lionstone a écrit :C’est intéressant cette discussion. Les méthodes "énergiques" d’extraction pourraient donc changer le profil en cloche de la courbe de Hubbert ?
Tout à fait ! Ce modèle ne s'applique qu'à un ensemble de puits "classiques" avec une extraction "classique" aussi. Sinon, on mélange tout et (surtout) n'importe quoi !
Un champ "classique" de 1 Gb récupérable a typiquement une production maxi (au sommet de la cloche) de 100 à 300 kb/j. Maintenant, cette cloche peut avoir un sommet plat sur plusieurs années et descendre ensuite brutalement (300 kb/j maxi cas des puits offshore exploités "brutalement" en 15 ans) ou bien avoir une allure plus classique avec un pic moins haut et une descente plus douce (champ exploité à 100 kb/j en une cinquantaine d'années). Dans les 2 cas le cumul récupéré est le meme et vers la fin la production est de plus en plus faible.
Par exemple avec 1000 Mb récupérable et 280 kb/j en plateau (100 Mb/an) on peut tenir 3 ou 4 ans à ce rythme et ensuite descendre vite pendant 10-12 ans pour liquider le gisement le plus vite possible : investissements lourds amortis vite, profit maximal rapide.
Dans le deuxième cas 1000 Mb récupérable et 90 kb/j en plateau (33 Mb/an) on peut tenir une douzaine d'années puis descendre lentement pendant une trentaine d'années : production plutot père de famille.
C'est plutot sur ce deuxième schéma, sous toutes réserves, que Hubbert a modéliser.
Maintenant pour les non-classiques c'est complètement différent. les "merdouilles bitumineuses" du Canada sont de l'ordre (de mémoire) de 200 Gb pour 1 Mb/j soir 5 kb/j par tranche de 1 Gb de "réserves". A comparer aux 100 et 300 kb/j précédents.
Ajouter des "réserves" de débit 200 Kb/j par Gb et d'autres à 5 Kb/j par Gb c'est du grand n'importe quoi !
Autant faire la moyenne d'un voyage en Concorde à 2000 km/h en pointe avec de sévères embouteillages terminaux et 1 heure pour embarquer-débarquer (controles anti-tout) :
5000 km en 2 h 30 embouteillage + 1 heure attente + 3 heures de vol + 1 heure attente + 2 h 30 embouteillage cela fait du 500 km/h.
Des "moyennes" de ce genre c'est assez drole mais pas très sérieux !
Il faut donc considérer d'une part le pétrole classique (défini et étudié à l'origine par Hubbert et l'ASPO), puis ajouter le pétrole "forcé" (offshore, Arctique) qui représentera 10-20% (je m'avance) en plus.
Enfin, les "merdouilles bitumineuses, schistes et autres pétrole lourds (voire titanesque

)". Ces réserves, titanesques (2000, 5000 Gb ?) donc, apporteront au mieux 5-10 (chui généreux 20%) par rapport au pétrole classique actuel, mais pendant peut etre qq siècles.

Dernière remarque : les 1000 Gb de réserves classiques actuelles (dont 800 sont exploitées et 200 sous le coude) donnent 80 Mb/j. Soit 100 kb/j par tranche de 1 Gb. On est donc plutot proche, en moyenne, de l'exploitation "père de famille". Donc, le modèle de Hubbert me parait au fond assez judicieux avec un volant d'incertitude de 10-20 Mb/j (chui large) pour le classique "forcé" (offshore, polaire ...) et "merdouilles bitumineuses".
C'est pas avec cela que l'on va remplir les SUV, 4x4, Boeing, Airbus et cuves au fuel dans 20 ans ! Par contre, si on divise la consommation par 2 puis 4, puis ... on peut arriver au tout renouvelable dans une centaine d'années. Il "suffit" de décroitre fort au début. On en prend pas vraiment le chemin.

[quote="lionstone"]C’est intéressant cette discussion. Les méthodes "énergiques" d’extraction pourraient donc changer le profil en cloche de la courbe de Hubbert ? [/quote]
Tout à fait ! Ce modèle ne s'applique qu'à un ensemble de puits "classiques" avec une extraction "classique" aussi. Sinon, on mélange tout et (surtout) n'importe quoi !
Un champ "classique" de 1 Gb récupérable a typiquement une production maxi (au sommet de la cloche) de 100 à 300 kb/j. Maintenant, cette cloche peut avoir un sommet plat sur plusieurs années et descendre ensuite brutalement (300 kb/j maxi cas des puits offshore exploités "brutalement" en 15 ans) ou bien avoir une allure plus classique avec un pic moins haut et une descente plus douce (champ exploité à 100 kb/j en une cinquantaine d'années). Dans les 2 cas le cumul récupéré est le meme et vers la fin la production est de plus en plus faible.
Par exemple avec 1000 Mb récupérable et 280 kb/j en plateau (100 Mb/an) on peut tenir 3 ou 4 ans à ce rythme et ensuite descendre vite pendant 10-12 ans pour liquider le gisement le plus vite possible : investissements lourds amortis vite, profit maximal rapide.
Dans le deuxième cas 1000 Mb récupérable et 90 kb/j en plateau (33 Mb/an) on peut tenir une douzaine d'années puis descendre lentement pendant une trentaine d'années : production plutot père de famille.
C'est plutot sur ce deuxième schéma, sous toutes réserves, que Hubbert a modéliser.
Maintenant pour les non-classiques c'est complètement différent. les "merdouilles bitumineuses" du Canada sont de l'ordre (de mémoire) de 200 Gb pour 1 Mb/j soir 5 kb/j par tranche de 1 Gb de "réserves". A comparer aux 100 et 300 kb/j précédents.
Ajouter des "réserves" de débit 200 Kb/j par Gb et d'autres à 5 Kb/j par Gb c'est du grand n'importe quoi !
Autant faire la moyenne d'un voyage en Concorde à 2000 km/h en pointe avec de sévères embouteillages terminaux et 1 heure pour embarquer-débarquer (controles anti-tout) :
5000 km en 2 h 30 embouteillage + 1 heure attente + 3 heures de vol + 1 heure attente + 2 h 30 embouteillage cela fait du 500 km/h.
:roll:
Des "moyennes" de ce genre c'est assez drole mais pas très sérieux !
Il faut donc considérer d'une part le pétrole classique (défini et étudié à l'origine par Hubbert et l'ASPO), puis ajouter le pétrole "forcé" (offshore, Arctique) qui représentera 10-20% (je m'avance) en plus.
Enfin, les "merdouilles bitumineuses, schistes et autres pétrole lourds (voire titanesque ;) )". Ces réserves, titanesques (2000, 5000 Gb ?) donc, apporteront au mieux 5-10 (chui généreux 20%) par rapport au pétrole classique actuel, mais pendant peut etre qq siècles. :D
Dernière remarque : les 1000 Gb de réserves classiques actuelles (dont 800 sont exploitées et 200 sous le coude) donnent 80 Mb/j. Soit 100 kb/j par tranche de 1 Gb. On est donc plutot proche, en moyenne, de l'exploitation "père de famille". Donc, le modèle de Hubbert me parait au fond assez judicieux avec un volant d'incertitude de 10-20 Mb/j (chui large) pour le classique "forcé" (offshore, polaire ...) et "merdouilles bitumineuses".
C'est pas avec cela que l'on va remplir les SUV, 4x4, Boeing, Airbus et cuves au fuel dans 20 ans ! Par contre, si on divise la consommation par 2 puis 4, puis ... on peut arriver au tout renouvelable dans une centaine d'années. Il "suffit" de décroitre fort au début. On en prend pas vraiment le chemin. :evil: