par energy_isere » Aujourd’hui, 00:43
Guerre en Ukraine : « un conflit inévitable », une campagne de propagande en Russie réclame une grande offensive contre l’Azerbaïdjan
Un soutien à demi-mot du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev en faveur de l’Ukraine a suffi à relancer les ardeurs de plusieurs blogueurs russes pro-Kremlin. Certains ne seraient pas contre « un nouveau théâtre de guerre ».
Par Victor Cousin Le 23 juillet 2025 leparisien.fr
Il n’a pas fallu grand-chose. Une simple réponse à une question d’un journaliste ukrainien le 20 juillet lors du troisième Forum mondial des médias à Choucha au Haut-Karabakh. Ces mots si importants ? Un conseil du président azerbaïdjanais à l’Ukraine : « Ne jamais abandonner, et ne jamais accepter les violations de l’intégrité territoriale. »
Ilham Aliyev, au pouvoir depuis 2003, est pourtant un allié historique de Vladimir Poutine et de la Russie. Mais voilà, les tensions croissantes ces derniers mois entre les deux pays ont fini par prendre le pas.
Pire, plusieurs personnalités et voix russes proches du Kremlin se sont désormais lancées dans une campagne de propagande anti-Azerbaïdjan, réclamant même une opération militaire.
« Une période difficile » selon le Kremlin
Le blogueur Oleksy Zhyvov a, par exemple, qualifié les propos d’Aliyev d’« ouvertement hostiles » et a suggéré que la mer Caspienne pourrait devenir « un nouveau théâtre d’opérations ». Semen Pegov de WarGonzo a, lui, évoqué « un conflit inévitable », exhortant la population à « s’y préparer dès maintenant » contre une nation « manifestement russophobe ».
Des messages similaires de personnalités ou comptes influents comme Yuriy Podolyak, Arkhangel Spetsnaza et Two Majors. ont été relayés sur plusieurs chaînes Telegram pro-Kremlin.
De son côté, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a refusé d’évoquer ces menaces, évoquant une relation ancrée sur des bases solides et des intérêts communs. « Mais il arrive parfois que les relations entre les deux pays traversent des périodes difficiles, a-t-il tout de même reconnu ce lundi dans des propos rapportés par Reuters. C’est le cas actuellement, et nous espérons que cela changera. »
Inutile pourtant de nier l’évidence. Les relations entre les deux pays se sont considérablement refroidies ces derniers mois. Dernier épisode en date, en dehors de ce soutien à demi-mot du président Aliyev à l’Ukraine, les autorités azerbaïdjanaises ont arrêté, fin juin, deux individus identifiés comme des agents russes du FSB travaillant au Bureau de « Sputnik Azerbaïdjan » à Bakou.
Plus tôt en mai, Ilham Aliyev avait refusé d’assister au défilé militaire du Jour de la Victoire à Moscou. Parallèlement, un ministre ukrainien des Affaires étrangères s’était rendu à Bakou, signe de liens plus étroits avec Kiev. Le média russe pro-Kremlin Tsargrad a même affirmé que l’Azerbaïdjan avait aidé l’Ukraine à saboter des installations militaires russes dans le cadre de l’Opération « Toile d’araignée », sans confirmation officielle.
Au départ de cette guéguerre qui a tout pour devenir une guerre, l’Azerbaïdjan tient la Russie pour responsable du crash d’un avion de ligne d’Azerbaijan Airlines le 25 décembre 2024, accidentellement touché par des tirs des défenses aériennes russes. Vladimir Poutine a présenté ses excuses sans jamais reconnaître l’entière responsabilité de son armée. Huit mois plus tard, cette première crise s’est bien enlisée.
https://www.leparisien.fr/international ... AMOZEQ.php
Entre la Russie et l’Azerbaïdjan, rien ne va plus
La mort dans de mystérieuses circonstances de deux citoyens azerbaïdjanais après leur arrestation par les autorités russes a ravivé les tensions entre les deux nations.
Par Thomas Graindorge Publié le 02/07/2025
La Russie court-elle vers un conflit avec son voisin, l'Azerbaïdjan ? Comme le souligne Courrier international, Moscou et Bakou sont en proie à un récent regain des tensions. L'une des causes pourrait être une opération policière russe, qui s'est déroulée à Ekaterinbourg, à 1 700 kilomètres à l'ouest de Moscou, bien loin de la frontière avec le voisin azerbaïdjanais.
Le 27 juin dernier, une cinquantaine de personnes sont interpellées, suspectées d'être impliquées dans une série d'assassinats qui remontent à plus de vingt ans. Les frères Safavrov, deux citoyens russes d'origine azerbaïdjanaise, sont tués dans de mystérieuses circonstances. Selon le média azerbaïdjanais 1news.az, leur corps comporte des hématomes, des fractures, des blessures à la tête, au torse et aux jambes.
