L'Irak

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Re: L'Irak

par energy_isere » 19 mars 2024, 00:46

L'Irak va réduire ses exportations de pétrole pour compenser son dépassement de quota

REUTERS•18/03/2024

L'Irak va réduire ses exportations de brut à 3,3 millions de barils par jour (bpj) dans les mois à venir afin de compenser le dépassement du quota de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et alliés (Opep+) depuis janvier, a déclaré le ministère du Pétrole lundi.

L'Irak, deuxième producteur de l'Opep, a pompé beaucoup plus en janvier et février que l'objectif de production fixé en janvier, lorsque plusieurs membres de l'Opep+, dont l'Irak, se sont mis d'accord pour soutenir le marché pétrolier.

L'Opep+, dirigée de facto par l'Arabie saoudite, a souligné l'importance du respect des promesses de réductions, malgré l'augmentation des prix du pétrole cette année. Le baril de Brent a dépassé lundi les 86 dollars (79 euros), son niveau le plus élevé depuis novembre.

Le ministère irakien du Pétrole a déclaré dans un communiqué lundi s'engager à respecter les réductions volontaires convenues avec l'Opep+, établies à 4 millions de bpj.

Initialement prévues pour le premier trimestre, ces réductions volontaires ont été prolongées jusqu'à la fin du mois de juin.

Des sources secondaires, qui fournissent des données sur la production de l'Opep+, ont indiqué que la production de l'Irak s'élevait à 4,2 millions de bpj en février.

Sur ce total, l'Irak a exporté en moyenne 3,43 millions de bpj en février, a déclaré le ministère du Pétrole en début de mois, ce qui signifie que l'engagement de lundi réduirait les expéditions de 130.000 bpj par rapport au mois dernier.

Les réductions volontaires de l'Opep+ en place jusqu'en juin sont les dernières d'une série de restrictions prises par le groupe depuis fin 2022 pour soutenir le marché face aux attentes d'une faible croissance économique qui limitera la demande de pétrole, tandis que l'offre augmente chez les producteurs au-delà de l'Opep+.
https://www.boursorama.com/bourse/actua ... le%20lundi.

Re: L'Irak

par energy_isere » 23 févr. 2024, 18:49

L'Irak inaugure une importante raffinerie de pétrole dans le nord

AFP le 23 févr. 2024

Le Premier ministre irakien a inauguré vendredi une importante raffinerie de pétrole à Baïji dans le nord du pays riche en hydrocarbures, nouveau projet devant permettre au gouvernement de réduire sa dépendance aux importations de carburants.

Cette unité de raffinement, dotée d'une capacité de traitement de 150.000 barils par jour (bpj), avait été réduite à un tas de ruines lors des combats ayant opposé les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) aux forces de sécurité irakiennes entre juin 2014 et octobre 2015, et qui s'étaient soldés par l'éviction du groupe jihadiste hors de Baïji.

Saluant un "projet vital", le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani a assuré vendredi que la raffinerie était un pas de plus vers l'auto-suffisance, et devait aider le pays à "cesser toute importation de dérivés pétroliers", un objectif que les autorités espèrent atteindre d'ici mi-2025, via le lancement d'infrastructures supplémentaires.

"Malheureusement, l'Irak qui est connu pour ses richesses pétrolières et produit quatre millions de barils par jour, importe des dérivés pétroliers", a rappelé le chef du gouvernement, lors d'une cérémonie d'inauguration diffusée à la télévision publique.

Ravagé par des décennies de conflits ayant mis à genoux ses infrastructures, l'Irak importe environ la moitié de ses besoins en carburants, essence et autres dérivés pétroliers, selon les autorités.

Baïji et sa région, à 200 km au nord de Bagdad, fut un temps la vitrine industrielle de l'Irak, avec plusieurs raffineries et centrales thermiques ainsi qu'un noeud ferroviaire et un carrefour d'oléoducs. La ville a ensuite connu d'importants pillages et Baïji a été déclarée zone sinistrée par le Parlement en 2016.

Le complexe, construit en 1975, pouvait raffiner avant la guerre entre 250.000 barils et 300.000 quotidiennement.

Aujourd'hui, après l'inauguration de vendredi, "la capacité de raffinement effective" du complexe est de 250.000 bpj par jour, a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère du Pétrole Assem Jihad, rappelant que ces dernières années deux unités de traitement avaient déjà été remises en service.

Par ailleurs "les raffineries du sud ont été développées avec l'ajout de nouvelles unités, et elles ont atteint une capacité de raffinement de 280.000 bpj", a-t-il ajouté, en allusion aux raffineries de Bassora.

En avril 2023, les autorités ont inauguré une raffinerie à Kerbala (centre), qui à terme doit atteindre une capacité de traitement de 140.000 bpj.

L'Irak est le deuxième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avec près de 4 millions de barils par jour (bpj). L'or noir représente 90% de ses revenus.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ord-240223

unité de raffinement ? c'est plutôt unité de raffinage.

Re: L'Irak

par energy_isere » 14 févr. 2024, 23:12

Russia’s Gazprom Awarded Iraq’s Huge Nasiriyah Oil Development

By Simon Watkins - Feb 12, 2024,

Russian gas giant Gazprom has been awarded the development contract for the supergiant Nasiriyah oil field.
The supergiant Nasiriyah oilfield has an estimated 4.36 billion barrels of reserves in place.
.......................
https://oilprice.com/Energy/Energy-Gene ... pment.html

Re: L'Irak

par energy_isere » 18 janv. 2024, 08:52

China Awarded Major Contract By Iraq For Supergiant Oil And Gas Field

By Simon Watkins - Jan 16, 2024,

There are two key reasons why China, Russia, and the U.S. have long been scrambling to secure control over Iraq’s gas sector, and these are its massive potential size and its huge geopolitical importance. Last week’s awarding of the major build-own-operate-transfer contract to a subsidiary of Chinese flagship gas firm PetroChina to develop the Nahr bin Umar onshore gas field is a clear signal of how this competition is going. Even more so, as it follows the previous week’s takeover by PetroChina from the U.S. ExxonMobil of the lead operator role on Iraq’s supergiant West Qurna 1 oil field.

