Intéressante discussion ! Je vais fournir qq chiffres (déjà postés ailleurs) pour bien situer le potentiel de substitution du pétrole non-conventionnel (NC).
A tout seigneur tout honneur, je vais me concentrer sur les fameux sables bitumeux du Canada. De mémoire, les "réserves" au sens économique défini par la Bourse sont de 300 Gb et les "ressources ultimes" très supérieures. C'est impressionnant !
La production actuelle, largement stimulée par la hausse des 10 dernières années dépasse 1 Mb/j. Avant la crise les investisseurs prévoyaient 4 Mb/j en 2020 (version optimiste). Cela fait donc 3 Mb/j supplémentaires (la fameuse substitution !) en 12 ans.
Soit 250 kb/j de substitution par an. En réalité, avec la succession de crises qui nous attend, cela risque fort d'être beaucoup moins. Mais admettons ce chiffre.
D'un autre coté, la très optimiste agence de l'énergie, dans son dernier bulletin, a annoncé que les champs matures de pétrole classique vont décliner de 6% à 8%.
Pour rester dans la zone Amérique du Nord (largement mature entre le Mexique, les USA et le Canada) cela fait au bas mot un déclin de 600 kb/j. Le potentiel de substitution des NC en Amérique du Nord pour les 12 ans à venir est donc, dans le meilleur des cas, de 250 kb/j pour contrer un déclin de 600 kb/j.
Conclusion : si tout va bien, le potentiel de substitution du pétrole non-conventionnel permettra d'atténuer le déclin mais pas de l'annuler. Toute la question est en gros de savoir si on aura 2% de déclin (difficile mais gérable tout au moins les premières années) ou bien 3-4 % (catastrophique très vite).
Ou encore, grâce au NC , au lieu d'une profonde dépression on aura "seulement" une récession ...
Je suis donc désolé pour Tanguy mais l'avenir est sombre :
Alors la date de tout ça, à quelques années près, est CAPITALE. C'est même la seule chose qui compte pour toi. Quand je pense à l'arrogance de ceux qui prétendent préserver la terre de leurs enfants ou [insérer autre formule marketing choc qui fait bien], et qui nous parlent de 2100 comme s'ils pouvaient réellement avoir un impact sur ce qui se passera à cette date lointaine... ça donne limite envie de vomir de dégoût. Non, quelques années, c'est tout ce qui compte.
Mon opinion : la récession qui vient de commencer risque de durer indéfiniment avec peut être quelques périodes de rémission (2-3 ans ?). Juste le temps de voir une croissance de la demande de pétrole qui va buter sur une offre limitée avec une explosion du prix entraînant une nouvelle récession...
Dernier point: les "optimistes" genre AIE, CERA, IFP répètent à l'envie le même discours depuis des années : il n'y a pas de problèmes de réserves simplement un problème d'investissements insuffisants. C'était pourtant à l'époque où tous les acteurs investissaient en masse ! Et, depuis 6 mois, cela coupe sacrément dans les investissements.
Dernier rappel : pour produire dans le NC il faut des investissements gigantesques pendant typiquement 10 ans ... Qui va se lancer là dedans, maintenant ? Par exemple, Exxon, le plus gros, n'a fait aucun effort ces dernières années pourtant fastes pour le NC. Il préfère "optimiser" son pétrole conventionnel et ses bénéfices somptueux.
Intéressante discussion ! Je vais fournir qq chiffres (déjà postés ailleurs) pour bien situer le potentiel de substitution du pétrole non-conventionnel (NC).
A tout seigneur tout honneur, je vais me concentrer sur les fameux sables bitumeux du Canada. De mémoire, les "réserves" au sens économique défini par la Bourse sont de 300 Gb et les "ressources ultimes" très supérieures. C'est impressionnant !
La production actuelle, largement stimulée par la hausse des 10 dernières années dépasse 1 Mb/j. Avant la crise les investisseurs prévoyaient 4 Mb/j en 2020 (version optimiste). Cela fait donc 3 Mb/j supplémentaires (la fameuse substitution !) en 12 ans. [b]Soit 250 kb/j de substitution par an[/b]. En réalité, avec la succession de crises qui nous attend, cela risque fort d'être beaucoup moins. Mais admettons ce chiffre.
D'un autre coté, la très optimiste agence de l'énergie, dans son dernier bulletin, a annoncé que les champs matures de pétrole classique vont décliner de 6% à 8%.
Pour rester dans la zone Amérique du Nord (largement mature entre le Mexique, les USA et le Canada) cela fait au bas mot un déclin de 600 kb/j. Le potentiel de substitution des NC en Amérique du Nord pour les 12 ans à venir est donc, dans le meilleur des cas, de 250 kb/j pour contrer un déclin de 600 kb/j.
Conclusion : si tout va bien, le potentiel de substitution du pétrole non-conventionnel permettra d'atténuer le déclin mais pas de l'annuler. Toute la question est en gros de savoir si on aura 2% de déclin (difficile mais gérable tout au moins les premières années) ou bien 3-4 % (catastrophique très vite).
Ou encore, grâce au NC , au lieu d'une profonde dépression on aura "seulement" une récession ...
Je suis donc désolé pour Tanguy mais l'avenir est sombre :
[quote]Alors la date de tout ça, à quelques années près, est CAPITALE. C'est même la seule chose qui compte pour toi. Quand je pense à l'arrogance de ceux qui prétendent préserver la terre de leurs enfants ou [insérer autre formule marketing choc qui fait bien], et qui nous parlent de 2100 comme s'ils pouvaient réellement avoir un impact sur ce qui se passera à cette date lointaine... ça donne limite envie de vomir de dégoût. Non, quelques années, c'est tout ce qui compte.[/quote]
Mon opinion : la récession qui vient de commencer risque de durer indéfiniment avec peut être quelques périodes de rémission (2-3 ans ?). Juste le temps de voir une croissance de la demande de pétrole qui va buter sur une offre limitée avec une explosion du prix entraînant une nouvelle récession...
Dernier point: les "optimistes" genre AIE, CERA, IFP répètent à l'envie le même discours depuis des années : il n'y a pas de problèmes de réserves simplement un problème d'investissements insuffisants. C'était pourtant à l'époque où tous les acteurs investissaient en masse ! Et, depuis 6 mois, cela coupe sacrément dans les investissements.
Dernier rappel : pour produire dans le NC il faut des investissements gigantesques pendant typiquement 10 ans ... Qui va se lancer là dedans, maintenant ? Par exemple, Exxon, le plus gros, n'a fait aucun effort ces dernières années pourtant fastes pour le NC. Il préfère "optimiser" son pétrole conventionnel et ses bénéfices somptueux.