[RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

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Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par energy_isere » 16 avr. 2024, 23:36

Méthane : les émissions des mines de charbon allemandes 184 fois supérieures aux estimations ?

le 16 avril 2024

Les émissions de méthane des mines de charbon allemandes seraient considérablement sous-estimées, selon un rapport du think tank Ember publié le 10 avril.

44% de la production de lignite de l'UE

En 2022, l'Allemagne a extrait 131 millions de tonnes de lignite de ses mines de surface (aussi dites à ciel ouvert), soit l'équivalent de 44% de l'ensemble de la production de lignite dans l'Union européenne cette année-là.

Pourtant, l'Allemagne fait état d'émissions annuelles de « seulement » 1 390 tonnes de méthane issues de cette exploitation, c'est-à-dire environ 1% des émissions de méthane provenant des mines de lignite de surface dans l'UE en 2021.

256 000 tonnes de méthane par an

Avec sa méthodologie de calcul(1) et au regard notamment des mesures réalisées sur le lignite extrait en Pologne, Ember estime que les émissions de méthane des mines allemandes s'élèveraient approximativement à 256 000 tonnes par an, soit 184 fois plus que les estimations actuelles.

Trois autres études (de l'AIE, de Global Energy Monitor et d'un article académique paru dans Nature Communications(2)) partagent le constat d'une très forte sous-évaluation des émissions de méthane des mines de charbon allemandes (elles seraient entre 28 et 220 fois plus importantes que les émissions annoncées selon ces 3 sources).

Ember souligne que des images satellites permettent également de montrer clairement les émissions de méthane issues des mines de charbon de surface (avec notamment une concentration particulièrement forte dans les mines d'Hambach et Welzow-Süd).

Une méthode à actualiser

À l'heure actuelle, l'Allemagne utilise un facteur d'émissions unique (fixé en 1989) pour évaluer les rejets de méthane de ses différentes mines de charbon de surface à travers le pays.

Une méthode jugée insatisfaisante par Ember, alors que les émissions de méthane évoluent en fonction de nombreux paramètres (situation géographique, profondeur du charbon extrait, etc.). L'UE prépare d'ailleurs une réglementation relative aux émissions de méthane qui exige « un facteur d’émission de méthane propre » à chaque gisement établi « sur une base trimestrielle » et prenant en compte « les émissions de méthane des strates environnantes ».

Le think tank appelle ainsi l'Allemagne à imposer aux exploitants de mines de charbon à ciel ouvert de mesurer leurs émissions de méthane actuelles et à estimer les émissions futures (y compris après la fermeture de leurs mines).

Une révision à la hausse de 14% des émissions allemandes
Sur la base de ces nouvelles mesures, Ember recommande à l'Allemagne de limiter les émissions de méthane sur les mines en activité ou fermées et à arrêter en priorité les mines les plus émettrices, tout en évitant les extensions de mines.

Concrètement, une réévaluation suivant la méthode d'Ember reviendrait à doubler le niveau annoncé des émissions de méthane du secteur énergétique allemand (donnée pour 2021) et à réévaluer de 14% à la hausse l'ensemble des émissions allemandes de méthane.

Pour rappel, le « Global Methane Pledge » (lancé en novembre 2021 par plus de 110 pays dans le cadre de la COP26 et qui compte désormais près de 150 pays engagés) vise à réduire les émissions de méthane d’origine anthropique de 30% d’ici à 2030.

Sources / Notes

1/ Ember utilise comme méthode de calcul des émissions une méthodologie dite « peer-reviewed Model for Calculating Coal Mine Methane (MC2M) » qui est également utilisée par Global Energy Monitor.
2/ National quantifications of methane emissions from fuel exploitation using high resolution inversions of satellite observations, Nature communications, 16 août 2023.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ons-240416

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par mobar » 16 avr. 2024, 09:10

energy_isere a écrit :
02 avr. 2024, 09:00

Une étude récente révèle que les décharges aux États-Unis sont une source majeure d'émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre. Plus de la moitié des sites examinés émettent du méthane à un taux alarmant, soulignant un besoin urgent d'action climatique.
Il y a beaucoup plus important que le biogaz émis par les décharges qui n'est après tout qu'un gaz biogénique qui rentre dans le cycle non fossile du carbone naturellement biodégradable à court et moyen terme!

Ce sont les émissions de méthane et d'hydrocarbures fossiles des puits de pétrole et de gaz abandonnés par les multinationales qui ont organisé les faillites de leurs filliales

https://www.novethic.fr/actualite/econo ... 51321.html
Ce sont des bombes à retardement. 20 à 30 millions de puits de pétrole abandonnés, des "puits zombies", rejettent encore des gaz à effet de serre et des composés dangereux dans le monde entier. Si les exploitants sont contraints de les reboucher afin d'éviter toute pollution, beaucoup contournent la loi. Or ces fuites nuisent considérablement à la santé et à l'environnement.