For China, Iraq’s gas sector is not just potentially massive but is also highly connected to its equally potentially huge oil sector, allowing the country to leverage contracts won in Iraq’s gas fields into a wider presence across its oil fields as well. The reason for this is that around 70 percent of Iraq’s gas reserves are ‘associated’ with oil fields, and the majority of these fields are located in the southeast of Iraq, in and around its major oil hub of Basra. The biggest of these associated gas reserves are to be found in the supergiant oil fields of West Qurna, Rumaila, Nassiriya, Majnoon, Halfaya, Zubair, and Nahr bin Umar. On the other hand, most non-associated gas reserves are to be found in the north of Iraq, especially in the semi-autonomous region of Kurdistan. As analysed in depth in my new book on the new global oil market order, China efforts to inveigle Iraq to sign up to the all-encompassing ‘Iraq-China Framework Agreement’ has in large part been aimed by Beijing at securing control over these southern oil fields, with their associated gas. This was done after China’s main geopolitical ally Russia secured control over Kurdistan’s entire oil sector in late 2017, gaining much control over its non-associated gas as well, as also detailed in full in the book.

Precisely how much associated gas there is across Iraq is difficult to say with any certainty, as so much of the country’s potential oil reserves also remain unexplored. Officially, Iraq still has around 145 billion barrels of proven crude oil reserves, around 8 percent of the world’s total. However, at the same time as producing these official reserves figures, the Oil Ministry stated that the country’s undiscovered resources amounted to around 215 billion barrels. This was also the figure established in a 1997 detailed study by respected independent oil and gas firm Petrolog. However, in a full analysis conducted in 2012, the International Energy Agency (IEA) put the level of Iraq’s ultimately recoverable resources at around 246 billion barrels (crude and natural gas liquids). Officially as well, Iraq’s gas reserves currently total about 3.5 trillion cubic metres (tcm), or about 1.5% of the world total, with around three-quarters of these comprising associated gas. In its thorough 2012 analysis, though, the IEA estimated a truer figure at above 8.0 tcm, with non-associated gas estimated to be at least 30 percent of this number.

As was seen just two weeks ago in West Qurna 1, securing either an oil or a gas contract on a major oil field makes it much easier for China to take control of every element of that energy development over time. Under the terms of the ‘Iraq-China Framework Agreement’ this means that it can secure oil and gas at discounts of 30 percent or more, as also thoroughly examined in my new book. As also analysed, though, it gives the state-owned Chinese companies working on the sites the full legal right to station as many ‘security personnel’ as they wish on the land to protect their assets. It also allows China great scope to build out corollary infrastructure also agreed to by Iraq in the Framework Agreement. One notable case in point of this plan in action was the awarding in 2021 to China of contracts to build a civilian airport to replace the military base in the capital of the southern oil rich Dhi Qar governorate. The Dhi Qar region includes two of Iraq’s potentially biggest oil fields – Gharraf and Nassiriya – and China said that it intended to complete the airport by 2024. This airport project, it announced, would include the construction of multiple cargo buildings and roads linking the airport to the city’s town centre and separately to other key oil areas in southern Iraq. In later discussions connected to the 2021 Iraq-China Framework Agreement’, it was decided that the airport could be expanded later to be a dual-use civilian and military airport. The military component would be usable by China without first having to consult with whatever Iraqi government was in power at the time, a senior source who works closely with Iraq’s Oil Ministry exclusively told OilPrice.com at the time.

Another major advantage to China of securing the key oil and associated gas sites in the Basra region, albeit one that would ultimately fall under the day-to-day control of its key ally Russia, is that it would finally allow for the creation of a seamless link between Iran and the Mediterranean coast of Syria, via Iraq. This is why China and Russia are doing everything in their power in Iraq to secure control in Iraq’s sixth gas licensing round over what would be the end-point in the country of that link – the huge Akkas gas field in Anbar province. The Akkas gas field itself is one of three big gas fields that form a skewed triangle across southern Iraq, stretching from the Mansuriya field near the eastern border with Iran, down to Siba field in the south (extremely close to the key Iraqi Basra export hub), and then all the way west across to Akkas itself (extremely close to the border with Syria). Russia thought it had finally gained control over these three sites when in September 2019 its Stroytransgaz signed a preliminary contract with Iraq’s Oil Ministry to develop the hitherto virtually unknown Block 17 in Iraq’s lawless wasteland Anbar province, as also analysed in depth in my new book. This route has long been the key link required to build a ‘land bridge’ from Tehran to the Mediterranean Sea by which Iran and Russia could exponentially increase the scale and scope of weapons delivery into southern Lebanon and the Golan Heights area of Syria to be used in attacks on Israel, as also analysed in depth in my new book on the new global oil market order. The core aim of this policy was to provoke a broader conflict in the Middle East that would draw in the U.S. and its allies into an unwinnable war of the sort seen recently in Iraq and Afghanistan, and which may soon be seen as the Israel-Hamas War escalates.
https://oilprice.com/Energy/Energy-Gene ... Field.html

Image

dans les news Irakienne ca dit 8.5 millions de m3 de gaz par jour
Baghdad approves Nahr Bin Omar gas field development project

Amr Salem November 26, 2023

Baghdad (IraqiNews.com) – The Iraqi cabinet approved an important step related to the development of the natural gas sector in the country, as a project to develop the Nahr Bin Omar oil and gas field will be carried out.

