par energy_isere » 30 déc. 2009, 20:48
En Italie, le gouvernement Berlusconi prépare avec prudence l'opinion à un retour au nucléaire
LE MONDE | 29.12.09
Rome, correspondance
Beaucoup d'argent et de la discrétion. Ce sont les deux arguments choisis par le gouvernement Berlusconi pour faire avancer son nouveau programme nucléaire. L'argent va copieusement arroser les communes qui accepteront d'accueillir sur leur territoire de nouvelles centrales. La discrétion entoure la localisation des sites. Mais - ce n'est pas un hasard -, le choix n'interviendra pas avant l'été prochain, soit après les régionales de mars 2010.
Chaque commune choisie pour abriter une centrale devrait recevoir 30 millions d'euros (6 millions par an pour les cinq années de construction prévues). Les habitants et les entreprises auront droit, eux, à des avantages fiscaux ; les municipalités voisines ne seront pas oubliées non plus. Les communes où se fixeront les centrales bénéficieront aussi de 13 millions d'euros par an en taxe d'aménagement. Enfin, localement, le prix de l'énergie sera un prix de faveur à 0,3 euro le kWh durant la période de fonctionnement de la centrale, estimée à soixante ans.
Après le vote définitif du Sénat, début juillet, le retour au nucléaire, auquel l'Italie avait renoncé en 1987, s'est fait avec une grande prudence. Lors du conseil des ministres du 22 décembre, le gouvernement s'est ainsi limité à "fixer les normes d'individuation des sites", ainsi que les "formes de compensation pour les collectivités locales".
Ce sont les premières étapes d'un long parcours législatif programmé en vue du début des travaux de construction des centrales en 2013. La mise à régime des quatre réacteurs prévus, au départ, est, elle, fixée à l'horizon 2020. Le but, à terme, est de parvenir à une capacité de 13 000 mW, soit 25 % du besoin en énergie du pays. Aujourd'hui, l'Italie dépend à 85 % de l'étranger pour son énergie, pour un coût du kWh estimé 1,6 fois plus cher, en moyenne, que dans le reste de l'Europe.
Risque sismique
La concertation avec les collectivités locales est la voie préférentielle mais le gouvernement ne veut pas de mauvaises surprises. D'où la possibilité qu'il s'est octroyé de décréter "zone d'intérêt stratégique" les sites choisis afin de les faire surveiller par l'armée, pour couper court à toute possible mobilisation contre l'installation.
Comment les sites seront-ils choisis ? Le critère principal dans un pays comme l'Italie au grand risque sismique, est d'avoir la certitude d'échapper à tout danger de tremblement de terre. Du coup, la presse parle des sites possibles : ce sont souvent ceux qui existaient avant que le programme nucléaire ne soit abandonné, en 1987, suite à un référendum, peu de temps après l'incident de Tchernobyl, alors que le pays en pointe dans ce domaine (Rovigo, en Vénétie ; Trino Vercellese, au Piémont, ou Montalto di Castro, près de Rome).
Le gouvernement est convaincu que le vent a tourné et que l'opinion est prête à revenir sur sa décision de 1987. Stefano Ciafani, de l'association écologiste Legambiente dénonce, elle, le fait que "les compensations annoncées sont la confirmation de ce que ce sont encore les citoyens qui payeront la facture".
Dans l'opposition, on se prépare à livrer bataille. Les écologistes, à défaut d'être représentés au Parlement, seront dans la rue. Selon Angelo Bonelli, président des Verts, le gouvernement aurait déjà en poche la liste des sites mais s'en réserve l'annonce "pour éviter que le vote des régionales ne se transforme en un boomerang".