Une étendue désertique, des pompes rouillées et un discret sifflement. Ce triste paysage, visible notamment aux Etats-Unis et au Canada, est celui des "puits zombies". Ces anciens puits de pétrole abandonnés relâchent du méthane, un gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2, du pétrole et d’autres composés dangereux depuis plusieurs dizaines d’années, parfois 100 ans. 20 millions à 30 millions de forages non ou mal rebouchés seraient abandonnés par l’industrie pétrolière dans le monde.
Le documentaire choc "Les fantômes du pétrole", disponible en ligne sur France TV, dévoile un héritage empoisonné. Des maisons ont explosé à Bradford en Pennsylvanie ou encore près de New York sous la pression du méthane. Ailleurs, des eaux souterraines sont polluées et des habitants sont intoxiqués par des gaz tels que le benzène, cancérigène. L’enquête, menée pendant plus de trois ans par la journaliste Audrey Gloaguen, lève le voile sur ce scandale écologique et sanitaire.
Traquer les puits "zombies"

L’impact de ces fuites dans le réchauffement de la planète est indéniable face au nombre vertigineux d’exploitations laissées à l’abandon. Une étude publiée dans Science a fait état de 1800 panaches de méthane détectées depuis l’espace. Toutefois, la résolution d’image ne suffit pas pour obtenir une mesure précise. Certains lieux ont été passés au peigne fin, comme l’Ohio, où les puits abandonnés représentent 21% des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie gazière selon une étude relayée par Bloomberg.
Dans le documentaire, Audrey Gloaguen part à la rencontre des lanceurs d’alerte en Allemagne, en France ou encore en Angleterre. Mais l’absence de cartographie complique la tâche, entraînant les ONG dans une véritable traque pour retrouver ses puits. Greenpeace sillonne ainsi la mer du Nord avec son navire l’Esperanza. Certaines associations utilisent des drones équipés de magnétomètres survolant les forêts californiennes pour fournir de précieuses données.
Des entreprises fuient leur responsabilité

Mais qui doit reboucher ces puits ? La loi oblige bien les exploitants à reboucher et fermer ses puits afin d’éviter toute pollution. Mais de nombreuses entreprises contournent cette obligation. Les stratégies sont multiples : certains groupes pétroliers bâclent la dépollution et les travaux de rebouchage quand d’autres organisent leur insolvabilité pour échapper à leur obligation. "La Californie a 36 000 puits inactifs. Certains depuis plus longtemps que je ne suis en vie. Il risque de n’y avoir plus assez d’argent pour les nettoyer tous", alerte dans le documentaire Clark Williams Derry, analyste financier en énergie.
Pire, certains groupes pétroliers créent des entreprises "factices" pour contourner leurs obligations. Ces entreprises rachètent les puits en fin de vie aux premiers exploitants, puis se déclarent en faillite. Un stratagème qui évite ainsi d’assumer le démantèlement de ces puits zombies dont la charge revient, in fine, aux Etats.

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par energy_isere » 10 avr. 2024, 21:23

Climat: des règles pour réduire les émissions de méthane validées par les eurodéputés

AFP le 10 avr. 2024

Les eurodéputés ont validé mercredi un texte durcissant les règles sur les rejets de méthane des puits d'hydrocarbures et mines de charbon, afin de réduire de 30% d'ici 2030 les émissions européennes de ce puissant gaz à effet de serre.

Le Parlement européen en séance plénière a validé à une large majorité (530 voix pour, 63 contre, 28 abstentions) l'accord trouvé mi-novembre entre les Etats membres et les eurodéputés, avant un ultime feu vert des Vingt-Sept sur cette toute première législation de l'UE ciblant le méthane.

"L'UE s'attaque enfin au deuxième responsable (du réchauffement climatique), et c'est aussi une amélioration de la qualité de l'air et un renforcement de la souveraineté énergétique européenne", s'est réjouie l'eurodéputée allemande Jutta Paulus (Verts), corapporteure du texte.

L'UE s'était engagée lors de la COP26 de Glasgow en 2021 à réduire de 30% d'ici 2030 (par rapport à 2020) ses émissions de méthane, gaz à effet de serre au pouvoir réchauffant, sur 20 ans environ 80 fois supérieur au CO2.

Ce nouveau règlement contraindra les opérateurs de puits pétroliers et gaziers, ainsi que les exploitants de mines à charbon à inspecter fréquemment leurs équipements pour calculer leurs émissions de méthane, appliquer des mesures pour les limiter et réparer immédiatement les fuites.

Libérant d'énormes quantités de méthane, le torchage --pratique consistant à brûler le gaz au sortir d'un puits pour des raisons logistiques ou économiques-- sera interdit d'ici 2027 au plus tard pour les plateformes d'hydrocarbures ou 2031 pour les mines de charbon, sauf pour réparations ou raisons de sécurité.

L'aération (ventilation en air frais) sera également drastiquement limitée.

Les Etats membres seront par ailleurs tenus de recenser les puits inactifs ou abandonnés susceptibles de libérer encore du méthane, afin d'établir des plans d'atténuation, et devront mesurer et déclarer les émissions des mines souterraines et à ciel ouvert en activités, comme celles des sites fermés ou abandonnés sur les 70 dernières années.