The step follows an agreement concluded between the South Gas Company, one of the companies of the Iraqi Oil Ministry, and the Halfaya Gas Company, which is part of the Raban Al-Safina Group, a leading Iraqi developer in the energy, oil, and gas sectors.

As the government is actively seeking to attract investments to develop the natural gas sector in the country, it puts natural gas among the top priorities of the government program.

The Nahr Bin Omar oil and gas field is one of the strategic fields in the southern Iraqi governorate of Basra. The project will handle more than 300 million standard cubic feet of gas each day, helping to fulfill energy demands and promote environmental sustainability.

The project will also contribute to reducing carbon emissions by more than 8 million tons annually.

The project includes the construction of operating facilities to collect and compress the associated gas produced in the Nahr Bin Omar field, central gas processing facilities, connecting pipelines, and marine export facilities to export oil products to global markets.
https://www.iraqinews.com/iraq/baghdad- ... t-project/

Re: L'Irak

par energy_isere » 03 déc. 2023, 10:17

Russia Takes Control of Iraq’s Biggest Oil Discovery for 20 Years

By Simon Watkins - Nov 28, 2023

Preliminary estimates suggested that Iraq’s Eridu oil field holds between 7-10 billion barrels of reserves. Senior Russian oil industry sources spoken to exclusively by OilPrice.com last week said the true figure may well be 50 percent more than the higher figure of that band. In either event, the Eridu field - part of Iraq’s Block 10 exploration and development region – is the biggest oil find in Iraq in the last 20 years, and Russia wants to control all of it, alongside its chief geopolitical ally, China. This is in line with Moscow and Beijing’s objective of keeping the West out of energy deals in Iraq to keep Baghdad closer to the new Iran-Saudi axis and to “end [the] Western hegemony in the Middle East [that] will become the decisive chapter in the West’s final demise,” as exclusively related to OilPrice.com. The approval last week by Iraq’s Oil Ministry for Inpex – the major oil company of key U.S. ally Japan – to sell its 40 percent stake in the Block 10 region that contains the huge Eridu discovery leaves the way clear for Lukoil to take total control of the entire oil-rich area.

Lukoil had held a 60 percent stake in the entirety of Block 10, with the remainder held by the Japanese firm. However, from March it has been looking for ways to push Inpex out of the Block, and with it the last remnants of Western influence in the area. March saw Iraq’s state-owned Dhi Qar Oil Company (DQOC) formally approve the development of Block 10’s reserves, including for the whole Eridu field. Block 10 lies in the southeast of Iraq, approximately 120 km west of the key oil export route from Basra, and just south of the huge oil fields in and around Nassirya. The contract for Block 10 awarded to Lukoil and Inpex back in 2012 in Iraq’s fourth licensing round gives a relatively high remuneration per barrel rate of US$5.99, although at that point the vast Eridu field had not been discovered. In 2021, after some preliminary testing, Iraq’s Oil Ministry said it expected peak production of at minimum 250,000 barrels per day (bpd) from Eridu by, at that point, 2027. The senior Russian oil industry sources exclusively spoken to by OilPrice.com last week, believe peak production could run at least 100,000 bpd higher than the previous figure, contingent on whether the new reserves estimates are correct, although given delays in development since 2021, the date at which that will be achieved is now toward the end of 2029.
https://oilprice.com/Energy/Crude-Oil/R ... Years.html

Re: L'Irak

par energy_isere » 14 nov. 2023, 23:40

Washington renouvelle une dérogation permettant à l'Irak de se fournir en gaz iranien

AFP le 14 nov. 2023

Les Etats-Unis ont annoncé mardi renouveler pour une période de 120 jours une dérogation aux sanctions permettant à l'Irak de se procurer en électricité auprès de l'Iran.

"Cette mesure va permettre à l'Irak d'utiliser ses propres fonds pour payer l'importation d'électricité d'Iran qui sera placé dans des comptes iraniens restreints en Irak", a déclaré à des journalistes un haut responsable du département d'Etat américain, en rappelant que l'Iran ne peut utiliser ces fonds que pour des besoins humanitaires.

En raison des sanctions américaines contre l'Iran, Bagdad ne peut pas payer directement Téhéran pour son gaz.

Pour obliger Bagdad à verser ses impayés, Téhéran suspend régulièrement ses approvisionnements en gaz, essentiels pour les centrales électriques irakiennes puisqu'ils couvrent un tiers des besoins du pays.

Les impayés de Bagdad à Téhéran pour d'anciennes importations de gaz, avoisinent quelque 10 milliards de dollars, a indiqué le haut responsable.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ien-231114

Re: L'Irak

par energy_isere » 04 nov. 2023, 13:29

suite de ce post du 6 janvier 2023 http://www.oleocene.org/phpBB3/viewtopi ... 9#p2360449
Lukoil signs supplemetary agreement on development of West Qurna-2 project in Iraq

By NS Energy Staff Writer 03 Nov 2023

The development of the West Qurna-2 project under the Supplementary Agreement will promote creation of new jobs for Iraqi citizens

The representatives of PJSC LUKOIL and Basra Oil Company signed a Supplementary Agreement to the contract on the development and production of oil at the West Qurna-2 field. The singing took place in Baghdad. The agreement provides for better conditions and prolongation of the service contract for 10 years (until 2045), investments into further development of the project, and gradual doubling of the field’s output with plateau level reaching 800 thousand barrels per day. This will result in an increase in the economic efficiency of the West Qurna-2 project.

