy portent chacun sur plus d'un demi-milliard de dollars.

L'augmentation des besoins en électricité d'Amazon n'est pas tant liée à sa plateforme de commerce électronique qu'à son activité d'informatique à distance (cloud computing), dont il est le leader mondial.

Amazon Web Services (AWS), sa filiale de "cloud", possède de très nombreux centres de stockage de données (data centers), dont les serveurs consomment une immense quantité d'énergie.

Outre le stockage de données, ils sont aussi centraux pour le développement de l'intelligence artificielle (IA) générative, dont les besoins en électricité sont encore supérieurs.

Lundi, Google a annoncé qu'il allait acheter de l'électricité à la start-up américaine Kairos Power, produite, elle aussi, par des SMR.

Le contrat prévoit une mise en service du premier SMR de Kairos d'ici à 2030, avec une montée en régime jusqu'en 2035.

Fin septembre, Microsoft a dévoilé un partenariat avec le groupe américain Constellation Energy, qui prévoit la réouverture d'un réacteur de la centrale de Three Mile Island, en Pennsylvanie.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ite-241016

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