"Le méthane était l'angle mort de nos politiques climatiques. Désormais, nous nous attaquons non seulement aux émissions (de l'UE), mais également à celles provenant de nos importations de combustibles fossiles", insiste Pascal Canfin (Renew, libéraux), corapporteur et président de la commission Environnement.

A partir de janvier 2027, les importateurs d'hydrocarbures et de charbon seront tenus de vérifier que ces normes européennes ont été respectées lors de l'extraction.
https://www.connaissancedesenergies.org ... tes-240410

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par energy_isere » 02 avr. 2024, 09:00

Ces relevés aériens montrent que les décharges américaines sont une source majeure d’émissions de méthane

le 01 AVR 2024 science et vie

Une étude récente révèle que les décharges aux États-Unis sont une source majeure d'émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre. Plus de la moitié des sites examinés émettent du méthane à un taux alarmant, soulignant un besoin urgent d'action climatique.

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Publiée dans la revue Science, cette recherche détaille les résultats d’observations aériennes de centaines de décharges, offrant une perspective inédite sur l’ampleur des émissions de méthane et soulignant l’urgence de développer des stratégies de mitigation plus efficaces.

Les décharges, un enjeu climatique sous-estimé

La récente mise en évidence que les décharges aux États-Unis sont responsables de 14,3% des émissions totales de méthane en 2021 soulève des préoccupations majeures concernant la gestion des déchets et leur impact environnemental. Ce pourcentage, loin d’être négligeable, place les décharges parmi les contributeurs significatifs au réchauffement global.

Juste derrière les secteurs de l’énergie et de l’agriculture. L’importance de ce chiffre réside dans la puissance du méthane comme gaz à effet de serre. Il est environ 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone sur une période de 100 ans. La découverte repose sur des données obtenues grâce à des observations aériennes détaillées.

Elles ont permis une évaluation plus précise et complète des émissions réelles, contrairement aux estimations traditionnelles. Ces dernières se basent essentiellement sur des modèles théoriques ou des calculs indirects.

Ce constat met en avant les lacunes des méthodologies conventionnelles utilisées pour évaluer l’impact environnemental des décharges. Les modèles existants ont en fait tendance à sous-estimer les émissions de méthane. Évidemment, l’implication de ces données dépasse la simple comptabilité des émissions.

Elle interpelle directement sur les politiques et les pratiques de gestion des déchets. La sous-évaluation des émissions des décharges a conduit à une attention insuffisante portée à ce secteur en tant que cible de réduction des gaz à effet de serre.

le Dr Dan Cusworth, scientifique du programme Carbon Mapper et auteur principal de l’article, explique dans un communiqué : « La capacité d’identifier avec précision les fuites est un moyen efficace de progresser rapidement dans la réduction du méthane dans les décharges. Ce qui pourrait être essentiel pour ralentir le réchauffement climatique ».

Des méthodes d’observation révolutionnaires des décharges

La collaboration entre Carbon Mapper, la NASA, et des institutions académiques a initié une avancée significative dans la manière dont nous comprenons l’impact environnemental des décharges. Elle a permis de déployer des avions dotés de capteurs spectrométriques avancés. De fait, les auteurs ont pu réaliser des observations aériennes de plus de 200 décharges actives à travers les États-Unis. Les données couvrent la période 2018/2022. Cette méthode d’observation directe capture l’intensité et la distribution spatiale des émissions sur de vastes zones.

Les résultats de ces observations sont révélateurs. Ils montrent que les émissions de méthane provenant des décharges sont en moyenne 1,4 fois plus élevées que les chiffres rapportés par l’EPA. De plus, les scientifiques ont détecté des panaches de méthane dans 52 % des décharges qu’ils ont mesurées.

Ce chiffre dépasse de loin le taux de détection de méthane dans les études aéroportées entreprises pour le secteur pétrolier et gazier. Ces disparités soulignent les limites des estimations actuelles comme mentionné précédemment. Mais elle démontre aussi l’urgence de revoir les méthodes de surveillance environnementale en place.

Concrètement, la précision accrue des données recueillies via ces capteurs avancés permet d’une part d’identifier les sources d’émission les plus critiques. D’autre part, elle offre une base solide pour l’élaboration de stratégies de mitigation plus ciblées et efficaces. Les politiques environnementales pourraient être plus adaptées. En outre des interventions plus précises peuvent s’établir pour réduire l’impact climatique des déchets.

Enfin, l’étude a également révélé que les émissions de méthane des décharges étaient généralement beaucoup plus persistantes que celles provenant de la production pétrolière et gazière. 60 % d’entre elles duraient plusieurs mois, voire plusieurs années.

Vers une stratégie de surveillance et d’action améliorées

La nécessité d’améliorer la surveillance des émissions de méthane émanant des décharges ne fait aucun doute. Pour répondre à cette exigence, l’adoption d’une approche holistique se présente comme une solution prometteuse. Elle intégrera la télédétection par satellites, avions, et drones, en parallèle avec des mesures terrestres plus robustes.

Cette stratégie multidimensionnelle permettrait une surveillance continue et précise des émissions à grande échelle. Elle surmonterait ainsi les limitations des méthodes traditionnelles s’appuyant principalement sur des inspections sur site et des estimations modélisées.