The field development plan envisages bringing new multi-well pads into production, commissioning oil treatment facilities and complex gas treatment facilities for the Yamama formation, construction of export pipelines and water flooding units, as well as expansion of the tank battery.

The development of the West Qurna-2 project under the Supplementary Agreement will promote creation of new jobs for Iraqi citizens. Under the agreement LUKOIL also aims to construct social infrastructure facilities for the locals. ​

The conclusion of the Supplementary Agreement is a next step in the long-term strategic partnership between LUKOIL and the Ministry of Oil of Iraq, as well as confirms the parties’ commitment to continue their joint work on the development of the energy sector of the country.
https://www.nsenergybusiness.com/news/l ... t-in-iraq/

Re: L'Irak

par energy_isere » 02 nov. 2023, 09:16

En Irak, du soleil mais pas de solaire

AFP le 02 nov. 2023

Dans un hameau perché sur les hauteurs du Kurdistan d'Irak, quasiment tous les toits sont couverts de panneaux solaires. Mais le village Hazar Merd reste une exception, dans un pays où les autorités doivent encore concrétiser leur engagement à développer les énergies renouvelables.

Pour un Irak otage de sa manne pétrolière, frappé de plein fouet par les effets du changement climatique, le dossier est primordial. Au quotidien, les 43 millions d'Irakiens vivent au rythme des délestages qui empirent l'été quand les températures frôlent, voire dépassent, les 50 degrés.

Mais la rareté du solaire dans l'un des pays les plus ensoleillés de la planète illustre la difficulté de sortir les économies de la facilité du pétrole et du gaz, comme vont pourtant l'exiger des dizaines de pays à la prochaine COP28, en novembre et décembre à Dubaï.

Niché dans les montagnes du Kurdistan autonome, près de Souleimaniyeh, un village a fait le pari de l'énergie solaire: à Hazar Merd, 17 foyers sur 25 ont installé des panneaux photovoltaïques.

"Le solaire couvre tous nos besoins: le frigidaire, la télévision, le refroidisseur (d'air), la machine à laver, l'aspirateur", résume Daniar Abdallah, 33 ans.

"Ca nous a beaucoup soulagés", poursuit ce père de deux fillettes qui a déboursé 2.800 dollars (environ 2.650 euros) en 2018 pour se convertir au solaire.

Le calme ambiant n'est plus troublé par le vrombissement des gros générateurs de quartier utilisés partout en Irak pour pallier les coupures de courant et extrêmement polluants car fonctionnant à l'énergie fossile.

"Avant, on avait un générateur qui tombait tout le temps en panne", poursuit M. Abdallah, soldat dans les forces kurdes locales. D'autant que les délestages durent parfois "12 ou 13 heures par jour".

Suivant son exemple, "plusieurs amis dans d'autres villages se sont empressés d'installer des panneaux solaires", ajoute-t-il.

- 98% fossile -

Mais le phénomène est encore marginal. A Souleimaniyeh, deuxième ville du Kurdistan d'Irak, sur les 600.000 foyers abonnés à l'électricité publique, seuls 500 sont équipés de panneaux solaires, reconnaît le porte-parole du département, Sirouan Mahmoud.

Le solaire connaît une "progression rapide" depuis que le Parlement régional a voté des incitations en 2021, assure-t-il cependant. Ainsi, tout foyer fournissant aux autorités l'énergie solaire qu'il ne consomme pas bénéficie d'une réduction de sa facture d'électricité publique.

M. Mahmoud rappelle que le Kurdistan ambitionne de construire trois centrales électriques solaires d'une capacité totale de 75 mégawatts (MW).

Dans un pays aux infrastructures ravagées par des décennies de conflits, où la gestion des affaires publiques est minée par une corruption endémique, les centrales irakiennes ne produisent que 24.000 MW. Pour dire adieu aux délestages, il faudrait dépasser le seuil des 32.000 MW.

Or les énergies renouvelables restent sous-exploitées dans le mix énergétique. L'Irak bénéficie de plus de 3.000 heures de soleil sur les 8.700 heures de l'année. Mais "plus de 98% de l'électricité" est produite par "des combustibles fossiles", rappelait la Banque mondiale dans un rapport récent.

Les autorités assurent vouloir développer les énergies propres pour répondre d'ici à 2030 à un tiers des besoins du pays. Si plusieurs grands projets ont été annoncés en fanfare, ils doivent encore se concrétiser.

TotalEnergies veut livrer dans les deux ans "la première tranche" d'une usine solaire de 1.000 MW. Et Bagdad a signé en 2021 un accord avec l'émirati Masdar pour construire cinq centrales solaires d'une capacité de 1.000 MW.

- "Culture" du solaire -

Pour encourager le solaire, la Banque centrale a annoncé en 2022 l'allocation de 750 millions de dollars (soit 711 millions d'euros) distribués sous forme de prêts quasiment à taux zéro, dont peuvent bénéficier particuliers et entreprises privées.

Une initiative qui piétine "en raison du manque de coopération des banques", regrette Mohamed al-Douleimi, expert en énergies renouvelables.

Directeur exécutif de Solar Energy Universe, Ali al-Ameri déplore l'absence d'une "culture" du solaire. Cette année toutefois, la tendance est à la hausse: son entreprise a installé des panneaux photovoltaïques sur une douzaine de sites.

"Les prix commencent à 4.500 dollars et peuvent monter jusqu'à 6.000 dollars" (entre 4.200 et 5.600 euros), dit-il.

