Situation énergétique : La France en particulier

Répondre


Cette question vous permet de vous prémunir contre les soumissions automatisées et intensives effectuées par des robots malveillants.
Émoticônes
:D :geek: :ugeek: :ghost: :wtf: :-D :) :-) :-( :-o :shock: :? 8-) :lol: :-x :-P :oops: :cry: :evil: :twisted: :roll: ;) ;-) :!: :?: :idea: :arrow: :-| :mrgreen: =D> #-o =P~ :^o [-X [-o< 8-[ [-( :-k ](*,) :-" O:) =; :-& :-({|= :-$ :-s \:D/ :-#
Plus d’émoticônes

Le BBCode est activé
La balise [img] est activée
La balise [flash] est activée
La balise [url] est activée
Les émoticônes sont activées

Relecture du sujet
   

Agrandir Relecture du sujet : Situation énergétique : La France en particulier

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par energy_isere » 15 mars 2024, 01:20

Un plan à 100 milliards d'euros pour moderniser le réseau électrique

AFP le 14 mars 2024

Raccorder les éoliennes en mer, les nouveaux réacteurs nucléaires, mais aussi remplacer des lignes vieilles de 70 ans... le réseau électrique français devra subir des travaux de modernisation évalués à environ 100 milliards d'euros d'ici 2040, selon un plan mis en consultation jeudi par RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension.

"De l'ordre de 100 milliards"

Ce schéma décennal de développement du réseau (SDDR) "a pour but de garantir que le réseau public de transport d'électricité est adapté aux objectifs de politique énergétique fixés par l'État", explique RTE.

En 2019, il prévoyait un budget de 33 milliards d'euros à 2035.

Depuis, l'État a redéfini ses orientations, souligne le groupe public: relance du nucléaire, accélération des renouvelables, réindustrialisation via le développement de zones industrielles bas-carbone.

"En première analyse, les perspectives d'investissements d'ici 2040 sont de l'ordre de 100 milliards d'euros, en intégrant le renouvellement des infrastructures (...), aujourd'hui premier poste d'investissements de RTE", note le plan.

Ces dépenses passent notamment par la taxe d'acheminement de l'électricité (Turpe), payée par les consommateurs via leurs factures. Elles s'ajoutent à celles prévues par Enedis, qui gère le réseau de distribution moyenne et basse tension (96 milliards sur 2022-40).

Équipements vieillissants

La France compte 106.000 km de lignes de 63.000 à 400.000 volts, dont 6.000 km souterraines, et 2.800 postes électriques.

Plus de 20 % des lignes aériennes ont 70 ans, et l'âge général moyen est de 55 ans (supérieur aux autres réseaux européens).

Leur édification a connu trois périodes: après la Seconde Guerre pour la reconstruction (réseau à 225.000 volts); à partir des années 70 avec le boom de la production centralisée (charbon et surtout nucléaire) et du 400.000 volts; puis dès les années 2010 avec la transition énergétique.

Or à partir de 85-90 ans, les équipements sont à remplacer pour raisons de vétusté, note-t-on chez RTE.

Ce programme de renouvellement est déjà engagé. Un "plan corrosion" est en cours depuis 2020 pour remplacer les pylônes.

Résister au réchauffement climatique

L'enjeu concerne les ouvrages futurs, mais plus encore les équipements existants. Les hausses de température et les tempêtes sont un sujet pour la résistance des lignes, les inondations pour les postes électriques.

Après les tempêtes de 1999, RTE a lancé un "programme de sécurisation mécanique" de quinze ans pour 2,7 milliards d'euros. Il assure actuellement la résistance à des vents de 180 km/h, et "a montré son efficacité lors du passage des tempêtes Ciaran et Domingos en 2023".

RTE prévoit aujourd'hui de renouveler en priorité les ouvrages combinant enjeux de vétusté et d'adaptation au réchauffement.

Nouveaux consommateurs

Autre volet du chantier, un programme de raccordements "sans précédent", pour électrifier de nouvelles industries (usines de batteries...) à Dunkerque, Fos-sur-Mer, Le Havre-Port-Jérôme... Objectif, renforcer le réseau à haute tension avant 2030.

Pour la production renouvelable terrestre (éolien et photovoltaïque), le mouvement est déjà à l'oeuvre, avec des infrastructures de raccordement attendues sur tout le territoire avant 2035.

Pour le nucléaire, il est d'abord prévu de raccorder durant la seconde partie de la décennie 2030 quatre réacteurs (Penly et Gravelines), ainsi que de futurs "petits" réacteurs (SMR) en cours de conception, note RTE.

Pour l'éolien en mer, quatre parcs étaient raccordés à fin 2023, mais une nette accélération est prévue avec 18 GW (une vingtaine de parcs) à mettre en service d'ici 2035, impliquant "un programme industriel" de raccordement.

Défis

"Il n'est plus possible de différer les renforcements structurels sur le réseau au risque de ne pas pouvoir raccorder les projets", avertit RTE.

Le gestionnaire du réseau appelle aussi les acteurs à mieux anticiper pour mutualiser les équipements, dans cette consultation destinée notamment aux territoires, fournisseurs de matériaux, porteurs de projets...

Il faudra "un plan industriel pour renforcer la capacité de l'industrie européenne en général, et française en particulier, à produire les matériels nécessaires", ajoute RTE, qui note que les délais de livraison ont triplé entre 2021 et 2023 pour les câbles ou les transformateurs.

Une fois la consultation close, le 30 avril, le plan de RTE sera soumis notamment à l'État, à la Commission de régulation de l'énergie et à l'Autorité environnementale.
https://www.connaissancedesenergies.org ... e-240314-0

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par energy_isere » 12 mars 2024, 09:31

Adaptation climatique: la Cour des comptes veut des améliorations pour les centrales nucléaires et les barrages

AFP le 12 mars 2024

La Cour des comptes demande des investissements supplémentaires pour adapter les 18 centrales nucléaires, les barrages et le réseau de distribution d'électricité français au réchauffement climatique.

Le changement climatique "est largement intégré dans les référentiels et normes de sûreté, mais l'adaptation fait peser des exigences nouvelles pour les exploitants", en particulier la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), gestionnaire de barrages, et EDF, souligne la Cour dans son rapport publié mardi.

La Cour recommande d'envisager "si nécessaire" un accroissement "des capacités d'entreposage" des centrales, comme cela a déjà été envisagé à Civaux sur la Vienne après la canicule de l'été 2022 afin de stocker les effluents lorsque l'étiage des cours d'eau (leur plus bas niveau) est trop faible pour que ceux-ci soient rejetés sans dommage pour l'environnement.

Le rapport souligne aussi le besoin d'installation de tours aéroréfrigérantes dans les centrales dont la période de vie sera rallongée, afin de "réduire les températures de réchauffement des rivières".

La Cour chiffre à 500 millions d'euros le coût unitaire de chaque aéroréfrigérant qu'EDF prévoit d'installer "systématiquement" pour les nouveaux EPR2 en bord de fleuve.

En bord de mer, les futurs réacteurs EPR2 prévus à Penly en Seine-Maritime seront installés à "11 mètres au-dessus du niveau de la mer". Mais "ce n'est pas le cas" de ceux prévus à Gravelines (Nord) à côté de Dunkerque, s'inquiète la Cour.

Or le scénario d'une accélération de la fonte des calottes glaciaires "dont le Haut Conseil pour le Climat estime qu'il est prudent de tenir compte" induit "dès 2075 une élévation du niveau de la mer de 0,9 à 1,25 mètre, soit deux fois ce qui a été projeté à la même date", relève le rapport.

Pour les barrages, le changement climatique les expose à des "crues exceptionnelles" ou des "glissements de terrain", avec des "risques de rupture" ou "d'inondations".

La Cour réclame aussi des "mesures d'adaptation à renforcer" sur les réseaux de distribution d'électricité, à la suite de celles déjà prises après les tempêtes de décembre 1999.

Le rapport demande aux gestionnaires de réseau RTE et Enedis de réexaminer leurs stratégies d'investissement pour en tenir compte.

Dans sa réponse, le PDG d'EDF rassure la Cour en disant que des "plans d'adaptation au changement climatique ont bien été établis aussi bien pour les infrastructures nucléaires que pour les aménagements hydroélectriques".
https://www.connaissancedesenergies.org ... ges-240312

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par mahiahi » 13 févr. 2024, 19:38

Encore un attentat ?
:smt089

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par energy_isere » 13 févr. 2024, 15:15

Une tour de la centrale électrique de Saint-Avold (Moselle) dynamitée

AFP le 11 févr. 2024

La plus haute tour de la centrale Emile Huchet de Saint-Avold (Moselle) a été dynamitée dimanche matin, une étape symbolique dans la conversion du site du charbon à l'hydrogène, ont constaté des journalistes de l'AFP.

En quelques secondes, les 10.000 tonnes de béton de la tour aéroréfrigérante numéro 5, qui mesurait environ 120 mètres de haut, se sont effondrées sous les yeux de centaines de curieux.

Quelque 200 personnes, dont des artificiers et des forces de l'ordre, étaient mobilisés dimanche pour ce "foudroyage" qui a eu lieu à 11H00, selon Jean-Michel Mazalèrat, le président de GazelEnergie, la société qui exploite la centrale.

Emile Huchet est l'une des deux seules centrales à charbon encore en activité en France, avec celle de Cordemais (Loire-Atlantique).

Toutes deux préparent leur conversion à la biomasse mais le site de Saint-Avold veut devenir une "éco-plateforme": elle prévoit d'autres projets comme "Emil'hy" (pour Emile Huchet et hydrogène), qui doit permettre à l'horizon 2027 une production d'hydrogène bas carbone et renouvelable, par électrolyse de l'eau.

Les études d'ingénierie sont en cours de finalisation et la concertation publique doit débuter fin février, a indiqué à l'AFP Camille Jaffrelo, porte-parole de GazelEnergie.

Le projet prévoit, pour 2030, une capacité totale de 400 MW et une production de 56.000 tonnes d'hydrogène par an. Dans un premier temps, la phase initiale devra alimenter en priorité l'aciériste allemand Saarstahl Hoolding Saar (SHS), situé en face. Il représente à date un investissement de 780 millions d'euros.

GazelEnergie est une filiale du groupe EPH de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky.
https://www.connaissancedesenergies.org ... tee-240211

vidéo ici :https://www.francebleu.fr/infos/economi ... et-7320049
mais angle de prise de vue pas terrible.

vue plus intéressante : https://www.estrepublicain.fr/economie/ ... aint-avold

Image
La tour de 120 mètres de hauteur, composée de 10.000 tonnes de béton, s'est effondrée. (AFP)

https://www.lesechos.fr/industrie-servi ... me-2075716

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par energy_isere » 09 févr. 2024, 22:47

La part des énergies renouvelables dans la consommation de chaleur progresse en France

BOURSORAMA AVEC MEDIA SERVICES•09/02/2024

En France, un gros quart de la chaleur consommée est d'origine renouvelable, le reste est encore assuré par des énergies fossiles, selon les industriels du secteur.

Les progrès sont là. En France métropolitaine, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale de chaleur (chauffage, eau chaude sanitaire, procédés industriels) progresse, mais elle était de 27,2% seulement en 2022, dernier chiffre disponible diffusé ce vendredi 9 février par le Panorama 2023 de la chaleur renouvelable et de récupération, publié par le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et les associations spécialisées AFPG, CIBE, FEDENE, UNICLIMA, avec l’Ademe. C'était 13,3% en 2008, 18% en 2014, 22,3% en 2021 .

Mais le reste est encore assuré par des énergies fossiles; or les différents usages de la chaleur représentent 45% de la consommation finale d’énergie du pays. Parmi les sources renouvelables et de récupération dont dispose la France figurent la biomasse (bois, déchets organiques...), l'énergie du sous-sol, la chaleur "fatale" (récupérée dans les usines), les déchets ménagers, la chaleur de l’air ambiant, énumèrent les acteurs.

En 2022, c'est toujours le bois qui a fourni la plus forte part de la production renouvelable : 63% (45,3% pour chauffer 8,8 millions de logements, 18,3% pour les chaufferies dans le collectif, le tertiaire, l'industriel). Les pompes à chaleur ont apporté 22,9%. Viennent ensuite le gaz renouvelable (5,3%), la valorisation de déchets (3,5%), la géothermie de surface (2,7%), la géothermie profonde (1,2%) et enfin la chaleur solaire (0,9%).

"Des décisions politiques fortes doivent être prises pour décarboner massivement la chaleur, notamment à travers des objectifs nationaux ambitieux et des moyens financiers/humains à la hauteur des enjeux de souveraineté énergétique, de neutralité carbone et de maîtrise de la facture énergétique des Français", affirment les organisations professionnelles. Elles demandent que la stratégie française énergie-climat, attendue dans les mois à venir, fixe "un objectif ambitieux rehaussé à 55% de chaleur consommée d’origine renouvelable et de récupération en 2030, en vue d’atteindre en 2050 quasi 100% de chaleur issue des énergies renouvelables et de récupération".

Elles appellent à ce que soient définis des objectifs de développement pour toutes les filières, afin de porter la production de chaleur renouvelable et de récupération à au moins 310 TWh en 2030 (170 en 2022). Concrètement et d'ores et déjà, l'Etat doit, selon elles, porter son Fonds chaleur à 1 milliard d’euros par an dès 2024, et définir une trajectoire de bonification des soutiens aux travaux (MaPrimeRénov’ et Certificats d’économie d’énergie).
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... c7746eb3ef

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par energy_isere » 07 févr. 2024, 22:21

La France a encore réduit sa consommation d'électricité en 2023

AFP le 07 févr. 2024

La France a réduit de nouveau sa consommation d'électricité en 2023, retombée au niveau du début des années 2000, résultat d'un effort de sobriété mais aussi en réaction aux tarifs, selon un bilan dévoilé mercredi par RTE, le gestionnaire du réseau.

"En 2023, la consommation d'électricité en France, corrigée des effets météorologiques (indépendamment des variations météo d'une année sur l'autre, NDLR), a représenté 445,4 TWh, soit un recul de 3,2 % par rapport à 2022, où la consommation avait déjà atteint un creux de 460,2 TWh du fait de la crise énergétique", a indiqué RTE dans son "bilan électrique 2023".

Le pays a ainsi prolongé "une tendance du quatrième trimestre de l'année 2022", selon Thomas Veyrenc, directeur exécutif du pôle stratégie, prospective et évaluation de RTE.

La consommation est passée largement en-dessous des niveaux de consommation de 2020, première année de la crise sanitaire (458,7 TWh), et "il faut désormais remonter au début des années 2000 pour trouver des niveaux de consommation comparables à celui de 2023", souligne RTE.

La baisse "a concerné tous les secteurs" (résidentiel, industriel, tertiaire), souligne RTE.

Les résultats d'une enquête menée avec l'institut Ipsos sur un large panel (13.000 personnes) "suggèrent que cette diminution n'est pas uniquement le résultat de démarches de sobriété volontaires mais découle également d'une réaction de la population et des acteurs économiques vis-à-vis de la hausse de prix dans l'ensemble de l'économie".

Cette baisse de la consommation, conjuguée à une hausse de la production (+11%), a éloigné les craintes de coupures qui avaient entouré la fin 2022, avec des circonstances "particulièrement exceptionnelles", a souligné Thomas Veyrenc.

L'hiver 2022 avait été marqué par une faiblesse sans précédent depuis 1976 de la production des barrages hydroélectriques, des craintes sur l'approvisionnement en gaz liées à la guerre en Ukraine et un nombre inédit de réacteurs nucléaires à l'arrêt.

La production nucléaire a connu un "redressement partiel" (+15%) à 320,4 TWh, indique RTE, encore loin des standards des années précédentes (394,7 TWh en moyenne sur la période 2014-2019). EDF prévoit de produire dans la fourchette 315-345 TWh en 2024 et 335-365 TWh en 2025 selon ses dernières prévisions.

L'hydraulique s'est également redressé (+18%) grâce à de meilleures réserves d'eau (58,8 TWh). Il est talonné par l'éolien (50,7 TWh) qui a connu un boom (+31%), "parce que le parc installé a été important et aussi parce que l'année a été venteuse", a souligné M. Veyrenc, alors que la production solaire a également atteint "des volumes record" (21,5 TWh).

De ce fait, "la production d'électricité à base de gaz et de charbon a beaucoup diminué" et "92,2% de l'électricité qui a été produite en France au cours de l'année passée était bas carbone", a souligné M. Veyrenc, lors d'un point presse.

La production d'électricité à base de charbon "devient anecdotique et représente moins de 0,2% de la production électrique française", a souligné Maite Jaureguy-Naudin, directrice stratégie données pour RTE.
https://www.connaissancedesenergies.org ... 023-240207

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par energy_isere » 23 janv. 2024, 01:06

Les Français ont baissé de 7 à 8% leur consommation d'électricité fin 2023

AFP le 22 janv. 2024

La consommation d'électricité, corrigée de la météo, a été de 7 à 8% plus basse en novembre et décembre que la moyenne sur ces deux mois entre 2014 et 2019, a indiqué lundi le gestionnaire du réseau électrique RTE.


Une baisse "dans la tendance observée depuis l'automne 2022" qui "résulte à la fois de la poursuite des économies d'énergie, des effets du contexte économique marqué par l'inflation et des prix élevés de l'énergie", estime RTE.

Pendant l'épisode de froid qui a touché la France au cours de la 2e semaine de janvier, la consommation a atteint entre 83 gigawatts (GW) et 84 GW au maximum, "alors que les mêmes conditions météorologiques auraient probablement conduit à un pic autour de 90 GW" dans le contexte pré-crise.

Cette moindre demande rassure le gestionnaire, qui a classé le risque en matière de sécurité d'approvisionnement électrique pour le reste de l'hiver comme "faible".

Le parc nucléaire est aussi disponible que prévu, avec 47 réacteurs sur 56 en marche au 9 janvier. Un niveau au plus haut depuis l'hiver 2022 et le début de la "crise de la corrosion sous contrainte" déclenchée fin 2021, qui avait mis à l'arrêt de très nombreux réacteurs.

Les autres modes de production d'électricité sont également au beau fixe. Les stocks sont à des niveaux "supérieurs aux moyennes historiques" pour l'hydraulique, la production éolienne "abondante" et "l'approvisionnement gazier maîtrisé".

Autant d'éléments qui ont permis à la France de retrouver une situation "fortement exportatrice" au cours des derniers mois, malgré une "avarie sur une interconnexion avec la Grande-Bretagne".

Après une hausse des prix de l'électricité de plus de 40% en deux ans, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a indiqué dimanche que le tarif de base allait augmenter de 8,6% au 1er février et les tarifs heures pleines et heures et heures creuses de 9,8%.

Une remontée des prix conforme à l'engagement du gouvernement de sortir du coûteux "bouclier tarifaire", qui avait permis de contenir la forte inflation de l'électricité enregistrée ces deux dernières années en Europe.
https://www.connaissancedesenergies.org ... 023-240122

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par energy_isere » 13 déc. 2023, 21:36

Industrie: la facture de la décarbonation évaluée entre 50 et 70 milliards d'euros

AFP le 13 déc. 2023

Décarboner l'industrie française pour la rendre moins émettrice de gaz à effet de serre et préserver le climat engendrera "entre 50 et 70 milliards d'euros" d'investissements et surcoûts pour les entreprises en sept ans, a indiqué mercredi le ministère de l'Industrie.

Cette estimation, plus large que les 50 milliards initialement envisagés, a été divulguée en marge de la publication des contrats de transition écologique signés par 32 des 50 industriels les plus émetteurs de CO2, cimenteries, sidérurgistes, fabricants d'engrais, agroalimentaire, que le gouvernement encourage depuis 2022 à baisser leurs émissions de façon accélérée en échange d'aide publique.

Ces 32 contrats concernent les 50 sites industriels français qui totalisent près de 60% des émissions de carbone de l'industrie, et sont les plus nocifs pour le climat.

"On a pu repréciser la facture de la décarbonation en fonction du coût des intrants qui est encore imprécis à ce jour (biomasse, électricité, biogaz, hydrogène, capture de carbone, etc) et on a évalué la facture entre 50 et 70 milliards d'euros", a précisé l'entourage du ministre Roland Lescure à l'AFP.

Le 23 juin, en marge du salon aéronautique du Bourget, le ministre avait évalué la facture de cette "révolution industrielle" à 50 milliards d'euros d'investissement pour atteindre les objectifs de décarbonation des 50 sites d'ici 2030.

"Les industriels ne seront pas livrés à eux-mêmes", a souligné son cabinet, en mettant en avant les aides publiques: 5,6 milliards d'euros d'aides à la décarbonation seront pris dans le plan France 2030, complété par 4 milliards d'euros d'aide à la production d'hydrogène décarboné pour l'industrie puisés aussi dans le plan France 2030.

L'Elysée avait promis fin 2022 de doubler les aides à la décarbonation si les engagements des industriels étaient au niveau demandé, ce qui porterait le soutien de l'Etat autour de 30% de la facture, selon l'entourage de M. Lescure.

Au delà, l'industrie bénéficie aussi du flux des Certificats d'économie d'énergie (CEE) qui sont des dispositifs indépendants du budget de l'Etat mais qui soutiennent les efforts pour réduire le gaspillage d'énergie, soit un milliard d'euros en 2023.

Parmi les sites sollicités par l'Etat figurent par exemple Arcelor Mittal à Dunkerque et Fos-sur-Mer, les cimenteries Vicat, Lafarge, Calcia, les usines chimiques du Grand Est, les fabricants d'engrais Yara ou Borealis, la verrerie d'Arques, les raffineries Esso-ExxonMobil et TotalEnergies en Normandie, Air Liquide en PACA, les producteurs de sucre Tereos et Cristal Union...
https://www.connaissancedesenergies.org ... ros-231213

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par energy_isere » 07 déc. 2023, 01:37

La facture énergétique a plus que doublé dans l'industrie en deux ans (Insee)

AFP le 06 déc. 2023

La facture énergétique des entreprises industrielles a plus que doublé en 2021-2022, malgré une baisse de 5% de leur consommation énergétique l'an dernier, indique l'Insee dans son étude annuelle "Les entreprises en France" publiée mercredi.

La facture des entreprises industrielles d'au moins 20 salariés a ainsi augmenté de 54% en 2022, après 40% en 2021, soit 116% au total, remarque l'Institut de la statistique, pour un montant de 22 milliards d'euros l'an dernier.

Cette forte hausse, notamment due à la guerre en Ukraine, s'explique uniquement par la hausse des prix, car la consommation du secteur a diminué de 5% l'an dernier (-9% pour le gaz et -3% pour l'électricité), et que la production a été stable (+1%).

La baisse de la consommation a été proportionnellement beaucoup plus marquée pour les établissements les plus consommateurs (-7%) que pour les moins consommateurs (-1%).

Cela, souligne l'Insee, notamment en raison du type de contrats d'énergie de ces entreprises, les premières ayant plutôt des contrats indexés sur les prix du marché et les secondes des contrats liés au tarif réglementé, qui ont moins augmenté.

Dans ce contexte, au sein des branches les plus énergivores, la production a baissé fortement au second semestre 2022 par rapport au second semestre 2021.

C'est le cas dans la sidérurgie, (-16%), la fabrication de pâte à papier, de papier et de carton (-11%) ou la fabrication de produits chimiques de base (-17%).

Face à ces hausses des prix de l'énergie, les entreprises ont réagi en augmentant leurs prix de vente, remarque l'Insee: ainsi, 52% des établissements industriels l'ont fait, 45% ont comprimé leurs marges et 30% ont prélevé sur leur trésorerie.

Fin 2022, selon les enquêtes de conjoncture, 65% des entreprises industrielles et 31% des entreprises de services avaient l'intention de répercuter une partie de la hausse sur leurs prix de vente en 2023, mais une partie "non négligeable" (entre un cinquième dans les services et un tiers dans l'industrie) anticipaient une diminution de leurs marges.

Une part plus faible (7% dans l'industrie, 3% dans les services), s'apprêtaient à réduire leur activité.

Rare aspect positif de cette étude, 29% des entreprises industrielles de 20 salariés au moins ont investi en 2022 pour réduire et optimiser leur consommation énergétique à moyen terme.
https://www.connaissancedesenergies.org ... see-231206

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par Jeuf » 27 nov. 2023, 14:55

GillesH38 a écrit :
27 nov. 2023, 12:56
attends si tu parles en France, la base c'est le nucléaire.

Mais là où il n'y a pas de nucléaire, bien sûr qu'on mobilise le charbon et le gaz en hiver, et pas qu'un peu.
On mobilise gaz et charbon toute l'année dans ces autres pays. Parfois, les jour de grand vent, ils comptent pour presque rien en %, pour ensuite remonter largement le lendemain quand le vent tombe.

Il y a une spécifité en France avec le chauffage électrique. A cause duquel on est sûr de consommer plus les mois où on est sûr de produire moins de PV. Même sans ça, ce mode de chauffage, s'il trop répandu, s'il n'est pas écrété, mobilise des énergies fossiles avec mauvais rendement.

En cherchant des info sur le sujet, je trouve ce graphique :

Image
(dont la légende manque de mentionner le pétrole, qui était présent aussi pour la production électrique)

où l'on voit que dans les décennies 80-90, la part de fossile avait été bien réduite, avant de repartir décennie 2000, en même temps que le fort déployement de chauffage élec. Encore une bonne raison de dire que ce mode de chauffage doit être réduit.


C'est d'autre genres de graph que je cherchais. Exemple ci-dessous, mais la vision annuelle ne montre pas comment c'est géré heure par heure ou jour par jour ( ce qui demande en effet du stockage),
Image
Mais on trouve les graph en fouillant

Pages 336 , 423, 426, 429 (oups, défaillance à venir le 02/01/2050 à 18h) sur 992 du rapport complet (18Mo) de RTE sur les futurs énergétiques, à télécharger ici

https://assets.rte-france.com/prod/2022 ... omplet.zip
le mix élec heure par heure sur une semaine de février, sans énergie fossile (on aurait pu aussi évoquer les centrales avec capture de CO2 mais c'est pas le cas), avec beaucoup ou pas de nucléaire, et où l'électrification de certains usages a augmenté la conso élec par rapport à aujourd'hui.

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par energy_isere » 08 nov. 2023, 19:33

Les images impressionnantes de la destruction de l’ancienne centrale à charbon de Montceau-les-Mines

8 nov 2023 LeFigaro

Mise en service il y a plus d’un siècle, l’installation de «Lucy» a alimenté la ville de Saône-et-Loire pendant 80 ans avant d’être arrêtée en 2015.

Une page se tourne. Mercredi, vers 14h, l’ancienne centrale à charbon de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) - nommée «Lucy» - s’est rapidement effondrée sur elle-même lorsque les explosifs installés sur la tour et la cheminée ont été actionnés. Autour de l’installation, un périmètre de 400 mètres avait été établi. Pour les habitants de cette sphère qui n’avaient pas de solution d’hébergement temporaire, un gymnase a été mis à disposition. Ces derniers pourront toutefois rentrer chez eux dans l’après-midi.

Image

Mise en service après la Première guerre mondiale, la centrale thermique a produit pendant 80 ans de l’électricité pour la ville grâce au charbon extrait dans ce bassin minier. Avant d’être stoppée fin 2015. Illustration de la transition écologique, l’installation a été remplacée par une série de panneaux photovoltaïques.

«Une ville qui se réinvente»

Dans une interview au Journal de Saône et Loire , le ministre de l’Économie a vanté la fin d’«une énergie thermique au charbon, qui est polluante et qui représente aussi une pollution visuelle pour tous les habitants de Montceau-les-Mines.» «C'est donc vraiment le signal d'une ville qui se réinvente, se projette vers l'avenir, accélère la décarbonation de ses activités et lance, dans des délais très rapides, un projet de réhabilitation autour d'une centrale...», a ajouté Bruno Le Maire.
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/les ... s-20231108

autre vidéo d'un point de vue different : https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 69355.html

Image

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par energy_isere » 28 oct. 2023, 20:39

Centrale à charbon de Saint-Avold : la destruction des tours aéroréfrigérantes en images

Photos Daniel Guffanti 28 oct 2023 republicain lorrain

Le grignotage des tours aéroréfrigérantes avance à la vitesse grand V sur le site de la centrale à charbon Emile-Huchet de Saint-Avold. Une transformation programmée depuis des mois pour faire place nette et accueillir d'autres projets liés à la transformation du site. Après la destruction de deux hautes cheminées, la mise à terre d'une première tour aéroréfrigérante (TAR) est quasi terminée, avant de s'attaquer à la seconde. Une troisième tour, plus volumineuse, disparaîtra aussi du paysage à l'aide d'explosifs en 2024.

Image

Image

Image
La dernière tour, de 120 m de haut, sera foudroyée durant l'hiver avec des explosifs

...........................
https://www.republicain-lorrain.fr/econ ... vance-vite

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par energy_isere » 30 sept. 2023, 22:03

Les « chiffres clés de l'énergie » en France en 3 infographies

le 29 septembre 2023 connaissancedesenergies.org

Le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a mis en ligne ce 28 septembre l'édition 2023 de ses « Chiffres clés de l'énergie » en France (publication consultable en bas de cet article). Ceux-ci portent en grande partie sur des données de 2022, année exceptionnelle comme l'illustrent plusieurs ordres de grandeur ci-après.

Facture énergétique de la France : 116,3 milliards d'euros en 2022

La facture énergétique de la France a atteint un niveau record de 116,3 milliards d'euros en 2022 (soit 157% de plus qu'en 2021), dans le contexte de la flambée des cours des hydrocarbures. La facture gazière de la France a en particulier plus que triplé pour atteindre 46,7 milliards d'euros en 2022 (contre 13,9 milliards d'euros(1) en 2021).

Notons que la balance commerciale de la France a également été exceptionnellement impactée en 2022 par un solde importateur net d'électricité (pour la première fois depuis 1980), avec une facture associée de 10,2 milliards d'euros au cours de l'année.

Image

Les dépenses énergétiques moyennes d'un ménage français (électricité, chaleur distribuée par réseau et différents combustibles dans le logement + carburants) se sont quant à elles élevées à 3 140 € en 2021 (soit environ 9% du budget moyen d'un ménage français), selon les dernières données ministérielles. Celles-ci se décomposent comme suit : 1 720 € de dépenses dans le logement (dont près de 30% de taxes, TVA incluse) et 1 420 € de dépenses de carburants (dont 58% de taxes).

Les États-Unis, premier fournisseur de gaz... et de pétrole de la France

Les États-Unis sont devenus le premier fournisseur de gaz naturel de la France en 2022 (25% des entrées brutes). Précisons que ces importations sous forme liquéfiée (GNL) étaient en partie destinées à d'autres pays européens, après regazéification. Les autres principaux fournisseurs de gaz de la France en 2022 étaient la Norvège (22% des entrées brutes), la Russie (15%), l'Algérie (8%), le Qatar (4%) et les Pays-Bas (3%).

Image

Les États-Unis sont également devenus le premier fournisseur de pétrole brut de la France en 2022 alors que ce pays n'était que son 9e fournisseur en 2018 (15% des importations en 2022), avec une augmentation de 37% des livraisons américaines l'an dernier par rapport à 2021. Suivent le Kazakhstan (14% des importations françaises de brut en 2022), le Nigéria (10%) et l'Algérie (9%). Précisons que la Russie n'était que le 10e fournisseur de pétrole brut de la France en 2022 (5% des importations, contre 9% en 2021).

Consommation finale d'énergie : 39% de pétrole contre 27% d'électricité

La consommation finale d'énergie de la France (à usage énergétique) s'est élevée à 1 532 TWh en 2022 (soit une baisse de 1,6% par rapport à 2021, après correction des variations climatiques). Les transports ont compté pour 34% de cette consommation. Suivent le secteur résidentiel (28%), l'industrie (18%), le secteur tertiaire (17%) et l'agriculture (3%).

En 2022, la consommation française d'énergie finale a reposé à près de 39% sur le pétrole et 18% sur le gaz naturel (hors électricité), contre 27% sur l'électricité (dont la production en France a entre autres reposé à 62,7% sur le nucléaire, 11,1% sur l'hydroélectricité et 9,9% sur le gaz en 2022).

Image

https://www.connaissancedesenergies.org ... ies-230929

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par energy_isere » 24 août 2023, 23:45

Les centrales à charbon autorisées à fonctionner plus longtemps pour éviter des coupures cet hiver

AFP•24/08/2023

Les deux centrales à charbon de France ont obtenu l'autorisation de fonctionner plus longtemps afin d'éviter tout black-out hivernal, et ce jusqu'à fin 2024, par le biais d'un assouplissement temporaire des normes d'émissions de gaz à effet de serre, a indiqué jeudi le ministère de la Transition énergétique.

L'hiver prochain, "nous anticipons un niveau de tension moindre" par rapport à l'année dernière, "mais par précaution, nous prenons toutes les mesures qui assureront la production électrique française", précise le ministère.

Issu de la loi Climat, le plafond d'émission de gaz à effet de serre applicable aux producteurs d'énergie est désormais rehaussé à "1,8 kilotonne d'équivalents dioxyde de carbone par mégawatt de puissance électrique installée entre le 1er avril 2023 et le 31 décembre 2024", est-il indiqué dans un décret publié jeudi au journal officiel.

Cela permettra "aux centrales de fonctionner durant 500 heures supplémentaires" sur la période par rapport au plafond de 1.300 heures initialement autorisé" jusqu'à fin 2024, est-il précisé dans la consultation publique dont est issu le décret.

Ces 1.800 heures correspondent à 75 jours de production non-stop.

L'hiver 2022-2023, les centrales à charbon avaient obtenu l'autorisation de fonctionner pendant 2.500 heures, soit 104 jours en continu.

"Ce plafond donne une possibilité très large d'utilisation en cas de grosse vague de froid", explique Julien Teddé, directeur général du courtier Opéra Energie. "Mais les centrales à charbon sont de toute façon contrôlées par la logique économique", ajoute-t-il, alors que leur mise en fonctionnement coûte très cher.

Parallèlement, les centrales à charbon devront payer plus cher pour la compensation de leurs émissions. Chaque tonne d'équivalent CO2 émis leur coûtera désormais 50 euros au lieu de 40, indique le même décret.