Notons qu’aux États-Unis, la plupart des décharges sont tenues par le gouvernement fédéral de mesurer leurs émissions de méthane quatre fois par an au moyen d’enquêtes à pied utilisant des capteurs portables.

La télédétection offre donc l’avantage de couvrir de vastes zones rapidement. Elle identifie les points chauds d’émission de méthane nécessitant une attention immédiate. Combinée à des technologies de mesure au sol, elle assure une validation et une précision accrues des données. De fait, la quantification des émissions s’en trouvera fiabilisée.

L’annonce de la future mise en orbite du satellite Tanager (2024) représente une avancée majeure. Il est conçu spécifiquement pour détecter et quantifier le méthane émis par les décharges. En fournissant des données en temps réel, Tanager facilitera l’élaboration de politiques publiques plus adaptées. Il aidera à la mise en œuvre de stratégies de réduction des émissions plus efficaces. Ce satellite marquera ainsi un tournant décisif dans la lutte contre le changement climatique.

« La lutte contre ces sources élevées de méthane et l’atténuation des émissions persistantes des décharges offrent un fort potentiel d’avantages climatiques », conclut le Dr Dan Cusworth.

Source : Daniel H. Cusworth et al., “Quantifying methane emissions from United States landfills”, Science383,1499 -1504 (2024)
https://www.science-et-vie.com/nature-e ... 31002.html

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par energy_isere » 13 mars 2024, 08:55

Largement évitables, les émissions de méthane de l'industrie fossile restent à des niveaux record

AFP le 13 mars 2024

Les émissions mondiales de méthane de l'industrie fossile, essentiellement dues aux fuites de ce puissant gaz à effet de serre, sont restées à des niveaux record en 2023, "sans raison" puisque les solutions existent et sont abordables, selon l'analyse publiée mercredi par l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

La production d'énergie liée au pétrole, au gaz et au charbon "a entraîné environ 120 millions de tonnes d'émissions de méthane en 2023, soit une légère augmentation par rapport à 2022", estime l'AIE, qui prévoit toutefois une diminution très prochaine compte tenu des changements amorcés dans le secteur et des engagements pris à la COP28.

"Dix autres millions de tonnes" proviennent "de la bioénergie", comme le bois brûlé pour les foyers de cuisson, ajoute l'AIE dans cette édition 2024 de son "Global Methane Tracker".

Le méthane, deuxième plus important gaz à effet de serre après le CO2, est la molécule du gaz naturel, qui s'échappe des gazoducs, des mines de charbon et de nos gazinières, mais aussi des vaches, des rizières ou des déchets. Environ 580 millions de tonnes de méthane sont émises chaque année, dont 60% attribuables à l'activité humaine (agriculture en tête) et près d'un tiers aux zones humides naturelles.

Bien plus réchauffant que le CO2 mais à durée de vie plus courte (une dizaine d'années), il est responsable d'environ 30% du réchauffement mondial depuis la révolution industrielle. Eviter d'en émettre a un fort effet à court terme dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Ces émissions de méthane de l'industrie fossile restent proches du record de 2019 et très loin des 75% de réduction nécessaires d'ici 2030 pour tenir la limite de 1,5°C de réchauffement fixée par l'accord de Paris.

"Il n'y a aucune raison pour que ces émissions restent aussi élevées", a dénoncé Tim Gould, l'économiste en chef de l'AIE, lors d'un point de presse.

En 2023, "environ 40% auraient pu être évitées sans coût net, la valeur du méthane capté" et commercialisé étant supérieure aux dépenses pour colmater les fuites, explique l'AIE.

Réduire de 75% coûterait "environ 170 milliards de dollars, soit moins de 5% des revenus de l'industrie fossile en 2023", ajoute l'Agence.

Environ les deux tiers du méthane émis par l'industrie fossile "proviennent de seulement dix pays", a souligné Christophe McGlade, expert énergie à l'AIE. La Chine est "de loin" le premier émetteur pour le méthane issu du charbon, les Etats-Unis sont en tête pour celui lié au pétrole et au gaz, "suivis de près par la Russie".

- 2024, un tournant? -

Parmi les "tendances inquiétantes", M. McGlade cite les grandes fuites "détectées par satellite" qui "ont augmenté de plus de 50 % par rapport à 2022", représentant 5 millions de tonnes supplémentaires. L'une d'elle, massive, au Kazakhstan, a duré environ 200 jours.

Malgré tout, l'AIE reste optimiste: "les politiques et réglementations importantes annoncées ces derniers mois, ainsi que les nouveaux engagements pris au sommet climat de la COP28 à Dubaï, peuvent provoquer bientôt leur déclin", écrit l'institution, devenue acteur clé de la transition énergétique.

A la COP28, 52 compagnies pétrogazières se sont engagées à atteindre "près de zéro méthane" dans leurs opérations d'ici 2030, sous l'oeil d'observateurs sceptiques faute de plans précis.

Plus de 150 pays, dont récemment l'Azerbaïdjan, hôte de la COP29, ont aussi rejoint l'initiative "Global Methane Pledge", qui vise à réduire de 30% ces émissions entre 2020 et 2030.