Parmi ses clients, "des universitaires et des médecins" mais aussi des agences humanitaires, poursuit-il, soulignant "le nombre important d'agriculteurs ayant recours à l'énergie solaire".

Depuis 2020, il a effectué 70 installations, principalement "des maisons", que ce soit à Bagdad, dans la province d'Al-Anbar (ouest), ou dans le sud.

Pourtant, le potentiel est immense. "Le pire site solaire d'Irak dispose de ressources supérieures aux deux tiers comparé au meilleur site d'Allemagne", souligne Ali al-Saffar, expert à la Fondation Rockefeller. Grâce à l'énergie solaire "le pays aurait l'opportunité de résoudre une bonne fois pour toutes ses pénuries chroniques d'électricité".
https://www.connaissancedesenergies.org ... ire-231102

Re: L'Irak

par energy_isere » 02 oct. 2023, 20:57

suite de ce post du 15 mai 2023 viewtopic.php?p=2369503#p2369503

4.5 mois plus tard :
La Turquie annonce la reprise des exportations de pétrole depuis le Kurdistan irakien « cette semaine »

AFP le 02 oct. 2023

Les exportations de pétrole depuis le Kurdistan d'Irak via la Turquie, gelées depuis mars par Ankara, vont reprendre "cette semaine", a annoncé lundi le ministre turc de l'Énergie.

"L'oléoduc Irak-Turquie est opérationnel dès aujourd'hui et nous commencerons à le faire fonctionner cette semaine", a déclaré Alparslan Bayraktar, lors d'une conférence pétrolière à Abou Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis.

Après avoir fait cavalier seul des années durant pour exporter du pétrole via la Turquie, la région autonome du Kurdistan d'Irak avait dû se plier fin mars à une décision d'un tribunal international en faveur du gouvernement fédéral de Bagdad, quant à la gestion de ce pétrole.

Après ce verdict, la Turquie avait cessé le transit sur son territoire. En mai, l'Irak avait dit attendre un "accord final" avec la Turquie avant de reprendre les exportations de pétrole, mais des questions financières restaient en suspens.

Depuis près d'une décennie, l'or noir a représenté le poumon économique du Kurdistan autonome, avec 475.000 barils exportés quotidiennement via le port turc de Ceyhan (sud), sans rendre de comptes à Bagdad.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ine-231002

Re: L'Irak

par energy_isere » 19 août 2023, 10:15

Iraq receives $1.4bn loan from Japan’s JICA for refinery upgrade project
The Basrah Refinery upgrade project is expected to improve the production capacity of Iraq’s oil products.


August 18, 2023

The Japan International Cooperation Agency (JICA), a development aid agency under the Japanese Government, has signed an official development assistance (ODA) loan agreement of up to Y203.0bn ($1.4bn) with the Government of the Republic of Iraq to fund the Basrah Refinery Upgrading Project.

The upgrade project involves installation of a new fluid catalytic cracking (FCC) complex at the Basrah Refinery to improve Iraq’s oil products production capacity that meet environmental standards.

The FCC Complex will be equipped to convert residual oil from the existing plants into high-value oil products.

Being implemented by state-owned South Refineries Company (SRC), which is a part of Iraq’s Ministry of Oil, the Basrah refinery upgrade project also includes the construction of a depressurisation distillation unit and light oil desulphurisation unit, among other works.

Earlier, JICA provided four ODA loans for the upgrade of the Basrah refinery, with the first tranche of Y42.43bn signed in October 2012.

The second tranche of Y110bn was signed in June 2019, and the third of Y32.70bn in October 2021. The fourth tranche of y120bn was signed in December 2022.

The JICA said the latest loan has an interest rate of 0.2% for the project component while the consulting component has an interest rate of 0.01%. The period of repayment is set at 40 years, with a grace period of ten years.

Iraq, although claimed to hold high oil-producing potential, is heavily dependent on other oil-producing countries as its oil-refining facilities are currently out of service or deteriorating.

In a press statement, JICA said: “By installing the FCC complex in Iraq, this project will enable the country to produce oil products that meet international environmental standards, strengthening the oil sector – which dominates Iraq’s economy – and thereby contributing to the country’s economic and social reconstruction.”
https://www.world-nuclear-news.org/Arti ... gs-on-nucl

Re: L'Irak

par energy_isere » 12 juil. 2023, 00:04

L'Irak va payer ses importations de gaz iranien avec du pétrole (gouvernement)

AFPle 11 juill. 2023

L'Irak va payer ses importations de gaz iranien en fournissant du pétrole à Téhéran, une manière de contourner le laborieux mécanisme actuellement suivi et initialement négocié avec Washington pour ne pas contrevenir aux sanctions américaines, a annoncé mardi le Premier ministre.

En raison des sanctions américaines contre l'Iran, Bagdad ne peut pas payer directement Téhéran pour son gaz. L'argent est alors déposé sur un compte bancaire irakien, qui ne permet à l'Iran d'acheter que des produits spécifiques dans les secteurs agroalimentaire et pharmaceutique.

Le processus est toujours très ardu et les retards s'enchaînent. Pour obliger Bagdad à verser ses impayés, Téhéran suspend régulièrement ses approvisionnements en gaz, qui sont essentiels pour les centrales électriques irakiennes puisqu'ils couvrent un tiers des besoins du pays.

Depuis dix jours, l'Iran a divisé par deux son approvisionnement de gaz à l'Irak, à cause d'impayés de plus de onze milliards d'euros, déposés sur ce compte bancaire mais que Téhéran ne peut pas utiliser, a reconnu mardi soir le Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, lors d'une allocution télévisée.

