Votre avis sur ces chiffres de l'ASPO et de BP

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par sceptique » 09 janv. 2007, 09:42

Daniel_Z a écrit : les 932 Gb viennent du tableau Excel de Campbell lien(case O85). C'est une bête addition de toutes les estimation des réserves par pays.
Justement, il ne faut pas extraire une donnée "brute" d'un tableur et la publier. Il faut soit indiquer précisément la source, soit arrondir en donnant une fourchette. Par exemple :
réserves mondiales : 932 Gb (somme brute des estimations par pays source : lien)
la marge d'incertitude étant importante j'arrondi à 1 000 Gb.

C'et un peu long, certes, mais le lecteur avec une culture scientifique appéciera et sera moins tenter de "mépriser" la suite.

par Daniel_Z » 09 janv. 2007, 08:56

sceptique a écrit:
Comme d'habitude la précision des chiffres est sidérante :
Réserve mondiale : 932 Gb
Alors que d'autres sources citent 2000, 3000, 10000 Gb ...
Je préférerais voir 900 ou 1000 mais 932


c'est un exemple du manque de sérieux de certaines analyses, bien soulevé par Lahérrère (précisons que même les organismes les plus officiels comme l'USGS ne savent manifestement pas ce que c'est qu'une barre d'erreur !) .
les 932 Gb viennent du tableau Excel de Campbell lien(case O85). C'est une bête addition de toutes les estimation des réserves par pays.

Dans une version précédente de ce tableau, Campbell ajoutait cette remarque: "tous les chiffres sont faux; la question est de combien?"

Reste qu'on pourrait arrondir à 1000 Gb. ça ne changerait rien au problème.

par sceptique » 08 janv. 2007, 16:30

lionstone a écrit :C’est intéressant cette discussion. Les méthodes "énergiques" d’extraction pourraient donc changer le profil en cloche de la courbe de Hubbert ?
Tout à fait ! Ce modèle ne s'applique qu'à un ensemble de puits "classiques" avec une extraction "classique" aussi. Sinon, on mélange tout et (surtout) n'importe quoi !
Un champ "classique" de 1 Gb récupérable a typiquement une production maxi (au sommet de la cloche) de 100 à 300 kb/j. Maintenant, cette cloche peut avoir un sommet plat sur plusieurs années et descendre ensuite brutalement (300 kb/j maxi cas des puits offshore exploités "brutalement" en 15 ans) ou bien avoir une allure plus classique avec un pic moins haut et une descente plus douce (champ exploité à 100 kb/j en une cinquantaine d'années). Dans les 2 cas le cumul récupéré est le meme et vers la fin la production est de plus en plus faible.
Par exemple avec 1000 Mb récupérable et 280 kb/j en plateau (100 Mb/an) on peut tenir 3 ou 4 ans à ce rythme et ensuite descendre vite pendant 10-12 ans pour liquider le gisement le plus vite possible : investissements lourds amortis vite, profit maximal rapide.
Dans le deuxième cas 1000 Mb récupérable et 90 kb/j en plateau (33 Mb/an) on peut tenir une douzaine d'années puis descendre lentement pendant une trentaine d'années : production plutot père de famille.
C'est plutot sur ce deuxième schéma, sous toutes réserves, que Hubbert a modéliser.
Maintenant pour les non-classiques c'est complètement différent. les "merdouilles bitumineuses" du Canada sont de l'ordre (de mémoire) de 200 Gb pour 1 Mb/j soir 5 kb/j par tranche de 1 Gb de "réserves". A comparer aux 100 et 300 kb/j précédents.

Ajouter des "réserves" de débit 200 Kb/j par Gb et d'autres à 5 Kb/j par Gb c'est du grand n'importe quoi !
Autant faire la moyenne d'un voyage en Concorde à 2000 km/h en pointe avec de sévères embouteillages terminaux et 1 heure pour embarquer-débarquer (controles anti-tout) :
5000 km en 2 h 30 embouteillage + 1 heure attente + 3 heures de vol + 1 heure attente + 2 h 30 embouteillage cela fait du 500 km/h.
:roll:
Des "moyennes" de ce genre c'est assez drole mais pas très sérieux !