"Si toutes ces promesses sont parfaitement remplies et à temps, elles réduiraient les émissions d'environ 50% d'ici 2030", selon Christophe McGlade.

Sauf que ces nouveaux engagements "n'ont pas encore été étayés par des plans détaillés", selon l'analyste.

"2024 pourrait marquer un tournant", résume l'économiste Tim Gould, car "les politiques commencent à être mises en place, une plus grande transparence s'installe, la prise de conscience se généralise et nous avons une meilleure capacité à repérer les fuites importantes" pour les arrêter.

L'AIE, dont les estimations dépassent de 50% celles des Nations unies, se félicite aussi de pouvoir compter sur "un nombre croissant de satellites de pointe surveillant les fuites de méthane, comme le MethaneSAT", lancé avec succès début mars par une fusée SpaceX et contrôlé depuis la Nouvelle-Zélande.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ord-240313

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par energy_isere » 11 mars 2024, 23:44

L'Indonésie sous-évalue ses émissions de méthane provenant du charbon (rapport)

AFP le 11 mars 2024

Les émissions de méthane causées par les activités d'extraction de charbon en Indonésie, premier exportateur mondial de charbon thermique, sont largement sous-estimées en raison de méthodes de mesure obsolètes et inexactes, estime le groupe de réflexion Ember dans un rapport publié mardi.

Selon ce groupe de réflexion sur le climat et l'énergie basé à Londres, la pollution au méthane des mines de charbon (CCM) en Indonésie est jusqu'à huit fois supérieure aux chiffres officiels.

Après le dioxyde de carbone (CO2), le méthane qui s'échappe notamment des gazoducs, des puits de gaz ou des mines de charbon, est le deuxième gaz à effet de serre, ayant contribué au réchauffement climatique, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP).

"L'utilisation de méthodes d'estimation du méthane obsolètes risque d'affaiblir (la prise en considération) de l'ampleur du problème lié au méthane provenant des mines de charbon en Indonésie", a indiqué dans un communiqué Dody Setiawan, analyste indonésien du climat et de l'énergie pour Ember.

"Par conséquent, l'Indonésie pourrait mettre en péril sa réputation internationale car elle s'est engagée à réduire considérablement le méthane à l'échelle mondiale", a-t-il ajouté.

Sollicité par l'AFP, le ministère indonésien de l'Energie et des Ressources minérales n'a pas répondu dans l'immédiat.

L'Indonésie est le troisième producteur mondial de charbon après la Chine et l'Inde et le plus grand exportateur mondial de charbon thermique.

Selon des chiffres du ministère indonésien de l'Énergie, en 2023, l'archipel a produit 775 millions de tonnes de charbon, un record absolu pour le pays, avec plus de 500 millions de tonnes exportées.

L'Indonésie est signataire du Pacte mondial sur le méthane (GMP), un accord visant à réduire les émissions mondiales de méthane de 30% par rapport aux niveaux de 2020 d'ici à 2030.

Dans son dernier rapport biennal soumis aux Nations unies, l'Indonésie a indiqué avoir émis 128 kilotonnes de méthane provenant des activités d'extraction de charbon à ciel ouvert.

Mais selon Ember, le pays pourrait potentiellement émettre plus de 1.000 kilotonnes de méthane provenant de ses activités d'extraction de charbon en 2024.

Selon le rapport, l'Indonésie utilise des méthodes dépassées et néglige également de déclarer le CCM provenant des activités d'extraction souterraine de charbon, qui libèrent des quantités encore plus importantes de méthane que l'exploitation à ciel ouvert.

"L'Indonésie doit se préparer à surveiller ses émissions et à améliorer l'accessibilité de ses données sur les mines de charbon et le méthane, pour contribuer à atteindre pleinement les objectifs du GMP", a souligné Dorothy Mei, respondable au sein de Global Energy Monitor (GEM), citée dans le même communiqué.

Le Global Energy Monitor est une organisation non gouvernementale basée à San Francisco qui répertorie les projets liés aux combustibles fossiles et aux énergies renouvelables dans le monde entier.

Contacté par l'AFP, Hendra Sinadia, directeur exécutif de l'Association indonésienne des mines de charbon (APBI), a déclaré que la faiblesse des données pourrait être due au manque de normes dans les méthodes de mesure.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ort-240311

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par energy_isere » 23 févr. 2024, 20:20

Kazakhstan Fines Oil Firm for One of the Largest Emissions of Methane in History

By Eurasianet - Feb 19, 2024,

- The ecology department of the Mangystau regional government said on February 19 that methane concentrations at the Buzachi Neft-operated araturun field exceeded permissible levels by 480 times.

- Such large emissions of methane are alarming because the gas has a far more potent greenhouse effect than carbon dioxide.

- A state environmental agency in Kazakhstan has fined the oil company operating in the west of the country $780,000 for the methane leak.

......................
https://oilprice.com/Energy/Energy-Gene ... story.html

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par energy_isere » 02 déc. 2023, 14:14

Les Etats-Unis annoncent leur plan contre les émissions de méthane de l'industrie pétrolière et gazière

AFP le 02 déc. 2023

Après plus de deux ans de travail, l'administration de Joe Biden a annoncé samedi sa réglementation finale visant à réduire les émissions de méthane de l'industrie pétrolière et gazière, une étape cruciale pour atteindre ses engagements concernant ce puissant gaz à effet de serre.

