par energy_isere » 02 janv. 2020, 09:18
Avant l'entrée en vigueur du nouveau malus, les concessionnaires ont livré à tour de bras en prévision de l'effondrement du marché début 2020.
Par Jacques Chevalier le 02/01/2020 lepoint
C'est un record qui n'est pas près d'être battu. Avec une hausse de 27,7 % sur le seul mois de décembre, un rythme quinze fois supérieur à celui enregistré pour l'année, les ventes de voitures neuves se sont enflammées à l'approche du nouveau malus mis en place le 1er janvier. Un malus si dissuasif qu'il a provoqué une vague d'achats d'anticipation. Car, après le 31 décembre, il était trop tard pour acquérir l'un de ces modèles pourvus d'une puissance au-dessus de la norme française.
En effet, 2020 ouvre sur un malus aggravé qui va condamner un certain nombre de modèles dont notre confrère L'Automobile Magazine a tenté d'établir la liste. Pratiquement pas de voitures françaises, exceptée la Renault Mégane RS Trophy, frappée comme beaucoup de petites sportives, et la très anecdotique Bugatti Chiron pour laquelle une vignette écologique à 20 000 euros ne sera guère difficile à supporter vu son prix de vente astronomique.
Mais pour le Renault, il en va tout autrement, ses 173 g de CO2 étant passibles depuis le 1er janvier d'un malus de 14 273 euros (au lieu de 6 300 euros en 2019), soit le tiers de son prix de vente TVA comprise (44 100 euros). Si on ajoute la TVA, le bilan est que l'on paie la moitié de la voiture en taxes. La Focus RS, la Hyundai i30 N, la Honda Civic Type R sont logées à la même enseigne, seule la Peugeot 308 GTI un peu moins puissante échappant au couperet.
L'Alfa Romeo Stelvio ne s'en sort pas bien, ce qui va agacer Carlos Tavares qui va gérer le dossier très épineux du CO2 chez FCA, les Jeep étant très mal placées egalement.
Dans d'autres gammes, les SUV souffrent et les sportives aussi. Le groupe Jaguar Land Rover est sévèrement frappé, mais plusieurs BMW et Mercedes affûtées aussi, les Jeep Wrangler et Cherokee, les Mustang, les Alfa Romeo Stelvio, toutes les Porsche non hybrides et évidemment les Ferrari, Maserati et autres McLaren ou Aston Martin. Les Français seront nombreux à ne pas s'émouvoir de cela, mais c'est aussi tout un pan de l'automobile plus huppée qui est interdite de séjour dans l'Hexagone.
Convulsions du marché
D'irréductibles amateurs se sont précipités d'autant plus facilement sur les derniers exemplaires que les concessionnaires eux-mêmes étaient pressés de s'en débarrasser avant la date fatidique. Ils n'en commanderont plus en 2020 et attendront que la grille de transition en vigueur en janvier et février soit remplacée par la future grille WLTP selon le nouveau protocole d'homologation européen. Celle-ci devrait au 1er mars se révéler moins sévère pour certains modèles même si l'esprit d'une baisse généralisée des émissions de CO2 reste la règle.
La situation insolite du mois de décembre découle de cette fin des motorisations puissantes, « à l'ancienne », qui seront remplacées par des hybrides nettement moins, voire pas du tout, pénalisées, ce qui est au fond le but de la nouvelle réglementation. Elle est terriblement contraignante pour les constructeurs, exigeante aussi pour les réseaux qui doivent s'adapter à ces convulsions du marché. À la hausse de 27,7 % de décembre, il faut lui opposer celle de 1,88 % sur l'année pour mesurer à quel point la situation est inhabituelle.
Les deux premiers mois de l'année sont, dans l'attente de la grille définitive de mars prochain, anticipés par les concessionnaires comme des mois noirs. Ils ne s'attendent pas à faire beaucoup de vente de voitures thermiques et certains ont, pour occuper le terrain et nourrir la statistique des ventes, fait de la rétention de livraisons de voitures électriques ces dernières semaines. Ils profiteront donc de la période de transition début 2020 pour les remettre à leurs clients, mais ce n'est qu'un pis-aller.
Les Français devraient, dans leur majorité, attendre le printemps avant de se décider à acheter une voiture neuve, une option qui sera mise en concurrence avec l'occasion récente, non pénalisée par le nouveau malus. L'occasion, si l'on ose dire de se faire encore plaisir en choisissant un modèle performant, devenu inaccessible en 2020. Ce sera aussi le retour en force du diesel qui, désormais conforme aux règles les plus strictes pour les modèles récents, permet d'avoir toujours un avantage compétitif sur les modèles équivalents à essence en termes de CO2.