Il faut donc considérer d'une part le pétrole classique (défini et étudié à l'origine par Hubbert et l'ASPO), puis ajouter le pétrole "forcé" (offshore, Arctique) qui représentera 10-20% (je m'avance) en plus.
Enfin, les "merdouilles bitumineuses, schistes et autres pétrole lourds (voire titanesque ;) )". Ces réserves, titanesques (2000, 5000 Gb ?) donc, apporteront au mieux 5-10 (chui généreux 20%) par rapport au pétrole classique actuel, mais pendant peut etre qq siècles. :D
Dernière remarque : les 1000 Gb de réserves classiques actuelles (dont 800 sont exploitées et 200 sous le coude) donnent 80 Mb/j. Soit 100 kb/j par tranche de 1 Gb. On est donc plutot proche, en moyenne, de l'exploitation "père de famille". Donc, le modèle de Hubbert me parait au fond assez judicieux avec un volant d'incertitude de 10-20 Mb/j (chui large) pour le classique "forcé" (offshore, polaire ...) et "merdouilles bitumineuses".
C'est pas avec cela que l'on va remplir les SUV, 4x4, Boeing, Airbus et cuves au fuel dans 20 ans ! Par contre, si on divise la consommation par 2 puis 4, puis ... on peut arriver au tout renouvelable dans une centaine d'années. Il "suffit" de décroitre fort au début. On en prend pas vraiment le chemin. :evil:

par franck1968 » 08 janv. 2007, 16:11

Allez fait toi plaisir fait nous un beau calcul ;)

par Environnement2100 » 08 janv. 2007, 16:06

franck1968 a écrit :Pourquoi faire des calculs ?
Je n'ai rien à répondre à ça :)

par GillesH38 » 08 janv. 2007, 16:04

Environnement2100 a écrit :La courbe de Hubbert décrit le mode de déplétion d'une région limitée, et non pas d'un ensemble de régions dans un contexte technique et financier évolutif. AMC, il y a zéro prise en compte de l'économie dans la loi de Hubbert.
Ca fait de très nombreuses fois qu'on dit que le Pic sera tout sauf un Pic ; toutes les opinions sont les bienvenues, mais on en a déjà eu beaucoup, maintenant ce qui serait bien ce serait des calculs :).

Que tous ceux qui connaissent la formule de la loi de Hubbert lèvent le doigt :).
Il me semble que dans l'article original, il l'a plus ou moins tracée à la main, donc sans formule :-).

Les fans de la linéarisation de Hubbert utilisent une loi "logistique"
de la production en fonction de la quantité totale déjà extraite :

P = P0*Q*(Qt-Q)

qui est une loi parabolique, effectivement symétrique autour de Q=Qt/2 (son maximum) , et s'annule comme il se doit quand on a tout extrait Q = Qt.

Une conséquence de cette loi est que P/Q varie linéairement en fonction de Q (l'avantage étant que ces deux quantités sont connues au contraire de Qt). L'extrapolation linéaire de P/Q = P0 (Qt-Q) coupe l'axe des abscisses en Q=Qt et fournit les réserves ultimes.

Dans la pratique, comme les lecteurs assidus de Oildrum le savent, la loi est totalement fausse au début (et en particulier soumise à tous les aléas politico économiques pour les gisements mis en service ou en pleine exploitation), mais l'idée générale est qu'elle est asymptotiquement vraie pour les gisements en fin de course ou on tire dessus au maximum. Le probleme est de savoir quand la droite a vraiment atteint sa forme asymptotique...

Pour ma part, je dirai que le problème essentiel n'est pas vraiment là, comme je dis souvent personne ne se souvient de la date exacte de l'apogée de l'Empire Romain (ni de la durée de son "plateau" d'expansion territoriale)...

par franck1968 » 08 janv. 2007, 16:01

Pourquoi faire des calculs ?
Et avec quelle base de donnée.
La courbe de l'ASPO et le tableau sont suffisant.
Ainsi que les évaluations par pays.
Si tu as mieux propose, je suis tout ouïe. :-P

par Environnement2100 » 08 janv. 2007, 15:36

La courbe de Hubbert décrit le mode de déplétion d'une région limitée, et non pas d'un ensemble de régions dans un contexte technique et financier évolutif. AMC, il y a zéro prise en compte de l'économie dans la loi de Hubbert.
Ca fait de très nombreuses fois qu'on dit que le Pic sera tout sauf un Pic ; toutes les opinions sont les bienvenues, mais on en a déjà eu beaucoup, maintenant ce qui serait bien ce serait des calculs :).