L'annonce a été faite par l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) à Dubaï, où se tient la COP28, le grand sommet annuel des Nations unies sur le climat.

La question du méthane, plus gros contributeur au changement climatique après le CO2, y tient cette année une place importante. La Chine, les Etats-Unis, et les Emirats arabes unis y organisent conjointement samedi un sommet sur le méthane et les autres gaz à effet de serre en dehors du CO2.

Les Etats-Unis avaient déjà annoncé en 2021 et 2022 des propositions de réglementations sur le sujet. L'EPA a ensuite reçu "plus d'un million" de commentaires publics, et dit avoir consulté un grand nombre d'acteurs.

La réglementation finale doit permettre d'empêcher 58 millions de tonnes d'émissions de méthane entre 2024 et 2038, selon l'agence américaine. Cela représente l'équivalent de 1,5 milliard de tonnes de CO2, soit "quasiment autant" que le CO2 émis par le secteur énergétique américain en 2021.

Concrètement, ces réductions sont atteintes par exemple en éliminant le torchage de gaz sur de nouvelles installations, ou en imposant aux entreprises de surveiller les fuites de méthane, à l'aide de technologies "à bas coût et innovantes".

L'EPA encourage aussi l'utilisation de technologies comme la détection de fuites grâce à des observations satellites.

La réglementation inclut un programme concernant les "super émetteurs", qui selon des études représentent près de la moitié des émissions de méthane du secteur. Des tiers approuvés seront chargés de notifier l'EPA d'émissions anormales, et l'agence demandera alors à l'entreprise responsable d'y remédier.

Enfin, les Etats américains auront deux ans pour soumettre à l'EPA leur plan de réduction de ces émissions.

Au total, les émissions de méthane du secteur anticipées pour 2038 sans aucune action prise seront réduites de 80% grâce à cette réglementation, estime l'agence américaine.

Des mesures concernent également d'autres polluants, comme les composés organiques volatils ou le benzène. Cette pollution affecte notamment les minorités et personnes à faibles revenus, qui habitent davantage près des centrales.

"Durant bien trop longtemps, les compagnies pétrolières et gazières ont été autorisées à cracher sans limite du méthane et d'autres polluants dangereux pour la santé", a réagi dans un communiqué Julie McNamara, de l'"Union des scientifiques préoccupés", en se félicitant que ce "vide réglementaire" soit comblé.

Selon elle, cette réglementation représente "une importante contribution" à l'"engagement mondial" ("Global methane pledge") qui avait été lancé en 2021 par l'Union européenne et les Etats-Unis, avec pour objectif de réduire les émissions mondiales de méthane de 30% d'ici à 2030 par rapport à 2020.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ere-231202

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par energy_isere » 05 août 2023, 17:09

Environnement: fuite de méthane colossale après l'explosion d'un puits de gaz au Kazakhstan
L'explosion d'un puits de gaz au Kazakhstan, début juin, a déclenché une gigantesque fuite de méthane dans l'atmosphère. C'est la conclusion de scientifiques qui ont analysé des images satellites et détecté un grand nuage de ce puissant gaz à effet de serre dans l'ouest du pays. D'après eux, cette fuite est la plus importante détectée depuis le début de l'année à un seul et même endroit.

RFI le : 05/08/2023

Un long nuage bleu et jaune qui s'étire au-dessus de l'ouest du Kazakhstan : voici à quoi ressemble cette gigantesque fuite de méthane sur les images satellites captées par l'agence spatiale européenne et l'agence spatiale italienne. À l'origine de la fuite : une explosion début juin dans un champ pétrolier et gazier.

Antoine Benoit, spécialiste dans l'observation des émissions de méthane pour l'entreprise française Kayrros, explique : « On a remarqué premièrement de gros volumes de fumée qui semblaient venir d'une zone d'exploitation pétrolière. Et début juillet, on a remarqué, sur des images satellites, des émissions très importantes de méthane. »

La compagnie kazakh qui exploite le champ d'hydrocarbures assure que le gaz observé est principalement de la vapeur d'eau. Mais il y a peu de doute possible, selon Antoine Benoit : « Le méthane et la vapeur d'eau présentent des caractéristiques très différentes. Physiquement, ça ne tient pas la route, l'idée que ce soit de la vapeur d'eau et pas du méthane. »

Sur une période de 20 ans, le méthane a un pouvoir de réchauffement 80 fois plus important que le CO2. Et selon les estimations de Kayrros, cette fuite équivaudrait pour l'instant à la pollution générée par 1 à 2 millions de voitures pendant toute une année. L'entreprise pétrolière assure que des travaux sont en cours pour stopper la fuite, mais ils ne devraient pas s'achever avant début septembre.
https://www.rfi.fr/fr/europe/20230805-e ... kazakhstan

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par energy_isere » 05 juin 2023, 21:27

Le Turkménistan veut réduire ses importantes émissions de méthane

AFP le 05 juin 2023

Le Turkménistan a annoncé lundi la création d'une commission pour réduire ses émissions de méthane, puissant gaz à effet de serre qui génère environ 30% du réchauffement climatique mondial et dont ce pays d'Asie centrale est l'un des principaux émetteurs.