"La partie américaine n'ayant pas donné les autorisations requises pour le transfert des fonds (...), la fourniture de gaz iranien a été stoppée", a déploré M. Soudani.

"Nous n'avons pas pu obtenir l'autorisation de transférer tous ces impayés pour que notre voisin iranien puisse continuer à nous approvisionner" en gaz, a-t-il ajouté, évoquant la "complexité" du "mécanisme de transfert", la "sévérité des sanctions" et les "procédures compliquées du Trésor américain", mais reconnaissant toutefois un récent versement de 1,8 milliard d'euros.

Washington n'a pas réagi dans l'immédiat à la déclaration irakienne.

Un "accord" a cependant été négocié avec une délégation iranienne venue à Bagdad: "l'échange en nature, c'est-à-dire que nous allons donner du pétrole brut ou du fioul lourd en échange du gaz iranien", a annoncé le Premier ministre.

"De la sorte, nous pourrons garantir la continuité de l'approvisionnement en gaz", a-t-il résumé.

Ces derniers jours, les coupures de gaz iranien ont fait empirer les délestages électriques quotidiens, au moment où les températures à Bagdad et dans le sud du pays frôlent les 50 degrés, provoquant un fort mécontentement au sein de l'opinion publique, dans un pays aux infrastructures en déliquescence et miné par la corruption.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ent-230711

Re: L'Irak

par energy_isere » 11 juil. 2023, 00:16

suite de ce post du 5 avril 2023 viewtopic.php?p=2366529#p2366529
L'Irak signe avec TotalEnergies les accords d'un mégaprojet de 10 milliards de dollars

AFP le 10 juill. 2023

L'Irak a signé lundi avec TotalEnergies les accords d'un mégaprojet de dix milliards de dollars visant notamment à exploiter le gaz torché sur des champs pétroliers du sud et à produire de l'énergie solaire, pour pallier aux manquements d'un réseau électrique défaillant.

Après les tensions et de longues négociations ayant accompagné ce mégaprojet dévoilé en 2021, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné et le ministre irakien du Pétrole Hayan Abdel-Ghani ont paraphé l'accord lors d'une cérémonie organisée au ministère du Pétrole à Bagdad.

"Aujourd'hui nous nous engageons avec Total et tous les partenaires vers une coopération sérieuse et fructueuse, pour entamer la mise en oeuvre de ces contrats sur le terrain", s'est félicité le ministre irakien, lors d'une allocution précédant la signature des quatre projets.

L'annonce intervient au moment où l'Irak, extrêmement riche en hydrocarbures, tente d'attirer les investisseurs étrangers pour moderniser ses infrastructures, ravagées par des décennies de conflits, de mauvaise gestion publique et une corruption endémique.

Certains des investissements prévus par le mégaprojet de TotalEnergies contribueront à moderniser un secteur électrique déliquescent: au quotidien les 42 millions d'Irakiens vivent avec des délestages qui peuvent durer jusqu'à 10 heures par jour, particulièrement intolérables en été quand les températures tutoient les 50 degrés.

"Les choses sont en ordre, le partenariat est consolidé: TotalEnergies garde 45% du projet, la Basrah Oil Company 30% et QatarEnergy nous rejoint à 25%", a indiqué lundi M. Pouyanné à l'AFP.

Lors d'une allocution, il a salué un "jour historique": "TotalEnergies est né en Irak en 1924, il y a près d'un siècle, c'est donc très symbolique pour moi (...) d'être ici aujourd'hui pour maintenir et poursuivre cette histoire".

« Autosuffisance » en gaz

Interrogé par l'AFP, l'adjoint au ministre du Pétrole en charge de l'extraction, Bassem Khdeir, a assuré que "les étapes concrètes sur le terrain: la construction des infrastructures, les études", débuteront "dans un mois". Mais il faudra attendre trois ans pour que les projets "portent leurs fruits", a-t-il dit.

Un premier projet vise à récupérer le gaz torché sur trois champs pétroliers afin d'alimenter en gaz des centrales électriques du pays.

Aussi vieille que l'industrie pétrolière, cette pratique extrêmement polluante consiste à brûler le gaz s'échappant lors de l'extraction de brut. Et l'Irak est le deuxième pays du monde à recourir autant à ce procédé, juste derrière la Russie, selon la Banque mondiale.

Un deuxième projet vise à développer une centrale solaire géante de 1 GW pour alimenter le réseau électrique de la région de Bassora (sud). Un troisième concerne l'augmentation de la production du champ pétrolier d'Artawi (sud) à 210 000 barils/jour.

Un dernier volet concerne la construction d'une usine de traitement d'eau de mer pour fournir l'eau nécessaire aux champs pétroliers et contribuer à la fourniture d'eau potable de Bassora.

Ce projet permettra à terme d'avoir cinq millions de barils d'eau par jour, selon des chiffres dévoilés lundi lors de la cérémonie à Bagdad.

"Les accords d'aujourd'hui lancent le travail (...), sur le terrain on va mobiliser les équipes cet été", a assuré M. Pouyanné à l'AFP.

Il s'attend à livrer "la première tranche" de l'usine solaire "dans les deux ans". Mais les travaux du Mégaprojet devraient être achevés en 2027-2028, a-t-il poursuivi. "On aura délivré à la fois l'eau, la réduction du torchage de gaz, le champ pétrolier en production et l'intégralité de l'usine solaire", a précisé M. Pouyanné.

En Irak, les centrales électriques sont ultra-dépendantes du gaz fourni par l'influent voisin iranien, qui régulièrement coupe son approvisionnement, aggravant un peu plus les délestages quotidiens.