Que tous ceux qui connaissent la formule de la loi de Hubbert lèvent le doigt :).

par lionstone » 08 janv. 2007, 15:20

C’est intéressant cette discussion. Les méthodes "énergiques" d’extraction pourraient donc changer le profil en cloche de la courbe de Hubbert ?
Quand les champs faciles et énergiquement exploités arriveront à terme la courbe va s’infléchir vers le bas brutalement pour se tailler une longue pente douce étendue dans le temps pour exploiter les merdouilles bitumineuses. (j’aime bien le terme).
Elle va avoir une drôle de gueule la cloche. La tronche des traders aussi quand ça va piquer.

par GillesH38 » 08 janv. 2007, 14:24

sceptique a écrit :Comme d'habitude la précision des chiffres est sidérante :
Réserve mondiale : 932 Gb
Alors que d'autres sources citent 2000, 3000, 10000 Gb ...
Je préférerais voir 900 ou 1000 mais 932 :-D
c'est un exemple du manque de sérieux de certaines analyses, bien soulevé par Lahérrère (précisons que même les organismes les plus officiels comme l'USGS ne savent manifestement pas ce que c'est qu'une barre d'erreur !) :-).
Un seul exemple : les schistes du seul Colorado évalués à plus de 1 000 Gb. Petit problème : leur exploitation serait actuellement hors de prix et surtout non rentable (c'est à dire que pour produire 1 baril il faut en investir plus de 1). Dans ces conditions, il vaut mieux les laisser sous terre. Mais imaginons (je n'y crois pas ...) que l'on trouve un procédé révolutionnaire : certains pensent utiliser des explosions nucléaires souterraines pour chauffer tout cela et transformer in situ les schistes en huile. Après yapuka pomper ! Et on double l'URR de 1000 Gb !
On peut aussi rajouter les hydrocarbures de Titan ce qui ajoute des trilliards de Gb ! :-).
En fait le piège est que dans le modèle de Hubbert, il suppose implicitement que tous les gisements sont de même nature (au moins en moyenne), et donc que la courbe de production suit plus ou moins la courbe des découvertes. C'est à peu près vrai pour les gisements conventionnels, ça l'est surement moins pour l'extraction Arctique ou en offshore, et c'est probablement totalement faux pour les huiles lourdes et autres merdouilles bitumineuses. Ajouter des réserves en supposant que le pic sera toujours à la moitié de l'URR n'a aucun sens : il faudrait tracer une courbe de Hubbert pour chaque type de brut et faire la somme, mais la somme de courbes symétriques , mais décalées dans le temps, n'est plus du tout une courbe symétrique !

