par Deun » 17 oct. 2005, 17:08
palf a écrit :Oui et alors ? Il me semble que l'un problème du capitaliste, c'est que l'employé ne peut pas faire la même chose au patron à cause de la peur du chomage.
Que le patron licencie quelqu'un qui fait mal son travail ne me dérange pas, qu'un employé soit obligé de rester chez un mauvais patron par peur du chomage par contre oui.
Sauf que "faire mal son travail" est une appréciation qui peut revenir, soit au collectif de salarié lui-même, soit à des gens extérieurs (la direction, des consultants, etc).
La logique de ce que tu dis (qui est très actuelle, je ne t'accuse pas) c'est une individualisation du travail. Un affaiblissement très net du rapport de force en faveur de l'employeur.
Mais n'ayons pas la mémoire courte. Des collectifs de travailleurs auto-organisés, contrôlant eux-même la définition de leur métier, donc leur formation, ont existé. Par exemple en Angleterre avant Tatcher. Tatcher a brisé les syndicats, très puissants, entre autres en agissant indirectement sur les systèmes d'apprentissage.
Plus généralement, la flexibilité a été imposée avec l'individualisation du travail, l'évaluation individuelle de ce que l'on a appelé les "compétences" (qui est différent d'un "métier"). Et effectivement les salariés sont tombés dans le panneau parce que ça correspondait à un idéal méritocratique intériorisé... à l'école. C'est pour cela qu'en France, la flexibilité pouvait a pu passer sous un régime de libéralisme modéré ("socialiste" on disait).
Avec l'informatique, Internet, nous avons un approfondissement de cette évolution vers la flexibilité, grâce à la banalisation du travail à distance qui ouvre à la sous-traitance, à la délocalisation, brouille les relations hiérarchiques en substituant le client à la figure de l'employeur... bref toute ces joyeuseutés qui font ce que l'on appelle vulgairement la "mondialisation".
Bon . j'arrête de faire la leçon ça va devenir agaçant
Ceci dit, cette flexibilité, c'est un sacrifice qu'on nous a fait gobé pour soutenir la croissance, qui finalement n'a fait qu'aggraver radicalement les inégalités sociales. Nous ne sommes pas dans un environnement où l'on peut se contenter de bien faire son boulot (d'après des critères de bonne foi), quand celui-ci fait soit l'objet d'une exploitation, soit contribue à aggraver l'exploitation d'autres que soi.
La flexibilité est un motif réel justifiant la décroissance - n'ayons pas peur des mots - dans la mesure où le système capitaliste / productiviste / consumérisme en a tiré une efficacité nouvelle, par la mise en survie des travailleurs.
[quote="palf"]Oui et alors ? Il me semble que l'un problème du capitaliste, c'est que l'employé ne peut pas faire la même chose au patron à cause de la peur du chomage.
Que le patron licencie quelqu'un qui fait mal son travail ne me dérange pas, qu'un employé soit obligé de rester chez un mauvais patron par peur du chomage par contre oui. [/quote]
Sauf que "faire mal son travail" est une appréciation qui peut revenir, soit au collectif de salarié lui-même, soit à des gens extérieurs (la direction, des consultants, etc).
La logique de ce que tu dis (qui est très actuelle, je ne t'accuse pas) c'est une individualisation du travail. Un affaiblissement très net du rapport de force en faveur de l'employeur.
Mais n'ayons pas la mémoire courte. Des collectifs de travailleurs auto-organisés, contrôlant eux-même la définition de leur métier, donc leur formation, ont existé. Par exemple en Angleterre avant Tatcher. Tatcher a brisé les syndicats, très puissants, entre autres en agissant indirectement sur les systèmes d'apprentissage.
Plus généralement, la flexibilité a été imposée avec l'individualisation du travail, l'évaluation individuelle de ce que l'on a appelé les "compétences" (qui est différent d'un "métier"). Et effectivement les salariés sont tombés dans le panneau parce que ça correspondait à un idéal méritocratique intériorisé... à l'école. C'est pour cela qu'en France, la flexibilité pouvait a pu passer sous un régime de libéralisme modéré ("socialiste" on disait).
Avec l'informatique, Internet, nous avons un approfondissement de cette évolution vers la flexibilité, grâce à la banalisation du travail à distance qui ouvre à la sous-traitance, à la délocalisation, brouille les relations hiérarchiques en substituant le client à la figure de l'employeur... bref toute ces joyeuseutés qui font ce que l'on appelle vulgairement la "mondialisation".
Bon . j'arrête de faire la leçon ça va devenir agaçant :-D
Ceci dit, cette flexibilité, c'est un sacrifice qu'on nous a fait gobé pour soutenir la croissance, qui finalement n'a fait qu'aggraver radicalement les inégalités sociales. Nous ne sommes pas dans un environnement où l'on peut se contenter de bien faire son boulot (d'après des critères de bonne foi), quand celui-ci fait soit l'objet d'une exploitation, soit contribue à aggraver l'exploitation d'autres que soi.
La flexibilité est un motif réel justifiant la décroissance - n'ayons pas peur des mots - dans la mesure où le système capitaliste / productiviste / consumérisme en a tiré une efficacité nouvelle, par la mise en survie des travailleurs.