Les autorités cherchent donc à diversifier leurs sources d'énergie. Elles ambitionnent notamment d'éliminer progressivement d'ici 2030 le torchage de gaz dans l'objectif "d'atteindre l'autosuffisance" en exploitant ce gaz qui alimentera alors ses centrales, assure M. Khdeir.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ars-230710

Re: L'Irak

par energy_isere » 09 juil. 2023, 23:58

Irak: des partis pro-Iran exhortent le gouvernement à régler les impayés du gaz iranien

AFP le 09 juill. 2023

Une influente coalition de partis chiites pro-Iran en Irak a appelé dimanche le gouvernement à interpeller les Etats-Unis pour obtenir le déblocage des impayés dus à Téhéran en échange de cruciales importations de gaz.

En raison des sanctions américaines visant Téhéran, Bagdad ne peut pas payer ses importations de gaz en espèces: l'argent doit être utilisé par Téhéran pour acheter des biens issus des secteurs agro-alimentaire ou pharmaceutique. Le processus est toujours très ardu et les retards s'enchaînent.

Pour obliger Bagdad à verser ses impayés, Téhéran suspend régulièrement sa fourniture de gaz, cruciale car elle assure le fonctionnement des centrales électriques d'Irak et couvre un tiers des besoins du pays.

Dimanche, le Cadre de coordination a dénoncé dans un communiqué des délestages électriques importants coïncidant avec "une hausse des températures".

La coalition de partis chiites qui domine le Parlement "appelle le gouvernement, via le ministère des Affaires étrangères, à contacter la partie américaine pour l'exhorter au déblocage immédiat des impayés liés aux importations de gaz iranien".

Le Cadre de coordination englobe l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki, mais aussi la vitrine politique des anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi.

Fin juin, le porte-parole du ministère de l'Electricité Ahmed Moussa avait assuré à l'AFP que son ministère avait déposé tous les paiements de gaz iranien à la caisse fiduciaire de la Trade Bank of Iraq (TBI), précisant que ces paiements s'élevaient à "11 milliards de dollars".

Mais en raison des sanctions américaines, tout versement dont bénéficie Téhéran doit être autorisé par une exemption des Etats-Unis.

Le 13 juin, les Etats-Unis avaient confirmé avoir autorisé un certain versement, sans en dévoiler le montant.

"Nous avons approuvé une transaction, conforme à de précédentes transactions qui avaient été approuvées, pour autoriser l'Iran à accéder aux fonds retenus sur des comptes en Irak", a déclaré un porte-parole du Département d'Etat, Matthew Miller.

Le dossier est ultra-sensible pour l'Irak où les fortes chaleurs estivales font empirer les délestages électriques quotidiens, provoquant parfois des manifestations dans un pays aux infrastructures en déliquescence et miné par la corruption.

Pour limiter leur dépendance au gaz iranien, les autorités irakiennes explorent plusieurs pistes: un approvisionnement auprès des pays du Golfe, notamment le Qatar, et sur le plan local l'exploitation du gaz issu de la production pétrolière, actuellement brûlé, selon la pratique très polluante du torchage de gaz.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ien-230709

Re: L'Irak

par energy_isere » 12 juin 2023, 08:03

Irak: le Parlement approuve le budget et donne à Bagdad la haute main sur le pétrole kurde

AFP 12 juin 2023

Le Parlement irakien a approuvé lundi le budget du pays pétrolier pour les trois ans à venir, une loi de finances qui dope les investissements et donne à Bagdad plus de contrôle dans la gestion du brut du Kurdistan d'Irak.

Habitué aux retards budgétaires, le gouvernement avait envoyé son projet de loi de finances aux députés en mars. Fait inédit, il couvre l'année fiscale 2023, mais aussi 2024 et 2025. Pour chacune de ces trois années, les dépenses s'élèveront à près de 153 milliards de dollars, un record. De cette somme, 12,67 % reviennent à la région autonome du Kurdistan d'Irak.

Le budget comprend 37,9 milliards de dollars d'investissements. Cette enveloppe ira notamment à la construction d'infrastructures, la "priorité" du Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani dans un pays où hôpitaux, routes et écoles sont bien souvent vétustes, victimes de la corruption et des conflits qui ont ensanglanté l'Irak pendant quatre décennies.

Les recettes totales s'élèveront, elles, à 103,4 milliards de dollars sur la base d'un baril de pétrole à 70 dollars, l'or noir constituant environ 90% des revenus du pays.

Une "dépendance aux revenus du pétrole" contre laquelle le Fonds monétaire international a mis en garde le gouvernement irakien le mois dernier, l'appelant dans la foulée à observer une "politique fiscale bien plus stricte".

Le budget entérine également un changement de taille sur lequel le Kurdistan d'Irak et Bagdad s'étaient mis d'accord en avril pour ouvrir la voie à la reprise des exportations de pétrole kurde via la Turquie. Ces exportations sont interrompues depuis le mois de mars après la décision d'un tribunal international donnant à Bagdad la haute main sur la gestion du brut kurde.

Selon la loi des Finances, les ventes de pétrole du Kurdistan d'Irak doivent désormais passer par la compagnie pétrolière d'Etat irakienne (Somo), et non plus exclusivement par les autorités régionales. En outre, Erbil devra livrer pas moins de 400.000 barils de pétrole par jour à Bagdad.

Et les recettes liées à la vente du pétrole kurde à l'étranger devront être déposées sur un compte bancaire à la Banque centrale d'Irak géré par Bagdad.

