par energy_isere » 29 août 2020, 14:29
Suite de ce post du 7 avril 2019
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Le naufrage des relations israélo-jordaniennes laisse la mer Morte agoniser
17 ans après le début du projet de canal mer Rouge/mer Morte, Israël traîne des pieds, la Jordanie interdit la venue de scientifiques israéliens, et le lac disparaît à vue d'œil
Par SUE SURKES. 25 nov 2019
Le seul projet sur lequel Israël et la Jordanie se sont mis d’accord et qui pourrait, dans un avenir prévisible, contribuer à sauver la mer Morte de son déclin continu est coincé dans un labyrinthe de politiques à la byzantine, de tensions bilatérales et de traînements de pieds israéliens.
Alors que le projet conçu il y a 17 ans s’enlise, le rythme du déclin de la mer Morte s’accélère. Le ministère israélien du Développement régional rapporte que depuis 1976, la superficie de la mer Morte a presque diminué de moitié et son niveau a chuté de plus de 40 mètres, passant de 390 mètres sous le niveau de la mer à moins 434 mètres aujourd’hui.
Cette régression a fait apparaître plus de 300 kilomètres-carrés de fonds marins au cours des 50 dernières années. Aujourd’hui, cette région est parsemée de quelque 7 000 dolines [gouffres] – des cavités qui se forment lorsque l’eau salée entre la roche salée et l’eau douce se retire et que l’eau douce dissout la roche, ce qui entraîne la chute du sol en surface.
Des bâtiments, des zones agricoles et des plages ont été abandonnés et des projets de développement ont été mis en veilleuse. Du côté jordanien, des trous se seraient ouverts dans les bassins d’évaporation utilisés pour l’extraction commerciale des minéraux.
Si rien n’est fait, la mer Morte – qui, selon l’Autorité israélienne de l’eau, couvre actuellement 650 kilomètres carrés – ne disparaîtra pas complètement. Selon un scénario, elle continuera de se dessécher (bien que beaucoup plus lentement, puisque le rythme diminue à mesure que le lac devient plus salin), perdant quelque 20 kilomètres-carrés dans les 300 prochaines années et en tombant à 550 mètres sous le niveau de la mer pendant ce temps. D’ici là, la mer sera si salée que l’évaporation diminuera considérablement.
De nombreuses idées pour inverser le déclin ont été suggérées et rejetées au fil des décennies. Celle sur laquelle Israël, la Jordanie et l’Autorité palestinienne se sont finalement mis d’accord en 2013 est un pipeline mer Rouge-mer Morte qui transportera l’eau de mer et le sous-produit salin d’une nouvelle usine de dessalement à Aqaba vers le lac emblématique pour enrayer son déclin, dans un premier temps d’un tiers.
Mais ce projet n’avance pas pour l’instant. Les relations diplomatiques entre Israël et la Jordanie sont à un niveau historiquement bas. L’inaction a été aggravée par l’absence d’un gouvernement israélien opérationnel depuis près d’un an.
Le projet mer Rouge-mer Morte est également très onéreux. Il coûtera plus d’un milliard de dollars à Israël. Et hormis l’intérêt stratégique de maintenir le royaume hachémite au pouvoir comme rempart contre les extrémistes islamiques, sans parler des Palestiniens jordaniens agités, il n’a aucune valeur économique pour Israël, si ce n’est peut-être de contribuer à ralentir le déclin de la mer et, ce faisant, nuire moins au tourisme. Cela profite principalement à la Jordanie frappée par la sécheresse, qui a désespérément besoin d’eau. Et Israël devra acheter de l’eau dessalée coûteuse à Aqaba alors qu’il peut, et le fait déjà, dessaler l’eau de la mer Méditerranée pour un prix bien inférieur.
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https://fr.timesofisrael.com/le-naufrag ... -agoniser/
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[quote][b]Le naufrage des relations israélo-jordaniennes laisse la mer Morte agoniser[/b]
17 ans après le début du projet de canal mer Rouge/mer Morte, Israël traîne des pieds, la Jordanie interdit la venue de scientifiques israéliens, et le lac disparaît à vue d'œil
Par SUE SURKES. 25 nov 2019
Le seul projet sur lequel Israël et la Jordanie se sont mis d’accord et qui pourrait, dans un avenir prévisible, contribuer à sauver la mer Morte de son déclin continu est coincé dans un labyrinthe de politiques à la byzantine, de tensions bilatérales et de traînements de pieds israéliens.
Alors que le projet conçu il y a 17 ans s’enlise, le rythme du déclin de la mer Morte s’accélère. Le ministère israélien du Développement régional rapporte que depuis 1976, la superficie de la mer Morte a presque diminué de moitié et son niveau a chuté de plus de 40 mètres, passant de 390 mètres sous le niveau de la mer à moins 434 mètres aujourd’hui.
Cette régression a fait apparaître plus de 300 kilomètres-carrés de fonds marins au cours des 50 dernières années. Aujourd’hui, cette région est parsemée de quelque 7 000 dolines [gouffres] – des cavités qui se forment lorsque l’eau salée entre la roche salée et l’eau douce se retire et que l’eau douce dissout la roche, ce qui entraîne la chute du sol en surface.
Des bâtiments, des zones agricoles et des plages ont été abandonnés et des projets de développement ont été mis en veilleuse. Du côté jordanien, des trous se seraient ouverts dans les bassins d’évaporation utilisés pour l’extraction commerciale des minéraux.
Si rien n’est fait, la mer Morte – qui, selon l’Autorité israélienne de l’eau, couvre actuellement 650 kilomètres carrés – ne disparaîtra pas complètement. Selon un scénario, elle continuera de se dessécher (bien que beaucoup plus lentement, puisque le rythme diminue à mesure que le lac devient plus salin), perdant quelque 20 kilomètres-carrés dans les 300 prochaines années et en tombant à 550 mètres sous le niveau de la mer pendant ce temps. D’ici là, la mer sera si salée que l’évaporation diminuera considérablement.
De nombreuses idées pour inverser le déclin ont été suggérées et rejetées au fil des décennies. Celle sur laquelle Israël, la Jordanie et l’Autorité palestinienne se sont finalement mis d’accord en 2013 est un pipeline mer Rouge-mer Morte qui transportera l’eau de mer et le sous-produit salin d’une nouvelle usine de dessalement à Aqaba vers le lac emblématique pour enrayer son déclin, dans un premier temps d’un tiers.
Mais ce projet n’avance pas pour l’instant. Les relations diplomatiques entre Israël et la Jordanie sont à un niveau historiquement bas. L’inaction a été aggravée par l’absence d’un gouvernement israélien opérationnel depuis près d’un an.
Le projet mer Rouge-mer Morte est également très onéreux. Il coûtera plus d’un milliard de dollars à Israël. Et hormis l’intérêt stratégique de maintenir le royaume hachémite au pouvoir comme rempart contre les extrémistes islamiques, sans parler des Palestiniens jordaniens agités, il n’a aucune valeur économique pour Israël, si ce n’est peut-être de contribuer à ralentir le déclin de la mer et, ce faisant, nuire moins au tourisme. Cela profite principalement à la Jordanie frappée par la sécheresse, qui a désespérément besoin d’eau. Et Israël devra acheter de l’eau dessalée coûteuse à Aqaba alors qu’il peut, et le fait déjà, dessaler l’eau de la mer Méditerranée pour un prix bien inférieur.
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