Pierluigi Bersani, le secrétaire du Parti démocrate (centre gauche), parle d'une décision "insensée" et ne voit pas "l'utilité de s'aventurer dans un projet qui dépend d'une technologie à importer de l'étranger". Quant à l'Italie des valeurs, le parti de l'ancien juge Antonio Di Pietro, il va plus loin et propose un référendum pour abroger la loi sur le retour au nucléaire.
http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html
Il ya une grosse coquille dans "0,3 euro le kWh "
[quote][b]En Italie, le gouvernement Berlusconi prépare avec prudence l'opinion à un retour au nucléaire[/b]
LE MONDE | 29.12.09
Rome, correspondance
Beaucoup d'argent et de la discrétion. Ce sont les deux arguments choisis par le gouvernement Berlusconi pour faire avancer son nouveau programme nucléaire. L'argent va copieusement arroser les communes qui accepteront d'accueillir sur leur territoire de nouvelles centrales. La discrétion entoure la localisation des sites. Mais - ce n'est pas un hasard -, le choix n'interviendra pas avant l'été prochain, soit après les régionales de mars 2010.
Chaque commune choisie pour abriter une centrale devrait recevoir 30 millions d'euros (6 millions par an pour les cinq années de construction prévues). Les habitants et les entreprises auront droit, eux, à des avantages fiscaux ; les municipalités voisines ne seront pas oubliées non plus. Les communes où se fixeront les centrales bénéficieront aussi de 13 millions d'euros par an en taxe d'aménagement. Enfin, localement, le prix de l'énergie sera un prix de faveur à 0,3 euro le kWh durant la période de fonctionnement de la centrale, estimée à soixante ans.
Après le vote définitif du Sénat, début juillet, le retour au nucléaire, auquel l'Italie avait renoncé en 1987, s'est fait avec une grande prudence. Lors du conseil des ministres du 22 décembre, le gouvernement s'est ainsi limité à "fixer les normes d'individuation des sites", ainsi que les "formes de compensation pour les collectivités locales".
Ce sont les premières étapes d'un long parcours législatif programmé en vue du début des travaux de construction des centrales en 2013. La mise à régime des quatre réacteurs prévus, au départ, est, elle, fixée à l'horizon 2020. Le but, à terme, est de parvenir à une capacité de 13 000 mW, soit 25 % du besoin en énergie du pays. Aujourd'hui, l'Italie dépend à 85 % de l'étranger pour son énergie, pour un coût du kWh estimé 1,6 fois plus cher, en moyenne, que dans le reste de l'Europe.
Risque sismique
La concertation avec les collectivités locales est la voie préférentielle mais le gouvernement ne veut pas de mauvaises surprises. D'où la possibilité qu'il s'est octroyé de décréter "zone d'intérêt stratégique" les sites choisis afin de les faire surveiller par l'armée, pour couper court à toute possible mobilisation contre l'installation.
Comment les sites seront-ils choisis ? Le critère principal dans un pays comme l'Italie au grand risque sismique, est d'avoir la certitude d'échapper à tout danger de tremblement de terre. Du coup, la presse parle des sites possibles : ce sont souvent ceux qui existaient avant que le programme nucléaire ne soit abandonné, en 1987, suite à un référendum, peu de temps après l'incident de Tchernobyl, alors que le pays en pointe dans ce domaine (Rovigo, en Vénétie ; Trino Vercellese, au Piémont, ou Montalto di Castro, près de Rome).
Le gouvernement est convaincu que le vent a tourné et que l'opinion est prête à revenir sur sa décision de 1987. Stefano Ciafani, de l'association écologiste Legambiente dénonce, elle, le fait que "les compensations annoncées sont la confirmation de ce que ce sont encore les citoyens qui payeront la facture".
Dans l'opposition, on se prépare à livrer bataille. Les écologistes, à défaut d'être représentés au Parlement, seront dans la rue. Selon Angelo Bonelli, président des Verts, le gouvernement aurait déjà en poche la liste des sites mais s'en réserve l'annonce "pour éviter que le vote des régionales ne se transforme en un boomerang".
Pierluigi Bersani, le secrétaire du Parti démocrate (centre gauche), parle d'une décision "insensée" et ne voit pas "l'utilité de s'aventurer dans un projet qui dépend d'une technologie à importer de l'étranger". Quant à l'Italie des valeurs, le parti de l'ancien juge Antonio Di Pietro, il va plus loin et propose un référendum pour abroger la loi sur le retour au nucléaire.
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http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/12/29/en-italie-le-gouvernement-berlusconi-prepare-avec-prudence-l-opinion-a-un-retour-au-nucleaire_1285720_3214.html
Il ya une grosse coquille dans "0,3 euro le kWh "