Pour Bakou, il n'agit ni plus ni moins que des traces de tortures qui auraient conduit à des morts violentes. Des accusations qui vont à l'encontre des premières conclusions du comité d'enquête russe, qui évoquent un arrêt cardiaque et une insuffisance cardiaque aiguë.
Une « provocation inacceptable »
D'après le portail azerbaïdjanais Oxu.az, le parquet général a ouvert une enquête pour « actes de torture par les forces de l'ordre russes contre des citoyens d'origine azerbaïdjanaise ». Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a également convoqué le chargé d'affaires russe à Bakou et « adressé une note de protestation ferme ».
Le 29 juin, Bakou a ainsi annulé la visite de sa délégation à Moscou pour la prochaine session de la commission interparlementaire bilatérale et a suspendu tous les événements culturels russes sur son sol, y compris concerts, festivals et expositions. Le lendemain, les bureaux du média Spoutnik en Azerbaïdjan ont été perquisitionnés et deux journalistes, soupçonnés d'être des agents du renseignement russe, arrêtés.
À son tour, la Russie a qualifié l'arrestation de « provocation inacceptable », selon l'agence de presse russe Tass, et dénonçant « la détention illégale des journalistes ». « Il y a encore quelques années, ce genre de tragédie n'affectait pas les relations entre les deux de cette manière », note le service russe de la BBC. Mais l'occasion était trouvée pour durcir les relations entre les deux pays.
Un affrontement encore discret
L'Azerbaïdjan sort en effet les muscles depuis 2020 et la résurgence du conflit avec l'Arménie, de laquelle elle est sortie victorieuse sur de nombreux aspects, notamment militaires. Elle entend donc affirmer son statut de puissance régionale. Avec la Russie, « ils ne sont ni alliés proches ni ennemis ouverts », note Zaur Shiriev, analyste au Carnegie Center, interrogé par la BBC Russie. Bakou tente donc de remettre en cause Moscou sans passer par un affrontement ouvert, notamment parce qu'elle ne veut pas voir les forces prorusses revenir au pouvoir en Arménie.
De surcroît, « prendre ses distances avec Moscou permet à Bakou de détourner l'attention de ses propres violations des droits humains », souligne à la BBC Russie Kirill Krivosheev, spécialiste du Caucase. Plusieurs dizaines de journalistes et d'opposants y sont toujours emprisonnées.
https://www.lepoint.fr/monde/entre-la-r ... 532_24.php
[quote][b] Guerre en Ukraine : « un conflit inévitable », une campagne de propagande en Russie réclame une grande offensive contre l’Azerbaïdjan[/b]
Un soutien à demi-mot du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev en faveur de l’Ukraine a suffi à relancer les ardeurs de plusieurs blogueurs russes pro-Kremlin. Certains ne seraient pas contre « un nouveau théâtre de guerre ».
Par Victor Cousin Le 23 juillet 2025 leparisien.fr
Il n’a pas fallu grand-chose. Une simple réponse à une question d’un journaliste ukrainien le 20 juillet lors du troisième Forum mondial des médias à Choucha au Haut-Karabakh. Ces mots si importants ? Un conseil du président azerbaïdjanais à l’Ukraine : « Ne jamais abandonner, et ne jamais accepter les violations de l’intégrité territoriale. »
Ilham Aliyev, au pouvoir depuis 2003, est pourtant un allié historique de Vladimir Poutine et de la Russie. Mais voilà, les tensions croissantes ces derniers mois entre les deux pays ont fini par prendre le pas.
Pire, plusieurs personnalités et voix russes proches du Kremlin se sont désormais lancées dans une campagne de propagande anti-Azerbaïdjan, réclamant même une opération militaire.
« Une période difficile » selon le Kremlin
Le blogueur Oleksy Zhyvov a, par exemple, qualifié les propos d’Aliyev d’« ouvertement hostiles » et a suggéré que la mer Caspienne pourrait devenir « un nouveau théâtre d’opérations ». Semen Pegov de WarGonzo a, lui, évoqué « un conflit inévitable », exhortant la population à « s’y préparer dès maintenant » contre une nation « manifestement russophobe ».
Des messages similaires de personnalités ou comptes influents comme Yuriy Podolyak, Arkhangel Spetsnaza et Two Majors. ont été relayés sur plusieurs chaînes Telegram pro-Kremlin.
De son côté, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a refusé d’évoquer ces menaces, évoquant une relation ancrée sur des bases solides et des intérêts communs. « Mais il arrive parfois que les relations entre les deux pays traversent des périodes difficiles, a-t-il tout de même reconnu ce lundi dans des propos rapportés par Reuters. C’est le cas actuellement, et nous espérons que cela changera. »
Inutile pourtant de nier l’évidence. Les relations entre les deux pays se sont considérablement refroidies ces derniers mois. Dernier épisode en date, en dehors de ce soutien à demi-mot du président Aliyev à l’Ukraine, les autorités azerbaïdjanaises ont arrêté, fin juin, deux individus identifiés comme des agents russes du FSB travaillant au Bureau de « Sputnik Azerbaïdjan » à Bakou.
Plus tôt en mai, Ilham Aliyev avait refusé d’assister au défilé militaire du Jour de la Victoire à Moscou. Parallèlement, un ministre ukrainien des Affaires étrangères s’était rendu à Bakou, signe de liens plus étroits avec Kiev. Le média russe pro-Kremlin Tsargrad a même affirmé que l’Azerbaïdjan avait aidé l’Ukraine à saboter des installations militaires russes dans le cadre de l’Opération « Toile d’araignée », sans confirmation officielle.
Au départ de cette guéguerre qui a tout pour devenir une guerre, l’Azerbaïdjan tient la Russie pour responsable du crash d’un avion de ligne d’Azerbaijan Airlines le 25 décembre 2024, accidentellement touché par des tirs des défenses aériennes russes. Vladimir Poutine a présenté ses excuses sans jamais reconnaître l’entière responsabilité de son armée. Huit mois plus tard, cette première crise s’est bien enlisée.
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[quote] [b][size=120]Entre la Russie et l’Azerbaïdjan, rien ne va plus[/size][/b]
La mort dans de mystérieuses circonstances de deux citoyens azerbaïdjanais après leur arrestation par les autorités russes a ravivé les tensions entre les deux nations.
Par Thomas Graindorge Publié le 02/07/2025
La Russie court-elle vers un conflit avec son voisin, l'Azerbaïdjan ? Comme le souligne Courrier international, Moscou et Bakou sont en proie à un récent regain des tensions. L'une des causes pourrait être une opération policière russe, qui s'est déroulée à Ekaterinbourg, à 1 700 kilomètres à l'ouest de Moscou, bien loin de la frontière avec le voisin azerbaïdjanais.
Le 27 juin dernier, une cinquantaine de personnes sont interpellées, suspectées d'être impliquées dans une série d'assassinats qui remontent à plus de vingt ans. Les frères Safavrov, deux citoyens russes d'origine azerbaïdjanaise, sont tués dans de mystérieuses circonstances. Selon le média azerbaïdjanais 1news.az, leur corps comporte des hématomes, des fractures, des blessures à la tête, au torse et aux jambes.
Pour Bakou, il n'agit ni plus ni moins que des traces de tortures qui auraient conduit à des morts violentes. Des accusations qui vont à l'encontre des premières conclusions du comité d'enquête russe, qui évoquent un arrêt cardiaque et une insuffisance cardiaque aiguë.
Une « provocation inacceptable »
D'après le portail azerbaïdjanais Oxu.az, le parquet général a ouvert une enquête pour « actes de torture par les forces de l'ordre russes contre des citoyens d'origine azerbaïdjanaise ». Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a également convoqué le chargé d'affaires russe à Bakou et « adressé une note de protestation ferme ».
Le 29 juin, Bakou a ainsi annulé la visite de sa délégation à Moscou pour la prochaine session de la commission interparlementaire bilatérale et a suspendu tous les événements culturels russes sur son sol, y compris concerts, festivals et expositions. Le lendemain, les bureaux du média Spoutnik en Azerbaïdjan ont été perquisitionnés et deux journalistes, soupçonnés d'être des agents du renseignement russe, arrêtés.
À son tour, la Russie a qualifié l'arrestation de « provocation inacceptable », selon l'agence de presse russe Tass, et dénonçant « la détention illégale des journalistes ». « Il y a encore quelques années, ce genre de tragédie n'affectait pas les relations entre les deux de cette manière », note le service russe de la BBC. Mais l'occasion était trouvée pour durcir les relations entre les deux pays.
Un affrontement encore discret
L'Azerbaïdjan sort en effet les muscles depuis 2020 et la résurgence du conflit avec l'Arménie, de laquelle elle est sortie victorieuse sur de nombreux aspects, notamment militaires. Elle entend donc affirmer son statut de puissance régionale. Avec la Russie, « ils ne sont ni alliés proches ni ennemis ouverts », note Zaur Shiriev, analyste au Carnegie Center, interrogé par la BBC Russie. Bakou tente donc de remettre en cause Moscou sans passer par un affrontement ouvert, notamment parce qu'elle ne veut pas voir les forces prorusses revenir au pouvoir en Arménie.
De surcroît, « prendre ses distances avec Moscou permet à Bakou de détourner l'attention de ses propres violations des droits humains », souligne à la BBC Russie Kirill Krivosheev, spécialiste du Caucase. Plusieurs dizaines de journalistes et d'opposants y sont toujours emprisonnées.
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