par GillesH38 » 01 mai 2007, 07:44
Ces prédictions n'etaient pas exagérément optimistes il y a seulement un an. En janvier 2006, l'EIA prevoyait une production mondiale de 87,2 Mb/jour en 2007, et une croissance continue d'environ 2%/an. Meme l'ASPO publie encore des chiffres comparables, en plaçant le pic vers 2010, vers 95 Mb/j Le WSJ est donc plutot dans la fourchette moyenne des prédictions d'il y a un an ou deux.
Seulement ça ne s'est pas tout a fait passé comme ça depuis deux ans. En fait les prédictions de croissance (y compris de l'ASPO) semblent avoir buté sur un plateau autour de 85 Mb/jour. Les prédictions actuelles de l'EIA sont revenues à 85,4 Mb/jour, et il n'est même pas sûr qu'ils soient atteints.
Comment peut on expliquer ça, malgré la croissance économique encore apparemment soutenue et les besoins en énergie de l'Asie? manifestement, il y a eu une destruction de la demande par les prix élevés, mais pourquoi justement les prix sont restés élevés autour de 60 $, si il y avait les capacités de produire plus ?
Manifestement, un des principaux producteurs ayant fait défaut est effectivement l'Arabie Saoudite. Meme l'ASPO n'attendait pas son pic aussi tot, sans parler de l'EIA qui la voyait augmenter sa production au-dessus de 12 Mb/jour, quand ce n'est pas 20. Au lieu de cela, elle a baissé de 9,5 à 8,5, expliquant une grande partie du défaut de production.
Je vois deux explications possibles :
* soit elle est réellement à genoux et sa production s'effondre, en particulier Ghawar (c'est semble-t-il la position de Staniford sur TOD).
* soit elle coupe volontairement sa production (thèse de Mearns), a cause de la baisse de la demande. C'est une explication possible, parce que la mise en chantier de nouveaux gisements demande de plus en plus d'investissements, il faut aller chercher le pétrole loin des côtes, à des milliers de mètres de profondeur, ou dans des pays très instables; les compagnies ont besoin d'un prix du baril élevé, non pas tant par méchanceté ou faire de gros bénéfices que simplement pour investir dans des nouveaux champs compensant la baisse des champs matures.
Il est possible que nous soyons à un pic "économique" et non géologique, c'est à dire que nous soyons au point ou le coût marginal du baril est tel qu'à ce prix là, le nombre d'acheteurs potentiel diminue autant que ce qu'on peut produire comme quantité. Ce qui pose un paradoxe redoutable, puisque les compagnies sont forcées d'investir pour maintenir leur production, mais ne trouvent plus d'acheteurs au prix ou elles doivent le vendre pour rentabiliser leur investissement ! il est possible alors que l'AS joue son rôle de "swing state" en réduisant volontairement sa production (d'où le paradoxe de la baisse des quotas de l'OPEP alors que l'offre est inférieure aux prédictions ! ) , c'est à dire, finalement, réduise vvolontairement la production de pétrole facile pour permettre la mise en production de pétrole difficile.
Ca pourrait signifier que nous ne sommes pas tout à fait au pic géologique parce que l'AS en a encore sous la semelle, mais ne peut pas se permettre de le produire parce que ça rendrait les autres investissements non rentables. Manifestement, c'est une situation précaire, le jour ou l'AS entre réellement en dépletion, on n'a plus aucune cartouche...
Ces prédictions n'etaient pas exagérément optimistes il y a seulement un an. En janvier 2006, l'EIA prevoyait une production mondiale de 87,2 Mb/jour en 2007, et une croissance continue d'environ 2%/an. Meme l'ASPO publie encore des chiffres comparables, en plaçant le pic vers 2010, vers 95 Mb/j Le WSJ est donc plutot dans la fourchette moyenne des prédictions d'il y a un an ou deux.
Seulement ça ne s'est pas tout a fait passé comme ça depuis deux ans. En fait les prédictions de croissance (y compris de l'ASPO) semblent avoir buté sur un plateau autour de 85 Mb/jour. Les prédictions actuelles de l'EIA sont revenues à 85,4 Mb/jour, et il n'est même pas sûr qu'ils soient atteints.
Comment peut on expliquer ça, malgré la croissance économique encore apparemment soutenue et les besoins en énergie de l'Asie? manifestement, il y a eu une destruction de la demande par les prix élevés, mais pourquoi justement les prix sont restés élevés autour de 60 $, si il y avait les capacités de produire plus ?
Manifestement, un des principaux producteurs ayant fait défaut est effectivement l'Arabie Saoudite. Meme l'ASPO n'attendait pas son pic aussi tot, sans parler de l'EIA qui la voyait augmenter sa production au-dessus de 12 Mb/jour, quand ce n'est pas 20. Au lieu de cela, elle a baissé de 9,5 à 8,5, expliquant une grande partie du défaut de production.
Je vois deux explications possibles :
* soit elle est réellement à genoux et sa production s'effondre, en particulier Ghawar (c'est semble-t-il la position de Staniford sur TOD).
* soit elle coupe volontairement sa production (thèse de Mearns), a cause de la baisse de la demande. C'est une explication possible, parce que la mise en chantier de nouveaux gisements demande de plus en plus d'investissements, il faut aller chercher le pétrole loin des côtes, à des milliers de mètres de profondeur, ou dans des pays très instables; les compagnies ont besoin d'un prix du baril élevé, non pas tant par méchanceté ou faire de gros bénéfices que simplement pour investir dans des nouveaux champs compensant la baisse des champs matures.
Il est [i] possible[/i] que nous soyons à un pic "économique" et non géologique, c'est à dire que nous soyons au point ou le coût marginal du baril est tel qu'à ce prix là, le nombre d'acheteurs potentiel diminue autant que ce qu'on peut produire comme quantité. Ce qui pose un paradoxe redoutable, puisque les compagnies sont forcées d'investir pour maintenir leur production, mais ne trouvent plus d'acheteurs au prix ou elles doivent le vendre pour rentabiliser leur investissement ! il est possible alors que l'AS joue son rôle de "swing state" en réduisant [i] volontairement[/i] sa production (d'où le paradoxe de la baisse des quotas de l'OPEP alors que l'offre est inférieure aux prédictions ! ) , c'est à dire, finalement, réduise vvolontairement la production de pétrole facile pour permettre la mise en production de pétrole difficile.
Ca pourrait signifier que nous ne sommes pas tout à fait au pic géologique parce que l'AS en a encore sous la semelle, mais ne peut pas se permettre de le produire parce que ça rendrait les autres investissements non rentables. Manifestement, c'est une situation précaire, le jour ou l'AS entre réellement en dépletion, on n'a plus aucune cartouche...