par sceptique » 08 janv. 2007, 12:41

Comme d'habitude la précision des chiffres est sidérante :
Réserve mondiale : 932 Gb
Alors que d'autres sources citent 2000, 3000, 10000 Gb ...
Je préférerais voir 900 ou 1000 mais 932 :-D
Un seul exemple : les schistes du seul Colorado évalués à plus de 1 000 Gb. Petit problème : leur exploitation serait actuellement hors de prix et surtout non rentable (c'est à dire que pour produire 1 baril il faut en investir plus de 1). Dans ces conditions, il vaut mieux les laisser sous terre. Mais imaginons (je n'y crois pas ...) que l'on trouve un procédé révolutionnaire : certains pensent utiliser des explosions nucléaires souterraines pour chauffer tout cela et transformer in situ les schistes en huile. Après yapuka pomper ! Et on double l'URR de 1000 Gb !
De meme, quand on exploite un champ on en laisse un gros paquet au fond. Si on arrive à augmenter ce taux (par exemple de 30 à 60%) on double les réserves. Actuellement, il semblerait effectivement que les techniques de récupération permettent d'accélérer l'extraction mais guère la quantité totale extraite. En gros, par exemple, un champ (classique pas un "ersatz" style sables bitumineux) exploité normalement est vidé en 40 ans. Avec les méthodes "énergiques" on obtient la meme quantité en 20 ans seulement. Mais, on peut imaginer des méthodes qui augmentent réellement le taux d'extraction ...
Maintenant, la courbe de production d'un champ n'est pas linéaire : elle passe par un pic, puis on a une décroissance plus ou moins exponentielle. Si un champ fait 11 Gb et que l'on extrait 1 Mb/j (soit 365 Mb/an) on peut tenir ce débit qq années puis la production decroitra plus ou moins lentement (selon l'agressivité des techniques employées). Mais faire la division 11 000 / 365 = 30 ans, c'est ridicule !
Evaluer l'URR est donc très difficile, alors avec 3 chiffres significatifs ... Et diviser l'URR par la production actuelle c'est loufoque.
La seule chose intéressante est d'évaluer les débits que peuvent fournir les réserves actuelles et celles que l'on pense plus ou moins raisonnablement trouvées (les schistes sont-ils raisonnables ?).
Par exemple, les sables bitumineux du Canada ont des réserves totales comparables à celles de l'Arabie Saoudite. OK! Mais l'Arabie Saoudite débite 10 Mb/j sans gros effort. Alors que que les sables débitent péniblement 1 Mb/j et que passer à 2 Mb/j va demander des efforts gigantesques, du temps (10-20 ans), un cout (écologique, financier, humain) astronomique et n'est peut être tout simplement pas réalisable ! Et encore, les 1 Mb/j sont bien réduits du fait de l'auto-consommation énergétique (10-20-50% ?).
Et donc, notre production de 30 Gb/an peut etre contrainte à diminuer (25-20-15 ?) meme avec un URR de 2000, 3000 Gb ...
Remarque : dans ce cas URR = 2000 Gb production=20 Gb le R/P donne 100 ans !
Tenons compte de l'auto-consommation : 30 Gb à partir de champs "classiques" c'est pratiquement du net. Avec du non-conventionnel (sables, schistes, pétrole lourd ...) il faut 40, 50 pour avoir 30 Net !
Une blague classique (pas de moi) pour finir.
On est en janvier, Le médecin a son patient : il vous reste deux mois à vivre. Ok, je prends Juillet et Aout !
La meme, version pétrole : j'ai 900 de réserves je prends 30 pendant 30 ans ! :D

par GillesH38 » 08 janv. 2007, 08:20

J'ai bien lu : le fait que les progrès techniques augmentent la recouvrabilité , et donc les URR, n'est pas si évident que cela. As tu lu lentement les 3 posts de Rembrandt que je donne en référence ?

par Environnement2100 » 08 janv. 2007, 08:03

Ces deux points sont clairs et connus de la profession : je crains que tu mélanges "date du Pic" et URR : si tu voulais bien faire l'effort de lire lentement...

par GillesH38 » 08 janv. 2007, 07:40

Environnement2100 a écrit :- la recouvrabilité d'un puits donné varie chaque jour en fonction de notre savoir-faire technique
- la recouvrabilité des puits à découvrir dépend du prix futur du pétrole.
Bien que très souvent cités de façon assurée par les organismes "officiels", deux derniers points sont d'ailleurs sujets à caution, et l'occasion de vifs débats entre spécialistes (voir les articles récents de Rembrandt, assez techniques, sur Oildrum) Basiquement, il semble que l'amélioration des techniques recule la date du pic, mais provoque ensuite une baisse plus rapide et souvent la quantité totale extraite est constante. Quand à l'amélioration de la recouvrabilité par le prix, il ne semble pas que la flambée des prix depuis 2000 ait redressé le déclin de la Mer du Nord, par exemple....

par Environnement2100 » 08 janv. 2007, 03:49

Ces chiffres sont délicats à utiliser à plusieurs titres.

En plus de ce qui est décrit par energy_isère, il y a également les découvertes : dans le passé, les découvertes d'une année dépassaient ou égalaient la consommation de cette même année, ce qui fait que
- on vit depuis 1945 avec 30 ans de réserves "revolving"
- certains finissent par croire que ce mouvement est éternel, et "qu'on en découvrira toujours" : or non, les volumes sont finis.

Ce sont donc ces volumes ultimes qui sont importants. Or, même ce chiffre est difficile à atteindre puisque
- la recouvrabilité d'un puits donné varie chaque jour en fonction de notre savoir-faire technique
- la recouvrabilité des puits à découvrir dépend du prix futur du pétrole.

Donc tous les chiffres que tu viens de citer sont mouvants et donc trompeurs.

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