Les dirigeants du Kurdistan d'Irak s'étaient montrés ces dernières semaines très hostiles à certains amendements apportés à l'accord sur le pétrole.

Cependant, le Parti démocratique du Kurdistan, qui domine le gouvernement régional, a dit avoir "approuvé" la loi de finances au Parlement de Bagdad afin de pouvoir payer les salaires des fonctionnaires kurdes, traitements versés par le gouvernement fédéral.
https://www.connaissancedesenergies.org ... rde-230612

Re: L'Irak

par energy_isere » 28 mai 2023, 14:10

Accro à l'or noir, l'Irak à la traîne dans un monde qui pense l'après-pétrole

AFP le 28 mai 2023

Avec ses réserves colossales, l'Irak pourrait continuer à écouler son or noir pendant cent ans au même rythme qu'aujourd'hui. Mais dans un monde qui pense à l'après-pétrole, Bagdad est loin du grand chambardement nécessaire pour diversifier son économie.

"Actuellement, toute l'économie dépend du pétrole et du prix du pétrole", explique le politologue irakien Ammar al-Azzawi. "S'il plonge, notre économie ira aux soins intensifs", avertit-il.

Son remède? Développer l'industrie, l'agriculture et le tourisme, secteur à haut potentiel grâce aux trésors archéologiques.

Des voeux pieux, tant l'Irak se repose sur une rente de situation -- le pays exploite l'or noir depuis les années 1920 -- dans un monde oeuvrant désormais au passage à la neutralité carbone.

A la mi-avril, les pays du G7 se sont engagés à "accélérer" leur "sortie" des énergies fossiles, visant une neutralité carbone d'ici 2050 "au plus tard".

Et l'Union européenne a validé en mars la fin, dès 2035, des moteurs thermiques pour les automobiles neuves, qui ne pourrons plus émettre aucun CO2.

A l'échelle mondiale, "une transition énergétique est en cours, mais pas encore à la vitesse ni à l'échelle jugées nécessaires par les scientifiques pour éviter les pires conséquences du changement climatique", nuance Ali al-Saffar, expert à la Fondation Rockefeller.

Des effets que les 42 millions d'Irakiens ressentent déjà: entre sécheresses et tempêtes de sable, leur pays est l'un des cinq les plus touchés au monde par certains phénomènes du changement climatique, selon l'ONU.

Et les dangers de sa dépendance au pétrole, l'Irak en a eu un avant-goût quand la demande a plongé en 2020 durant la pandémie. "Le taux de pauvreté a doublé, quasiment du jour au lendemain", rappelle M. Saffar.

Car l'Irak tire 90% de ses revenus du pétrole.

- Diversifier l'économie? -

"En 2021, 60% des investissements publics étaient liés au pétrole, comparé à moins de 17% en 2010", indiquait en mars un rapport de la Banque mondiale.

"Historiquement, la facilité avec laquelle les revenus pétroliers sont générés, et peuvent être redistribués pour maintenir les réseaux du pouvoir, affaiblit la volonté d'adopter des réformes" permettant de doper la croissance, expliquait l'institution.

Une réalité "limitant davantage la capacité de l'Irak à amorcer sa transition et à réduire ses émissions carbone".

Pourtant, Muzhar Saleh, conseiller économique du Premier ministre irakien, promet dans les dix prochaines années des mesures pour "diversifier l'économie".

Le gouvernement mise sur de grands projets menés, via notamment des partenariats publics et privés.

Samedi, Mohamed Chia al-Soudani a dévoilé un projet de construction -- avec des pays de la région -- d'une route et d'une voie ferrée censées relier le Golfe à la frontière turque d'ici trois à cinq ans.

L'agriculture, à en croire M. Saleh, est aussi une priorité. L'Irak cultive moins d'un million d'hectares sur 2,7 millions d'hectares de terres arables, dit-il. Avec l'introduction de technologies d'irrigation modernes, M. Saleh espère monter à 1,5 million d'hectares.

Et de promettre: "dans 50 ans, nous ne serons pas aussi dépendants au pétrole que nous le sommes aujourd'hui".

- "Croissance verte" -

Avec ses réserves, Bagdad pourrait continuer à produire du pétrole au même rendement pendant encore 96 ans, selon la Banque mondiale. Mais pour initier une "croissance verte", elle évalue à 233 milliards de dollars le coût des réformes nécessaires, étalé jusqu'à 2040.

Parmi les mesures identifiées: "consolider la participation du secteur privé à l'économie", assainir un secteur de l'électricité défaillant, mais aussi "éliminer le torchage de gaz qui sera utilisé dans la production électrique".

Plusieurs projets sont en cours pour réduire cette pratique polluante et capter le gaz s'échappant lors de l'extraction de brut.

Tout comme l'Irak ambitionne de couvrir un tiers de sa production avec des énergies renouvelables d'ici 2030, selon le gouvernement.

Et tandis que l'UE veut installer d'ici 2026 des bornes de recharge électrique sur les grands axes routiers et des stations de ravitaillement en hydrogène avant 2031, l'Irak s'initie à peine aux véhicules hybrides.

Hassanein Makkié, responsable commercial à Bagdad, vend des voitures hybrides. "La prochaine étape c'est les voitures électriques", espère le quadragénaire.

Mais les défis abondent dans un pays où le secteur électrique a été mis à genoux par les conflits et la corruption. "Il faut une certaine infrastructure pour produire de l'électricité en grande quantité, nous ne sommes pas prêts", dit-il.

Et si un jour la moitié du parc automobile en Irak est électrique, "de quelle quantité d'électricité le pays aura-t-il besoin pour sa consommation?"
https://www.connaissancedesenergies.org ... ole-230528

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