Cette décision est aussi importante pour le climat qu'inattendue venant de ce pays reclus et autoritaire pointé du doigt par les scientifiques pour ses émissions colossales de méthane.

"Le président du Turkménistan, Serdar Berdymoukhamedov, a signé une résolution sur la création d'une commission intersectorielle afin de réduire les émissions de méthane", indique Nebit-Gaz, média officiel du secteur énergétique turkmène, sans donner plus de détails.

Cette annonce intervient quelques jours après un appel entre l'envoyé spécial des États-Unis pour le climat, John Kerry, et le président turkmène Serdar Berdymoukhamedov.

Recouvert par les sables, le Turkménistan a hérité d'un système de gazoducs et d'oléoducs de l'époque soviétique souffrant d'un manque d'investissements. Peu d'informations filtrent du Turkménistan, mais ces dernières années, d'importants progrès dans la surveillance satellitaire des émissions de méthane ont permis de mieux localiser leurs origines.

La Nasa a ainsi identifié l'an dernier au Turkménistan des panaches de méthane s'étendant sur plus de 32 kilomètres et en 2021 l'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait annoncé que le pays, assis sur les quatrièmes réserves mondiales de gaz, générait à lui seul un tiers des principaux rejets repérés par satellite.

Et selon une enquête pour le quotidien britannique The Guardian réalisée par l'entreprise française Kayrros, le Turkménistan a émis 4,4 millions de tonnes de méthane en 2022, soit 366 millions de tonnes de CO2 équivalents (eqCO2), soit plus que les émissions annuelles du Royaume-Uni.

Le cratère gazier surnommé "les portes de l'enfer", brûlant et laissant échapper du méthane depuis plus de 50 ans est l'un des symboles de ce désastre environnemental. Le méthane, au pouvoir réchauffant environ 80 fois supérieur au CO2 sur vingt ans, piège, comme d'autres gaz à effet de serre, la chaleur dans l'atmosphère, faisant monter les températures.

Il peut être libéré au moment du torchage, quand le gaz est brûlé pour des raisons logistiques ou économiques. Lors de la COP26 en 2021, une centaine de pays s'étaient engagés à réduire les émissions de méthane de 30% d'ici 2030 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5%.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ane-230605

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par energy_isere » 26 mai 2023, 11:09

TotalEnergies: s'engage contre les émissions de méthane

CERCLE FINANCE•24/05/2023

Dans le cadre de son engagement à identifier, quantifier et réduire les émissions de méthane liées à ses activités, TotalEnergies annonce s'être associer avec l'université du Colorado pour développer un protocole international de qualification des mesures d'émissions de méthane.

Cette initiative transatlantique permet de palier le fait qu'il n'existe pas aujourd'hui de standard commun pour valider les méthodes de mesures des émissions de méthane, indispensable pour comparer les émissions annoncées quelle que soit la technologie.

TotalEnergies et l'université du Colorado collaboreront pour développer un protocole pour certifier la précision, les limites de détection et les restrictions opérationnelles de mesures utilisées pour la comptabilisation du méthane et pour développer une méthode pour estimer les mesures de méthane annuelles à partir des mesures ponctuelles.

'La diminution des émissions de méthane nécessite une quantification précise de ces émissions. Il est donc indispensable de définir un standard pour certifier la précision des mesures et comparer des mesures entre les équipements et les continents', a déclaré Marie-Noëlle Semeria, directrice R&D de TotalEnergies.
https://www.boursorama.com/bourse/actua ... bol=1rPTTE

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par mobar » 31 mars 2023, 11:59

Le méthane ne reste pas plus de 10 ans dans l'atmosphère et se transforme en CO², 2 H²O et en chaleur dans la haute atmosphère, sa teneur infinitésimale dans l'atmosphère ne pèse quasiment rien comparativement à la vapeur d'eau en terme d'effet de "serre"!

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par Silenius » 29 mars 2023, 01:16

Study finds GHG methane offsets its warming ~30% and precipitation increase ~60% by short-wave absorption
https://www.greencarcongress.com/2023/0 ... thane.html

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par energy_isere » 21 févr. 2023, 09:32

Les producteurs d'hydrocarbures ne dépensent pas assez contre les fuites de méthane, accuse l'AIE

AFP le 21 févr. 2023

Les producteurs d'hydrocarbures n'en font pas assez, malgré la spectaculaire hausse de leurs revenus, pour réduire leurs rejets de méthane, qui restent "obstinément élevés", estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dans un rapport publié mardi.

Le méthane, deuxième plus important gaz à effet de serre après le dioxyde de carbone, est la molécule du gaz naturel, mais vient aussi des vaches, des déchets ou du dégel du permafrost. Plus réchauffant que le CO2 mais à durée de vie plus courte (une dizaine d'années), il est responsable d'environ 30% du réchauffement mondial depuis la révolution industrielle.

Selon le rapport "Global Methane Tracker 2023" de l'AIE, les émissions de méthane liées aux secteurs du pétrole, du gaz, du charbon et de la bioénergie ont légèrement augmenté l'an dernier, approchant leur sommet de 2019. Le secteur de l'énergie a ainsi contribué à 40% des émissions de méthane liées à l'activité humaine, par les rejets ou fuites de gaz pendant leur extraction ou leur transport.

L'AIE dénonce "le manque d'action" des producteurs d'hydrocarbures, alors que les émissions de méthane provenant du pétrole et du gaz pourraient être réduites de 75% avec les technologies existantes, selon elle "très bon marché", comme la détection des fuites, ou la réparation des équipements.

"Il faudrait moins de 3% des revenus accumulés par les sociétés pétrolières et gazières dans le monde l'année dernière pour réunir les 100 milliards de dollars d'investissements (...) nécessaires pour atteindre cette réduction", indique le rapport.

"Des progrès ont été réalisés, mais les émissions sont encore beaucoup trop élevées et ne diminuent pas assez rapidement, alors que les réductions de méthane font partie des solutions les moins chères pour limiter le réchauffement climatique à court terme. Il n'y a tout simplement aucune excuse", a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE, cité dans un communiqué.

L'explosion du gazoduc Nord Stream en septembre a fait échapper "une quantité énorme" de méthane dans l'atmosphère, mais les compagnies pétrolières et gazières en rejettent autant tous les jours, a-t-il remarqué.

En particulier, les trois quarts des 260 milliards de mètres cubes rejetés tous les ans pourraient être récupérés, recyclés et mis sur le marché, soit une quantité supérieure à l'équivalent des importations de gaz russe par l'Union européenne avant l'invasion de l'Ukraine, selon l'AIE.

Le rapport s'intéresse aussi aux émissions des mines de charbon, dont les émissions passent "souvent sous le radar" et qui devraient être incitées à faire un effort particulier, plaide M. Birol. Celles-ci font de la Chine le premier pays émetteur de méthane, selon l'AIE.
https://www.connaissancedesenergies.org ... aie-230221

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

par energy_isere » 26 oct. 2022, 09:10

Un nouvel instrument de la Nasa aide à détecter les "super-émetteurs" de méthane depuis l'espace

AFP le 26 oct. 2022

Une toute nouvelle mission de la Nasa a permis de détecter depuis l'espace des dizaines de "super-émetteurs" de méthane, une performance dont les scientifiques espèrent qu'elle permettra d'agir afin de limiter les émissions de ce puissant gaz à effet de serre.

Ces "super-émetteurs" sont généralement des sites liés aux secteurs des énergies fossiles, du traitement des déchets ou encore de l'agriculture.

Lancée dans l'espace en juillet et installée sur la Station spatiale internationale, la mission, baptisée EMIT, était d'abord destinée à observer la façon dont le déplacement de poussières minérales affecte le climat.

Mais cet outil s'est également révélé utile pour une autre tâche cruciale: il a permis d'observer plus de 50 "super-émetteurs" en Asie centrale, au Moyen-Orient et dans le sud-ouest des Etats-Unis, a déclaré la Nasa mardi.

Cette capacité "va non seulement aider les scientifiques à mieux localiser d'où les fuites de méthane proviennent, mais aussi aider à comprendre comment on peut s'y attaquer, et rapidement", a déclaré le patron de la Nasa, Bill Nelson.

Certains des panaches détectés "sont parmi les plus grands jamais vus", a déclaré dans un communiqué Andrew Thorpe, du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa. "Ce que nous avons trouvé en si peu de temps dépasse déjà ce qu'on pouvait imaginer."

Au Turkménistan, l'instrument a identifié douze panaches issus d'une infrastructure gazière et pétrolière à l'est de la ville portuaire de Hazar. Soufflant vers l'ouest, certains de ces panaches s'étendent sur plus de 32 kilomètres.

Dans l'Etat américain du Nouveau-Mexique, un autre panache long d'environ 3,3 kilomètres a été détecté au niveau de l'un des plus grands champs pétrolifères du monde.

En Iran, au sud de Téhéran, un panache d'au moins 4,8 kilomètres a été observé, issu d'un complexe de traitement des déchets. Les décharges peuvent représenter une source majeure de méthane, celui-ci résultant alors de la décomposition.

Les scientifiques estiment que ces trois sites relâchent respectivement 50.400, 18.300 et 8.500 kilos de méthane par heure.

EMIT est "le premier d'une nouvelle classe de spectrographes imageurs destinés à observer la Terre", a souligné la Nasa, bien que les méthodes de détection par satellite des fuites de méthane se soient déjà grandement développées ces dernières années.

Le méthane est responsable d'environ 30% du réchauffement de la planète. Même s'il reste beaucoup moins longtemps dans l'atmosphère que le CO2, il a un pouvoir de réchauffement 80 fois supérieur sur une période de 20 ans.

Une réduction des émissions de méthane est ainsi cruciale pour permettre de respecter les objectifs de l'accord de Paris sur le climat.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ace-221026

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https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 3de6e4a1ac

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