En France, deux centrales à charbon sont toujours en activité en cas de pic de demande électrique, à Cordemais (Loire-Atlantique) et Saint-Avold (Moselle). Leur production a représenté l'an passé 0,6% du mix électrique français, largement dominé par l'énergie nucléaire.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 1bce5b804c

Re: Situation énergétique : La France en particulier

par energy_isere » 07 juin 2023, 21:13

Consommation d'électricité en France : une augmentation massive en perspective esquissée par RTE

AFP le 07 juin 2023

Y-aura-t-il assez d'électricité pour tout le monde ? En France, la consommation d'électrons va augmenter bien plus rapidement que prévu jusqu'à présent pour répondre aux objectifs climatiques européens et aux enjeux de la réindustrialisation, estime mercredi le gestionnaire du réseau de haute tension RTE dans un rapport prévisionnel.

Cette accélération de la consommation va contraindre le pays à doubler sa production d'énergies renouvelables d'ici à 2035, souligne RTE dans cette analyse destinée à éclairer le débat public avant l'élaboration de la stratégie énergétique du pays par le gouvernement.

Le gestionnaire s'attend à une consommation annuelle d'électricité en forte hausse, comprise entre 580 et 640 térawattheures en 2035, alors qu'en 2021 il tablait encore sur une consommation de 540 TWh dans un scénario moyen dit de référence, et de 585 TWh en cas de "réindustrialisation profonde" du pays. En 2022, les Français ont consommé 460 TWh d'électricité.

Les nouvelles prévisions intègrent les bouleversements intervenus depuis deux ans : la publication du programme européen "Fit for 55" qui renforce les exigences de réduction des émissions de CO2 des pays européens (- 55% par rapport à 1990 au lieu de - 40% précédemment) et la guerre en Ukraine.

Celle-ci a mis en évidence une nécessité de souveraineté et de relocalisation de l'industrie à mener de pair avec la décarbonation de la société. En clair, un besoin urgent et massif d'électricité dans les usines pour remplacer le gaz et le charbon émetteurs de CO2, alors que les consommateurs ont besoin aussi de plus d'électricité dans leur vie quotidienne, comme pour les voitures électriques.

« Plus vite »

Du coup, la croissance de la consommation électrique en France devrait dépasser 10 TWh par an pendant la décennie 2025-2035, un rythme qui "n'a plus été atteint depuis les années 80", estime RTE dans son bilan.

Ce rythme "met en évidence l'ampleur du défi auquel le système électrique est confronté", insiste RTE. Il va falloir produire rapidement plus d'électricité bas-carbone, alors même que les premiers des nouveaux réacteurs nucléaires annoncés par le gouvernement ne verront pas le jour avant 2035 au plus tôt.

"Atteindre d'ici 2035 une production électrique bas-carbone de 600 TWh minimum, et si possible de 650 TWh voire plus de sorte à couvrir le haut de la fourchette des perspectives de consommation électrique, apparaît ambitieux (...) mais faisable", rassure néanmoins RTE. Cela va conduire de fait le pays à produire "plus de renouvelables, et plus vite dans les prochaines années", a résumé Xavier Piechaczyk, président de RTE lors d'une conférence de presse.

Avec pour objectif d'atteindre au minimum 250 TWh d'ici 2035, contre environ 120 TWh aujourd'hui. C'est un doublement de la production actuelle, mais cela reste inférieur à ce que fait l'Allemagne, souligne M. Piechaczyk.

"Il y a urgence à déployer l'éolien terrestre et le solaire qui peuvent être mis en œuvre dans des délais courts" a ajouté Thomas Veyrenc, directeur exécutif de RTE. Selon lui, "viser moins de 250 TWh de renouvelables en 2035, ce serait prendre un gros risque sur la trajectoire (climatique) à moyen terme". Les objectifs précis de production, et leurs coûts, seront détaillés dans la suite du rapport de RTE prévue "en septembre".

La sobriété « n'est plus une option »

Entre 2030 et 2025, l'éolien en mer pourra s'ajouter "sous réserve que la France parvienne à attribuer massivement des parcs entre aujourd'hui et 2025". Puis, après 2035, le renouvellement du parc nucléaire par des EPR2 "peut permettre de poursuivre la croissance de la production" d'électricité bas carbone, complète RTE. D'ici 2035, la prévision "prudente" de RTE pour la production nucléaire annuelle moyenne est au total de 360 TWh, pouvant aller jusqu'à 400 TWh grâce à des actions de "maximisation" du parc actuel.

Mais les marges de manœuvre diminuent. Pour boucler l'équation énergétique, c'est à dire réussir à la fois la décarbonation et l'industrialisation, "il faut de l'efficacité, de la sobriété, une production nucléaire la plus disponible possible et beaucoup d'énergies renouvelables supplémentaires", selon M. Piechaczyk. La sobriété, et toute forme d'économie d'énergie, présentée comme une option en 2021, "n'est plus une option", ajoute-t-il, "c'est ce qui est nouveau".
https://www.connaissancedesenergies.org ... rte-230607

Haut