Il restera aux constructeurs français à tirer avantage de cette situation qui pénalise surtout les constructeurs étrangers. Alors que 2 214 278 immatriculations nouvelles ont été réalisées en 2019, les Français dominent toujours leur marché même s'ils ont régressé à 56,81 % contre 57,37 % à fin 2018. Mais c'est hors des frontières et avec d'autres arguments qu'une grille de malus protectionniste qu'il faudra convaincre pour réussir.
https://www.lepoint.fr/automobile/quinz ... or=CS3-192
[quote] [b][size=110]Avant l'entrée en vigueur du nouveau malus, les concessionnaires ont livré à tour de bras en prévision de l'effondrement du marché début 2020.[/size][/b]
Par Jacques Chevalier le 02/01/2020 lepoint
C'est un record qui n'est pas près d'être battu. Avec une hausse de 27,7 % sur le seul mois de décembre, un rythme quinze fois supérieur à celui enregistré pour l'année, les ventes de voitures neuves se sont enflammées à l'approche du nouveau malus mis en place le 1er janvier. [color=#FF0000]Un malus si dissuasif qu'il a provoqué une vague d'achats d'anticipation[/color]. Car, après le 31 décembre, il était trop tard pour acquérir l'un de ces modèles pourvus d'une puissance au-dessus de la norme française.
En effet, 2020 ouvre sur un malus aggravé qui va condamner un certain nombre de modèles dont notre confrère L'Automobile Magazine a tenté d'établir la liste. Pratiquement pas de voitures françaises, exceptée la Renault Mégane RS Trophy, frappée comme beaucoup de petites sportives, et la très anecdotique Bugatti Chiron pour laquelle une vignette écologique à 20 000 euros ne sera guère difficile à supporter vu son prix de vente astronomique.
Mais pour le Renault, il en va tout autrement, ses 173 g de CO2 étant passibles depuis le 1er janvier d'un malus de 14 273 euros (au lieu de 6 300 euros en 2019), soit le tiers de son prix de vente TVA comprise (44 100 euros). Si on ajoute la TVA, le bilan est que l'on paie la moitié de la voiture en taxes. La Focus RS, la Hyundai i30 N, la Honda Civic Type R sont logées à la même enseigne, seule la Peugeot 308 GTI un peu moins puissante échappant au couperet.
L'Alfa Romeo Stelvio ne s'en sort pas bien, ce qui va agacer Carlos Tavares qui va gérer le dossier très épineux du CO2 chez FCA, les Jeep étant très mal placées egalement.
Dans d'autres gammes, les SUV souffrent et les sportives aussi. Le groupe Jaguar Land Rover est sévèrement frappé, mais plusieurs BMW et Mercedes affûtées aussi, les Jeep Wrangler et Cherokee, les Mustang, les Alfa Romeo Stelvio, toutes les Porsche non hybrides et évidemment les Ferrari, Maserati et autres McLaren ou Aston Martin. Les Français seront nombreux à ne pas s'émouvoir de cela, mais c'est aussi tout un pan de l'automobile plus huppée qui est interdite de séjour dans l'Hexagone.
Convulsions du marché
D'irréductibles amateurs se sont précipités d'autant plus facilement sur les derniers exemplaires que les concessionnaires eux-mêmes étaient pressés de s'en débarrasser avant la date fatidique. Ils n'en commanderont plus en 2020 et attendront que la grille de transition en vigueur en janvier et février soit remplacée par la future grille WLTP selon le nouveau protocole d'homologation européen. Celle-ci devrait au 1er mars se révéler moins sévère pour certains modèles même si l'esprit d'une baisse généralisée des émissions de CO2 reste la règle.
La situation insolite du mois de décembre découle de cette fin des motorisations puissantes, « à l'ancienne », qui seront remplacées par des hybrides nettement moins, voire pas du tout, pénalisées, ce qui est au fond le but de la nouvelle réglementation. Elle est terriblement contraignante pour les constructeurs, exigeante aussi pour les réseaux qui doivent s'adapter à ces convulsions du marché. À la hausse de 27,7 % de décembre, il faut lui opposer celle de 1,88 % sur l'année pour mesurer à quel point la situation est inhabituelle.
Les deux premiers mois de l'année sont, dans l'attente de la grille définitive de mars prochain, anticipés par les concessionnaires comme des mois noirs. Ils ne s'attendent pas à faire beaucoup de vente de voitures thermiques et certains ont, pour occuper le terrain et nourrir la statistique des ventes, fait de la rétention de livraisons de voitures électriques ces dernières semaines. Ils profiteront donc de la période de transition début 2020 pour les remettre à leurs clients, mais ce n'est qu'un pis-aller.
Les Français devraient, dans leur majorité, attendre le printemps avant de se décider à acheter une voiture neuve, une option qui sera mise en concurrence avec l'occasion récente, non pénalisée par le nouveau malus. L'occasion, si l'on ose dire de se faire encore plaisir en choisissant un modèle performant, devenu inaccessible en 2020. Ce sera aussi le retour en force du diesel qui, désormais conforme aux règles les plus strictes pour les modèles récents, permet d'avoir toujours un avantage compétitif sur les modèles équivalents à essence en termes de CO2.
Il restera aux constructeurs français à tirer avantage de cette situation qui pénalise surtout les constructeurs étrangers. Alors que 2 214 278 immatriculations nouvelles ont été réalisées en 2019, les Français dominent toujours leur marché même s'ils ont régressé à 56,81 % contre 57,37 % à fin 2018. Mais c'est hors des frontières et avec d'autres arguments qu'une grille de malus protectionniste qu'il faudra convaincre pour réussir.
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